Caresse d'une brise d'été.

DISCLAIMER : Les personnages ne m'appartiennent en aucun cas, je reconnais m'inspirer et modifier le travail de J.K. Rowling pour une histoire dont je ne souhaite tirer aucun profit. Il s'agit là d'une envie soudaine d'écriture sur une suite que j'ai aimé imaginer.

POUR LES LECTEURS : L'histoire prend place avant l'épilogue du septième tome d'Harry Potter à quelques années près. Je suis amoureuse du couple Ron et Hermione mais je trouve que le couple Draco et Hermione donne un tout autre sens au personnage de Draco Malefoy que j'ai détesté étant gamine mais que j'ai appris à comprendre maintenant que je suis adulte.

Ne soyez pas trop durs avec moi, j'ai arrêté l'écriture pendant longtemps. J'espère que vous apprécierez cette histoire à laquelle j'ai souhaité donner un côté plus adulte à une romance que tout le monde pense impossible. Si jamais vous voulez suivre l'avancement de mes récits, vous pouvez me suivre sur Instagram.

Chloé. (Aka STUPIDmarimo)

Chapitre un, Prise de conscience.

Treize ans, treize longues années que Poudlard avait diplômé Hermione Granger, meilleure amie du héros de la Grande Guerre Harry Potter et unique ex petite amie de Ronald Weasley. Les choses étaient allées très vite, tellement vite qu'Hermione ne réalisait pas que ce jour était le jour de la quatorzième célébration de la fin de l'ère de Lord Voldemort.

Assise en tailleur sur son lit, elle profitait de ce dimanche pour prendre son thé, tasse posée sur la table de nuit, elle avait sorti son album photo qui avait clairement pris la poussière, elle effleurait certaines photos du bout de ses doigts, un sourire aux lèvres, les souvenirs revenant les uns après les autres.

Elle était retournée finir sa septième année avec Ginny, déterminée à passer et valider chacun de ses ASPICS avec la note optimale. Elle s'était ensuite retrouvée à travailler en alternance, une semaine par mois elle était en cours, le reste du temps elle travaillait au ministère de la magie en tant que sous-secrétaire d'état, ancien poste de la fameuse Dolorès Ombrage. Après ça, sa carrière n'avait fait que monter en grade, elle était maintenant candidate au poste de Ministre de la Magie.

Côté vie privée, tout était plutôt laborieux. Elle avait rompu avec Ron à cause des disputes fréquentes. Quand elle s'était mise en couple avec lui, officiellement, elle avait été véritablement heureuse, c'était un garçon gentil, plein de bonnes intentions mais maladroit et un brin égocentrique, Hermione et lui avait passé pas mal de temps à s'engueuler sur des sujets sans importances et elle n'avait pas le temps, à l'époque, d'être aussi peu rancunière qu'elle ne l'avait été par le passé. Un vague pincement au cœur lui rappela qu'elle avait toujours du mal à accepter cette rupture, il était son premier amour, son premier véritable amour quand Krum, lui, n'avait été qu'un flirt innocent de quatrième année. Elle était donc célibataire, incapable de draguer, trop concentrée sur le travail, et légèrement intimidante pour ceux qui la voyait comme "la future ministre". Les hommes avaient tous peurs des féministes engagées, politiquement et publiquement, elle était aussi une fervente défenseur des droits des créatures magiques, des gobelins, des elfes de maisons, des centaures et des sirènes.

Elle était une femme accomplie aux yeux des gens mais il lui manquait quelque chose. Elle ne pensait pas qu'une femme nécessitait un ou une partenaire dans sa vie, elle ne pensait pas que pour être totalement accomplie elle avait besoin de quelqu'un pour l'aider à s'affirmer. Loin de tout ça, elle pensait simplement qu'elle ressentait l'envie d'avoir quelqu'un avec qui partager ce qu'elle possédait, quelqu'un avec qui elle pourrait discuter, quelqu'un qui pourrait la regarder comme Ron le faisait autrefois, quelqu'un qu'elle pourrait aimer plus qu'elle n'aimerait son travail.

