Titre : Prognosis
Auteur: A_Farnese
Traduction : lovePEOPLEandCOWBOY
OOO
« J'ai peur. »
C'était des mots étranges venant de la part de Merlin, qui n'avait jamais, jamais eu peur. Pas même la nuit où ils s'étaient rencontrés, quand il avait poussé Arthur hors de la route d'une Audi imprévisible. Il en avait ri, et Arthur, tremblant du flux d'adrénaline, avait immédiatement été frappé par son sourire, et il l'avait invité à boire un verre pour « Merci de m'avoir sauvé la vie ». Ça faisait trois ans depuis, et durant tout ce temps Merlin n'avait jamais admit avoir peur de quelque chose. Même pas quand leur canoé avait chaviré cette fois en France, ou quand la voiture d'Arthur avait tourné à 360 degrés, après avoir glissé sur une plaque de glace sur la route, durant un voyage pour voir la mère de Merlin à Cardiff l'hiver dernier.
C'était une chose nouvelle, cette peur, ouvrant une abîme géante d'incertitude avant qu'on leur introduise des nouveaux mots dans leurs vocabulaires quotidiens, comme « cancer », « chimiothérapie », et « pronostic ». Des mots qu'ils avaient entendu, mais dont ils n'auraient jamais pensé qu'ils feraient parti de leur vie. Pourtant maintenant, ils y étaient.
Merlin tombait difficilement malade à l'époque où Arthur l'avait connu. A peine un nez qui coule, ses seuls maux de têtes provenaient des gueules de bois, quand Merlin avait un peu trop bu. Ensuite, durant la période de Noël, il avait attrapé la grippe qui s'était prolongée jusqu'en janvier, et Arthur avait harcelé Merlin jusqu'à ce qu'il finisse par aller voir un médecin et qu'il revienne avec des antibiotiques. Lorsque Merlin ne s'était toujours pas senti mieux vers la mi février, le médecin avait ordonné une batterie d'examens. Ensuite, elle les avait envoyé chez quelqu'un d'autre. Un oncologue. « Dr Gaius Leach. C'est le meilleur. J'ai pris un rendez-vous pour que vous puisiez le voir ce Mardi afin de discuter de vos options. »
Du vendredi au mardi, ni Merlin, ni Arthur n'avaient vraiment dormi. Ou mangé. Ou fait plus que se rendre d'une tâche à moitié faite, à l'autre, à la recherche d'une distraction dans l'attente et l'inquiétude, jusqu'à ce qu'ils rencontrent l'oncologue à exactement 9h30 ce matin. Dieu remercie Gaius. Il avait brisé leurs attentes de façon directe, mais gentiment, et Arthur ne pouvait pas imaginer comment une personne pouvait se montrer si calme en expliquant à un jeune homme qu'il ne verrait probablement pas son 25eme anniversaire. Il n'arrivait pas à comprendre comment Merlin le prenait si bien jusqu'à ce qu'ils soient chez eux. Alors qu'il finissait de faire le repas ce soir là, il était parti chercher Merlin, et il l'avait retrouvé recroquevillé sur le lit, en train de sangloter.
« Ce n'est pas juste. Ce n'est pas juste, » continuait-il à répéter.
« Non, » avait accordé Arthur, « ce n'est pas juste du tout. »
Ils étaient restès comme ça, enlacés l'un à l'autre, et raccrochés à la vie, jusqu'à ce que la nourriture devienne froide et que Merlin ne puisse plus pleurer, chacun se demandant pourquoi leur vie avait basculé dans l'incertitude.
Ils avaient passè la semaine suivante à se préparer pour la première chimio. Ils avaient expliqué à leur famille et leurs amis, et ils avaient été submergés par leurs soutiens inconditionnel. Arthur avait acheté les choses dont il semblait qu'ils auraient besoin, pendant que Merlin avait renoncé à ses cheveux en sortant la tondeuse la nuit d'avant. Sans tout son bazar, les yeux de Merlin semblaient encore plus grands, et ses oreilles semblaient ressortir d'avantage.
« Ça n'est pas si moche, » avait dit Arthur.
« C'est ce que tu dis. J'ai froid à la tête. »
« C'est pour ça que Gwen t'a acheté ce chapeau stylé. » Arthur avait positionné le bonnet en laine bleu sur la tête de Merlin, et il l'avait tiré sur son front. « Regarde. Tu as l'air normal. »
« Je n'aurais plus de sourcils. »
« Et je t'aimerai même quand tu n'auras plus de sourcils. » Arthur l'avait contourné pour le bousculer sur le lit, avant de s'agenouiller pour retirer les chaussures des pieds de Merlin, puis ses chaussettes. Il avait remonté ses mains sur la longueur du corps de Merlin, pour retirer son t-shirt par-dessus sa tête, et renifler le cou de Merlin, en pressant des baisers sur tous les endroits sensibles de sa poitrine jusqu'à ce que Merlin halète de plaisir.
Il avait rit. C'était grave, un grondement sortant du fond de sa gorge coupant court à une brusque inspiration car Arthur avait posé sa main sur l'avant de son jeans. « Qu'est-ce que tu fais ? »
« Je profite de toi. Sauf si tu objectes. » avait Souri Arthur tout en défaisant le bouton, et en tirant la braguette, millimètre par millimètre.
« Non. Simplement curieux. » Merlin était retombé en arrière, entortillant ses doigts dans les cheveux d'Arthur, et durant un moment aucun d'eux n'avaient ressenti le besoin de dire quelque chose.
Plus tard, alors qu'ils étaient recroquevillés ensemble sous les couvertures à regarder les aiguilles de l'horloge avancer minute par minute jusqu'au matin, quand la chimio avait commencé, et que la réalité sur la maladie de Merlin s'était installée, Merlin dit : « j'ai peur. »
Arthur avait tiré Merlin un peu plus près contre lui, faisant courir une main sur le nouveau crâne rasé de Merlin. Ces paroles étaient restèes suspendues entre eux durant un moment, ensuite il l'avait embrassé. Si Merlin était assez courageux pour admettre qu'il avait peur, alors Arthur pouvait aussi le faire. « Moi aussi. »
A suivre...et laissez des commentaires pour l'auteur, please ! Ça prend même pas deux minutes, bande d'avare francophone LOL
