A/N: Bonjour tout le monde ! :D
Voici donc ma nouvelle histoire, "Il faut du temps". Cette fic sera centrée exclusivement sur le couple Naomily, mais je vous promets de ne pas laisser de côté les autres personnages. Il y aura même l'apparition de quelques personnages des générations 1 et 3. J'ai longtemps hésité pour savoir quel point de vue choisir pour cette histoire, et j'en suis finalement venue à l'idée suivante: le narrateur interne sera Naomi, mais on pourra espérer un changement à partir d'un certain moment. Pour l'instant, j'ai quelques chapitres pré-écrits, mais vous verrez qu'ils sont bien plus longs que ceux de ma fic précédente, ne vous attendez donc pas à voir un nouveau chapitre toutes les semaines, puisque je prendrai plus de temps à les écrire. J'ai déjà une trame de fond, et je sais déjà où je veux aller avec cette histoire, mais vos commentaires sont évidemment toujours les bienvenus. Votre opinion en tant que lecteur compte beaucoup pour moi et j'apprécierai beaucoup si vous pouviez me laisser un commentaire en fin de chapitre, pour que je sache si cette histoire vous plaît, vos attentes, etc…
Rated T (mais rated M pour certains chapitre. Je préviendrai en début de chapitre.)
Disclaimer: Skins ne m'appartient pas. / I do not own Skins.
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture :)
PROLOGUE.
"Maman ?" intervint la petite blonde aux boucles dorées.
"Oui ?"
"Est-ce que vous allez divorcer ?" demanda-t-elle, gênée.
Je fus abasourdie par sa question.
"Quoi ?" m'exclamai-je. "Où as-tu entendu parler de ça ?"
"Les parents de Janice criaient aussi tout le temps à la maison. Et Janice a dit que c'était pour ça qu'ils ont divorcé."
"Tu sais ce que veut dire ce mot ?" demandai-je.
"Non," répondit-elle en secouant la tête. "mais le père de Janice est parti, et il ne revient presque jamais la voir."
"Je vais essayer de t'expliquer un peu… Tu te souviens, quand tu étais petite, tu adorais la glace à la framboise. Mais en grandissant, tu t'es rendue compte que tu préférais la glace au chocolat, pas vrai ?"
Elle hocha la tête.
"Hé bien des fois, pour les grandes personnes, c'est un peu pareil. On pense qu'on a fait le bon choix en prenant une glace à la framboise, mais on se rend finalement compte que nos goûts ont changé… Tu comprends ?"
"Alors la glace à la framboise c'est Maman ?"
"Oui."
"Mais alors, qui est la nouvelle glace ? Celle que tu préfères maintenant ?"
"Chérie, tu te souviens quel est mon parfum de glace préféré ?"
"La vanille !" s'exclama-t-elle, fièrement.
"Exactement. Et pourquoi ça ?"
"Parce que c'était la seule glace que tu mangeais quand Maman était enceinte de moi !"
"Oui, exact. Et quel parfum de glace j'ai pris à midi ?"
"Vanille ?" dit-elle de façon incertaine.
"Bien vu. J'ai pris vanille parce que j'ai toujours aimé la vanille. Depuis la toute première cuillère de glace à la vanille que j'ai pris, j'ai su que ce serait les seules glaces que j'aimerai autant. Et c'est pareil avec ta Maman. Je l'aime et même si on ne s'entend pas très bien en ce moment, je n'ai aucune envie de vous quitter. Vous êtes ce qu'il y a de plus important dans ma vie."
"Alors pourquoi les parents de Janice ne vivent plus ensemble ?"
"Des fois, certains adultes n'arrivent pas à régler leurs disputes…"
"Mais toi et Maman vous y arrivez ?"
"Oui. On a toujours su régler nos disputes."
"Tu restes ici ce soir, alors ?"
"Oui, ma chérie. Je ne compte partir nulle part." dis-je en embrassant son front. "Et maintenant dors. Il est tard et tu as école demain."
"Bonne nuit Maman." dit-elle.
"Bonne nuit." répondis-je. "Je t'aime."
