Ce n'était pas la fanfiction que j'avais prévue d'écrire... Mais j'avais cette idée dans la tête et je n'arrivais pas à m'en défaire !
Je ne sais pas trop ce que c'est encore, j'ai des idées pour une suite mais pas très précises.
A vous de me dire si ça vous intéresse et si vous en voulez plus, ou si je le laisse en Os !
Enjoy !
Encore 20 stations. Je sens que le trajet va être long.
Je viens de passer la journée la plus désagréable que je n'ai jamais eu la chance de vivre. D'abord ce matin, grâce à ma charmante petite sœur qui a eu l'excellente idée de m'emprunter mon réveil pour être sûre d'arriver à l'heure à son entretien d'embauche, sans avoir bien évidemment pris la peine de me prévenir. Je me suis réveillé avec une heure de retard : et je ne suis jamais en retard. Je me suis préparé le plus rapidement possible, sans même prendre le temps de manger, et me suis dirigé vers ma voiture. Enfin, vers la place où était censée se situer ma voiture ; je ne peux m'empêcher de laisser échapper un juron en remarquant un véhicule de la fourrière embarquer ma voiture au bout de la rue. Quel con aussi, pourquoi est-ce que je n'ai pas passé plus de temps à chercher une place au lieu de me garer sur un emplacement de livraison ? La voiture était trop loin pour que je puisse faire quoi que ce soit, je m'en occuperai plus tard.
Encore 18 stations.
J'en ai alors été réduit à prendre le métro, sans attendre une minute de plus, j'ai couru à la station la plus proche. Nan mais franchement, il faudra un jour m'expliquer l'intérêt de ce transport ! Il n'y a rien de plus chiant que de se sentir serré entre des inconnus aux allures plus douteuses les unes que les autres, de devoir rester debout pendant 21 stations parce qu'il y a plus de places assises, et d'avoir à supporter les discussions barbantes de gamines allant au lycée, les conversations téléphoniques des salariés qui n'hésitent pas à gueuler dans leur téléphone sans la moindre gène, ou encore les notes dissonantes sortant d'un accordéon tout bonnement ridicule.
Encore 17 stations.
Je suis arrivé au bureau avec deux heures de retard, et me suis fait engueuler par mon patron. Comme si ça m'arrivait souvent d'être en retard ! Alors que je devais avoir une place importante dans le démantèlement du trafic de drogue sur lequel mon service travaille depuis plusieurs mois, Marcus Kane a décidé de confier ma place à John Murphy pour que j'apprenne de mes erreurs ! Celui-ci s'en est tant vanté que j'ai eu du mal à me retenir de lui foutre mon point dans sa gueule. J'ai dû me résoudre à passer ma journée à écrire des rapports de police, en compagnie de Wick qui était beaucoup trop surexcité à mon goût. Sans cesse à me parler de sa nouvelle petite amie, qui est soit disant trop belle et trop drôle et trop sexy et gnagnagna. J'avais qu'une envie, c'était qu'il se la ferme. Heureusement, il a fini par se taire quand je lui ai demandé de me la présenter, vu qu'elle était si parfaite que ça. Je n'ai pu m'empêcher de lui réserver un sourire narquois en le voyant baisser les yeux, bafouiller, pour ensuite changer de sujet de conversation. Mais après tout je le comprends, Bellamy Blake est tout de même réputé pour son succès auprès des femmes !
Encore 15 stations.
Alors que je pensais que ma journée ne pourrait être pire, ma sœur m'a appelé pour me dire qu'elle avait eu un accident en chemin vers son entretient. Mon sang n'a fait qu'un tour, et je m'apprêtais à accourir la rejoindre pour m'assurer qu'elle aille bien lorsqu'elle se contenta de me dire « Mais non ne t'inquiète pas je vais bien ! C'est juste ma voiture qui a eu de légers dégâts… ». J'étais plutôt rassuré sur le coup, jusqu'à ce que je voie les « légers dégâts » dont elle parlait, sur une photo qu'elle m'a envoyée. La carrosserie était entièrement défoncée, les vitres brisées, et l'intérieur dévasté ! Je n'osais imaginer le coût des réparations. Une voiture que je lui avais offerte pour son anniversaire... Et il aura fallu qu'elle la casse le jour même où je me suis fait enlever la mienne !
