CHAPITRE 1 – COME WITH ME NOW !

Je m'étais longtemps demandée, aux vues de l'actualité mondial, quand le monde allait finir pas sombrer. J'avais, dans certains moments de délire total, imaginer plusieurs options. Le complot du nouvel ordre mondial, une 3em guerre mondial entre la Russie et les États Unis ou encore un apocalypse complètement naturel, parce que la Terre en aurait marre et qu'on finirait tous par crever à cause de catastrophes foutrement naturelles.

Je ne sais pas. J'avais des théories complètement folles et parfois il m'arrivait d'y croire. A tel point que dans ma vie, après la mort de ceux qui m'était chers, j'avais fini par porter une attention fort particulière à la spiritualité et au fait d'apprendre plein de chose qui ne me servait à rien dans la vie quotidienne et surtout, j'avais appris à me défendre un peu plus que nécessaire, prenant des cours de sport de combat, et un abonnement au club de tir. J'avais aussi eu la merveilleuse idée d'apprendre à réellement survivre par mes propres moyens au cas où, non pas comme nous l'avions fait à maintes reprises par le passé en partant camper quelques week-end par an par ci par là, mais bien passant des week-ends entiers ou mes semaines de vacances seule avec moi-même, mon petit matériel de survie et la nature.

On me prenait sans arrêt pour une folle du style New-age, mais je m'en foutais complètement de ce qu'on pouvait penser de moi. Quand j'avais des angoisses tordues, je me rappelais tout ça et je finissais par rire en me disant qu'au moins, moi, peut-être que je m'en sortirais, contrairement à tout ces abrutis de moutons de la société moderne avec tout l'attirail technologique qui leur lavait le cerveau !

Pourtant, j'étais quelqu'un de relativement normal, si on laissait de coté tout les délires de survivalistes que mon débile de grand frère avait introduit dans mon esprit au fil des années, après le décès de nos parents. Paix à son âme.

J'avais eu une famille plus ou moins normal, une vie plus ou moins normal. Un père militaire reconvertit en mécano après une blessure en Afghanistan, une mère secrétaire, un rottweiller du nom de Slayer et une guitare. C'était pas la fête tout les jours évidemment, mais j'avais pas trop à me plaindre.

Une vie normal comme la majeure partie de la population mondial... c'est ce que j'avais eu et ce que je rêvais de retrouver !

Après la perte de Brody, la spiritualité m'avait appris pas mal de chose sur moi-même, sur les autres, sur comment gérer le stress, comment rester positive en toute occasion. Quand on se retrouve vraiment seule du jour au lendemain, sans famille, sans personne sur qui compter, on a pas trop le choix de trouver des solutions pour s'auto-gèrer.

J'avais toujours été assez solitaire, préférant jouer de la musique et passer mon temps à bouquiner dans le confort d'une bibliothèque plutôt que sortir boire des bières comme la majeure partie des gens de mon age. Contrairement à mon frère qui lui faisait souvent les quatre cent coup.

Je faisais ma petite vie tranquille de mon coté, sans être harcelée par des amis envahissants qui m'auraient prit pour leur psy avec leur histoires d'amour dramatique. Des amis, j'en avait pas tant que ça, je pouvais les compter sur les doigts de la main, et encore, y avait trop de doigts. Et les amours, n'en parlons même pas !

Pas que je crachais sur la gente masculine, loin de là, vraiment très loin de là, mais disons que mon agenda ne me le permettais pas, et encore si il me l'avait permis, c'était le genre masculin qui, lui, était loin de moi. Pas que j'étais moche ou repoussante physiquement, mais légèrement trop bizarre au goût de mes congénères du sexe opposé.

J'avais eu des histoires sentimentalement tordues moi aussi, et puis un jour, je m'étais rendue à l'évidence, les mecs et moi, on était pas fait pour s'entendre autrement que comme de «bons copains».

Une fois que les sentiments s'en mêlaient, j'avais comme qui dirait, le don de tout foirer. La peur de perdre, peut-être... aucune idée d'où ça provenait j'aurais été un cas assez interessant pour un psy !

