Bonjour à tous :D
Petite nouvelle dans la galaxie Pégase, je viens vous faire part de ce que mon tortueux cerveau imagine sur ce sujet que j'aime tout particulièrement, StarGate Atlantis.
J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire ceci que j'en ai eu à l'écrire.
Pour la petite note : ceci se passe après la saison 5 et Atlantis est de retour dans la galaxie Pégase. Tout sera expliqué en temps et en heures :)
N'hésitez pas à me laisser vos commentaires, même sous n'avez pas aimé. Toutes les critiques sont les bienvenues et m'aident à m'améliorer.
Merci d'avoir cliqué sur le lien et, si vous lisez la suite, merci encore.
The light in her eyes
*Chapitre 1*
Deux immenses yeux émeraude la fixaient intensément. La jeune femme se redressa sur sa chaise, plongeant son regard dans celui de la créature au pelage blanc rayé de noir, allongée de l'autre côté de la pièce, avant de faire pivoter son fauteuil de bureau face à la table massive à laquelle elle avait l'habitude de travailler. Dans son dos, l'étrange animal émit un petit ronronnement alors que les doigts de sa maîtresse tapaient rapidement sur un clavier holographique.
— Deux secondes, Kim'. Je finis ça et je te donne à manger.
Un nouveau ronronnement lui parvint, signifiant que la bête avait compris. Yria, car tel était son nom, poussa un long soupir avant de s'appuyer sur le dossier de sa chaise. Rejetant la tête en arrière, elle passa ses longs doigts fins dans ses cheveux courts aux mèches colorées avant de les ébouriffer de frustration. Se tournant alors vers la créature étalée sur son lit dans son dos, elle sourit l'air désolée.
— Je crois que ce ne sera pas encore pour aujourd'hui, Kim'.
L'animal avança alors une patte antérieure qu'elle avait coincée sous son corps et, plantant les griffes de cette patte dans les draps afin d'économiser ses forces, s'en servit pour se tracter. Une fois levée, la bête s'étira de tout son long tel ce que les Terriens auraient appelé un chat. La différence c'est que le chat était une créature native de la planète sur laquelle on la trouvait. Kim', quand à elle, était une création de toutes pièces commandée par sa maîtresse. Cette dernière admira la grâce avec laquelle l'animal s'avançait vers elle tout en étirant ses longues ailes blanches et elle se félicita de l'apparence qu'elle avait choisie quelques années plus tôt.
Kim' ou, de son prénom complet, Kimerah vint se frotter contre les mollets dénudés de sa maîtresse alors que la jeune femme se levait à son tour pour se diriger vers une petite pièce, qui faisait office de cuisine, sur la gauche. Elle se pencha vers l'avant et ouvrit un placard situé sous l'évier d'où elle tira une boîte de croquette. Bien que le félin ait été totalement créé en laboratoire, elle avait tout de même le corps d'un 'chat' et ses organes internes étaient calqués sur le modèle premier de cet animal. Versant une partie du contenu du paquet de nourriture dans une gamelle, Yria caressa le doux pelage de sa créature de sa main libre.
— Tu sais que je t'aime, Kim' ? lui demanda-t-elle dans un murmure, peut-être pour se rassurer elle-même.
Comme si elle voulait lui faire passer un message secret, la bête plongea son regard émeraude dans les yeux de sa maîtresse et les ferma une longue seconde comme pour attester qu'elle le savait. Puis elle frotta sa tête contre la main de sa propriétaire avant de s'intéresser au contenu de sa gamelle. La jeune femme plia les genoux et s'accroupit à côté de la chimère qui se régalait à présent.
— Je sais qu'on est bien ici, mais je crois qu'on va devoir partir.
— Il faut parfois accomplir son devoir avant de penser à son plaisir, lui répondit une voix féminine dans sa tête alors que l'animal la fixait de nouveau d'un regard intense.
Yria ferma les yeux et appuya son crâne contre l'évier derrière elle.
— Qu'elle chance j'ai d'avoir une amie aussi sage, lui confia-t-elle en souriant.
— N'est-ce pas ainsi que tu m'as voulu ? lui répondit l'animal sur le ton léger de la plaisanterie.
Sa maîtresse, les yeux toujours clos, haussa les épaules. C'était en effet un de ses critères de création à l'époque, mais ce n'était pas le principal. La connaissance et le savoir, la capacité de comprendre ce que, elle, elle ressentait, ce qu'elle elle vivait au quotidien depuis sa plus tendre enfance. Le fait de savoir les choses et de les ressentir avec une profonde acuité et les regards que lui valait sa prescience, son don comme disait sa grand-mère quand elle était toute petite, sa malédiction comme elle lui répondrait maintenant qu'elle était obligée de vivre en marge de la société à cause de ces visions. Voilà quels avaient été ses critères premiers trois ans auparavant.
