Impossible.
Disclaimer : La série Sherlock et ses personnages ne m'appartiennent pas, Je les emprunte et écris à leur sujet uniquement dans le but de me faire plaisir et ne demande aucune rémunération d'aucune sorte.
Spoilers : Post épisode 3 saison 1, ceci n'est que pure fiction, ce n'est que ma version de l'histoire.
Pairing : Sherlock/John – John/Sarah
Sherlock et John ont miraculeusement survécu à l'explosion de la piscine, le jeu de Moriarty va les affecter plus qu'ils ne le pensaient ...
Chapitre 1 :
Sherlock avait un cœur, oui c'était évident. Il appréciait énormément Mrs Hudson par exemple, même si il ne le montrait pas vraiment, il aimait son frère Mycroft même si il s'inquiétait toujours un peu trop pour lui et usait de son pouvoir pour garder un œil sur ce qu'il faisait. Et puis il y avait John, son ami, son vrai premier ami, celui qui était resté à ses côtés, celui qui lui disait qu'il était brillant tandis que les autres lui disait d'aller se faire voir. Oui, il aimait vraiment John, comme on aime un ami bien sûr.
Et puis il y avait ses innocents, cette population ignorante qui ne demandait qu'à être protégée. Alors oui, il avait assez de cœur et de compassion, assez de bon sens pour éliminer un ennemi à sa taille.
Il tira dans la bombe devant lui, aux pieds de Moriarty. Il sentit l'air brûlant de l'explosion sur son visage et aussi la sensation d'être attiré par quelque chose. Puis le froid, la sensation d'être mouillé et de tomber au ralenti.
Il se rendit alors compte qu'il était dans la piscine. Comment était-il arrivé là ? Il entreprit de remonter à la surface qui n'était plus qu'un champ de ruine à présent. Il évita soigneusement quelques débris qui tombaient encore et regarda autour de lui.
« Mais où est John ? »
Il regarda au fond de l'eau et trouva son ami. Il plongea et vit très rapidement qu'il était inconscient et coincé sous un bloc de béton échappé du mur. Il regroupa toutes ses forces pour le sortir de son piège et le ramena à la surface.
Il se déplaça jusqu'au bord qui n'avait pas été touché par le souffle de l'explosion et remonta John avant de sortir de l'eau à son tour. Il enleva manteau, écharpe et chemise et pris le poult du corps inerte allongé devant lui.
« Il est vivant » murmura-t-il un sourire se dessinant sur ses lèvres.
Il commença alors à prodiguer les soins de premier secours jusqu'à ce que son ami crache l'eau qui emplissait ses poumons et ouvre les yeux.
« Merci » prononça simplement John avant de s'évanouir.
Sherlock, soulagé, s'allongea à ses côtés, pris d'un malaise.
Et c'est ainsi, tous les deux, l'un à côté de l'autre, inconscients, que Lestrade les retrouva en arrivant sur les lieux.
Sherlock ouvrit les yeux. La lumière était insupportable et l'empêchait de sortir complètement de sa brume. Il reconnu un hôpital aux murs blancs et aux bips incessants qui parvenaient à ses oreilles. Il aperçut à son chevet Mycroft et derrière lui, dans un recoin de la chambre, la tête baissée sur son téléphone portable, la jeune femme qui suivait son frère constamment. Il vit la mine soulagée qu'affichait le visage de son ainé et tenta un sourire.
Soudain, ses pensées allèrent vers John. Comment allait-il ? Où était-il ?
Il voulu se relever mais un docteur le retint.
« Vous n'êtes pas en état de vous lever, Mr Holmes, reposez-vous, vous êtes entre de bonnes mains.
- Où est John, comment va-t-il ?
- Il est aux soins intensifs, Sherlock, dans le coma. Lui répondit Mycroft en posant une main réconfortante sur son épaule.
- Dans le coma ? Paniqua le détective. Mais il va s'en sortir ? Je dois le voir.
- Son état est stable, ne vous inquiétez pas. Il a eu moins de chance que vous, il a une légère commotion. Lui expliqua le médecin. Reposez-vous, vous pourrez le voir quand vous irez mieux.