D'un coup sec, elle referma l'album pour partir se changer les idées sous la douche, elle sentait l'eau tiède ruisselait sur sa peau et elle baissa la tête pour regarder son corps, sa poitrine était presque inexistante même si on ne pouvait pas dire qu'elle était plate, son ventre était devenu moelleux sans pour autant laisser entrevoir des poignets d'amour et ses jambes étaient loin d'être aussi longues que celle des mannequins. Non, Hermione Granger ne se trouvait pas attirante. Lassée de ce spectacle, elle finit par quitter la douche en s'enroulant dans une serviette et s'assit par terre pour laisser à son corps le loisir de se sécher seul. Les jours se suivaient et étaient tous les mêmes, elle était blasée, elle en avait marre de vivre seule, Pattenrond était mort l'année précédente, de vieillesse, même un chat de sorcier n'était pas éternel et depuis, elle s'était rendue compte du vide intergalactique de sa vie sentimentale. Elle ne voyait plus Harry et Ginny parce que cela signifiait côtoyer Ron, elle ne voyait pas non plus les frères Weasley, George commençait tout juste à remonter la pente après la mort de Fred, Bill avait sa vie de famille avec Fleur, Percy était parti rejoindre Charlie en Roumanie pour se retrouver lui-même et réapprendre les valeurs qu'il avait perdu suite à ses ambitions aux ampleurs démesurés. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres et elle reposa sa tête contre le carrelage du mur, levant légèrement la tête pour regarder le plafond. Qui pouvait donc la sortir de cette monotonie ? Personne en perspective.

Elle se redressa et s'apprêta pour sortir, elle se maquilla en prenant soin de ne pas s'admirer dans le miroir, même si le terme "s'admirer" n'était pas tout à fait approprié pour la jeune femme. Elle portait comme toujours une tenue simple mais professionnelle, en tant que future ministre de la magie, elle se devait d'être toujours bien apprêtée, surtout pour une occasion aussi officielle. La célébration avait lieu dans la cour intérieure de l'Ecole de Sorcellerie et Hermione avait été invitée en tant qu'invités de marque. Elle n'avait aucune heure pour arriver à Poudlard mais elle voulait y être tôt, avant qu'il n'y ait tous ces paparazzis, suivi de toute cette foule qui aurait leurs visages pointaient vers elle. Une fois prête, elle transplana près du château puis annonça sa venue d'un coup de baguette comme toujours. Elle fût accueillie non pas par Rusard comme ç'aurait pu être le cas mais par McGonagall en personne, toujours directrice de la plus grande école de sorcellerie du monde.

- Professeur, je ne m'attendais pas à vous voir en premier, annonça Hermione d'un ton mi surpris mi heureux.

- Je n'allais pas laisser ce rustre de Rusard accueillir quelqu'un d'aussi familier que vous Miss Granger.

Un sourire se peint sur le visage de l'ancienne Gryffondor qui discuta d'égal à égal avec cette dame pour qui elle avait tout le plus grand respect. Soudainement, le concierge apparu, sans Miss Teigne, qui avait déjà dû faire son temps.

- Désolé de vous interrompre mais un des élèves a acheté l'un des nouveaux produits des frères Weasley et fait du grabuge au septième étage.

- Décidément... soupira la directrice. Très bien, partez devant je termine avec Miss Granger.

Rusard partit et McGonagall s'excusa auprès de la jeune brune. Hermione admira les lieux et ressentit une bouffée de chaleur, comme si elle se sentait chez elle. Elle se hâta de rejoindre la bibliothèque et elle salua Madame Pince, toujours là après tant d'années de bons et loyaux services, avant de parcourir les allées pour trouver LE livre qu'elle voulait.

Elle toucha la reliure du bout des doigts avant que ses yeux ne lisent le titre qu'elle connaissait si bien "Histoire de la Magie par Baltida Tourdesac". Elle le prit et partit s'enfoncer dans les coins oubliés de la bibliothèque pour s'installer confortablement. Seulement, elle n'était pas seule et elle tomba nez à nez avec quelqu'un qu'elle avait oublié depuis fort longtemps. Drago Malfoy, apprêté comme jamais avec un costume qui semblait valoir une fortune, des cheveux courts plaqués en arrière mais son air, aussi surpris que celui de Granger, valait tout l'or du monde.

- Bonjour. lâcha-t-il comme si il la voyait tous les jours.

