Ce texte est écrit pour la 56ème Nuit du FoF : une heure pour un thème. Pour plus de précisions, vous pouvez m'envoyer un MP ou vous renseigner directement sur le Forum francophone (lien dans mon profil), partie Salle de Jeux.
Thème : Serpillère
Titre : Purification
Disclaimer : Jenji Kohan
On n'entend plus que le silence. C'est reposant. L'activité qui anime le pénitencier au quotidien est régie par les affrontements, les mouvements, et les étreintes plus ou moins musclées des détenues du pénitencier de Litchfield. Tout s'éteint la nuit. Bien au-delà des lumières des dortoirs et des radios. Le monde arrête de tourner (pour peu qu'il ait réellement continué sa course pour les pensionnaires de l'établissement). Des respirations régulières viennent compléter ce silence paisible qui n'existe jamais en journée puisqu'incompatible avec le principe même d'un conflit, d'une dispute, ou voire d'une véritable guerre.
Le silence n'en est jamais vraiment un mais qu'il se limite au calme ambiant s'avère déjà bien suffisant. Aux souffles et ronflements viennent s'ajouter le froissement des draps, les paroles incohérentes de celle qui parle en dormant, et les chuchotements d'une petite poignée qui résiste encore au pouvoir de Morphée.
Et plus loin, à l'écart de cette paix, le frottement mouillé d'une serpillère sur le carrelage.
La corvée de nettoyage n'est est plus vraiment une pour Sue. Depuis qu'elle a réalisé que ses émotions baissent de volume lorsqu'elle se concentre sur ce type de tâche, elle a décidé d'en faire son activité. Même quand ce n'est pas nécessaire, quoiqu'honnêtement, quand est-ce que passer la serpillère – surtout dans des endroits comme les toilettes – cesse réellement d'être nécessaire ?
Frotter tout ce carrelage pour en ôter les traces et lui rendre son blanc pur a le don de calmer son agitation et sa nervosité perpétuelles. Ca lui permet plein de choses finalement.
Effacer cette immonde tâche collante dans le réfectoire lave un peu ses péchés et quelques-uns de ses crimes. Gratter les saletés incrustées dans les irrégularités du vieux lino du hall l'amène dans une bulle échappée d'un univers parallèle et la plonge dans un silence de fonds marins. Rincer le carrelage immaculé affine sa perception de ce qui l'entoure.
Ca l'aide à se concentrer. Ca la focalise sur une idée, sur un résultat. Ca lisse sa pensée, habituellement confuse et déformée.
Dans ces moments-là, elle n'est plus « la Folle Dingue ». Elle n'est plus en détention dans sa combinaison kaki à Litchfield. Elle n'est plus non plus obsédée par Piper – dont la pâleur de peau, bien qu'imparfaite, fait écho à cette propreté tant recherchée. Elle n'a plus peur d'être renvoyée à l'asile psychiatrique.
Jusqu'au lever du soleil, elle ne répond qu'au nom de Suzanne Warren.
La nuit a beau être noire, c'est pourtant le jour qui vient anéantir toute cette blancheur.
Oooooo
Aaaargh ! La chute !
Enfin j'ai fait ce que j'ai pu. Il va me falloir du boulot avant de pouvoir saisir toutes les subtilités et les tons du personnage.
