TITRE : The Black Swan Obsession

GENRE : Je...ne peux pas déterminer. Peut-être Romance/Drama...et Supernatural à la limite.

RATING : T pour l'instant.

RESUME : Hermione Granger, ballerine de haut-niveau perfectionniste de l'Académie de POUDLARD, est prise dans le casting d'un ballet dirigé par le grand chorégraphe Draco Malfoy. Cependant la concurrence est rude. Jusqu'où est-elle prêt à s'enfoncer pour incarner son personnage à la perfection ?

DISCLAIMER: Gnagnagna...JKR...gnagnagna...personnages...

NOOOOTE DE L'AUTEUZ : POURQUOI avoir choisi Black Swan alors que je ne parle pas du Lac des Cygnes ? Eeh bien, mes chers enfants, parce que je viens à peine de ressortir d'une séance de ce fabuleux film et qu'à la suite de ça, l'histoire m'est apparu comme ça, comme une évidence. Je ne cache pas que je me suis inspirée ouvertement de quelques scènes de ce petit chef d'œuvre (que je vous recommande d'aller voir) maaais j'espère ne pas vous décevoir. Aussi, je suis ouverte à toutes critiques, bonnes comme mauvaises – du moment que celles-ci soient justifiées bien sûr.

Ciao ciao,

IACB.


Hermione Granger étira lentement ses longs bras fins jusqu'à ce que ses mains touchent le parquet ciré dans un mouvement quasi routinier, ses jambes tendues sous elle en un parfait grand écart. Elle maintînt la position durant une minute, faisant le compte à rebours dans sa tête, puis se redressa tout en maintenant la position de ses jambes.

« Il paraît que c'est un putain d'Apollon. Toutes les filles qu'il croise rêve de le violer. » assurait Lavender Brown qui s'étirait debout, juste à côté d'elle.

« Ah ouais ? » s'exclamèrent en chœur les sœurs Patil en haussant des sourcils dans une parfaite synchronisation.

« Ouais. Même que la vieille McGo...bah elle en baverait tiens ! » ricana Lavender en levant lentement sa jambe jusqu'à sa tête.

Hermione tourna invariablement la tête vers leur professeur de danse, Minerva McGonagall, qui s'entendait sur une des partitions avec le pianiste. C'était une ancienne danseuse de haut-niveau, multiplement récompensée dans le monde entier, à présent à la retraite, qui s'occupait maintenant du cursus supérieur de danse classique dans la très prestigieuse école artistique de renommée mondiale ; POUDLARD. Hermione en était à sa septième année à présent. L'année la plus périlleuse. Depuis ses débuts, elle était la meilleure danseuse de sa promotion, en rivalité avec Cho Chang. Elle maniait chaque chorégraphie, quelle qu'elle soit, à la perfection. L'extrême perfection. Elle allait chaque fois dans le détail. Elle travaillait en profondeur et se tuait à la tâche. Et cela payait. Bien qu'elle n'ait que dix-sept ans, elle avait déjà participé à cinq Gala, dansant en accompagnement derrière les plus grandes ballerines du monde et devant un public buvant le moindre de leurs mouvements. Cho Chang aussi, mais ce n'était qu'un détail. Mais ces Gala n'avaient débouchés à rien d'autre que des bouquets de fleurs et une bonne bourse de Gallions. C'était pour cela qu'aujourd'hui était un grand jour. Le jour de la chance de sa vie. Dans quelques heures, son destin serait scellé.

Alors ça passait, où ça cassait.

« Bien ! Les ballerines, en place s'il vous plaît. » les exhorta McGonagall en frappant sèchement dans ses mains.

Hermione se releva d'un saut souple et vint rapidement se placer au devant de la première barre. De là, elle optimisait ses chances d'être vue et d'être repérée la première. D'un rapide coup d'œil, elle vérifia où s'était placée Cho Chang. Celle-ci s'était mise en tête de la seconde ligne, sur la barre se trouvant juste en face de la porte. Sentant le regard de sa rivale, elle tourna la tête vers elle et se fendit en un lent sourire malicieux. Hermione détourna froidement la tête et feignit de se concentrer sur sa position. La salope. Elle avait été plus maligne qu'elle. Hermione secoua brusquement la tête et se mit à bouger selon les premières notes du Lac des Cygnes de Tchaikovsky.

Elle avait perdu la bataille mais pas la guerre.