Je passais mes journées entre les rayonnages de bouquins de la bibliothèque où je bossais pour gagner ma vie comme une parfaite petite citoyenne, mes activités de préparation à la fin du monde, ma musique et mon bureau dans mon petit appartement, passant des heures sur mon ordinateur à squatter les forums, les blogs et sites bizarroïdes, et où je trouvais des gens tout aussi bizarroïdes que moi avec qui échanger. Ça me convenait comme ça.

Une vie social ? Pourquoi faire ?

Alors quand le monde avait fini par péter, d'une manière que je n'avais pas encore imaginer, je pensais être prête pour ça. Je n'avais plus de famille, pas réellement d'amis, rien à quoi m'accrocher à part à moi-même.

Mais en réalité, on n'est jamais prêt pour ça ! Et clairement, ça me faisait beaucoup moins marrer du coup.

Le monde était devenu pourri, pourri par les cadavres, des cadavres qui marchaient, bordel de dieu !

Si j'avais imaginer tout un tas de théories, jamais, dans mon esprit plus ou moins rationnel, ne s'était dessiner l'image des zombies arpentant les rues pour bouffer toute la chair bien vivante qui se serait trouver sur leur route. Rha ça non, c'était de l'ordre de l'imaginaire tout ça. Bon pour une série télé ou un film hollywoodien. Mais pas dans la vrai vie. Pourtant, il avait fallu que je m'y fasse à cette idée et à cette vie surtout.

Les monstres existaient réellement et ils avaient été humains avant de devenir ces trucs dégoûtants, puants et sanguinaires. Malgré tout, j'étais une survivante de ce chaos apocalyptique et je tentais de le rester par tout les moyens. Même des moyens auquel je ne m'étais vraiment pas préparer. Des moyens qui avaient impliquer de tuer, non pas seulement des cadavres marchants, mais aussi des gens, bien vivants eux.

Toute cette merde mondial avait déclencher dans l'organisme humain un instinct de survie, et chez certains ça s'étaient muer en quelque chose de beaucoup plus tordu.

Alors il avait fallu que je me défende, il avait fallu que je devienne un sorte de femme sauvage sans foi ni loi, et surtout sans pitié. Je n'aimais pas ça. Mais quand à un moment vous vous trouvez en face de deux gars n'ayant pas vu une paire de seins depuis des lustres et n'espérant que tremper leur saloperie de biscuits avec ou sans consentement, aucun dilemme ne se pose. Quand ça devient du chacun pour soi, il ne faut que penser à sauver ses miches, et c'est peu de le dire, et ce par tout les moyens, quitte à tuer ! Même si on aurait préférer l'éviter.

Et à ce moment là, c'était un point de non retour.

Monde de merde ! Quand on est prêt à tout pour vivre, même aux pires atrocités, il faut un certain self-control pour ne pas devenir dingue, ne pas devenir un monstre soi-même. C'était un combat entre ma conscience et moi, et j'avais gagner. Mon Gimini Cricket avait fini par la fermer en me donnant raison. C'était eux ou moi, et le choix avait été tout fait dés le début. Bien entendu, mes « principes » étaient complètement à l'opposer de tout cela, mais je me demandais alors ce qu'aurait fait Bouddha, Gandhi ou Paulo Coelho devant une horde de zombies assoiffer de chair humaine ou des types près à les violer.

Mon sac à dos et mon arc posés à mes genoux, je tentais de décrasser mes mains pleines d'hémoglobine au bord d'une petite rivière où l'eau s'écoulait, sans être dérangée par le monde qui était devenu un vrai champ de bataille.

Je venais de mettre à terre deux ombres – comme je les appelais - qui s'étaient trouver sur mon chemin. Je détestais ça, leur flanquer mon couteau dans le crâne pour ensuite être complètement éclaboussée par le liquide dégelasse, poisseux et puant qui s'en écoulait.

