Bien le bonjour ! Petit cadeau de noël un peu en avance : quelques passages de l'histoire de Harry et Ginny. J'espère que ça vous plaira ! J'en profite pour vous remercier, vous tous qui me suivez, ça me fait vraiment très plaisir !
Ah et à propos du titre : je suis pas fan de titres en anglais d'habitude, mais là il s'agit des paroles d'une chanson (The cracks in the floor of heaven, de Oh Honey, et du coup voilà.)
Joyeux Noël à tous, et bonne année 2016 !
Le tour du lac
printemps 1997
Ils descendirent les escaliers sans dire un mot, main dans la main. A vrai dire, même si Harry l'avait voulu, il aurait été incapable d'articuler quelque chose. Aucune pensée cohérente ne lui venait pour le moment, à cause de la main chaude et ferme qui serrait la sienne. Il sentait les cales sur la peau de Ginny, après toutes ces heures passées à serrer le manche de son balai.
Ils parvinrent enfin à la grande porte et, pour la première fois depuis qu'il l'avait entraînée à l'extérieur de la salle commune, Harry se tourna vers la jeune fille pour lui céder le passage. Elle lui adressa un sourire éclatant et, avant qu'Harry ait pu se demander ce qu'il était en train de faire, il se pencha pour déposer un baiser sur ses lèvres. Elle éclata alors de rire et l'attrapa par le bras pour le tirer à l'extérieur. Il se laissa faire, complètement hébété d'avoir pu faire une chose pareille. Mais soudain, une inquiétude lui vint.
- Tu crois que Ron va me frapper ?
Ginny, qui sautillait à côté de lui, fronça son nez couvert de tâches de rousseur.
- S'il fait ça, je le frappe. Il devrait s'estimer heureux, pour une fois il n'a aucune raison de critique le garçon avec qui je sors.
- Il va peut-être trouver que je suis affreux, maintenant que…
Les mots ne passèrent pas les lèvres de Harry et Ginny s'immobilisa, un sourire mutin sur les lèvres.
- Maintenant que ?
- Maintenant que… que toi et moi on…
Comme il semblait sur le point de s'étouffer, Ginny l'embrassa pour lui signifier qu'elle avait très bien compris.
- Eh, Ginny ? S'exclama-t-il alors qu'elle l'entraînait de nouveau vers le lac.
- Oui ?
- Je crois que les mois qui arrivent vont être les plus beaux de ma vie.
Elle ne répondit rien. Sa queue de cheval fouettait l'air, balayant sa robe de Quidditch qu'elle n'avait toujours pas enlevée. Malgré son silence, son sourire voulait tout dire.
Ils commencèrent à faire le tour du lac en silence, leurs doigts toujours entrelacés. Le soleil était haut dans le ciel et Ginny soupira.
- Quand je pense que ce jour va devoir se terminer…
- Oh, ne t'en fais. Ça va sans doute être la fête pendant la moitié de la nuit.
- C'est sûr, rit-elle. Mais ça veut dire qu'on ne pourra pas être seuls.
- Je connais des tas de moyens de nous éclipser.
Harry rougit furieusement en prononçant ses mots, persuadé que si Ron savait tout ce qui lui passait par la tête à présent, il serait un homme mort.
- Ça je m'en doute.
- Comment ça ? S'étonna-t-il.
- Tu crois vraiment que je n'ai jamais remarqué que vous passiez votre temps à errer hors des couloirs, mon frère, Hermione et toi ? Rétorqua-t-elle, un éclat malin dans ses yeux noisettes.
Il faillit bien s'étouffer.
- Tu nous espionnes ?
- Harry, j'ai six frères ! Espionner est une seconde nature chez moi. Comment est-ce que tu voulais que je m'occupe au Terrier ? Personne ne voulait jouer avec moi.
- Ça, c'est terrible. Sombre vie.
Elle lui donna un coup d'épaule et il se mit à rire.
- Tu devais être insupportable, quand tu étais petite.
- Absolument pas, rétorqua-t-elle d'un ton très digne. J'étais un ange.
Il lui lança un regard dubitatif et elle lui tira la langue.
- Aha ! Triompha-t-il. Prise en flagrant délit ! Tu n'étais pas un ange, ça c'est sûr.
Elle s'immobilisa et l'attira contre elle en papillonnant légèrement des yeux, un sourire mutin sur les lèvres.
- Et je le suis, maintenant ? Interrogea-t-elle d'une voix douce en levant son visage vers lui.
Harry déglutit difficilement et balbutia :
- N...on et je… je ne pense pas que Ron apprécierait.
Ginny leva les yeux au ciel et l'attrapa par le col de sa robe de sorcier pour l'embrasser avant de reprendre son chemin, les mains enfoncées dans ses poches.
- Première règle, Harry, lança-t-elle par-dessus son épaule. Si tu évoques encore une fois n'importe lequel de mes frères quand on est seuls tous les deux, je te frappe.
