Bonjour tout le monde !

Voici le premier chapitre de ma fic Le Sang de l'Olympe - Suite et fin. J'espère qu'elle vous plaira.

A très bientôt !

PW

Chapitre premier : NICO - Trop près du Soleil, on se brûle les ailes

- Nico, arrête ! Tu vas le tuer !

Nico venait de retirer un fer à cheval du patient. Malheureusement, il avait été pris d'une crampe et avait dérapé, la pince allant se planter violemment dans la chair du pauvre malheureux.

- Enfin, Solace, calme-toi ! On ne fait que jouer au Docteur Maboul. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas ce que tu peux trouver à ce jeu.

- Je te l'ai déjà dit : si tu veux m'aider à l'infirmerie, tu dois connaître les bases de la médecine.

- Et en quoi un bonhomme dont le nez s'allume quand je touche les côtés de ses plaies va m'aider à assimiler les bases de la médecine ?

- Ça t'apprend à faire preuve de rigueur.

- C'est vrai que je serai sûrement très souvent amené à devoir extraire des fers à cheval de jeunes demi-dieux, grogna Nico.

- Pas de sarcasme. Donne-moi ta main.

- Pardon ? s'étrangla Nico.

- Donne-moi ta main. Pour que je te montre comment faire.

- Hors de question.

- Ce n'était pas une question, dit Will d'un ton sec.

Will s'empara de la main de Nico sans le laisser protester davantage. Le contact des doigts de Will entremêlés avec ceux de Nico brûlait le jeune demi-dieu. Il avait toujours eu horreur des contacts physiques, et six mois plus tôt, cette scène n'aurait même pas pu se produire. Mais la sensation que le fils d'Hadès ressentait à cet instant n'avait rien à voir avec la réaction viscérale qu'il avait parfois quand quelqu'un osait s'approcher trop près de lui.

Nico réalisa avec embarras qu'il était en train de fixer bêtement la main de Will Solace et la sienne, toujours l'une dans l'autre. Heureusement, le fils d'Apollon ne semblait pas l'avoir remarqué.

- … et tu dois faire des mouvements avec l'ensemble du bras, non pas avec ton seul poignet. Et pour tes crampes, il faut que tu boives plus. Tu es censé boire un litre à un litre et demi d'eau par jour !

- Okay, dit Nico, comme s'il avait tout écouté. En parlant de boire, tu veux que j'aille te chercher un soda ? Je crois que ça fait partie de mes tâches, si j'ai bien compris ce que tu disais tout à l'heure …

- Très bonne idée. Un Schweppes, s'il-te-plaît. Et light, bien sûr !

- Okay, à tout de suite.

- Et, Nico, pas de vol d'ombre. Ordres du médecin !

En revenant à l'infirmerie, Nico surprit Percy et Will qui discutaient.

- … que tu sais ce que tu fais, disait la voix tendue de Percy.

- Evidemment, répondit Will en riant. Tu te rappelles qui est mon père ?

- Okay. Mais, fais gaffe. S'il-te-plaît.

- De quoi vous parlez ? demanda Nico en entrant.

- D'Annabeth, répondit précipitamment Percy, rouge pivoine.

- De remèdes contre les maux de têtes, répondit Will en même temps, pour sa part, très détendu.

- Annabeth a mal à la tête ? s'étonna Nico. Elle avait l'air bien tout à l'heure, pourtant ...

- Oui, mais c'est parce que … commença Percy.

- Percy l'a frappée, compléta Will.

- Quoi ?!

Percy lança un regard noir à Will.

- Oui, je l'ai un peu tapée, avoua-t-il, penaud. Mais, heu … c'était un accident. On jouait à … au … au badminton avec des nymphes et … j'avais pas vu qu'elle était derrière moi, tu comprends ?

- Tu lui as donné un coup de raquette ? s'étonna Nico.

- Oui, avoua Percy, honteux.

- Okay … ben, dis-lui que je lui souhaite bon courage pour l'avenir avec un petit-copain aussi maladroit, alors.