Dans sa chambre, John luttait pour sa vie. Il percevait de lointains bruits, de lointaines paroles. Il lui semblait entendre Sarah, ou peut-être était-ce Sherlock, non, c'était Sarah.
Et une voix plus grave, surement celle de Mycroft.
Il sentait les déplacements presque silencieux des infirmières et des médecins qui contrôlaient ses constantes, avant de repartir, le laissant dans le noir et le silence complet.
Sarah se tenait près de lui, prenant sa main, lui parlant de tout et de rien. Elle savait qu'il avait besoin d'entendre que quelqu'un était là pour veiller sur lui, que c'était important pour une personne dans le coma d'avoir quelque chose ou quelqu'un à quoi ou à qui se raccrocher. Alors elle passait son temps libre à son chevet. Elle croisait de temps en temps l'inspecteur Lestrade qui venait aux nouvelles, ou encore un homme mystérieux, grand, âgé d'environ 40 ans, élégant, l'air un peu hautain, qui semblait occuper une place importante dans une grande entreprise ou même au sein du gouvernement. Elle n'osait jamais lui demander qui il était mais il lui semblait que John le connaissait car il lui murmurait des paroles à l'oreille, tout en tenant sa main. Il paraissait inquiet mais ne restait jamais très longtemps.
Depuis trois jours qu'il était entré à l'hôpital, elle n'avait pas vu Sherlock. Elle se demandait s'il n'était pas en état de venir voir son ami – bien qu'il ne paraissait que légèrement blessé à son arrivée - ou si, tout simplement, il ne s'en souciait guère.
Sherlock, dans sa chambre, ne bougeait pas de son lit, il tentait de résister à l'envie folle qu'il avait de retirer ses ridicules pansements qui couvraient les brûlures qu'il avait aux joues et aux mains et refusait systématiquement la visite du psychologue qui voulait lui faire une évaluation suite au « traumatisme de la prise d'otage »
Ce n'était pas ce qui perturbait le plus le détective, non, c'était plutôt d'avoir mis en danger son ami juste parce qu'il s'ennuyait. Il commençait à ressentir ce sentiment encore inconnu pour lui qu'est la culpabilité.
Il se remettait en question, toute sorte de pensées lui venant à l'esprit. Et si son désir de résoudre des enquêtes avait provoqué ça ? Et si son don ne permettait pas seulement d'arrêter des coupables mais pouvait provoquer des drames plus grands, devait-il ne pas s'en servir, ne plus aider la police ? Et si lui-même, à l'instar de Moriarty, avait été sujet à la folie ? Qui l'aurait arrêté ? Et pour peu qu'il s'associe avec lui … Non, non, il ne devait pas penser à ça, il n'était pas responsable. L'était-il ?
Il aidait la police, il élucidait des mystères à lui seul, il … Il allait devenir fou. Voilà trois jours qu'il cogitait, ne voulant pas sortir de la chambre si froide de l'hôpital. L'image de John lui revenait sans cesse à l'esprit.
N'y tenant plus, il se leva, arracha la perfusion plantée dans son bras et les compresses sur son visage et couru vers la chambre du médecin militaire. Arrivé devant, il se stoppa et hésita le temps d'une seconde avant de poser la main sur la poignée et de pousser la porte. Il entra en silence et vit John, allongé sur le lit, branché à des écrans, un goutte-à-goutte planté dans le bras et Sarah endormie à côté de lui, sur le fauteuil, la tête posée sur le bord du lit, sa main dans la sienne.
Il eu un pincement au cœur mais ne savait pas si c'était dû au fait de voir son ami dans cet état ou de voir Sarah dans la pièce, lui tenant la main.
Il se déplaça pour atteindre la chaise à l'opposé de l'entrée et sentit une douleur dans le dos. Il n'était pas complètement guéri mais s'en fichait royalement, son ami étant en plus mauvaise posture que lui. Il s'assit et pris la main libre de John dans la sienne, la serrant un peu et une larme coula sur sa joue qu'il essuya rapidement.