Mon pantalon militaire et mon sweat-shirt était tacher de partout et tout en tentant de me nettoyer, je me demandais comment j'allais m'y prendre pour faire partir ces horribles tâches. En sachant pertinemment bien qu'elles ne partiraient pas, comme toutes les autres d'ailleurs.

Il allait faire nuit dans quelques heures et il fallait impérativement que je me trouve un abri sur pour me poser un peu, le temps de reprendre des forces. Mais c'était peine perdue, je savais pertinemment bien que où que j'aille, je ne serais plus jamais en sécurité ou à l'abri.

Tout s'était passé tellement vite. Trop vite à vrai dire... et j'avais eu rarement l'opportunité de me poser depuis que tout avait commencer. J'avais perdu de vue depuis longtemps l'idée qu'il y ai un petit coin de paradis sur cette Terre qui aurait été épargnée par la pourriture.

Quand je me redressais, j'enfilais mon sac à dos et pris mon arc. Mon visage lever vers le ciel, profitant des quelques secondes de calme qui m'étaient offertes. Je laissais le soleil me caresser la peau tout en remerciant l'Univers d'être toujours vivante. Ça faisait un bien fou et dans un certain sens, cela était plutôt rassurant.

J'étais en vie, je ne mourrais pas de faim grâce à la nature et j'étais relativement en forme pour quelqu'un qui tentait de vivre dans un putain de chaos total.

Passer en mode survie dans un monde où le danger peut vous tomber dessus à n'importe quel instant, ça à le mérite de vous sculpter le corps. Les kilos que je peinais à perdre au temps où il faisait encore bon vivre sur cette planète avaient été éradiquer par des mois de fuite, de combat et de mal nutrition.

Malgré tout, je restais positive, et même si ça faisait un bail que je n'avais pas pratiquer la méditation, j'avais appris à gérer mes émotions et c'était d'une grande utilité dans le nouveau monde.

Je me remettais en route. Rester sur place était légèrement dangereux par les temps qui courraient, et je n'avais pas vraiment envie de tacher à nouveau mes vêtements. En faite, je m'en foutais de mes fringues pour dire vrai, c'était surtout que je n'avais pas vraiment l'envie irrésistible d'à nouveau me trouver avec des ombres au cul et de devoir recommencer à me battre avec ces affreuses choses.

Cette belle utopie ! Bien sur que j'allais tomber sur d'autres ombres ! Elles avaient apparemment prit le contrôle du monde, ces saletés ! Penser que j'allais enfin être un peu tranquille était juste un pur fantasme.

Je marchais dans le bois depuis une bonne heure et demi, le soleil commençait à décliné sérieusement, et je n'avais aucun « abri » en vu. C'était vraiment un coin pourri où personne n'avait eu la merveilleuse idée de venir construire une jolie maison.

Je me tâtais à camper dans un arbre quand j'entendis des pas glisser et des grognements non loin de moi. Il étaient peut-être à trente mètres, peut-être moins, je ne savais pas. La luminosité avait chuter en même temps que le soleil et ça ne permettait pas de voir à plus de quelques mètres.

Voulant les éviter de manière discrète, je fis demi tour. Le bois étaient dense. La nature reprenait ses droits, et franchement on ne pouvais pas l'en blâmer. Du coup, je ne fis pas attention et je me pris les pieds dans une branche qu'y avait échapper à mon regard vigilant. Mon petit cri de surprise et le bruit sourd de ma chute ne firent qu'alerté les ombres de ma présence et bien entendu ils fonçaient déjà dans ma direction. J'avais laissé tomber mon arc dans ma chute.

« Bordel de merde » lançais-je alors qu'une ombre était déjà là à quelques mètres de moi.

J'eus juste le temps de prendre mon couteau, accrocher au brassard à mon avant bras et de le planter dans la tempe de l'ombre alors que celui-ci était déjà sur moi. Il tomba raide et je dus le pousser de toutes mes forces afin de le faire glisser sur le sol et me dégager de son emprise.