En sortant de la chambre, je pris une grande inspiration et restai immobile un moment. Ma fille de sept ans avait remarqué que ses parents ne s'entendaient plus aussi bien qu'avant. Je devais avouer qu'on avait même envisagé le divorce… Bien sûr, cette idée avait très vite été écartée lorsque vint la question de Betty, notre fille. On ne pouvait effectivement pas lui faire subir ce qu'avait enduré sa meilleure amie, Janice. On connaissait bien les parents et la raison de leur divorce plus grave que la nôtre : monsieur Jefferson avait trompé sa femme et ce n'était apparemment pas la première fois. Elle avait donc demandé le divorce il y a de ça presque un an, chose que je conçois totalement. Le mensonge et la tromperie sont les deux choses que je ne tolère absolument pas dans un couple. Les raisons de notre mésentente sont bien moins graves : mon nouveau travail me prend beaucoup de temps et ma femme a du mal avec son propre job de son côté… Résultat, on se voit très peu et on est pas mal sur les nerfs ces derniers temps. Notre vie de couple est quasi-inexistante et il devient de plus en plus dur de le cacher à Betty. Cette fille a une capacité d'observation et de compréhension incroyable.
Cette discussion avec ma fille me fit alors réaliser à quel point je devais faire en sorte que les choses s'arrangent au sein de notre couple. Nos disputes devaient probablement l'atteindre et je ne pouvais pas me permettre de la laisser souffrir. Je ne pouvais d'ailleurs pas plus continuer à blesser ma femme de quelque façon qu'il soit. Je l'aimais bien trop pour ça. Malgré tout ce qu'on endurait en ce moment, je ne cesserai jamais de l'aimer. Je me mis alors à repenser à toutes ces années passées à ses côtés, en couple avec elle ou pas, heureuse ou malheureuse, et me rendis compte à quel point ma vie avait changé depuis la minute où mon regard avait croisé le sien.
Je m'assis sur le lit et tentai de me rappeler à quoi ressemblait notre première rencontre, notre premier baiser, nos rires et nos larmes,… Je ne m'endormis pas cependant. Encore maintenue éveillée par la caféine que j'avais avalée durant la journée, je fis un bond dans le temps de plus d'une dizaine d'années, et un sourire s'incrusta sur mon visage.
CHAPITRE 1: Que la fête commence.
La sonnerie intempestive de mon réveil résonna sur la table de nuit et je laissai échapper un grognement pour exprimer mon mécontentement. C'était mon premier jour à l'université et cette perspective ne me réjouissait pas du tout. J'ai entendu beaucoup de personnes dire qu'il s'agirait probablement de nos plus belles années, qu'on ferait des rencontres inoubliables, qu'on apprendrait le métier de nos rêves, ou bien encore qu'on finirait par trouver l'âme soeur.
Je n'ai jamais fait d'efforts pour aller vers les autres, je n'en ai jamais ressenti le besoin. Si certaines personnes s'aventuraient à venir me parler, je ne les repoussais pas, mais ils ne restaient jamais à mes côtés bien longtemps. La seule personne que je peux à présent considérer comme un véritable ami, c'est James Cook (il préfère qu'on l'appelle Cook, cela dit). Il y a deux ans de cela, il était venu me parler le jour de la rentrée des classes, dans l'espoir de pouvoir me baiser. J'ai bien évidemment refusé sa demande; non pas parce qu'il n'était pas attirant, mais pour la bonne et simple raison que je savais déjà à l'époque que j'aimais les filles. Je ne m'attendais cependant pas à ce qu'il réagisse si bien à ma révélation. Depuis ce jour, lui et moi ne nous sommes pas quittés d'une semelle. S'il comptait se bourrer la gueule dans un bar, je l'accompagnais, s'il voulait trouver un coup d'un soir, je venais l'aider,… On était comme frère et soeur. Mais avec tous les bonus de l'amitié qui vont avec.
C'est donc d'un pas lourd que je me rendais à la conférence universitaire qui avait lieux aujourd'hui. J'avais du emménager à Londres et quitter Bristol, là où ma mère et Cook résidaient encore. Je n'y étais que depuis quelques semaines, mais ils me manquaient déjà. C'est dingue de voir à quel point certaines personnes vous sont chères. On ne s'en rend malheureusement compte qu'une fois qu'on est séparé d'eux, malheureusement.
J'entrai dans le hall principal, là où des centaines d'étudiants attendaient déjà. Je m'assis à l'une des seules places non-occupée, et fus surprise lorsqu'une brunette prit la place à côté de moi. Elle était vraiment magnifique; ses yeux étaient d'un bleu des plus pénétrants et ses cheveux formaient des boucles qui lui tombaient parfaitement sur les épaules. Ses vêtements, quant à eux, cassaient son image d'enfant sage : elle portait ce qui semblait être un t-shirt trop grand, lui faisant office de robe, et des collants troués, avec des Doc Martens noires. Un style à la fois vintage et punk-rock qui lui allait à la perfection.