- Malfoy ? Qu'est-ce que tu…

Elle en oubliait presque de baisser la voix, arrêtant net sa phrase pour reprendre sur un ton bien plus bas.

- Je croyais que tu avais quitté le pays ?

- Je suis de retour depuis un an déjà Granger. Je travaille au ministère comme Agent International en lien avec les différentes ambassades.

- Ah. Fort bien. Je suppose que tu es ici pour la cérémonie ?

- Non. Je n'y suis pas convié à cause du parti dans lequel ma famille s'était engagée.

Elle se souvenait très bien de la fin de la guerre pour les Malfoy. Introuvables pendant plusieurs mois, ils s'étaient tout de même rendus à leur procès. Le jeune Malfoy avait été libéré sous prétexte de l'influence néfaste de ses parents sur un jeune enfant, tandis que son père et sa mère avait pris cinq ans à Azkaban. Elle n'avait pas forcément apprécié le résultat de ce procès, Malfoy avait été influencé certes mais il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait lorsqu'il avait tenté d'arracher le diadème des mains de Harry dans la Salle sur Demande, il savait aussi très bien ce qu'il faisait lorsqu'il rabaissait les enfants de moldus pour leur sang soit disant impur et il savait aussi très bien ce que signifiait les termes "magie noire" et "mangemorts" quand il avait accepté de recevoir cette foutue marque ! Un vieil élan de rancœur souleva le cœur de la jeune femme et elle lui lança un regard plus méchant qu'elle ne l'aurait voulu.

- Le parti dans lequel TU t'es engagé.

- Je le reconnais.

Il s'arrêta là, la phrase était nette et cassante. Hermione s'était attendue à une protestation ou une vaine tentative de se défendre mais il reconnaissait simplement s'être battu dans le mauvais camp.

- J'étais persuadé de la supériorité de mon sang et celui de ma famille, j'étais persuadé que les créatures magiques étaient encore inférieures aux Nés-Moldus et j'étais également persuadé que la terreur était le seul moyen de régner. Mais visiblement, contrairement à toi, l'idée que les choses puissent ne pas être comme elles semblent l'être, a fait son petit bout de chemin dans mon esprit.

Touché, coulé. Elle lâcha un soupir et se trouva stupide de l'avoir agressé de la sorte mais elle était à cran, cela n'était-il pas une excuse suffisante ? Elle haussa les épaules, incapable de répondre, et se détourna pour aller lire alors qu'il faisait de même, à un autre coin de la pièce. Elle l'observa d'un coin de l'oeil, il avait vieilli et avait probablement refait son nez. Son nez autrefois crochu semblait presque droit, ses lèvres fines étaient moins serrées qu'avant et son corps autrefois si fin et élancé semblait avoir pris du poids, muscle ou graisse elle n'aurait su dire mais il avait, physiquement en tout cas, changé.

Elle se replongea dans son livre après avoir oublié sa présence sans avoir remarqué qu'il avait capté les regards en coin qu'elle lui lançait. Avait-il réellement changé ? Ou tentait-il simplement une réinsertion sociale ? Elle ne pourrait le dire. Plongée dans ce livre qu'elle avait lu exactement cent trente-sept fois, elle fit un bond quand elle remarqua la présence de Malfoy devant elle, sur la chaise en face.

- Par la barbe de Merlin, qu'est-ce que tu fous là ?

- Attention Madame la Ministre, ce langage n'est pas approprié.

Il ricana de ce ricanement qu'elle lui connaissait à l'école déjà. Elle eut la vague impression d'avoir à nouveau douze ans et de le voir ricaner devant elle après une insulte sur la nature de son sang.

- Je ne suis pas Ministre.

- N'est-ce pas le but de ta venue ici ? L'annonce de ta réussite et de ta nomination en tant que Ministre ? J'étais pourtant persuadé que tu étais plus maligne que ça à l'époque.

- Ne commence pas Malfoy.

- Et sinon quoi ? Tu vas me reluquer de l'autre bout de la pièce ?

Elle le foudroya du regard. Elle ne l'avait pas "reluqué" à proprement parler, elle l'avait analysé pour comparer à sa version plus jeune.

- J'avais un souci avec ta barbe naissante.