« ...plus souples les mouvements Angela, plus souples...le dos cambré Zacharias !...lalalalaaa...allez ! Plus énergique ! Vous voulez me faire honte devant notre invité, c'est ça ? Katie ! Un peu plus de volupté bon sang, on croirait que tu es en train d'être torturé !...allez, 1, 2, 3, 4, piqué !... »

McGonagall sillonnait la salle, criant sur tel ou tel élève adoptant une mauvaise gestuelle tout en frappant dans ses mains pour maintenir le rythme par dessus le son du piano. Hermione se hissa sur la pointe de son chausson droit sans trembler et exécuta un lent arabesque gracieux tout en restant concentrée sur le mouvement ample de sa main. Elle sentit le regard ampli de gratitude de McGonagall se poser sur elle.

« Hermione, parfait, comme d'habitude. » soupira-t-elle de soulagement en secouant la tête. « Au moins une qui relève le niveau... »

Hermione eut à peine le temps de feindre un sourire timide que l'on frappa trois coups audibles à la porte de la salle.

« Bien. Continuez de danser et, je le répète, faites honneur à la réputation de cet établissement. Une chance comme celle-ci, vous n'en n'aurez pas deux. » s'exclama McGonagall tout en se dirigeant vers l'entrée pour aller ouvrir.

Hermione fit tout son possible pour ne pas se déconcentrer bien que la tentation fut dure. Tout ses collègues s'étaient soudainement mis à chuchoter, excités, et elle pouvait presque percevoir un vent d'hormones déchaînés s'abattre du côté des danseuses. Elle s'évertua tout de même à exécuter chaque pas de danse avec le plus de netteté possible, mesurant chacun de ses gestes pour ne laisser percevoir aucun signe extérieur de nervosité ou de panique. Elle sentit une présence déambuler près d'elle plusieurs fois de suite, comme si quelqu'un faisait la ronde entre les cinq lignes de ballerines mais garda les yeux fixés droits devant elle sans lâcher prise. La présence passa une quatrième fois près d'elle, plus proche même que les précédentes fois, et elle sentit un vêtement frôler son bras. Celui-ci se mit alors à trembler, rendant indécis ses gestes. Le stress monta comme une bouffée de chaleur en Hermione. Ses mains devinrent brusquement moites. Elle se maudit intérieurement, ordonnant – suppliant – à son cerveau d'arrêter tout ce cirque avant que ça ne la conduise à sa perte. Elle était à deux doigt de s'écrouler par terre, par manque d'oxygène, lorsque la voix de sa tutrice marqua la fin du supplice.

« Ok, ça ira pour le moment. Venez tous par ici. »

Hermione prit le temps de reprendre son souffle avant de suivre les autres ballerines qui s'étaient carrément précipitée devant. Elle reconnu la chevelure noire jais retenue par un filet de son ennemie jurée qui se trouvait – naturellement –aux premières loges. 2-0 pour Chang apparement. Hermione fulminait intérieurement, insultant le dangereux manque de sang froid dont elle venait de faire preuve quelques secondes plus tôt.

« Nous avons aujourd'hui l'honneur d'accueillir dans nos locaux le plus prestigieux chorégraphe que notre époque ne nous ai jamais donné bien qu'il n'ait seulement que 26 ans, j'ai bien sûr nommé Mr Malfoy. Je ne vous le présente même plus évidemment. Grâce à lui, nous devons des chefs d'oeuvres tels que « Requiem Pour la Chute de Voldemort » ou alors la re-visitation du « Lac des Cygnes » ou encore l'exquis « Ballet De La Dernière Heure »... »

« Vous me faites rougir par vos énumérations Minerva. Peut-être ennuyez-vous même ces jolies jeunes filles devant vous. » l'interrompit avec finesse une voix masculine.

La voix était aussi séductrice, ensorceleuse et grave. Un océan de gloussement traversa la gent féminine de la salle. Hermione elle-même esquissa un petit sourire mais se ravisa aussitôt. Rire serait redescendre à leur niveau de banalité. Même Cho Chang ne riait pas. Bien qu'il était évident qu'elle était déjà charmée. Hermione essaya de se déplacer pour apercevoir le nouvel arrivant mais, étant moyenne de taille, elle abandonna rapidement et se concentra plutôt sur la voix.

« Ouh, je suis désolée, vos œuvres m'impressionnent tellement, et puis quel talent...Bon, je vous laisse vous introduire vous-même dans ce cas. » piailla McGonagall qui – personne n'y aurait cru – avait encore ses hormones actives.

