Disclaimer : Albator, Clio, Doc, les marins de l'Arcadia, Warius et son Karyu, Toshiro, Mayu, Eméraldas, Mi-Kun et Tori-San appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Les autres personnages sont à bibi

1.

Sylvarande et Ryhas eurent un regard pour Clio qui demeurait silencieuse et lumineuse sur une chaise, Aldéran seul ayant été autorisé à rentrer dans la chambre de l'infirmerie du Lightshadow.

- Et toi, arrête de nous filer le bourdon ! enjoignit l'Illumidas en envoyant Tori-San continuer de pleurnicher dans le couloir.

Le médecin mécanoïde du vaisseau cerise et argent avoir soigneusement examiné son patient.

- Heureusement que l'implant a fonctionné comme il le devait en libérant tous les principes actifs et ça a ramené tous les facteurs de stress à la normale, sinon vous y restiez, remarqua Gan.

- C'est de ma faute, je pensais vraiment que ramener Eméraldas allait nous aider… Ce fut tout l'inverse.

- C'était prévisible, Aldie, remarqua son père. Elle et Toshiro sont les parents de Mayu. Ils ne peuvent donc qu'être inconditionnellement de son côté !

- Il n'empêche que vous auriez dû tous vous accorder sur un point.

- Lequel ?

- Toshiro n'aurait jamais dû t'obliger à tenir cette promesse, au vu des événements, de la situation. Tersic Olker aurait même pu abonder dans votre sens puisqu'il a grandi en Egypte !

- Ah, lui aussi ?

- Pourquoi, tu connais d'autres personnes dans ce cas ?

- J'ai connu, rectifia Albator. C'était il y a très longtemps. Mayu a d'ailleurs passé quelques jours chez un ami commun. Enfin, cela fait définitivement partie du passé. Nous n'avons plus qu'à rentrer chez nous…

Aldéran serra les poings.

- Hors de question que ça finisse ainsi ! Je refuse de les laisser s'en tirer à si bon compte ! Je repars à l'assaut, papa, je te prie de le croire !… En revanche, je vais opter pour un autre angle d'attaque.

- Lequel ?

- Valkon est le maillon faible, c'est à lui que je vais m'en prendre.

Le pirate à la chevelure de neige eut un profond soupir.

- Si tu lui fais le moindre mal, Mayu t'englobera dans ses ressentiments.

- A ce qu'il me semble, c'est déjà le cas, ironisa Aldéran.

- Je le crains. Et tu leur as fichu sans nul doute la trouille de leur vie en ouvrant tes ailes et en faisant apparaître Eméraldas !

- J'aurais voulu qu'elle reste plus longtemps. Mais c'est à Terra IV que l'Arbre doit dispenser en priorité son énergie. Et l'entité qui est la gardienne de l'univers-Sanctuaire où erre Eméraldas a très mal pris que je l'escamote !

- Elle risque d'envisager des représailles contre toi ? s'inquiéta Albator.

- Non, elle a un univers à gérer et bien que disposant de l'éternité elle n'a pas de temps à perdre avec du menu fretin comme moi !

Aldéran ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire.

- Et même si elle cherchait à se venger, je t'assure que je ne t'en dirais rien ! Tu dois te reposer et je n'ai nulle intention de t'affranchir de mes soucis.

- Si vous voulez bien laisser votre père, pria Gan. Il lui faut du calme à présent, et pour un moment.

- Tu veux bien t'occuper de L'Ombre ?

- Pas de souci, papa. Je retourne sur le Benkel, Sylvarande et Ryhas, et surtout Clio, te tiendront compagnie.

- Je voudrais te dissuader d'insister dans cette médiation, Aldie, mais là je n'en ai pas la force.

- Ca va aller, je t'assure. Clio va venir prendre le relais.

Sortant de la chambre, Aldéran se trouva face à ses trois amis.

- Tu peux rentrer, Clio. Il doit juste se ménager et évacuer tout ce stress. Quand il aura un peu récupéré, je le renvoie à Ragel, histoire de finir ici ma médiation !


Valkon était venu s'annoncer à l'appartement de sa mère, ayant fait servir du café fort.

- Je peux te tenir compagnie ?