Encore 13 stations.
Alors que je me dirigeais de nouveau vers le détestable train sous-terrain, il s'est mis à pleuvoir. Nan mais quel cliché… Et quelle journée de merde ! Je me suis donc mis de nouveau à courir vers la station, descendant les escaliers en trombe, passant les contrôles le plus rapidement possible, pour pouvoir enfin prendre place dans le premier wagon. Et me voilà désormais ici, dans ce putain de métro, à attendre que le temps passe en me ressassant mes mauvais souvenirs.
Encore 12 stations.
Je m'ennuie. Heureusement que je suis assis, sur un strapontin certes, mais au moins assis. J'entends mon voisin cracher ses poumons dans ma direction, et regrette aussitôt ma dernière pensée ; il aurait peut-être mieux valu que je sois debout en fait. Il faut que je pense à autre chose, que je trouve quelque chose pour me distraire. Je lève alors les yeux et observe. Je remarque les gens qui se regardent furtivement, s'étudient, détournent le regard dès qu'on s'intéresse un peu trop à eux. Je m'amuse à imaginer leur vie. Tiens, cette vieille dame par exemple. Elle prend un air renfrogné en regardant quelque chose sur son portable, je parie qu'il s'agit d'une photo coquine envoyée par son mari ! Cela n'a pas l'air de l'émoustiller plus que ça, le pauvre. Mais c'est sans doute dû au fait qu'elle le trompe… Je cherche quelqu'un qui pourrait faire l'affaire. Lui. Un air pervers affiché au visage, un costume trois fois trop grand pour lui, des cheveux grisonnants. Ils feraient un couple parfait, oui je suis sure qu'ils sont amants ! Je rigole à l'idée, puis jette un regard dégoûté à mon voisin pris de nouveau par une quinte de toux.
Encore 10 stations.
Je continue mon observation, à la recherche cette fois-ci de jeunes femmes qui pourront alimenter des fantasmes d'autant plus intéressants. Je repère une brune installée en face, à gauche de ma position. Elle est assez sexy et doit avoir dans la vingtaine, environ cinq ans de moins que moi je dirais. Elle sent mon regard poser sur elle, relève ses yeux noisettes et je lui fais un sourire charmeur accompagné d'un clin d'œil. Ses joues rosissent d'un coup et elle baisse le regard dans l'instant. Quelques secondes plus tard, elle me regarde de nouveau. Ses joues sont encore colorées, elle me sourit légèrement, et bats doucement des cils. Ah la la je ne m'en lasserai jamais, les femmes sont tellement prévisibles ! Je lui lance alors un regard hautain et détourne mon attention d'elle. Faudrait pas qu'elle se fasse des idées non plus.
Encore 9 stations.
Je regarde désormais devant moi et me trouve face à une vision beaucoup plus intéressante. En effet, une jeune femme blonde précédemment cachée par des passagers qui viennent de descendre, se tient debout prêt de la porte. Ce qui me surprend le plus, en dehors de sa beauté époustouflante, est son regard. Elle me fixe, me scrute même. Cela me donne l'impression qu'elle cherche à lire à travers moi. Elle fronce légèrement les sourcils et semble être en grande réflexion, je ne peux m'empêcher de trouver ça adorable. Je frissonne légèrement et détourne le regard. Mais qu'est-ce qu'il me prend ? Depuis quand le célèbre Bellamy Blake trouve-t-il une femme « adorable » ? Je me reprends et replonge mon regard dans le sien. Elle veut jouer à ce jeu-là ? Très bien. Il faut qu'elle sache que je gagne toujours. Je me plonge dans ses yeux bleus et remarque qu'elle ne baisse pas son regard pour autant. Je lui fais un sourire narquois et la vois lever un sourcil. Intéressant. Je tente un clin d'œil, et elle lève les yeux au ciel en soupirant. Je fais la moue. Je pensais que la voir regarder ailleurs me satisferait davantage. Elle fait désormais tout pour éviter mon regard. Ce que cette fille peut être agaçante !
