Salut à toutes / tous !

Me voilà pour une nouvelle fiction, que j'écrirais en parallèle d'Un futur sans ailes !
J'espère qu'elle vous plaira, elle se passe dans le monde actuel, à notre époque et pour le reste je vous laisse lire enfin d'en juger,

bye :)


Je m'appelle Eren Jaëger. Et voici mon histoire.

oOo

- Eren Jaëger, pour le meurtre de votre père, le docteur Grisha Jaëger, le Tribunal de Grande Instance, et les jurés à l'unanimité, vous condamne à une peine de 50 ans de réclusion criminelle sans sursis.

Le marteau s'abattit sur la table tel la guillotine qui vient séparer la tête du corps pour Eren, toujours assis aux côtés de son avocat qu'on lui avait remis d'office, fixant ses mains, choqué. Ça ne devait pas se passer comme ça, tout était en train de foirer. Son père assassiné, lui en prison, sa sœur Dieu ne sait où. Il foutait sa vie en l'air avant même de l'avoir commencé. Il allait vivre et crever dans un trou à merde, avec des types de la pire espèce.

Il fut traîné dans de longs couloirs, les mains menottées, la tête toujours basse. Il n'entendait pas ce qu'il se disait autour de lui, il ne savait pas qui le touchait ou ne serait-ce l'endroit où on l'emmenait. Il s'en foutait. Ce n'est que lorsqu'on lui releva le menton de force qu'il parvint à se reconnecter au monde réel.

- Oh Jaëger, tu m'écoutes ? Ton fourgon va arriver d'ici dix minutes et va te conduire à ta prison.

Le jeune homme haussa les épaules, indifférent aux paroles du policier qui avait été chargé de sa surveillance tout le long du procès.

- Tu sais où on t'emmène ?

Nouveau haussement d'épaules.

- Jaëger déconne pas, tu vas être placé à Shinganshina, la prison la plus tortionnaire du pays.

Cette fois-ci, ses yeux s'écarquillèrent sous l'effroi de la nouvelle et ses genoux flanchèrent. Nile, son surveillant, le retint par les dessous de bras et le plaqua contre le mur derrière lui. Ses mains broyaient presque les épaules du prisonnier qui continuait de trembler mais qui gardait résolument la bouche fermée.

- Putain Jaëger, tu n'es qu'un salopard de meurtrier mais tu es jeune, tu as intérêt à ne pas te laisser faire là-bas si tu ne veux pas finir comme ton père a fini entre tes mains.

Eren releva la tête, les mèches éparpillées autour de ses yeux d'un bleu vif. Son genou commença à amorcer le chemin pour finir entre les jambes du flic mais il se ravisa. Après tout, à quoi bon ? Il n'avait pas tort, à Shiganshina, il ne ferait pas long feu...

oOo

- C'est une blague ?!

- Hé bien non, vous m'en voyez...

- Hendrix, coupa-t-il, nous avions un accord, personne dans ma cellule. Est-ce que vous avez oublié ce que mes hommes peuvent faire pour moi à l'extérieur ?

- Oh heu.. écoutez Mr. Ackerman, je n'avais absolument pas le choix. L'homme qui nous ait donné n'est pas un transfet, c'est un criminel jugé pas plus tard qu'aujourd'hui et qui arrivera dans l'après-midi. Je ne pouvais pas le mettre avec les violeurs.

- Ce n'est pas mon problème qu'il se fasse fister. Ma cellule est propre, rangée et ordonnée, de plus, elle est largement trop petite pour ma simple personne alors pour deux ? Vous rêvez.

- S'il vous plait, cela n'est que pour le temps d'une semaine grand maximum. Un détenu de la section 3 va bientôt être transféré à Trost et il y aura une nouvelle place de libre.

- Si jamais sa tête ne me revient pas, je le dégage et croyez moi, ce n'est pas vous qui en paierez le prix.

Sans demander de permission, le détenu sortir du bureau du directeur, les mains dans les poches et retrouva un de ses camarades aux portes du couloir, en train de l'attendre.

- Livaï, alors, que t'as dit le vieux ?

- Je vais avoir un putain de squatteur dans ma cellule.

- Quoi ?! Mais et... et pour nos affaires ?

- Oh ne t'inquiète pas, soit on le passe à tabac, soit je me le fourre dans la poche. Un nouveau larbin, ça ne peut pas faire de mal. N'est-ce pas, Gunt ?

- T'as raison, patron.

Les deux hommes ricanèrent tout en se dirigeant vers le réfectoire pour le déjeuner.

Dans l'immense pièce qui contenait des centaines de tables et bien plus d'individus assis à ces dernières, l'une d'elle se démarquait des autres. C'était la table des Titans, tels qu'ils étaient appelés. Les plus grosses têtes du trafic de drogue et d'arme de la région et ses alentours. Tous avec au moins trente années à tirer. Ils étaient réunis autour de cette même table, matin, midi et soir. Gunther, Auruo, Erd, William, menés par leur chef, Livaï Ackerman. Il avait fondé, bataillé et mené d'une main de fer toute cette entreprise avant de se faire trahir par son bras droit, Erwin Smith. Ce dernier ne s'en était pas tiré vivant et c'était Mike Zackarias et Hanji Zoe, deux des plus anciens et fidèles amis de Livaï qui avaient repris l'entreprise de l'extérieur, permettant ainsi à leurs alliés détenus de bénéficier d'une vie de tranquillité entre les barreaux et de continuer les trafics.