« Merci beaucoup Minerva. »

Un bruit de pas régulier indiqua à Hermione qu'il s'était déplacé. Elle leva la tête.

Il était là. Draco Malfoy. Le plus célèbre chorégraphe-réalisateur de tout les temps. Il se tenait là, juste à quelques mètres d'elle. Et Hermione en eut presque la chair de poule.

Il était grand. Sans doute 1m85. Des cheveux blond oxygéné rejeté en arrière. Des yeux bleu glace survolant le troupeau d'élèves. Il portait un pantalon et une veste noire en dessous de laquelle se trouvait une simple chemise blanche, les trois premiers boutons entrouverts. Mais Hermione n'était pas dupe. Le pantalon et la veste devait être du sur-mesure et tout l'ensemble additionné devait donner un prix alignant quelques zéros. D'ailleurs, une montre multicadrans Festina en argent trônait en maître sur son poignet droit, seul signe extérieur de richesse sur lui. C'était épuré, c'était trompeur, c'était élégant. Hermione crut être définitivement séduite. Ses yeux marrons qu'elle savait de couleur miel à présent car dans une concentration intense, suivirent lentement les déplacements du blond qui observait toute la classe de septième années, les sourcils froncés, les mains négligemment glissées dans les poches. Au bout d'une interminable minutes, il s'arrêta et sortit les mains de son pantalon.

« Elèves de POUDLARD, bonjour. » dit-il finalement, d'une voix plus rigide que précédemment.

« Bonjour...! » gazouilla toute la classe en écho.

« Je suppose que certain d'entre vous doive déjà me connaître mais je me présente au cas où : Draco Malfoy, chorégraphe internationalement connu, parti de rien pour atteindre le sommet du monde classique et, à travers ma dernière pièce, je vais faire de certain d'entre vous des danseurs étoiles à renommée mondiale. »

Il avait dit ça d'une traite mais cela suffit à faire rêver chaque élève le temps de quelques secondes. Le chorégraphe recommença ses cent pas.

« J'ai vu certains d'entre vous danser tout à l'heure. Je vous observais même vous échauffer à travers le hublot de la porte tout à l'heure. Parmis vous, il y a de très piètres danseurs qui ne mérite même pas la grâce de Minerva McGonagall. Il vienne en tourisme. On se demande ce qu'ils font là. Eux-même se demandent ce qu'ils font là. Et je crois qu'ils se reconnaissent à présent. » ajouta-t-il d'une voix glaciale en survolant les trente cinq élèves du regard.

Hermione – tout comme ses collègues – frissonna, bien qu'elle n'ait aucune raison de s'inquiéter. Il y avait quelque chose de menaçant dans son ton.

« Il y en a aussi des moyens. Des bouche-trous. Des sans-personnalités. Mon regard glisse sur eux mais ne m'accroche pas. Rien ne m'attire chez eux. Ils savent danser, certes, ils se débrouillent. Mais ça s'arrêtent là. »

Quelques figures bougèrent dans la salle, mal à l'aise. Malfoy mettait tout le monde mal à l'aise.

« Et il y a ceux qui sont bons. Réellement bons. Ceux qui tiennent la réputation de cet établissement. Ceux qui méritent vraiment leur place. Ce sont ceux-là que je veux pour mon ballet. Juste eux. Et il n'y en a qu'une très mince poignée parmi vous. Les autres...tant pis pour eux. On ne peux pas feindre un talent lorsqu'on ne l'a pas ; la danse, c'est de naissance. C'est quelque chose qui est dans le sang. »

Hermione entrevit Cho esquisser un sourire fier, les épaules rehaussées, la poitrine bombée. Il était clair qu'elle se mettait elle-même dans cette catégorie. Hermione leva les yeux au ciel.

La modestie n'était pas sa principale qualité à celle-ci.

« Parlons à présent de ce ballet. « Amours Pures ». Ne vous laissez pas berner par le nom. Il n'y a pas plus sombre, plus philosophique, plus ténébreux ballet que celui-ci. Il racontera bien entendu l'amour. Ou plutôt sa décadence, ses déchéances. Comme une sorte de « Roméo et Juliette » en...moins prude. Quelque chose de plus exhibitionniste, plus cru, plus...obscène. »

Il avait dit ce dernier mot avec un sourire friand. Hermione essaya de s'imaginer en train de danser Juliette. Ses mains exécutaient déjà de légers mouvements, sa tête se balança au gré d'un rythme se créant peu à peu dans sa tête. Aucun doute. Quelque soi la version que faisait Mr Malfoy pour ce ballet, elle serait Juliette.