Elle poussa un profond soupir avant de détacher son esprit des limbes tourbillonnants du savoir. Si elle ne voulait pas y sombrer, il lui fallait constamment se protéger contre ce don, s'ériger des barrières impénétrables ou elle risquait de s'égarer dans le flux et le reflux des informations qui traversaient tous les univers, connus et inconnus.
— De nous deux qui est la plus une chimère ? demanda Kim' et Yria cru presque voir un sourire prendre place sur les babines de l'animal.
La jeune femme expira un petit rire avant de prendre une grande inspiration et de se lever.
— Je crois qu'il est grand temps de partir d'ici, certaines personnes nous attendent, commença la jeune devineresse. Même s'ils ne le savent pas encore.
Puis elle se releva lentement et se dirigea dans la pièce qui leur servait de chambre afin de s'occuper de leurs maigres bagages.
Elles marchaient maintenant côte à côte dans l'air étouffant et chargé de pollution du labyrinthe de la basse ville, une écharpe de tissu rêche plaquée sur la bouche d'Yria. Autour d'elles, les quelques habitants des rues, sans abris venus trouver refuge dans cette partie souillée et interdite de la ville, vaquaient à leurs occupations sans s'occuper d'elle, une gamine de plus venu grossir leurs rang à ce qu'ils pensaient. Ce n'était certainement pas elle qui allait les détromper. Tant qu'ils la laissaient tranquille, elle en ferait de même.
Son sac à dos terne et rapiécé, qu'elle n'avait enfilé que sur une épaule et qui contenait leurs maigres affaires, battait contre sa hanche. Au dessus d'elle, les véhicules à propulsion aérienne se croisaient dans un sinistre ballet incessant de métal flamboyant entre les tours sans fins de la ville haute, les lumières criardes des panneaux de publicité holographiques se reflétant sur leurs carlingues fuselées. Encore quelques rues, encore quelques mètres et elles seraient arrivées. La jeune femme s'arrêta un instant pour tenter de reprendre son souffle dans l'air nauséabond et sa compagne leva son regard émeraude vers elle, inquiète.
— Tu as besoin de te reposer ? s'enquit-elle.
Mais Yria secoua la tête sans parler. Elle ne pouvait pas se permette de perdre du temps. Aussi reprit-elle sa marche en pressant l'allure, se forçant à prendre de petites bouffées d'air pour ne pas irriter ses voies respiratoires.
Quelques pas plus loin, une sensation familière prit place dans le bas de sa colonne vertébrale. Le frémissement de ses muscles, se crispant à l'arrivée de l'information, remonta le long de ses vertèbres avant d'atteindre le cerveau dans une explosion de couleurs et de lumières. Elle se plia en deux sous le flux d'images qui se matérialisait maintenant sous ses paupières fermées par la douleur et l'effort.
— Ils composent le code d'activation, informa-t-elle le félidé par automatisme
— Je le sens aussi, lui répondit l'animal avant de presser sa tête sur le mollet de sa maîtresse pour lui redonner la force d'avancer.
Yria acquiesça et reprit une nouvelle fois sa marche. Elle allait enfin les rencontrer. Depuis le temps que leurs portraits hantaient ses rêves, c'était presque comme si elle les connaissait depuis toujours, depuis qu'elle avait pris sa première bouffée d'air. Mais cela remontait peut-être à plus loin encore. Ses premières visions venaient du monde in utero... À moins que ce ne fut dans le souffle des univers, connus et inconnus, où les âmes voyageaient, attendant de trouver un corps pour se développer. Elle ne savait plus. Ce dont elle était sûre, c'est qu'elle avait vu leurs visages bien avant d'avoir vu celui froid et sans vie de sa mère ou encore celui en larmes de l'homme qui fût veuf et père le jour de sa naissance. Le flux et reflux des univers avaient accéléré leur débit dans sa tête. Elle s'abandonna un instant à leur étreinte mortelle avant de remonter le courant, se débattant pour que sa tête reste hors de l'eau. Ce fut la voix douce de Kim' sous son crâne qui lui permit de trouver la force de reprendre pied.
— Je crois que nous y somme, l'informa simplement la chimère en levant les yeux sur la colossale porte de fer tordue qui s'étalait sous leurs yeux.
La peinture avait disparu depuis bien longtemps de l'immense porte de métal rouillée qui donnait, elle le savait sans y être jamais entrée, sur un des plus vieux entrepôts de la vieille ville. En son centre, on pouvait encore distinguer le numéro 76 qui, plus que peint, avait été gravé dans le fer. Yria prit une inspiration à travers le tissu rêche de son écharpe et contint la toux que l'air brûlant faisait monter dans sa gorge sèche. Puis, comme devant un artéfact précieux, elle caressa du bout des doigts le métal rugueux, mangé par la pollution qui entourait le milieu dans laquelle elle se trouvait.