« Putain, j'ai échapper belle ! » me dis-je à moi-même en récupérant le petit poignard.

N'attendant pas une seconde de plus pour me lever et ramasser mon arc, je commençais à courir, le plus vite possible, évitant les arbres, les branches au sol, et tout ce qui pourrait ralentir ma course. Je distançais les ombres, qui elles ne faisaient que se traîner. Même si pour des morts, parfois il ne suffisait qu'un quart de seconde pour qu'ils vous tombent dessus.

Je courrais le plus rapidement possible en priant pour que rien ne se mette en travers de ma route.

C'est justement sur le bord d'une route en béton que j'atterris après avoir, de justesse prit mon élan pour éviter un fossé que je n'avais vu qu'à la dernière seconde. Mais comme un lapin, je fus prise dans les phares d'un véhicule...

« Oh putain » J'eus à peine le temps de me jeter sur le bas coté, à l'opposer de là où je venais.

La moto freina d'un coup sec et le pick-up qui la suivait en fit de même. Dans un fracas de taule et des crissements de pneus, la moto glissa sur le sol, envoyant valser son conducteur à plusieurs mètres, tandis que le pick-up se stoppa net à quelques centimètres de moi.

Durant une seconde je cru mon heure arrivée mais quand je réalisais que j'étais toujours en un seul morceau, ni une ni deux, je pris mon arc et tentais de m'enfuir par les bois.

« Stop » s'écria soudain une voix rauque.

Dans un mouvement rapide, je bandais mon arc et me retournais vers la voix qui m'avait stopper.

Les phares du pick-up éclairaient la route, ainsi je pu, sans mal, distinguer l'homme qui me tenait en joue avec une arbalète beaucoup plus moderne que mon arc.

La porte du pick-up s'ouvrit, je vis du coin de l'œil qu'un gun était lui aussi pointé dans ma direction, dans l'espace libre qu'offrait la porte ouverte du véhicule, ne me donnant pas le loisir d'apercevoir la personne qui me tenait en joug, mais je ne lâchais pas prise pour autant.

« Laissez moi partir, les ombres approchent » lançais-je à l'intention de l'homme à l'arbalète.

« Et puis quoi encore, t'failli nous tuer p'tain » cracha celui-ci d'une voix coléreuse et accusatrice « Qu'est-ce t'fou au milieu d'la route d'ailleurs ? »

« J'étais poursuivie par des cadavres, j'savais pas que j'allais atterrir sur cette route et encore moins que j'allais tomber sur un putain de chauffard ! » crachais-je sur le même ton, histoire de ne pas être en reste face à cet enflure qui avait failli me renverser.

Ça aurait été un comble, dans ce monde, de mourir aussi bêtement après avoir survécu à des morts vivants et des saloperie de violeurs.

« Et vous alors ? C'est rare de croiser du monde dans le coin ! »

J'aurais bien continuer à faire la discussion avec l'homme, mais des bruissements de branches et des grognements se rapprochèrent de plus en plus et bientôt les ombres nous fonceraient dessus.

Je n'eus pas eu plus le temps d'y penser que déjà un cadavre ambulant, suivit de deux autres sortirent du bois, se prirent une grosse gamelle dans le talus mais se relevèrent aussi tôt pour foncer sur nous.

Ni une ni deux, je décochais ma flèche, qui atterrit pile entre le deux yeux du premier monstre en décomposition. J'entendis l'arbalète se relâcher et ensuite le bruit, que je connaissais bien, de la flèche s'enfonçant dans le crâne du deuxième. Aussi vite que j'en était capable, je bandais à nouveau mon arc et tirait sur le 3em, j'entendis un deuxième tire au moment où j'avais lancer la mienne, ma flèche et celle de l'homme se plantèrent toute deux dans le crâne du troisième zombie qui s'écrasa au sol dans un bruit horriblement dégouttant.

D'un mouvement similaire, nous braquâmes nos armes en même temps l'un sur l'autre. La situation aurait été plutôt amusante dans d'autres circonstances. Quoi que dans d'autres circonstances, cette situation ne serait certainement jamais arrivée.