"Ferme la bouche, Campbell." me dit-elle et j'écarquillai les yeux.
Comment connaissait-elle mon prénom ?! Je ne lui avais même pas adressé la parole ! Et j'étais persuadée de ne jamais l'avoir vue auparavant…
"Détends-toi, si je connais ton nom c'est uniquement parce qu'on partagera le même appart."
"Tu es Elizabeth Stonem ?"
"Effy." corrigea-t-elle.
Je hochai la tête et souris quant à la perspective de partager ma chambre avec elle; je redoutais assez le fait d'avoir une colocataire. J'avais peur de ne pas m'entendre à tout point de vue avec elle, mais après avoir échangé à peine quelques mots avec Effy, je fus agréablement surprise de voir qu'on s'entendrait probablement bien. Je ne savais pas exactement comment je pouvais affirmer cela, c'était simplement comme ça que j'envisageais les choses.
Lorsque Doug eut fini son discours (affreusement barbant et truffé de blagues débiles), je suivis Effy vers l'un des bureaux d'informations pour la vie étudiante. Si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais probablement choisi de retourner dans ma chambre, mais puisque je n'avais pas pour habitude de me faire des amis si facilement, je la suivis sans hésiter.
Une jolie brune au teint mate et aux cheveux bouclés nous accueillies avec le sourire. Elle se présenta comme étant la présidente de l'association étudiants du campus; elle s'occupait principalement des soirées organisées et des aides pour le travail. Après avoir discuté avec Karen (c'était son prénom) pendant près de dix minutes, elle nous invita à la soirée qui devait avoir lieux dans deux jours, pour qu'on puisse rencontrer la majorité des étudiants de première année.
En regagnant la chambre, je m'aperçus qu'Effy et moi n'avions toujours pas échangé un mot de plus. Non pas que le silence qui surplombait l'atmosphère était gênant, mais j'aurais aimé en savoir plus sur elle; cette fille m'intriguait.
"Tu étudies quoi ?" demandai-je.
"La psychologie."
Pourquoi cette révélation ne me choquait pas ? J'avais l'impression que cette fille avait un don psychique, et l'imaginer étudier la psychologie semblait tout à fait naturel pour moi. Elle me posa la même question et je lui répondis que j'étudiais les sciences politiques, dans l'espoir de pouvoir un jour opérer un changement conséquent dans ce pays.
On eut la conversation facile pendant les deux heures qui suivirent, pendant qu'on déballait chacune nos affaires. Effy était véritablement une personne très intelligente et parler avec elle était un réel plaisir. Je savais que je ne devais probablement pas me poser la question, car on partageait la même chambre, mais je me demandais si elle tournait à voile ou à vapeur. Durant toutes nos discussions, elle a toujours semblé éviter le sujet épineux des genres, particulièrement lorsqu'elle ne donnait pas de sexe à ses conquêtes, les qualifiant simplement de "personnes".
Cette idée ne fut que très brève, car je savais que je ne devais probablement pas m'attarder sur le sujet. Il serait très mal venu de ma part de lui demander ce genre de choses, et pire encore, commencer à fantasmer sur elle, alors qu'on allait partager la même chambre pendant toute une année.
C'est donc deux jours plus tard qu'on se retrouva toutes les deux postées devant la maison où avait lieux la fête. Elle avait l'air assez grande pour accueillir au moins une centaine de personnes, et je me sentis tout à coup comme l'une de ces étudiantes de séries américaines clichées.
En entrant dans le bâtiment, je m'aperçus que ma théorie sur le nombre de personnes que pouvait accueillir la maison venait de se vérifier. Il y avait bien plus d'une centaine de personnes et je ne pouvais pas dire si tous les étudiants présents étaient effectivement de notre université, ou s'ils venaient d'un peu partout.
On eut du mal à se faufiler à travers l'amas de personnes pour aller se chercher un verre. J'étais heureuse d'avoir connue Effy, car j'aurais eu beaucoup de mal à entrer dans cet immeuble et y rester. Si cela ne tenait qu'à moi, je serais probablement déjà repartie, car je n'étais pas du genre fêtarde. J'étais allée à quelques fêtes avec Cook évidemment, mais la plupart de nos soirées s'étaient déroulées dans le pub de son oncle, Keith.