Sarah avait entendu la porte s'ouvrir. Pensant que c'était l'homme mystérieux qui n'était autre que Mycroft qui s'inquiétait pour cet homme qui avait réussi à devenir l'ami de son frère, elle préféra faire semblant de dormir. Mais elle réalisa bien vite, grâce à la blouse blanche et bleue, qu'il s'agissait de Sherlock.
Elle ne bougea pas pour autant. Elle fut émue de voir cette larme furtive rouler sur la joue de cet homme qu'elle pensait insensible.
« Comment allez-vous ? lui demanda-t-elle en relevant la tête et en lâchant la main de John pour arranger ses cheveux et son chemisier.
- Bien, oui je vais … bien, souffla Sherlock. Et lui ? Comment va-t-il ?
- Il est dans un coma léger, je pense qu'il va revenir, j'espère. »
Elle prononça ce dernier mot dans un chuchotement, tout en caressant la joue pâle de John.
« Elle l'aime ? » pensa Sherlock.
« Rentrez chez vous, vous faîtes peur à voir, Sarah. Allez vous reposer, je prends le relais.
- Les médecins vont vous chercher. Et puis je ne veux pas rentrer sachant qu'il est ici, répondit-elle.
- Les médecins me laisseront ici. Et vous ne servez à rien ici avec une tête pareille, il est bien gardé ici, il n'a rien à craindre, et je veille sur lui. »
Il esquissa un sourire, ne voulant pas avoir l'air de lui donner un ordre. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait envie d'être seul avec son ami.
Quelqu'un était entré et ressortit, peut-être une infirmière. Non, on ne lui tenait plus la main gauche et il sentait qu'on lui serrait la main droite.
« Bas-toi, reviens avec nous, avec moi. Je t'en pris John, j'ai besoin de toi »
La voix de Sherlock résonnait dans sa tête et il eu l'envie furieuse de se battre pour revenir.
Il sentit les muscles de ses paupières trembler, il s'efforça d'ouvrir les yeux et le contact de la lumière sur sa rétine lui fit mal. Il tenta à nouveau et, clignant pour humidifier ses yeux et afin de limiter l'impact de la lumière du néon au dessus de lui, il réussi enfin à entrouvrir les paupières.
Il sentit les doigts qui enserraient sa main se refermer plus fortement.
Après quelques minutes, il réussi à deviner le sourire sur le visage du détective. Ce dernier éclata de rire, lui prit le visage entre ses mains – bizarre, c'est une sensation étrange que les paumes de ses mains – plongea son regard dans le sien et l'embrassa sur le front.
« Je savais que tu te réveillerais John ! »
Il sentit ses joues et ses lèvres se tendre pour dessiner un sourire.
« Merci, ajouta Sherlock au bout de quelques instants. Tu m'as sauvé la vie.
- Toi aussi, on est quitte ! »
Une semaine après son réveil, John rentra au 221B Baker Street. Sarah l'accompagnait, elle le soutenait, par prévention plus que par besoin.
En haut des escaliers, Sherlock l'attendait, sa cane à la main.
« Cette fois, la raison ne sera pas psychosomatique, n'est-ce pas ? Lança Sherlock, une pointe d'ironie dans la voix.
- Effectivement, mais elle ne me servira que très peu de temps, je n'ai presque plus mal à présent. »
John répondit en se plantant face à son ami, en le regardant dans les yeux. Il attrapa rapidement la cane et s'appuya dessus tandis qu'il sentait ses jambes flageoler.
Le biper de Sarah les ramena à la réalité. Elle devait se rendre au boulot, un médecin étant tombé malade.
Elle s'excusa auprès des deux hommes et John lui répondit d'un signe distant de la main. Il retrouva son fauteuil et, avant qu'il ne s'assoie dessus, Sherlock replaça le coussin imprimé du drapeau national au creux de ses reins, afin qu'il soit installé au mieux. Il le remercia d'un sourire.