« T'es seule ? » demanda l'homme à l'arbalète.

Je remarquais que la deuxième personne, cachée derrière la porte du pick-up n'avait piper mot jusqu'à présent. J'avais un peu compris les règles du jeu depuis le temps. La plupart des groupes avait un chef, et celui-ci était généralement le plus dominant du groupe. Sans nul doute que le gars que j'avais en face de moi devait certainement être le donneur d'ordre. Sans quoi, j'aurais déjà succomber à un tire de balle droit dans la tête et que mon corps gisant sans vie pourrirait déjà sur le bas coté de la route.

« Oui, et ce n'est décidément pas confortable, vu que vous êtes deux ! » répondis-je.

« Ton prénom ? » demanda t il alors, sans même relever ma réflexion.

« Et après quoi encore ? Mon numéro de téléphone ? » lançais-je ironiquement.

« Répond à ma question ! » s'impatienta le gars qui me visait toujours de son arme.

Je remarquais que ses phrases étaient à chaque fois courtes et sans fioritures. C'était un homme qui allait droit au but, pas de bavardage pour ne rien dire. Mais je me demandais bien à quoi ça pouvait lui servir de connaître mon prénom. A moins qu'il étaient de ces tueurs qui aimaient avoir des renseignements sur ses proies.

« Baylee, mais mes amis m'appellent Bee » répondis-je su un ton ironiquement amical sans pour autant relâcher ma garde.

Je commençais doucement à avoir des crampes dans le biceps à force de bander mon arc, prête à tirer à tout moment. Évidemment, mon adversaire n'ayant pas ce problème avec son arbalète high-tech. Il du se douter que mon bras faiblirait à un moment ou à un autre. Je supposais donc que l'interrogatoire était dans ce but précis.

« Enfoiré » pensais-je.

« Baylee ? Comme Baylee – Bee – Anderson ? » demanda t il alors, sur un ton mi surprit mi sceptique, ce qui me mit sur mon cul lorsque j'entendais mon nom de famille pour la première fois depuis... Putain, depuis combien de temps au juste ?

« Comment tu connais mon nom ? » demandais-je inquiète.

Après un bref moment d'hésitation, l'homme relâcha sa prise sur son arbalète et toujours dans un mouvement hésitant baisa doucement son arme. Il grommela quelques noms d'oiseaux dans sa barbe naissante et j'entendis alors un mouvement sur mon coté gauche.

Je remarquais, dans un éclair de lucidité que j'avais moi-même relâcher ma prise sur la corde de mon arc. Ni une ni deux, je forçais sur le muscle de mon bars qui commençait vraiment à me faire souffrir pour diriger ma flèche vers la personne qui doucement sortait de sa cachette, dévoilant des cheveux noir de jais, des yeux bridés d'asiatique et un visage plutôt amical.

Son flingue toujours diriger vers moi, mais légèrement baisser en direction de mes jambes. Si le coup partait, ça allait directement dans ma cuisse.

« Hey, reste où t'es toi ! Et évite de me plomber avec ton joujou ! » lançais-je nerveusement en désignant le flingue d'un coup de tête.

Je ne comprenais pas vraiment ce qui se déroulait. Le gars à l'arbalète pivota sur ses jambes, me tournant maintenant le dos, de son bras libre il se frotta le visage, comme quelqu'un qui vient juste de se réveiller après une nuit agitée.

« Ho, il se passe quoi là ? » demandais-je toujours aussi nerveusement. « D'où tu connais mon nom, putain ? » m'énervais-je légèrement.

Le ton de ma voix fit pivoter à nouveau l'homme dans ma direction. Je ne pouvais pas trop distinguer les traits de son visage, cacher derrière de longues mèches de cheveux gras et ça me rendait réellement nerveuse. Je détestait ce genre de situation, où la personne en face de moi ne répondait pas à ma question et qu'en plus il avait l'air de savoir quelque chose que j'ignorais.