Effy me tira pas le bras pour m'obliger à la suivre. Arrivées à la table où étaient entassées toutes les bouteilles d'alcool, la brune prit deux bouteilles, que je supposais être de la vodka et une boisson énergisante, et nous servit à chacune un verre.
"Alors Naomikins," commença-t-elle et je ris car Cook utilisait le même surnom. "tu as déjà repéré des cibles potentielles ?"
"Qui te dit que je ne suis pas déjà casée ?"
"Ne te vexe pas, mais tu n'as absolument pas l'allure d'une fille qui serait en couple. Et même si ça fait à peine deux jours qu'on vit ensemble, j'arrive à très vite cerner les célibataires."
"Je suis célibataire." avouai-je. "Mais je ne fais pas du repérage, ce soir."
"Ne parle pas trop vite, Campbell." dit-elle en me faisant un clin d'oeil.
Je souris timidement quant à sa perspicacité et à sa capacité de jugement. Pour quelqu'un de si peu bavard, Effy arrivait à analyser chaque personne qu'elle rencontrait. Bien sûr, je ne la connaissais encore que trop peu, et elle semblait déjà en savoir beaucoup plus sur moi que je n'en savais sur elle. Mais à vrai dire, cette idée ne me dérangeait pas plus que ça.
Soudain je vis s'approcher au milieu de la foule, la brune qui nous avait invité à cette soirée deux jours auparavant. Lorsqu'elle nous vit, elle nous fit un bref signe de la main et un sourire.
"Vous êtes venues !" s'exclama-t-elle, apparemment déjà pas mal alcoolisée.
On acquiesça et elle continua :
"Cette fête est géniale, pas vrai ?" demanda-t-elle.
Je n'étais pas sûre de ma réponse; oui, il y avait pas mal de monde et la musique n'était pas mauvaise, mais de là à la qualifier de "géniale", je n'étais pas très sûre.
"Elle pourrait être encore mieux." dit une voix rauque qui provenait de derrière moi.
Je me retournai et me retrouvai face-à-face avec l'une des plus belles filles que j'avais vue de ma vie. Non, qu'est-ce que je racontais ? La plus belle fille que j'avais vue de toute ma vie ! Elle avait des cheveux rouges éclatants et les plus beaux yeux que la terre ait connus. Ils étaient d'un brun si profond que j'avais probablement dû m'y attarder un peu trop longtemps. Sa tenue était assez sobre; elle portait un pantalon d'un rouge plus vif encore que la couleur de ses cheveux, et un t-shirt basique sur lequel était inscrit "Best memories come from bad ideas".
On garda le contact visuel un moment (mes yeux étaient véritablement collés à elle et rien ne semblait pouvoir les détacher de son magnifique visage), puis Karen intervint :
"Et qu'est-ce que tu proposes dans ce cas, Fitch ?"
La magnifique inconnue lui sourit et sortit de sa poche un petit sachet contenant des pilules blanches. Karen en prit une et la plaça sur sa langue en se retournant vers Effy. Je fus particulièrement choquée lorsque je vis que les deux brunes s'embrassèrent instantanément pour échanger la pilule d'exta. Non pas que je n'avais jamais assisté à un tel spectacle, mais Karen ne semblait pas avoir ça en elle.
Lorsque je me retournai à nouveau vers la rouquine, je vis qu'elle tenait, entre son pouce et son index, la même gélule blanche. Elle l'approcha légèrement de ma bouche et j'ouvris les lèvres pour qu'elle la place sur ma langue. Je savais ce qui allait alors se passer. Et le simple fait d'imaginer les prochaines secondes me fit avoir la chair de poule.
En un instant, ses lèvres étaient collées aux miennes et je sentis immédiatement sa langue s'y faufiler pour récupérer l'exta. Lorsque je sentis nos deux muscles se toucher, un courant électrique traversa tout mon corps. Je voulais que ses lèvres restent collées aux miennes un moment encore. J'avais envie de la prendre par le bassin et d'enrouler une main autour de son cou. J'aurais aimé la plaquer contre le mur et l'embrasser de toutes mes forces. Et j'aurais surtout préféré ne pas l'embrasser simplement pour échanger cette pilule. Mais après tout, c'était mieux que rien, pas vrai ?