Il porta une main à son menton, puis frotta doucement la peau de sa joue, le bruit du frottement était clairement celui de la peau contre une barbe de trois jours et non pas celui de la peau contre la peau. Dire qu'elle aurait parié sur le fait qu'il était imberbe.

- C'est bas d'attaquer sur le physique Granger.

- Et c'est bas de venir emmerder les gens dans leur lieu favori.

- Je te retourne le compliment. C'est mon territoire.

- Tu n'y as jamais foutu les pieds !

- Tu n'as pas vu simplement parce que tu étais tellement penché sur tes livres que tes dents de castor touchaient les pages.

Elle se leva d'un bond, vexée qu'il ait pu toucher à un souvenir aussi agaçant et manqua de lui foutre une gifle mémorable. Un nouveau ricanement lui échappa et il soupira, en s'installant confortablement sur la chaise face à elle, il était un peu las et nonchalant, elle ne lui avait jamais connu un air autre qu'arrogant. Elle lâcha un grognement d'insatisfaction et se rassit assez lourdement sur sa chaise, en croisant ses bras sur sa poitrine.

- Bon qu'est-ce que tu me veux Malefoy ?

- Rien, simplement me souvenir du bon vieux temps, celui où le jeune Malefoy n'était qu'un petit con prétentieux et non pas un méchant Mangemort qui a tenté du tuer le grand et bienveillant Dumbledore.

Elle marqua un temps d'arrêt, incapable de répondre. Cette phrase qui semblait si ironique était frappante de sincérité. Il est vrai que pendant cet échange, elle n'avait pas pensé à lui comme celui qui avait réussi à échapper à Azkaban mais comme à Malefoy, cet horrible gosse qui se croyait mieux que tout le monde. Un bruissement se fit entendre et un gamin apparu, petit, environ quatre ans, il avait un livre presque aussi gros que lui dans les bras. Sa ressemblance avec Malefoy était frappante, une ressemblance qui lui fit l'effet d'une gifle. Elle était vive d'esprit, aucun doute là-dessus mais elle doutait fortement qu'un mec comme lui pouvait avoir un enfant, sans réelle méchanceté, elle ne voyait pas Draco Malefoy avoir une relation sérieuse et finir avec un enfant sur les bras.

- Papa, je veux rentrer à la maison !

Elle ouvrit de grands yeux, il était bel et bien son père. Le petit blond avec le même menton pointu et les mêmes airs légèrement prétentieux était le fils de Malefoy.

- On va rentrer bientôt, fils. Nous ne sommes plus les bienvenus ici.

- Attends Malefoy, tu as un fils ?

- Apparemment, oui.

- Depuis… quand ?

- Demande lui.

Elle se tourna vers le petit, elle savait que le grand ne dirait pas un mot et qu'il resterait plus que fermé sur le sujet. Hermione regarda le jeune homme se levait pour aller ranger son livre avant d'ouvrir la bouche pour discuter avec ce petit bonhomme.

- Comment tu t'appelles ?

- Scorpius et vous ?

- Je m'appelle Hermione.

- Enchantée madame.

Il paraissait si poli que le cœur de la future ministre fondit comme neige au soleil, il semblait être si adorable et pourtant elle se méfiait des tours qu'il pourrait lui réserver.

- Et tu as quel âge Scorpius ?

- J'ai six ans, bientôt et demi !

- Woah. Tu es déjà grand ! Et où est ta maman ?

Le garçon baissa la tête et fit une petite moue en marmonnant « elle est partie rejoindre grand père ». Hermione s'excusa et posa une main rassurante sur son épaule. C'est ce moment où le père décida de réapparaître, il fronça les sourcils en voyant son fils ainsi, comprenant que son interlocutrice avait du parler d'Astoria. Il ne dit pas un mot, se pencha en avant en guise d'au revoir, puis emmena son fils en dehors de la bibliothèque, laissant une Hermione figée, pétrifiée. Sa rancœur envers cet homme semblait injustifiée, elle se sentait ridicule et pourtant si faible. Ne prônait-elle pas le pardon ? Elle ne pensait pas qu'on pouvait tout pardonner, on ne pardonnait pas la trahison, le meurtre et les différents crimes qui pourraient s'avérer être bien pire mais… ne pouvait-elle pas pardonner un homme qui, elle commençait seulement à le comprendre, semblait briser ?