« C'bon Glenn, rengaine ton arme, j'la connais ! » lança le gars à l'arbalète à l'intention du petit asiatique, comme si ma question était passée à la trappe, comme si je n'existais pas.

« Comment ça, il me connaissait ? Bordel de dieu mais c'était qui ce type ? »

C'était comme si il s'attendait que je débande mon arc, ou je ne sais quoi. Mais il était hors de question de relâcher maintenant. Je ne comprenais absolument pas, et puis comme il ne répondait pas à ma question, ça m'angoissait encore plus.

J'attendais silencieusement, mon esprit plein de questions malgré tout. Qui était-il ? D'où il me connaissait ?

J'étais le genre de fille qu'on ne connaissait pas ! Les rares personnes qui me connaissaient réellement étaient mortes depuis un bail, soit fauchée par la vie avant que tout cela ne commence, soit elles étaient mortes après, peut-être même devenues elles-même des ombres. Comment pouvait-il me connaître ? En tout cas, moi je ne le connaissais pas !

« Bon, ta tuer combien de rôdeurs ? » me demanda t il soudainement, me sortant de mes questionnements.

« Quoi ? Combien de quoi ? » répondis-je hébété.

« Des rôdeurs, gamine, ces saloperies de cadavres ! » s'impatienta t il.

« Je sais pas. Beaucoup. Trop pour que j'les compte. Mais p'tain, qu'est-c... »

« Ta tuer combien de gens? » m'interrompit il, me laissant dans le vent avec ma réplique cinglante.

« Merde, mec, ça t'regarde p... »

« Répond putain ! » me coupa t'il de nouveau, me laissant scotchée.

Nan mais sérieusement, pour qui il me prenait lui ? En plus d'être un putain d'enfoiré, ça devait être un sacré misogyne pour me parler comme ça ! Sale enflure !

« Deux » dis-je simplement, en plissant les yeux, lui offrant un regard sur et déterminer, comme si, qu'il me connaisse ou pas, je voulais lui montrer que je n'aurais aucun scrupule à l'embrocher d'une flèche entre les deux yeux. Ce qui était le cas.

« Pourquoi ? » me demanda t il alors.

Bon sang, et en plus il était curieux.

« Parce que ces deux enfoirés voulaient se taper du plaisir sans me demander mon avis, connard ! » crachais-je.

C'est après avoir cracher ma réponse que je ne compris pas vraiment ce qui se passa... encore ! Décidément, j'étais un peu trop larguée à mon goût depuis les dix dernières minutes.

Le type, après avoir lancer un hochement de tête à son coéquipier, se détourna de moi, comme si il en avait strictement rien à carrer que mon arc était vivement braquer en direction de sa tête. Il rangea son arbalète sur son épaule, la sangle traversant son torse bomber et marcha en direction de la bécane quelques pas plus loin.

L'asiatique avait l'air d'être tout aussi déconcerté que moi, et tandis que l'homme ramassa sa moto, le petit asiatique rengaina son flingue dans son holster, remonta en voiture, fit marche arrière afin de se remettre sur la route.

La moto démarra d'un coup de crique et se dirigea vers moi. Il fit demi tour juste devant le pick-up qui attendait sagement et s'arrêta devant moi. Mon arc toujours bander et mon bras endolorit à souhait, j'hésitais carrément à lâcher-prise, mais ne sachant pas ce qui m'attendait, je ne pu m'y résoudre.

« T'attend la chute des feuille ou quoi ? » lança le type, à présent impatient.

Hébétée, je ne savais que faire. Il voulait vraiment que je monte sur sa bécane le con ? Sérieusement ? C'était quoi son délire ?

Des grognements et des glissement de pieds sordides se firent entendre d'assez près, et ne comprenant pas réellement moi-même ce que je faisais, je rengainais mon arc, le passait en travers de ma poitrine et grimpais ardemment derrière le gars sans réellement réfléchir.

Il démarra en trombe, faisant glisser le pneu arrière sur le bitume, le pick-up à nos trousses.