Elle se retira et je dus me concentrer pour ne pas m'effondrer sur le sol. C'était comme si elle m'avait privée de toute mon énergie vitale, comme si elle avait absorbée toute la force que j'avais emmagasinée au courant de la journée. Il me fallut un moment avant de retrouver mes esprits et me rendre compte qu'Emily me fixait en souriant, amusée.
"La fête peut enfin commencer." annonça-t-elle.
Et sur ces derniers mots, elle sortit de la pièce en se dirigeant vers un autre groupe de personnes, les salua, puis je la perdis de vue. C'était dingue comme un simple baiser avait pu rendre cette soirée incroyablement plus intéressante.
"Elle est pas mal, pas vrai ?" demanda Karen.
Je ne savais pas quoi répondre. "Pas mal" était un euphémisme. Elle était absolument parfaite ! Tellement magnifique qu'on aurait pu douter le fait qu'elle était humaine. Son visage était si resplendissant que j'avais frôlé l'arrêt cardiaque en croisant son regard quelques minutes plus tôt. Et même si nos lèvres ne s'étaient effleurées pendant seulement un très court instant, je pouvais affirmer avec certitude qu'elle embrassait comme une déesse. Alors non, "pas mal" ne suffisait pas à la qualifier.
"Oui." répondis-je à contre-coeur.
"Et voilà Katie !" s'exclama Karen en agitant sa main droite en l'air.
Je me retournai à nouveau et aperçus la copie de la fille qui était là quelques secondes plus tôt. "Copie" n'était pas le terme exact, à vrai dire… Elle lui ressemblait énormément (à tel point qu'on aurait pu penser qu'il s'agissait de sa jumelle -et c'était en fait probablement le cas), mais elles étaient différentes à bien des égards. D'abord, Katie portait des vêtements bien plus féminins; t-shirt à manche longue laissant entrevoir la totalité de son ventre et coupant à merveille sa poitrine, et une mini-jupe très courte. Quant à sa coiffure, elle était elle aussi quelque peu différente. La longueur était quasiment la même, mais la teinte était légèrement plus foncée.
"Vous passez une bonne soirée ?" demanda-t-elle alors.
"Oui !" répondit Karen. "Vous avez fait fort cette fois !"
"Attends… C'est chez toi ?" demandai-je, étonnée.
Elle hocha la tête, apparemment fière d'elle.
"On organise toujours une fête en début d'année, et une pour la clôturer."
"Et elles sont toujours réussies !" ajouta Karen.
"Vous êtes étudiantes en quoi ?" nous demanda Katie.
"Psychologie." répondit Effy.
"Mon copain aussi est en psycho cette année ! Et toi ?"
"Je suis en politiques."
"C'est pas vrai !" s'exclama-t-elle avec un sourire. "Moi aussi ! J'avais peur de me retrouver avec tous les losers de cette fête… À croire que j'ai finalement trouvé des gens sympas avec qui traîner !"
Je ne savais pas exactement si je devais me sentir honorée. Cette fille que je ne connaissais que depuis quelques minutes n'avait pas l'air méchante, bien au contraire, mais je n'aimais pas beaucoup ses manières. Qu'entendait-elle par losers ? À l'entendre, j'aurais plutôt fait partie du genre de personnes avec qui elle n'aurait probablement pas supporté de voir, mais puisqu'il s'agissait de l'organisatrice de cette fête, je fis bonne figure.
"Karen, t'aurais pas Emily, par hasard ?" demanda-t-elle soudain.
"Elle était avec nous juste avant que tu arrives." répondit-elle.
Elle s'appelait donc Emily ? Emily… C'était un prénom qui lui allait à la perfection. À y repenser, aucun autre prénom n'aurait pu mieux lui convenir. Emily.
"Elle est certainement encore en train de se taper la première venue…" rétorqua la jumelle en levant les yeux au ciel. "On se voit plus tard ? Il faut que je la retrouve."
On hocha toutes la tête, puis elle se fraya un chemin pour sortir à son tour de la pièce. Je repensai ensuite à la phrase que venait de dire Katie… Je me demandais si Emily était effectivement du genre à "se taper la première venue", ou s'il s'agissait simplement d'une hyperbole employée par sa soeur…
"Elle a l'air sympa." affirma sarcastiquement Effy en buvant le reste de sa vodka.