- J'y manquerai pas.

Percy sortit de la pièce, furieux. Will, lui, était hilare. Nico décida de ne pas chercher plus loin. Il avait pris l'habitude de ne pas toujours comprendre les comportements humains, depuis le temps.

- Tiens, dit Nico en tendant la canette de soda à Will.

- Merci. Allez, viens, je vais te montrer comment faire un bandage au genou.

Will Solace, encore une fois, était trop près de Nico. Comme Nico s'était montré particulièrement nul pour faire un bandage, Will avait décidé de lui montrer comment s'y prendre en le faisant avec lui.

Il était derrière Nico, la tête par-dessus son épaule et les bras autour des siens. Heureusement que le patient qu'ils soignaient était à moitié inconscient, assommé par les antidouleurs, parce que Nico n'aurait pas pu supporter son regard. Déjà qu'il avait l'impression que chaque partie de son corps en contact avec celui de Will était plongée dans un brasier …

- Ça sert à rien, tu perds ton temps, grommela le fils d'Hadès. Je ne saurai jamais faire un bandage de toute ma vie.

- Arrête un peu de te plaindre, Death Boy ! Tu ruines toute la magie de l'instant, chuchota Will.

- La magie de … Mais de quoi tu parles ?!

- La magie médicinale, bien sûr, répondit-il d'une voix innocente.

Le reste de la journée fut sensiblement identique. Solace trouvait toujours une occasion pour mettre Nico mal à l'aise. Il réajustait la blouse d'infirmier de Nico, caressait son avant-bras du bout des doigts pour lui montrer où passait telle ou telle veine, ou bien lui demandait d'enlever son tee-shirt pour éponger en urgence une plaie béante.

Quand l'heure du diner sonna, le fils d'Hadès était partagé entre le soulagement de s'éloigner de Will et la déception de s'éloigner de Will. Vraiment, tout ça n'avait aucun sens !

Nico était dans le vestiaire, en train de ranger ses affaires. Il avait à moitié retiré sa blouse d'infirmier en papier vert pistache – C'était le seul vêtement qu'on ait pu lui fournir pour remplacer son tee-shirt tâché de sang. Il n'était pas fan de la couleur, mais c'était toujours mieux que la chemise hawaïenne que le coach lui avait achetée. – quand arriva Will :

- Bon boulot, aujourd'hui, Death Boy !

Nico, qui n'avait pas entendu arriver le jeune Apollon, sursauta et poussa un petit cri. Il s'emmêla les bras en essayant de renfiler sa blouse.

- Solace … grogna Nico. Tu m'as fichu la peur de ma vie !

- Ravi d'apprendre que tu n'as jamais eu affaire à plus effrayant qu'un tête à tête avec un Apollon, s'exclama Will.

Qu'est-ce que c'est, encore, que ce vieux double sens? pensa Nico. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ?!

- Et ton premier réflexe quand tu te sens attaqué, c'est de remettre ta blouse ? ajouta-t-il en riant. Moi, je suis toujours plus à l'aise, sans …

Et pour bien illustrer son propos, il retira sa chemise. Etrangement, Nico eut l'impression que l'action se passait au ralenti. Le jeune demi-dieu n'avait jamais vu un corps aussi parfait. Il repensa à son propre torse – mince, glabre, et la preuve-même que le mot "abdos" ne faisait pas partie de son vocabulaire – qu'il avait dû exhiber deux heures plus tôt, à sa plus grande honte.

Il leva les yeux vers le visage de Will qui affichait une adorable moue innocente. Puis, il s'aperçut que ses joues le brûlaient et il réalisa qu'il devait être en train de rougir.

- Pourquoi tu fais tout ça ? demanda Nico d'une voix plus pathétique qu'il ne l'avait voulu.

Puis, il sortit du vestiaire en courant, sans savoir pourquoi, ni ou aller. Derrière lui, il entendit Will l'appeler et lui courir après, mais il plongea dans une ombre et disparut.