— Il faut y aller Yria. On a plus le temps pour ça.
— Je sais Kim', je sais, lui répondit-elle avant de pousser le panneau rouillé qui se plaignit en grinçant.
Elle réussit à dégager un passage suffisamment large pour qu'elle puisse s'y glisser et Kimerah la suivit comme son ombre, s'infiltrant dans l'interstice sans en toucher les bords.
Lorsqu'elles furent toutes deux à l'intérieur du bâtiment, la jeune femme jeta un rapide coup d'œil aux alentours. L'endroit était sombre et vidé de toutes les machines et caisses qu'il aurait pu un jour contenir dans sa pleine gloire. De là où elles se trouvaient, elles pouvaient distinguer une sorte de passerelle qui faisait le tour de l'édifice, le coupant ainsi en deux étages bien distincts et menant à une pièce principale face à la grande ouverture par laquelle elles étaient entrées. Elles y trouveraient les vestiges de l'ancien bureau du contremaître en charge de l'entrepôt à l'époque où il était encore en activité. Mais cela n'avait aucune importance pour la jeune devineresse, elle n'avait aucunement le désir et le besoin d'aller voir ce qui s'y trouvait.
Au lieu de cela, elle plongea ses yeux dans la pénombre, avant de faire quelques pas hésitants en direction de l'objet qu'elle recherchait. Il s'agissait d'une sorte de console, rangée dans un coin de la pièce que ni le temps, ni les hommes n'avaient endommagé. Seule l'épaisse couche de poussière et de gravats la recouvrant attestait de son âge ou, du moins, de la durée de sa présence en ces lieux froids et oubliés de tous.
— Yria… la pressa Kim' comme pour lui rappeler que le temps allait leur manquer.
La jeune femme hocha la tête et s'avança d'un pas vif vers ce que les limbes, telle une multitude de voix féminines, chantaient comme étant un DHD, une console permettant de numéroter une adresse liée à une autre porte. Ce terme avait été inventé par ses découvreurs terriens une dizaine d'année auparavant car l'appellation d'origine avait été oubliée à travers les âges.
Yria s'arrêta brusquement, frappée par la vitesse du flux de savoir qui courait le long de sa colonne vertébrale. Le débit était trop rapide et elle ratait la moitié des informations essentielles. Une porte. Il lui fallait d'abord trouver la porte avant d'étudier le DHD. Yria sentait qu'elle n'en était pas loin, que l'objet de ses recherches était à portée de la main. Alors, plissant les yeux pour scanner la pénombre du bâtiment, la jeune devineresse laissa son regard couler le long des murs de l'entrepôt, sondant chaque ombre et chaque recoin avant de revenir sur la console. Quelque chose clochait. La porte n'était pas là. Les souvenirs de ce qu'elle avait vut se mélangeaient maintenant pour ne devenir qu'une bouillie infâme d'images, de couleurs et de lumières sans liens et sans écho. Quelque chose brouillait ses pensées et, s'agenouillant sous le coup de la douleur et de l'effort, elle sut qu'il s'agissait de l'emballement des flux et reflux. Ce moment, pour lequel elle s'était préparé toute sa vie, allait arriver. Les choses allaient changer.
— Concentre-toi, lui intima la chimère à ses côtés. Rappelle-toi de tes dernières visions. Celles qui sont le plus proche de l'ouverture de la porte.
Pressée par le temps, écrasée entre les informations qui circulaient à toute vitesse dans sa boîte crânienne, la jeune femme semblait incapable d'accéder à ses propres souvenirs. Elle ne trouvait pas la porte. Aucune image ne la représentait dans les limbes de sa mémoire. Certes, elle savait ce qu'était une porte, à quoi elle ressemblait, mais elle n'en avait jamais vu une, que ce soit avec ses yeux ou avec son don. Et alors elle comprit. Elle sut qu'elle ne devait pas se préoccuper de la porte, elle devait uniquement en réparer la serrure.
Se redressant, elle courut presque vers le DHD et posa son sac à dos par terre. L'ouvrant avec une rapidité doublée de fébrilité, la jeune femme en retira un couteau à cran d'arrêt qu'elle gardait depuis quelques années déjà pour cette occasion précise. Du bout de la pointe effilée, elle fit sauter le cache qui se situait à la base de la console et révéla ainsi quelques cristaux taillés et gravés de forme rectangulaires, brillants d'une lumière laiteuse. Effleurant du bout des doigts l'emplacement de l'un d'entre eux, vide, elle sourit. Voila pourquoi elle était là. Pour qu'à cet instant précis, elle rouvre cette voie depuis longtemps oubliée de tous.
