Défi n°63 du Poney Fringant : Dol Guldur.
Brrrr...
Basile siffla fort dans une espèce de petit coquillage puis, après avoir pris le soin de s'en excuser par avance, s'assit sur un rocher. De là, il avait une très belle vue, en particulier sur la forteresse de Dol Guldur. Il sourit légèrement. Basile ouvrit ensuite son sac et en sortit une feuille de parchemin, une tige de roseau fendue et un pot d'encre. "Allez mes amis, aidez-moi à me souvenir et à bien recoller les morceaux," dit-il.
En réalité, il se souvenait de tout sans souci. C'était notamment ce qui faisait sa notoriété dans la tradition animiste : il était bien le seul à ne pas être un vieux sénile farfelu. Il se disait d'ailleurs régulièrement qu'il devrait se trouver un disciple, étant certainement le seul à posséder encore de nombreuses années devant lui.
Bien, il fallait à présent faire un point sur son exploration du site. La petite souris lui avait dit, non sans négocier sa parole contre un bout de pain sec, qu'il y avait parfois du mouvement dans les couloirs. Ou bien alors, au moins des présences. C'est pour cela qu'elle évitait de trop sortir de ses trous, et qu'elle envisageait même de quitter la forteresse. Le caillou avait raconté à l'animiste qu'il avait ressenti une douleur très vive un jour, il n'y a pas si longtemps. Un mois tout au plus. Il n'avait rien vu ou senti depuis mais, pour sûr, il s'en souviendrait longtemps de cette douleur. Lorsque Basile avait interrogé le courant d'air qui passait sous la porte, il lui avait avoué qu'il entendait des bruits insolites, surtout quand il faisait noir dehors. Les bruits ne lui faisaient pas particulièrement peur, car c'était un courant d'air très courageux de nature. Mais les bruits n'étaient pas rassurants non plus. L'obscurité, elle, avait été très claire dans ses propos : quelqu'un de mauvais habitait ici, et elle savait de quoi elle parlait. Enfin, l'animiste avait posé sa main sur le trône afin de l'interroger. Rien de bon ni de tangible n'en était sorti. Seulement des sortes cris stridents et inhumains, des éclairs bleus argentés et rouges, et la migraine de sa vie…
Basile écrivit uniquement ceci sur le parchemin : Les soupçons sont fondés. De par mes connaissances et mon expérience en la matière, j'atteste une présence de type maléfique dans la forteresse de Dol Guldur. Puis, il signa. Basile enroula le parchemin sur lui-même et laça une cordelette autour. Il accrocha alors la lettre à son balbuzard qui avait rapidement répondu à l'appel et lui dit : "Bien, apporte moi-ça à la tour d'Orthanc, tu te souviens ? Et essaie de ne pas trop la mouiller en pêchant, je t'en remercie."