Mrs Hudson arriva en courant et en agitant les bras. Elle se jeta au cou de John en lui disant combien elle était heureuse de le voir en vie et en bonne santé.
« Je pense que Mr Watson apprécierait un thé, interrompit Sherlock, mettant fin au débit de paroles de leur logeuse.
- Oui, je vous apporte ça tout de suite, avec des petits biscuits, répliqua-t-elle, de la malice dans la voix et un regard chaud et réconfortant en direction de John. Rien que pour vous, ajouta-t-elle en déplaçant ses yeux vers Sherlock, le regardant d'un air suspicieux.
- Merci, Mrs Hudson, vous êtes adorable, souffla John qui regardait Sherlock rigoler intérieurement »
Ils attendirent le thé en silence, Sherlock dans le canapé, John sur le fauteuil. Ils se regardaient, chacun attendant que l'autre parle.
L'arrivée de Mrs Hudson n'interrompit pas l'échange silencieux et voyant qu'ils avaient des choses à se dire, elle déposa le plateau sur la table basse et se hâta de repartir en fermant la porte derrière elle.
John prit sa tasse et un biscuit nappé de chocolat noir, il les porta à sa bouche. Son regard se fixa sur la danse de la fumée qui s'échappait de la tasse de Sherlock. Il ne savait pas quoi dire. Y'avait-il quelque chose à dire ?
« Et Moriarty est-il …
- Non, il a disparu. Certains de ses hommes ont été tués ou bien blessés par l'explosion. Je pense qu'il a été gravement blessé, il était bien trop près de la bombe pour s'en sortir indemne. Mais nous le retrouverons.
- J'espère bien, il a mis trop de gens en danger, c'est un malade ce type.
- Il ne risque pas de se relever de si tôt je pense, nous allons être tranquille pendant un moment.
- Tu vas t'ennuyer ! Et pas question que tu t'attaques encore à ce pauvre mur ! »
Ils éclatèrent de rire et ne s'arrêtèrent que lorsqu'ils entendirent frapper à la porte. Sherlock se leva pour ouvrir à l'inspecteur Lestrade.
« Comment allez-vous ? demanda-t-il aux deux hommes.
- Bien, on va bien, répondit John, un sourire aux lèvres, attrapant sa cane pour se lever et saluer l'homme de loi.
- Que se passe-t-il ? Questionna Sherlock.
- Et bien, honnêtement, rien. Je venais juste prendre de vos nouvelles et aussi vous dire que ce Jim Moriarty est introuvable, aucune trace de lui, nul part. C'est comme si … il n'existait pas. »
Ils parlèrent ensuite plusieurs minutes durant lesquelles Sherlock n'intervint que très rarement.
Son regard se posait souvent sur John puis sur la fenêtre, sur le dessin criblé de balles sur le mur puis sur John à nouveau. Son cerveau bouillonnait. La fenêtre lui faisait penser au plaisir qu'il prenait à résoudre des mystères le dessin, à l'ennui qu'il tenait pour responsable de ce qui était arrivé et John, et bien John c'était son ami, celui qui l'avait suivi dès leur rencontre, qui ne l'avait pas rejeté même quand tout le monde lui disait de l'éviter, celui qui lui avait sauvé la vie, deux fois. Que ressentait-il quand il le voyait ? De l'amitié, sentiment étrange pour lui qui ne s'était jamais attaché à quelqu'un de la culpabilité, c'était de sa faute s'il avait passé une semaine dans le coma de la gratitude, parce qu'il lui avait sauvé la vie par deux fois.
De l'amour ? Oui peut-être un peu. C'était la suite évidente de son cheminement. Oui il l'aimait mais pas comme il aimait sa mère, ni son frère, ni … non, il n'aimait personne d'autre. Il appréciait Lestrade, certes, mais John, c'était plus que ça.
Le détective, qui d'habitude élucidait les mystères les plus complexes, n'arrivait pas à résoudre le problème qui le perturbait. Que ressentait-il exactement pour le médecin militaire ?
Ceci est ma première fanfic, toutes les critiques sont bonnes à prendre !
