Bonjour à tous !

Je reviens avec une fiction Hunger Games bien différente de Open Your Eyes.

L'Histoire est une suite au Tome 3 (ne prenant pas en comte le retour de Peeta et l'épilogue.

J'espère que cette nouvelle aventure vous plaira.

N'hésitez pas à donner votre avis :) Critiques bonnes ou mauvaises sont les bienvenue.

Peut-être à bientôt pour la suite,

Across The lignes


Chapitre 1 – Faire face à la réalité

Je m'appelle Katniss Everdeen. J'ai 19 ans. Ma sœur a été tuée dans la révolution que j'ai menée. Je l'ai vengé. Ma mère s'est enfuie face à la douleur, me laissant seule avec ma souffrance. Elle est désormais médecin. J'étais le Geai Moqueur, symbole de la révolution. Je ne suis désormais qu'une épave, vestige des temps du passé. L'amour de ma vie, si j'ose le dire, n'est plus que l'ombre de lui-même. Notre amour a disparu avec les Hunger Games.

Voilà bien des mois que je suis de retour au district 12. Ma mère n'a pas pu me suivre. Les souvenirs de Prim et de notre père sont trop douloureux pour elle. Elle s'est exilée bien loin, dans les premiers districts où elle soigne désormais les blessés de la Révolution.

Peeta est lui aussi revenu presque en même temps que moi, mais mon isolement a empêché notre rencontre. La seule chose qui m'assure de sa présence est les primevères plantées au fur et à mesure des jours qui passent autour de ma maison. Chaque matin, j'entends son pas lourd sur le gravier et le bruit léger de la bèche dans la terre. Il reste une dizaines de minutes, puis il retourne à sa prison dorée. C'est là que je me décide à me lever et à m'occuper quelque peu de moi-même. Je ne sors pas de la journée et ne m'aventure dans la forêt qu'à la tombée de la nuit, alors que la populace s'est endormie.

Mon unique contact avec l'extérieur est Sae. C'est elle qui m'apporte de quoi subsister, en plus de la viande que je ramène de la chasse. Elle me raconte les journées au dehors, les potins du coin. Un jour, deux mois après le retour de Peeta, je me décide à lui poser quelques questions.

« Et… en ce quoi concerne Peeta ? Je… »

Sae hésite longuement avant de me répondre. Je sens qu'elle a peur de réveiller les vieux démons. Je l'encourage donc.

« Dites-moi. Tout ira bien. »

Elle soupire et stoppe quelques instants ses activités.

« C'est une ombre. Il a repris la boulangerie de ses parents et l'a reconstruit brique après brique. »

Je fronce les sourcils face à la révélation. Une ombre alors qu'il s'est trouvé un objectif dans sa vie ?

« Une ombre ? »

« Il agit par automatisme. Tout dans ses paroles est mécanique. Parfois, alors qu'il n'y a personne dans sa boulangerie, je l'ai vu, les yeux perdus,comme s'il fixait quelque chose que seul lui pourrait voir. Il attend quelqu'un. Et puis, une fois, il a eu une crise. C'était au tout début. Il s'était autorisé à participer à l'une des fêtes du district. Il n'y a jamais remis les pieds d'ailleurs. Il a eu une sorte de crise, le corps entièrement convulsé. Haymitch a alors débarqué et l'a emmené. »

Je reste assise longtemps à penser bien après que Sae soit partie. Peeta souffre encore des tortures de Snow. Je pensais que cela s'estompait avec le temps, mais aussi mon absence. J'étais la source de son mal, c'était moi qu'il considérait comme un monstre. Et Haymitch ? Pourquoi n'était-il pas venu me voir depuis tout ce temps ? Me fuyait-il, moi la folle du district ? M'en voulait-il d'avoir disparue après avoir accompli ma vengeance ?

Je me levais lentement, soufflant face au stress que me provoquait la décision que j'avais prise. Je me forçais à monter les marches de l'escalier conduisant à ma chambre un par un. Je fouillais rapidement dans mon placard à la recherche d'une veille robe. Je trouvais celle que j'avais mise lors de la cérémonie des premiers jeux de la faim, alors que je m'étais volontaire pour sauver Prim. Je l'enfilais puis me dirigeais vers la salle de bain. Ce que je découvris dans le miroir m'horrifia. Ma peau était pâle, délaissée par mes mois d'enfermement, mes cheveux n'était qu'une grosse touffe de paille attachés e queue de cheval, mais c'était la maigreur de mon corps qui me fit peur.

Je lavai rapidement mes cheveux et tendait difficilement de les démêlés. Ils ne finirent pas se soustraire à ma brosse, et tombèrent finalement docilement sur mes épaules. De nombreux avaient été tués, formant un tapis léger sur le sol. J'entrepris ensuite de m'épiler les sourcils. Les longs poils noirs qui avaient repoussés me donnèrent également du fil à retordre et je manquais de pousser des cris de souffrance en les arrachant un à un.