Gunther et Livaï s'assirent à la table, salués par deux de leurs camarades.

- Salut patron, alors, il te voulait quoi ?

- Je vais avoir un compagnon de cellule.

- Hoho, dur ! lâcha Erd, un grand blond à queue de cheval, et comment tu as réagi ?

- J'ai accepté, en toute bonne foi mais si ce lourdaud ne me sert à rien, je le vire aux fisteurs et Hendrix le sentira passer aussi.

- T'as bien raison patron, lança Auruo, le crâne rasé et des cheveux grisonnants sur le dessus du crâne. Si maintenant il peut se croire tout permis...

Soudain, William, le dernier qui manquait à l'appel arriva à leurs côtés et s'assit à table dans un grand fracas.

- Vous avez entendu la dernière ? Un nouveau débarque.

- Ouais, soupira Livaï, c'est justement le sujet de notre discussion.

- Tant mieux, parce que ça va vous intéresser ! Ce gars là, c'est un grand malade !

Les visages se tournèrent vers lui, soudainement intéressés, même le brun, qui daigna reposer sa fourchette.

- Ah ouais ? Renchérit Gunther.

- Oh que ouais mon gars, c'est un poussin ! A peine dix huit ans le gosse, condamné à cinquante piges pour avoir matraqué son vieux.

- C'est pas plutôt à l'asile qu'il faudrait le mettre ? ricana Auruo.

- J'sais pas, mais en tout cas, il paraît qu'il n'a pas lâché un mot depuis qu'il a fait ses aveux devant les flics.

- Comment tu sais tout ça ?

- Qu'est-ce que tu crois, patron ? Je sais toujours aussi bien écouter aux portes des gardiens. Moi je vous le dis les gars, celui-là, si on se le met dans la poche, on va s'en tirer un sacré bénéfice !

Les regards s'échangèrent des uns aux autres et un mince sourire vint étirer les lèvres de Livaï.

- Très bien, alors on va lui réserver l'accueil de la maison.

Les éclats de rire fusèrent bruyamment et le reste du repas se passa ainsi, sans que les gardes n'interviennent ou que quiconque dise quoi que ce soit au groupe.

oOo

L'après-midi se passa comme toutes les autres, chacun dans sa cellule. Livaï, qui avait la sienne collée à celle de Gunther et Erd à gauche, William et Auruo à droite, lisait tranquillement un livre, indifférent au brouhaha qui se faisait à l'extérieur. A cette heure-ci, les discussions étaient autorisées et chacun y allait de bon train pour causer à son voisin de côté ou celui d'en face, même si pour cela il fallait hurler afin que la voix porte sur les vingt mètres de séparation due à la "place centrale" comme elle était appelée.

Un bruit de serrure, reconnaissable entre mille, se fit entendre et un grand silence le suivit. Puis un tremblement. Chaque prisonnier s'était amené jusqu'à ses barreaux et était entrain de crier ou de les secouer, pour accueillir le nouveau. Cela dépendait de la personne, parfois c'était pour effrayer, d'autres fois pour acclamer ou alors tout simplement pour emmerder les gardes qui n'étaient pas assez nombreux pour calmer tout le monde.

Livaï soupira, mit son marque page et referma son livre avant de le poser sur son oreiller et de descendre l'échelle du lit double. Il se positionna contre l'échelle, les bras croisés, le corps à moitié avachi, son éternel expression blasée. Moblit, l'un des gardiens entra dans son champ de vision et commença à ouvrir la serrure. Derrière lui, Nanaba, l'une des seules gardiennes, était en train de retirer les menottes au futur colocataire du trafiquant. Le bruit n'avait pas cessé, sauf dans les cellules voisines de ce dernier, laissant l'impression d'être dans une bulle de calme en plein cœur de l'assourdissement. Moblit ouvrit la porte de la cellule et se retira, tandis que le prisonnier était poussé en avant.

Les yeux du trentenaire s'écarquillèrent. Devant lui ne se tenait pas l'armoire à glace ou le malade mental qu'il s'était imaginé. Un ... adolescent, parce qu'il ne pouvait pas appeler ce truc un adulte se tenait devant lui, la tête basse, ses cheveux couleur châtains complètement éparpillés dans tous les sens. Il avait les bras le long du corps, les poings fermés comme s'il était prêt à lutter.

- Oye gamin, on ne t'a jamais appris à saluer quelqu'un ?

Il le vit tressaillir bien qu'il se douta que ce geste fut involontaire et le visage de son colocataire lui apparut. Ce fut une seconde claque pour le brun. Les yeux qui le fixaient étaient mélangés entre le vert et le bleu, dans une fusion intense reflétant, peur, rage, haine et détermination. L'esprit et le corps étaient, dans leurs réactions, totalement opposés l'un à l'autre. Finalement, peut-être il y avait-il quelque chose à tirer de cette candeur furieuse ? Livaï claqua la langue et détailla ce corps si prude de la tête aux pieds. Il allait peut-être prolonger son autorisation au-delà d'une semaine...


Voilà, voilà !

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