Il la rattrapa et glissa un bras autour de sa taille pour l'immobiliser.
- Message reçu, assura-t-il en l'obligeant à le regarder. Quel est la deuxième règle ?
Elle réfléchit un instant puis sourit :
- Si je te vois approcher Cho Chang de moins d'un mètre, je te frappe.
- Ginny… Je n'ai aucune envie de m'approcher de Cho Chang.
- Ah oui ?
Il posa ses lèvres sur les siennes puis murmura, son front posé contre le sien :
- Oui. Tu me crois ?
C'était au tour de la jeune fille d'être troublé. Elle glissa une main contre le cou de Harry et commença à triturer son col pour essayer de se donner une contenance.
- Oui, exhala-t-elle enfin.
- J'ai le droit de poser une condition aussi ? interrogea-t-il en s'écartant.
- Essaie toujours.
- Ne me frappe pas, supplia-t-il.
Elle éclata de rire et ses cheveux roux s'agitèrent dans sa nuque alors qu'ils reprenaient leur marche.
- C'est ça ta condition ?
- Ouais. Je ne suis pas difficile à satisfaire.
- Tant que tu respectes mes conditions, tu n'as rien à craindre, fit-elle remarquer.
- Alors tout ira bien, conclut-il joyeusement.
- Ouais...
Elle tourna la tête vers lui et lui adressa un sourire dont il n'avait pas encore l'habitude, un sourire qui lui faisait légèrement plisser les yeux et creusait des fossettes sur ses joues couvertes de tâches de rousseur.
- Tout ira bien, acheva-t-elle d'une voix douce.
Harry avait beau savoir qu'à ce train-là, ils ne feraient jamais le tour du lac, il ne put s'en empêcher : il s'arrêta une nouvelle fois et l'embrassa, parce que c'était la seule chose qu'il voulait faire à présent. Aimer Ginny, comme il aurait dû le faire depuis des mois déjà.
Elle lui sourit à nouveau et il attrapa sa main pour l'attirer sous un arbre. Il se laissa tomber sur l'herbe et elle s'allongea près de lui, les bras croisés derrière sa tête.
- Par Merlin, souffla-t-elle, je suis vidée. Trop d'émotions en une journée.
Harry, assis en tailleur, sourit.
- Comment était le match ?
- J'ai bien cru qu'on allait jamais y arriver. Ron a laissé entrer trois buts avant de se reprendre. Heureusement Dean s'est surpassé.
Après un instant de réflexion, elle ajouta :
- Je crois qu'il essayait de m'impressionner.
- Super. Je n'ai pas besoin de savoir ça.
Elle pouffa et posa sa main sur sa genou.
- Désolée.
Harry l'entendit à peine, trop perturbée par cette pression chaude sur sa jambe. Il n'avait pas l'habitude de ce genre de marques d'attention. Toute cette relation allait décidément changer de nombreuses choses dans sa vie.
- Harry ?
- Hein ? Oh, désolé. Je... hmm.
- Mais encore ?
- Tu te moques de moi, gémit-il.
Elle éclata de rire et se redressa.
- Tu préfères que je fasse la groupie et que je t'appelle l'Élu ?
Il tourna un regard horrifié vers elle.
- Non ! Ginny !
Le rire de la jeune fille résonna à nouveau sur les eaux calmes du lac.
- Je plaisante !
- J'espère bien. Ron va être d'une humeur massacrante si tu commences à faire ça. Il va croire que c'est moi qui te l'aie demandé.
Elle lui donna un petit coup de poing dans l'épaule et il poussa une exclamation indignée.
- Eh !
- Tu as parlé de Ron, sourit-elle.
- Oh, par Merlin… se plaignit-il Tout ça ne va pas être de tout repos.
- Tout ça quoi ?
- Je rêve ou tu essaies de me faire dire quelque chose depuis tout à l'heure ?
Elle se contenta de lui adresser un grand sourire, mais Harry avait l'impression qu'elle avait légèrement rougi. C'était suffisamment étrange pour qu'il comprenne que c'était important pour elle. Alors il prit son courage à deux mains et s'expliqua :
- Toi et moi. Comme euh… couple. Genre, ensemble. Enfin… si tu veux bien. Ou…
Elle plaqua sa main sur ses lèvres pour l'empêcher d'aller plus loin. Il voyait bien, à sa plus grande gêne, qu'elle tâchait de ne pas rire.
- Tu t'enfonces, mon p'tit pote Potter.
Il attrapa sa main pour l'ôter de sa bouche et marmonna :
- T'es insupportable, Ginevra.
- Oh non ! Ne commence pas avec…
Il l'embrassa pour la faire taire et elle rendit les armes, les bras serrés autour de son cou. Lorsqu'ils se séparèrent enfin, Harry demanda à mi-voix :
- Alors ? T'as eu ce que tu voulais ?
- Oui. Merci.
Il déposa un baiser à la commissure de ses lèvres et sourit.
- Quand tu veux.