En revanche, pour les aléas de ma peau, je ne pouvais rien faire, et je ne disposais d'aucun maquillage pour couvrir mes blessures de guerre. Je redescendis donc les marches de l'escalier rapidement. Je stoppais net face à la porte. De grosses gouttes de sueur coulaient sur mon visage, s'écroulant sur le sol. Je franchis non sans panique les derniers pas qui m'en séparait et l'ouvrit brusquement. Une bourrasque de vent embrassa mon visage, me donnant la confiance suffisante pour me diriger vers chez Haymitch.

Je toquai lourdement à sa porte. Une fois, deux fois, trois fois. Il devait encore être assommé par l'alcool. Alors que je m'éloignai pour rentrer chez moi, je vis au loin deux silhouettes se dessinés dans le brouillard de la tombée du soir. Je distinguée bientôt deux têtes blondes, et l'une d'elle me mit la peur au ventre. Je détalais comme un lapin vers son terrier et ne reprit mon souffle qu'une fois en sécurité chez moi.

Je me laissais glisser contre la porte et m'allongeai sur le sol. Quelques heures passèrent ainsi, où les vieux souvenirs défilèrent un à un d'en mon esprit, faisant ressortir mon sentiment de culpabilité et de souffrance. Pourquoi Coin avait-elle pris Prim ? Comment Snow avait-il pu faire souffrir ainsi Peeta, à cause de toutes les erreurs que j'avais commises ? Je ne pouvais m'en vouloir d'avoir dressé les districts contre le Capitole, rendant la liberté à des milliers de gens. Mais je m'en voulais de n'avoir su protéger les miens. Ma mère m'en voulait pour Prim, elle ne pouvait plus me faire face, à peine prenait-elle le temps de me téléphoner quelques fois par semaine. Haymitch n'avait pas montré le bout de son nez depuis son retour voilà six mois, je restais sans nouvelle de Johanna, Annie, et de mes anciens camarades de guerre. Tout cela depuis que j'avais assassiné Coin. Et je ne regrettais pas de l'avoir fait. Le plus dur restait Peeta, lui qui, alors qu'il se trouvait en face de moi, n'avais pas osé faire un pas, mis à part avec ses fleurs.

J'entendis alors un bruit sourd contre la porte, sentant son vibrement parcourir l'ensemble de mon corps. Je me relevai, séchai mes larmes et entrouvrit la porte. J'espérais quelque peu que ce soit lui. Mais mon espoir fut vain, laissant place à une surprise.

« Haymitch ! »

Il avait changé. Sa barbe avait disparue, me laissant découvrir un peu de douceur sur son visage. Il était vêtu d'une chemise d'un blanc immaculé et d'un simple pantalon noir, et de chaussures italiennes. Seule l'expression de son regard m'annonça que rien dans son caractère n'avait en réalité changée. J'ouvris demi la porte, le laissant passé.

Il entra et se dirigea vers le salon, s'affalant sur le canapé. Je m'assis face à lui, le détaillant scrupuleusement comme pour l'évaluer.

« Je suis désolé de ne pas être venu avant, Katniss. »

Je ne m'attendais pas à ce qu'ils disent ces mots. Je m'étais préparée à être sur la défensive. Je laissais le silence s'installer entre nous avant de demander.

« Que faites-vous ici alors ? »

Etait-il venu évaluer ma déchéance ? J'évitais soigneusement son regard.

« Tu as l'air un peu plus en forme que je ne le pensais, ou que le laissais entrevoir ton comportement alors que tu t'es enfuie en nous voyant. »

Je manquais de m'étrangler à ses paroles. Ainsi, ils m'avaient vu. Je rouis violemment, plus de honte que de colère.

« Je ne me suis pas enfuie. »

Haymitch éclata de rire.

« Parce que détaler comme un lapin, ce n'est pas s'enfuir ? »

Haymitch reprit avec plus de sérieux.

« Tu aurais dû voir l'état de Peeta, après ! Son cœur voulait te rattraper mais il était terrifié à l'idée que tu aies peur de lui. »

« Peur de lui ? »

Mon incompréhension coûta un fou rire à Haymitch.

« Je vois que tu es toujours aussi insouciante en matière d'histoire de cœur, ma chérie. Tu penses qu'il ne s'est pas mis dans la tête que c'était lui, le problème, face à ton isolement. J'ai essayé de le faire revenir à la raison, que c'était toi-même qui t'enfermais dans ta douleur, mais il refuse de croire un seul mot de ce que je raconte. Alors, il fait tout son possible pour t'éviter et pour que tu ne sentes pas sa présence. La seule chose qu'ils s'autorisent, ce sont les primevères. »

Je restais sans comprendre.

« Je vois que je vais avoir les mêmes soucis avec toi. Vous n'admettrez jamais votre amour pour l'un et l'autre, n'est-ce pas ? ».

Je le coupai brutalement.

« Et ses crises ? »

Je parvins à le décontenancer.

« Il a de plus en plus de maîtrise, mais quelque chose l'empêche de guérir totalement, et je pense que c'est de toi que vient le problème. »