« Prenons deux amoureux transis, fous l'un de l'autre. Ils veulent préserver leur amour du monde. Leur amour est trop pur, trop précieux pour le monde. Ils se coupent alors du monde et s'en crée un autre. Ils ne vivent que d'amour et d'eau fraîche, comme on dit. Ils croient que le vrai bonheur est là mais la vérité est qu'ils s'entretuent peu à peu chaque jour sans le savoir. Ou ils le savent mais ils ne veulent pas se l'avouer. Ils entachent l'amour qu'ils considéraient comme purs en voulant à tout prix le préserver. Ils s'enfoncent. Ils sentent bien que leur idylle se dégrade invariablement. Qu'elle se souille. Ils regardent leur monde se pervertir sous leurs yeux. Ils sombrent dans la folie. Tout est prétexte à faire renaître la flamme. A recommencer depuis le début. Tout. Quelle va-t-être leur dernière solution dans ce cas ? » chuchota-t-il en parcourant lentement la salle médusée et silencieuse du regard.

Les yeux bleu de glace fixèrent Hermione sans s'y attacher et le temps d'une seconde, la jeune fille se sentit mise à nue par le chorégraphe.

« Personne ne peut me le dire ? » réitéra-t-il en haussant des sourcils. « C'est pourtant simple. Ils se suicident en se plantant mutuellement un couteau dans le cœur. Point. »

La salle avait maintenant le souffle coupé. Malfoy savait apparemment jouer des émotions de ses interlocuteurs. Il observait d'ailleurs chaque visage se décomposer de terreur avec un sourire satisfait. C'était exactement l'effet escompté. Il attendit encore quelques instants, que chacun se remette de ses émotions, puis reprit une voix normale.

« J'ai besoin, pour cette pièce, d'une femme et d'un homme sachant incarner à la perfection ma vision de descente en abimes lorsque j'ai composé la chorégraphie d' « Amours Pures ». D'abord innocents et candides, ensuite perdus et désespérés, puis fous, fiévreux, prêt à tout. Et enfin suicidaires et opportuniste. J'ai besoin d'un homme sachant mêler folie et allégresse. D'une femme sachant jouer et le cygne noir, et le cygne blanc en même temps. »

Malfoy continua de faire ses cent pas encore quelques secondes puis continua.

« Je vous l'accorde, ce ballet est très, très difficile à jouer et c'est pour cela que je me suis tournée vers POUDLARD. Vous êtes supposé être des élites et des seuls des élites sauront porter ma pièce avec brio. J'ai déjà fait mon repérage parmi vous. Je sais déjà qui je vais prendre. »

Sa dernière phrase fit presque paniquer le groupe. Hermione sentit ses mains redevenir brusquement moite. Elle pria intérieurement pour que le chorégraphe n'ait pas remarqué sa nervosité de tout à l'heure.

« Voyez-vous...je hais la déconcentration. Tout ce qui est sujet à la dispersion est vain pour moi. Totalement vain. De même pour les personnes se laissant facilement déstabiliser à la moindre occasion. C'est pour cela que j'ai choisi d'entrer lorsque vous étiez en train de danser. Pour savoir qui se laissait facilement déconcentrer. Certains ont tenu le coup. D'autres ont lamentablement échoués à l'épreuve. »

Hermione ne put se retenir de sourire. Elle avait eut l'intuition de continuer à danser comme si de rien était. Quelle erreur n'aurait-elle pas faite si elle avait simplement levé un œil vers lui ?

« A présent mettez vous en ligne. »

Les ballerines s'exécutèrent au pas de course. Hermione se trouva une place à l'extrême droite de la ligne et essaya de rester le dos le plus droit possible. Malfoy se mit alors à passer devant chaque personne et posa son majeur et son index sur l'épaule de certain d'entre eux. Les heureux élus. Aussi, quelle ne fut pas la joie, le bonheur d'Hermione lorsqu'il passa devant Cho Chang, qu'il la dévisagea mais qu'il passa son chemin sans la toucher. Le visage de la chinoise se décomposa d'horreur, ses lèvres tremblaient ; Hermione ju-bi-lait. Malfoy acheva de toucher l'épaule de Felicia Donheel, sa voisine, lorsqu'il se tourna vers elle. Hermione, sûre d'elle, sentit le regard de l'artiste la dévisager des pieds à la tête. Elle serra les poings pour ne pas se laisser à nouveau gagner par le stress. Malfoy lui adressa alors un clin d'œil avant de retourner au centre de la salle sans daigner la toucher. Hermione crut tomber en mille morceaux sur le sol. Sa vision se brouilla et un goût de sang emplit sa bouche. Comment...comment ? C'était son putain de rêve qui s'écroulait là ! Il ne pouvait pas ne pas la prendre ! Il ne pouvait PAS !