"Il faut apprendre à la connaître je suppose… Katie a un bon fond. Vous l'apprécierez beaucoup !"
"Comment tu la connais ?" demandai-je.
"Elle sort avec mon frère." répondit Karen. "Faîtes gaffe à Emily par contre… Je sais qu'elle peut paraître angélique sous certains aspects, mais ne vous fiez pas aux apparences."
"J'ai cru deviner." répondit Effy en sous-entendant la petite interruption de tout à l'heure.
"Non, je veux dire… Vraiment. Cette fille est une vipère."
Évidemment, la seule et unique personne de cette fête qui semblait véritablement m'intéresser devait être le diable incarné. Je n'ai jamais cru à toutes ces histoires autour des jumelles… Vous savez, ce mythe sur la jumelle maléfique, et l'autre tout à fait normale… Malgré la révélation de Karen, je n'arrivais cependant pas à me la sortir de la tête. Cette fille avait ce quelque chose en plus qui me donnait envie d'en savoir plus sur elle. Et je savais que ce n'était pas simplement dû au fait qu'elle m'avait embrassée. D'ailleurs, ce n'était pas réellement un vrai baiser… Puisque la seule raison pour laquelle ses lèvres s'étaient collées aux miennes était pour récupérer la pilule.
Karen proposa alors d'aller danser dans la pièce à côté, et j'acquiesçai puisqu'Effy semblait elle aussi partante. Il y avait nettement plus de monde dans cet endroit. Il devait s'agir de la plus grande pièce de la maison, et elle était bondée de monde.
Karen dansait frénétiquement tandis qu'Effy bougeait à peine son bassin. Je savais que ma façon de danser était probablement bien moins sexy que la leur, mais l'alcool aidait un peu à se défouler. Je sentis soudain deux mains agripper fermement mes hanches. La sensation n'était pas désagréable, mais je n'étais pas d'humeur à danser avec un mec qui ne pensait qu'à baiser.
Je me retournai donc fus extrêmement surprise lorsque je tombai nez-à-nez avec Emily Fitch. Sans décoller ses mains de mon bassin, elle me sourit et mouilla ses lèvres avec sa langue et je sentis soudain la chaleur de mon corps augmenter.
"Je t'ai manqué ?" demanda-t-elle en levant un sourcil.
"Pas vraiment, non…" répondis-je sur le ton de la plaisanterie.
Elle me sourit à nouveau et ses mains commencèrent soudain à caresser mes côtés de façon sensuelle. Je me laissai alors emporter par la douceur de ses gestes, puis me rappelai ensuite que je ne devrais probablement pas apprécier ce qui était en train de se passer.
Cette fille est une vipère.
Je me défis soudain de son étreinte et elle fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas ce qui était en train de se passer. Elle me reprit par l'extrémité de mon jean pour me ramener contre elle et même si mon cerveau me disait de ne pas me rapprocher d'elle, mon corps en fit autrement; mes bras s'enroulèrent presque automatiquement autour de son cou et mes doigts s'accrochèrent dans ses cheveux rouge-vif. Elle me serra alors plus fort contre elle jusqu'à ce que nos deux corps se touchent.
Ses lèvres étaient dangereusement proches des miennes et je savais qu'il était déjà trop tard pour faire machine-arrière. Sans savoir exactement pourquoi, je fus la première à l'embrasser en faisant le dernier pas qui devait rapprocher nos bouches l'une de l'autre.
Je fus d'autant plus surprise lorsqu'elle m'embrassa en retour, avec cette force et cette passion que j'espérais ressentir. Il ne s'agissait pas cette fois d'un échange d'exta, mais bel et bien de moi, Naomi Campbell, embrassant la femme la plus sexy que j'ai jamais rencontrée, Emily Fitch.
Lors de la transition entre les deux chansons, j'entendis plusieurs gars nous siffler et aussi sortir des commentaires plutôt déplacés. Je n'en avais cependant pas grand chose à foutre, puisque j'étais en train d'embrasser un canon interplanétaire.
Nos bouches se séparèrent et le contact me manqua instantanément. Je passai ma langue sur mes lèvres pour goûter encore à cette sensation délicieuse.
"Tu veux aller dans un endroit plus calme ?" dit-elle dans mon oreille tout en caressant mon dos de haut en bas.