Fouillant à nouveau dans son sac, elle en sortit un cristal presque identique à ceux se trouvant déjà en place. Un cristal qu'elle avait elle-même créé de ses mains et qu'elle inséra dans l'emplacement libre qui rendait la commande de numérotation inactive et sans intérêt. Soufflant enfin, alors que dans ses veines le cours des informations se calmait et que la console s'éclairait, elle prit appui sur cette dernière avant d'appuyer sur une série de touches. Les petits pavés plats où de curieux symboles figuraient sur la face visible, désactivèrent le système de protection dans un grand crissement de métal. Elle avait laissé ses mains courir sur leur surface, guidée par le flux de renseignements qui enlaçaient à présent le moindre de ses neurones. Enfin, éreintée, elle s'assit à même le sol et passa une main douce sur le pelage de Kimerah.
— Tout est prêt, chuchota-t-elle dans le silence qui régnait autour d'elles.
Pressant sa tête contre la paume de sa maîtresse, la chimère ronronna, félicitant ainsi la jeune femme. Ce son, grave mais vibrant, calma Yria qui soupira comme si un poids d'une lourdeur infinie venait d'être retiré de ses épaules. C'est le moment que choisit le frémissement naissant au creux de ses reins pour exploser une fois de plus sous son crâne.
— Ils arrivent, la prévint Kim' en se tournant vers le centre de la pièce.
— Oui, ils seront là d'une seconde à l'autre.
Alors que la jeune femme se redressait et réajustait son sac sur son épaule, une immense gerbe d'un flux, semblable à de l'eau, jaillit du centre de la pièce, à la verticale. La porte s'ouvrait et, à l'inverse de ce qu'elle avait pensé, elle ne se trouvait pas contre un mur, mais allongée sur le sol, disparaissant sous la poussière et les décombres qui jonchaient l'endroit.
— Dépêchez vous ! cria une voix masculine alors que le corps de son propriétaire apparaissait, comme propulsé par le vortex de la porte des étoiles.
Il fut suivi de deux autres hommes et d'une femme qui vinrent s'écraser contre le sol en grognant de douleur alors que la gravité reprenait ses droits sur eux. Puis la porte se referma dans une sorte de souffle humide qui laissa l'entrepôt encore plus silencieux qu'à l'origine.
Celui qui avait crié se redressa et épousseta la poussière de sa tenue noire avant de faire un tour sur lui-même en ébouriffant ses cheveux déjà indisciplinés. A ses côtés la jeune femme, les cheveux cuivrés légèrement emmêlés et plaqués sur son front par la sueur l'imita, bientôt suivie pas un colosse aux cheveux étrangement coiffés et un homme plus petit et à la peau bien plus pâle.
— McKay, où avons-nous atterri ? s'enquit le premier des quatre.
— Comment le saurais-je, Sheppard ? Est-ce que j'ai la carte de la galaxie tatouée sur le visage ? Et même si c'était le cas, il me faudrait un miroir pour la consulter.
— Ça va, vous énervez pas. C'est juste que c'est vous qui avez composé l'adresse sur le DHD et qu'on devrait maintenant se trouver sur Atlantis, lui répondit son interlocuteur. Vous voyez quelque chose qui pourrait vous mettre sur la voie ? Teyla, vous avez une idée ?
La jeune femme qui les accompagnait secoua la tête avant de se tourner vers lui.
— Aucune idée John. Je ne suis jamais venue ici.
Puis, se tournant vers le dernier membre de leur équipe, elle ajouta :
— Et vous Ronon ?
Le colosse répondit par la négation, lui non plus ne reconnaissait pas l'endroit. Et pour cause, aucun d'entre eux n'aurait pu venir ici car un assemblage de lamelles de métal scellait la porte à la façon de l'iris d'un œil. Celui-ci avait été mis en place par le gouvernement, qui l'avait bloqué en désactivant le DHD, bien des siècles en arrière, empêchant ainsi sa désactivation.
Ils étaient en train de se concerter lorsqu'un bruit de pas dans leur dos les alerta. Ils se tournèrent vers le lieu d'où il provenait, en direction de la console, leurs armes pointées vers celle-ci. Un faisceau de lumière bleu, provenant sans doute d'un panneau publicitaire à l'extérieur, s'infiltrant à travers le toit éclaira alors la petite carrure d'une jeune femme et d'une créature étrange qui les fixaient avec émerveillement.
— Qui êtes-vous ? Et où sommes-nous ? demanda Sheppard d'un ton sec en pointant son arme sur la devineresse.
— Une amie de longue date, leur répondit-elle avec un doux sourire. Bienvenu sur Selenia.