« Comme vous avez put vous en apercevoir, lorsque je suis passé devant vous, j'ai touché l'épaule de certain d'entre vous. » continuait Malfoy en replaçant ses mains dans ses poches.

Une perle salée roula silencieusement sur la joue d'Hermione. Tout son corps tremblait d'humiliation. Elle sentait à présent les regards moqueur la dévisager. Ses poings étaient si serrés qu'ils en devenaient blancs.

Non...il ne pouvait pas...il ne pouvais pas...non...

« Ceux-là peuvent dès à présent vaquer à des activités normales ; je ne veux pas d'eux. »

Hermione prit dix secondes pour assimiler la nouvelle, elle n'était pas sûre d'avoir bien comprit... A côté d'elle, Felicia lâcha une bordée de jurons, les yeux écarquillés.

« Les autres, dont je n'ai pas touché l'épaule, rendez-vous demain dans la Grande Salle pour le début des répétitions des « Amours Pures ». » annonça Malfoy avant de sortir de la salle de répétition.

Hermione regarda autour d'elle, complètement sonnée. Elle vit que sa rivale était dans le même état d'hébétitude qu'elle. Un large sourire illumina le visage de la brune tandis qu'autour d'elle éclatait en sanglots ceux dont le chorégraphe avait scellé le sort. Elle fila dans les vestiaire comme une fusée, se changea à la quatrième vitesse puis sortit de la salle et dévala les marches sans se rendre compte qu'elle avait encore ses chaussons de danse en satin rose. Elle se faufila dans les toilettes crades du rez-de-chaussée, poussant presque la personne qui venait d'en sortir, puis fit courir ses doigts sur le clavier de son portable.

« Je suis prise dans le casting ! » hurla-t-elle presque à son petit ami sans même attendre e

le moindre petit « Allo ». « Oh merde, j'y croyais pas ! Je n'y crois toujours pas. C'est pas possible...Je suis prise ! Je suis prise ! »

« 'Mione, je suis super content pour toi sincèrement. » lui répondit Ron Weasley, son petit copain. « Depuis le temps que tu me râbachais avec ça ! »

« Ohlala, il faut que j'appelle maman pour lui annonçer. Je te fais de gros bisous, on s'appelle ce soir ? Bye, je t'aime ! » enchaîna-t-elle avant de composer à toute vitesse le numéro de sa mère.

Au bout d'une dizaine de minutes, Hermione s'extirpa hors de sa cabine de toilette, tout sourire. Devant le grand miroir taggé, Lavender Brown pleurait chaude larme, la respiration entrecoupée, ses cheveux en bataille. Hermione en déduisit qu'elle n'avait pas été prise et éprouva tout de même de la peine pour elle – bien qu'elle ait tentée, un an auparavant, de voler son petit ami juste devant ses yeux au cour d'une fête d'étudiant. Hermione n'était pas du style rancunier.

« QUOI ? » aboya Lavender en lui lançant un regard transpirant de haine. « Ça te fais bander de me voir en train de pleurer sur mon sort Granger ? »

« Non, pas du tout, je suis vraiment désolée que tu... »

« Ta pitié tu te la met là où je pense ! Ne fais pas semblant d'être désolée, tu ne peux pas savoir ce que ça fait de voir tout son rêve de petite fille s'écrouler en cinq secondes. » hurla-t-elle avant de sortir en trombe des toilettes.

Hermione demeura seule dans les toilettes. Elle fixa son reflet. Non, il «était vrai qu'elle ne connaissait pas ce sentiment car elles se donnait à chaque fois les moyens pour que ses rêves de petite fille soient un jour réalisables. Un lent sourire s'étira sur ses lèvres fines. Elle était prise ! C'était pour elle le début d'une toute autre vie. Ok, il lui restait à faire ses preuves pour être prise au casting final mais ce n'était pas un obstacle du tout. Au contraire ; ce sera à ce moment même qu'elle se démarquera du lot. Et Malfoy ferait d'elle une étoile filante dans le ciel vorace des ballerines. Son sourire se fit de plus en plus large. Oui, la vie commençait pour elle.

Ou la mort.