Je n'y réfléchis pas à deux fois. C'était a seule chose que j'avais en tête en ce moment-même. Cela ne suffisait pas. J'avais besoin de plus que ce simple baiser. J'avais besoin de ressentir tout son corps contre le mien, j'avais envie de l'entendre hurler mon prénom et j'avais envie d'embrasser chaque partie d'elle.
Je hochai donc la tête et je vis qu'elle jeta ensuite un regard derrière moi; j'en avais presque oublié Karen et Effy. Elles me regardaient toutes les deux, perplexes. Je savais très bien ce que Karen était en train de penser, mais sincèrement, je n'en avais rien à foutre. Qui serait capable de résister à la tornade qu'est Emily Fitch ? Pas moi en tout cas.
Je me retournai donc vers elle, puis elle emboîta le pas en prenant ma main dans la sienne. Je lançai des regards fiers autour de moi, comme pour leur faire comprendre que ce soir, Emily Fitch était mienne.
Elle me guida à l'étage et on se retrouva effectivement au calme, dans ce qui semblait être sa chambre. Je jetai un coup d'oeil aux alentours, mais fus très vite stoppée par ses lèvres qui recouvrirent les miennes en un éclair. Le baiser était bien plus pressé qu'avant, mais je m'en plaignais aucunement. J'avais envie de ça tout autant qu'elle, peut-être même plus. Elle m'allongea sur le lit et commença à défaire mon jean tandis que je retirai mon haut. Elle déposa ensuite de nombreux baisers dans mon cou et je bouillonnais de l'intérieur.
Alors que les choses allaient devenir plus sérieuses, quelqu'un ouvrit brusquement la porte et Emily se retira de moi instantanément.
"Putain mais qu'est-ce que tu fous ?!"
C'était Katie, et elle semblait très énervée.
"Ça se voit pas ?" demanda sa soeur en gardant ses deux mains sur mes hanches. "Tu permets ? On était un peu occupé là."
Katie ne répondit pas, mais son regard trouva le mien. Je vis qu'elle essayait de me faire comprendre que j'étais en train de faire une erreur. Je savais pourtant pertinemment que je ne devrais probablement pas me retrouver dans cette situation ce soir, mais c'était Emily !
Katie fit donc volte-face en secouant sa tête et en soupirant, et je ressentis soudain une certaine forme de culpabilité grandir en moi. Les mots de Karen me trottaient dans la tête comme un refrain et je ne savais plus quoi penser… Oui, Emily était magnifique, mais était-elle réellement aussi belle à l'intérieur qu'elle l'était à l'extérieur ?
"Où en étions-nous ?" demanda-t-elle avec un sourire diabolique.
Un sourire diabolique ! Je ne pouvais pas continuer. Lorsqu'elle se pencha à nouveau sur moi pour m'embrasser, je la repoussai légèrement pour l'écarter de moi. Elle me regarda de façon confuse, puis tenta une nouvelle approche, que je bloquai à nouveau.
"C'est quoi ton problème ?!" demanda-t-elle, énervée.
"Désolée, je… Je peux pas."
"Tu peux pas quoi ?" questionna-t-elle en fronçant les sourcils.
"Ça ! Toi et moi, ici…"
"Comme tu voudras." dit-elle en se défaisant de moi.
"Tu ne vas pas essayer de me convaincre ? Beaucoup de gens le feraient…"
"Je ne suis pas comme 'beaucoup de gens'…" rétorqua-t-elle. "Tu dois avoir de bonnes raisons de ne pas vouloir le faire, et c'est ton choix. Mais je ne veux pas perdre mon temps ce soir."
Et sur ces derniers mots, elle enfila à vitesse grand V ses vêtements et sortit de la chambre; me laissant alors bouche-bée sur le lit. Je n'étais pas sûre de comprendre ce qui s'était passé; je n'étais pas sûre d'être véritablement certaine d'avoir fait la bonne décision en la laissant partir, mais si elle était véritablement une personne sur qui je pouvais compter, elle reviendra à moi.
Après cela, je n'étais plus vraiment d'humeur à faire la fête. Ma seule envie était de rentrer et dormir afin d'essayer d'oublier ce qui venait de se passer. Je trouvai donc Effy et Katie et leur annonçai que je les reverrai probablement demain.
Les rues étaient incroyablement sombres et j'étais heureuse de savoir que le campus n'était pas si loin. J'en avais pour dix minutes de marche grand maximum, mais je savais que ce temps passerait très lentement, car les ruelles n'avaient rien de rassurant. J'entendis soudain un bruit et je fis un bond sur moi-même en me retournant rapidement.