- J'ai plutôt l'impression que c'est toi qui a besoin de réconfort sourit-elle en lui désignant un siège. Faut dire que ce maudit rouquin n'y a pas été de mainmorte et qu'il a adoré faire dans la surenchère d'effet mélodramatique.

- Mais qu'est-ce qu'il est donc ? remarqua Valkon, d'une voix blanche au souvenir de ce qui lui avait été donné à voir. Il n'avait plus rien… d'humain. Et il a fait venir grand-mère, enfin cette Eméraldas. Ton parrain en revanche, il est parfaitement humain. J'ai bien cru qu'il allait faire une attaque sur place !

- Dans le genre crise d'angoisse, c'était pas mal, sourit l'Astrophysicienne. Au moins, il ne la ramènera plus sur le fait que rien ne l'effraye. Lui et son gamin étaient tellement persuadés que leur plan était parfait. Il était parfaitement raté, oui !

Le regard brun de Mayu s'attendrit ensuite.

- Mais je dois à cet Aldéran d'avoir revu ma mère. Tous mes souvenirs, enfin ils sont peu nombreux justement, me sont revenus et cette fois je n'oublierai plus son visage !

Elle fixa un moment l'aîné de ses fils qui fourrageait dans sa chevelure couleur café au lait.

- Pourquoi je te sens un peu réprobateur, Valkon ?

Ce dernier fit la grimace, ayant laissé la tasse de café refroidir entre ses doigts.

- Depuis la naissance, je n'ai connu qu'une cellule familiale stable, épanouie, pleine d'amour, même si je me souviens que jusqu'à mes dix ans papa et toi peiniez à boucler les fins de mois. Donc, tous les souvenirs de l'époque précédant ton mariage n'avaient pas interférés… Pourquoi les laisser reprendre autant de place dans ta vie ?

- Je pensais les avoir oubliés, fit sincèrement sa mère. Je peux te jurer que je suis bien plus dévastée que ce vieux pirate qui s'érige aujourd'hui en victime !

- Mais justement, maman, tu n'as plus à t'acharner ainsi sur lui… Il a vécu avec bien plus de conscience encore ces années qui t'ont parues si dures ! Je suis certaine qu'il a fait son possible pour tenir ses engagements envers ses amis. Il n'avait pas d'autre enfant que toi, à l'époque, il ne devait pas trop savoir quoi faire…

- Il aurait bien mieux valu qu'il s'abstienne, en tout ! Et ce n'est pas parce que, sur la fin, il cherche je ne sais quoi – un pardon, une absolution, ou une réconciliation – que je vais me laisser berner par mes sentiments. Je m'en suis bien sortie dans la vie, et ce n'est absolument pas grâce à lui !

- Tu me raconteras quand même ? sourit Valkon.

Mayu lui caressa doucement la joue.

- Comme si j'avais jamais pu te refuser quoi que ce soit !


A bord du Benkel, une autre personne ressassait aussi les événements des dernières heures.

« Ces ailes, ce signe, cette tornade rousse qui a déboulé de nulle part… Qu'êtes-vous donc, Aldéran Skendromme ? Vous êtes une menace, c'est indéniable ! ».

Tersic Olker se versa une autre tasse de thé.

« J'ai toujours su que j'aurais à me servir de vous pour attirer ce vieux débris. Maintenant qu'il est là, il est évident que vous vous dresserez toujours entre pour le protéger. Il me faut donc à la fois user de vous pour l'amener à moi, et m'assurer que vous ne pourrez en rien l'aider ! ».

Ensuite, Tersic était passé dans sa chambre, avait ouvert une armoire et en avait tiré un coffre de métal dont il forma le code d'ouverture.

Il en tira plusieurs documents et photos.

« Tu étais tout pour nous. Nous t'aimions tant ! Et quand tu es venu, la dernière fois, nous avons naïvement espéré que c'était pour demeurer un long moment parmi nous, voire plus longtemps encore. Mais il n'y avait que la mort au bout du compte. Pourquoi donc as-tu suivi ce maudit jeune pirate ? ! Il nous a pris la seule chose que nous ayons… Je peux t'assurer que nous ne t'avons jamais oublié, oncle Vilak ! ».