Encore 7 stations.
J'en profite pour la détailler. Quoi que je puisse en dire, elle est vraiment adorable. Des boucles blondes encadrent son doux visage à la manière d'une princesse de conte de fée… Son jean et sa veste ne me laissent malheureusement pas voir grand-chose de ses formes, mais je me laisse aller à mon imagination, lui attribuant des courbes parfaites et inconcevables. Je ferme les yeux et soupire d'aise… Quand soudain, une furieuse douleur me sort de ma rêverie ; quelqu'un vient d'oser me marcher sur le pied ! Dans un autre contexte, j'aurais peut-être laissé passer, mais je suis de trop mauvaise humeur.
« Et, tu te prends pour qui là ? »
J'observe le gamin devant moi me regarder anxieusement, l'attention de la plupart des passagers se porte sur moi mais je m'en fou. Ce petit merdeux ne va pas s'en tirer comme ça. Il commence à ouvrir la bouche, à la recherche de ses mots, lorsqu'une femme remarque quelque chose dans ses mains et commence à s'indigner.
« Mon porte-monnaie, ce jeune garçon m'a volé mon porte-monnaie ! »
Je réagis alors instinctivement. Le métro arrive à la station, les portes s'ouvrent. Mais alors que le collégien s'apprêtait à partir en courant, je me lève et lui fais une clé de bras ! Je récupère le porte-monnaie et murmure quelques mots à l'oreille du garçon.
« Rentre chez toi petit merdeux, et ne t'avise plus jamais de marcher sur le pied d'un flic! »
Le jeune hoche la tête, et s'élance à la seconde même où je le lâche.
Encore 6 stations.
Je me retourne et tend le porte-monnaie à la femme qui venait de se le faire voler. Elle me regarde d'un air admiratif et reconnaissant.
« Oh merci monsieur, je ne sais pas ce que j'aurais fait si vous n'aviez pas été là! »
Je la regarde assez perplexe et vois qu'autour d'elle, tous les passagers ont le même sourire béat. Ils pensent vraiment que mes paroles étaient destinées à l'aider ? Je croise alors le regard étonné de la belle blonde. Je ne peux m'empêcher de sourire victorieusement, j'ai réussi à attirer son regard !
« Mais c'est tout à fait normal, c'est mon travail vous savez. »
Je lui montre mon insigne de policier et elle pousse un « Oh ! », suivi par les autres passagers du métro. Certains m'applaudissent même.
Je me tourne de nouveau vers la créature de rêve qui se trouve en face de moi et la voit me sourire timidement, je lui fais un sourire ravageur et elle lève de nouveau les yeux ciel. Sauf que cette fois-ci, elle semble plus amusée qu'autre chose. Je m'apprête à me diriger vers elle, lui adresser la parole, au moins lui demander son nom, lui dire qu'elle est belle peut-être, et ensuite lui donner mon numéro. Mais non, rien ne tout cela n'arrive, car au moment où j'allais avancer, le métro s'arrête de nouveau et ma belle inconnue descend sans un regard pour moi. Je la regarde à travers les vitres marcher d'un pas rapide en se dirigeant vers la sortie. Le métro redémarre et je continue de regarder dans sa direction, il me semble la voir se retourner et croiser mon regard ! Ou bien n'était-ce peut-être qu'un rêve.
Plus que 5 stations. Le trajet ne m'a pas paru si long que ça.