"Putain, tu m'as fait peur !" m'exclamai-je en voyant qu'il s'agissait d'Emily.
"J'ai vu."
"Tu m'as suivie ?"
"C'est pas comme si tu étais partie très loin…" dit-elle en pointant la maison. "Et j'étais sortie pour fumer."
Je levai les yeux au ciel, puis me retournai pour continuer mon chemin. J'entendis ses pas me suivre sur le pavé, et je m'arrêtai instantanément.
"Je croyais que tu ne voulais pas 'perdre ton temps ce soir' ?"
"Qui te dit que je suis en train de le perdre ?"
"Tu es avec moi."
"Et…?"
"Et je suis fatiguée, je vais rentrer." dis-je pour stopper notre conversation.
"Je te raccompagne."
"C'est pas la peine." répondis-je au quart de tour.
"Les rues ne sont pas très sûres à cette heure-ci."
"Elles ne le seront pas plus pour toi quand tu feras le chemin du retour."
"Je suis une grande fille." répondit-elle.
N'ayant pas envie de débattre plus longtemps, je soupirai et engageai à nouveau le pas. Elle marchait à présent à mon niveau et aucune de nous deux n'engagea la discussion. Le silence qui s'était imposé n'avait rien de gênant, et j'appréciais beaucoup sa présence. Je commençai alors soudain à regretter mes gestes de tout à l'heure. Peut-être avais-je émis un faux jugement sur cette fille. Après tout, je m'étais fiée aux propos de Karen, que je ne connaissais pas beaucoup mieux qu'elle. Il y avait quelque chose en Emily qui me fascinait, mais qui, par la même occasion, me terrifiait.
"Je t'entends penser jusque là." dit-elle enfin.
"Désolée pour avant." avouai-je.
"C'est rien." admit-elle.
Je ne savais pas si Emily était trop polie pour me dire la vérité, ou si ce n'était effectivement pas important pour elle. Mais aussi et surtout, je voulais savoir pourquoi elle tenait tant à me raccompagner ce soir. Je commençai alors à regretter quelque peu mon comportement.
De multiples questions se chamboulaient dans ma tête… Je voulais en savoir plus sur elle, mais ma gorge était nouée et il me semblait impossible de lui adresser la parole.
On arriva alors devant l'immeuble dans lequel Effy et moi partagions un appartement, et le silence devint alors gênant. Je ne savais ni quoi dire, ni quoi faire.
"Merci de m'avoir raccompagnée." dis-je.
Stupide.
"C'est normal."
Soudain, je ressentis l'envie de l'embrasser encore une fois. Je ne savais pas exactement pourquoi, mais c'était le cas. Je m'avançai donc lentement vers elle et rapprochai nos lèvres ensemble. Il ne lui fallut pas longtemps avant de suivre le rythme que j'avais imposé, et je fus très vite tentée d'intensifier le baiser.
Au moment où j'allais ouvrir la bouche pour plus de sensation, Emily se retira de moi et me sourit. Elle était magnifique. Absolument parfaite. Je me rendis soudain compte à quel point son visage était dépourvu d'imperfection, ne laissant alors place qu'à de magnifiques traits rendant sa beauté irréelle.
"Bonne nuit, Naomi."
Mon prénom sonnait si parfaitement dans sa bouche… C'était comme si chacun de ses faits et gestes rendaient mon monde plus beau. Mais qu'est-ce que je dis ?! Je connaissais cette fille depuis seulement quelques heures et voilà qu'elle rend mon monde plus beau ?! Je dois divaguer…
"Bonne nuit Emily." répondis-je.
Et je marchai en direction de l'entrée de l'immeuble, en regardant une dernière fois derrière moi, jetant un dernier coup d'oeil à cette fille qui avait fait de cette fête une soirée inoubliable.
A/N: Voici donc la fin de ce premier chapitre. J'espère que vous l'avez apprécié... Je vous réserve encore pas mal de péripéties, ne vous inquiétez pas; cette nouvelle romance Naomily ne fait que commencer... ;)
Dîtes-moi ce que vous avez pensé de ce chapitre, s'il-vous-plaît. Vos remarques me font avancer, et font toujours plaisir à lire :) Si vous avez des questions, n'hésitez pas à m'envoyer un message. :p
