Salut, salut tout le monde! Et oui, je suis de retour après un certain temps, sans jamais publier ces fics que pourtant je promettais (d'ailleurs je me demande pourquoi j'en parlais alors que je n'étais pas sûre de les publier dans le futur).
Enfin, bon, pour compenser l'attente (et l'absence), je me suis lancée dans l'écriture de ce qui devait d'abord être un One-Shot, puis un Two-Shot concernant un personnage que vous allez bientôt reconnaître. Mais je crois que, voilà (je ne dis pas "malheureusement" parce que c'est un peu gonflé de dire ça), cette histoire fera bien plus de deux chapitres. Je le sais, le deuxième est en cours d'écriture et l'histoire sera plus longue que prévue... Je pense qu'il s'agira surtout d'une mini-fic, en fin de compte.
Ce chapitre a été débuté en août dernier, puis abandonné, avant d'être terminé au mois d'octobre. Je suis désolée d'avoir fait attendre, mais comme je tenais à ce qu'il soit le plus parfait possible, je l'ai tenu encore un peu plus longtemps au chaud. En attendant, je continuais d'autres fics. Et puis, il y avait les études, qui au lycée prennent beaucoup de place. J'aurais pu aussi poster le week-end dernier, mais malheureusement j'ai eu un petit contretemps. Enfin, bon, le voilà quand même, non?
Bonne lecture, évidemment.
P.S: pour le titre, je n'ai pas vraiment eu le temps d'y réfléchir... J'ai donc choisi celui-là, mais j'ignore si j'aurais à le modifier ou non, cela dépend si une meilleure idée me vient. Enfin, soit vous aimez soit vous vous en fichez !
-Premier round
Mon père m'avait appelée ce jour-là dans le salon, désirant me faire part d'une importante nouvelle. Comme à mon habitude, je m'étais levée, étonnée et avait suivi le domestique jusqu'à lui, qui me toisait d'un air suffisant, entouré d'une escorte de serviteurs empressés. Ma belle-mère était assise dans un coin, en retrait, me jetant de fréquents coups d'œil indéfinissables. Cette expression n'annonçait jamais rien de bon, je l'avais appris avec les ans.
« Ma chère Mylène ! » s'est exclamé Père sur un ton pompeux, dénué de l'affection paternelle que je n'avais eu de cesse de rechercher en lui. J'ai haussé un sourcil, mes yeux posant des questions qu'il ignorait, comme il évitait soigneusement mon regard. Je me tenais droite, dans ma grande robe de dentelles dont le corset me serrait affreusement le buste, ce à quoi je ne m'étais jamais habituée depuis l'âge de quatorze ans. Chaque fois, mon souffle était court et j'étais obligée de me tenir comme un piquet afin de trouver une position confortable. Je me sentais grotesque, mais les gens me trouvaient ainsi élégante et belle. Certes, je l'étais, mais j'aurais préféré être une paysanne laide non soumise aux lois de la noblesse, afin de ne pas avoir à supporter l'autorité paternelle et le protocole. Evidemment, tout cela n'était qu'un rêve.
« Mylène, répéta mon père, toujours avec ce ton distant. Si je t'ai fait quérir ici, c'est parce que j'ai une annonce importante à te faire. »
Cela, je l'ai compris. Allez, vide ton sac, que je puisse partir en vitesse.
Je n'ai rien dit de tout cela. Ce vocabulaire ne correspondait pas à une jeune fille de mon rang.
« Comprends bien que ce choix détermine l'avenir et la renommée de notre famille, que le Roi lui-même s'est arrangé pour qu'il se fasse, que les accords ont été d'ores et déjà conclus et qu'il ne te reste qu'à te préparer pour cet évènement exceptionnel, qui fera de nous des membres éminents de la haute société. Notre avenir repose à présent entre tes mains. »
Je sens mal venir la suite. Si même le roi s'est arrangé pour sceller mon avenir, alors je n'ai pas d'autre alternative. Que me veulent-ils ?
« Père, l'ai-je interrompu poliment, que voulez-vous dire ? »
Son visage s'est fendu d'un grand sourire, un sourire satisfait, heureux, comme je ne lui en avais jamais vu. J'ai été déstabilisée un moment par cette expression, mais mon corset s'est chargé de me rappeler que je devais me tenir droite, sans la moindre expression sur le visage, attendant cette réponse tout en craignant de l'entendre, surtout de sa bouche.
« Cette missive du Roi lui-même devrait t'en dire plus que je ne le peux moi-même. »
Un domestique s'est approché, tenant un rouleau dans ses mains, frappé du sceau royal. Il me le tendit respectueusement, sans le moindre faux-pas. Je décollai le sceau avec précaution et déroulai le parchemin ouvragé aux bordures dorées sur lequel se présentait une écriture serrée, sûrement celle d'un quelconque secrétaire impérial. Au fur et à mesure que je lisais la lettre, je me sentis pâlir brutalement, mon cœur battit plus fort puis, n'en pouvant plus, j'ai abaissé le parchemin et jeté à mon père un regard horrifié.
« Vous ne pouvez pas faire cela ! Je n'ai pas encore seize ans ! »
Visiblement, il ne s'attendait pas à cette réaction de ma part. Une raison qui prouvait à quel point il me connaissait mal depuis toutes ces années. Mais ce que j'avais lu me mettait hors de moi.
« Mylène, me dit-il, d'un ton impatient. Tu devrais être fière et privilégier l'honneur de ta famille en premier lieu avant ton bonheur personnel. Parmi toutes les jeunes filles du Royaume, tu as été choisie, ma fille ! Tu vas devenir beaucoup plus qu'une comtesse ou une duchesse ! Ton rang sera égal à celui de Princesse Royale ! »
Tous ces avantages ne me convenaient pas. Ce n'était pas le genre d'avenir que j'avais souhaité. J'étais effondrée. Moi qui songeais que le rang de notre famille m'éviterait de m'abaisser aux contraintes de la très haute société…
« Père, ai-je dit. Le protocole stipule qu'une jeune fille de sang noble doit être mariée à l'âge de dix-sept ans, pas moins. Pourquoi m'accorder cette exception ?
-Parce que le choix d'un Roi et de la plus importante famille du Royaume est indiscutable, et qu'ainsi ils peuvent se permettre de faire une entorse au règlement. C'est un honneur, sois-en digne ! »
Je relus la missive, me retenant de me pincer pour vérifier que tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Je ne voulais pas devenir une Princesse Royale, ou son équivalent. Je pouvais me marier à un homme de mon rang, là où je me sentirais ainsi plus à ma place. Mais cette fois, c'était trop. Et les mots qui venaient de sortir de la bouche de Père me donnèrent envie de vomir.
« Félicitations, ma chère fille ! Ce soir même, tu vas devenir la fiancée de l'Elu de Tethe'alla ! »
Je pris congé après cette entrevue, et ignorant les interpellations de mes serviteurs, je m'empressai de me rendre jusqu'à mes appartements, pour pouvoir me remettre les idées en place. Une fois enfermée à double-tour, je m'affalai le long de ma porte et plongeai ma tête dans mes genoux serrés, froissant ma robe au passage. Je ne pleurai pas, mais j'étais près de laisser éclater ma colère. Cela pouvait paraître surprenant, mais contrairement à certaines filles du Royaume à qui il incombait de faire honneur à leurs familles et à monter dans la société, moi, je n'aspirais qu'à me sortir de ce cercle vicieux. Cette vie n'était pas pour moi, j'étais si fragile qu'on pouvait facilement me briser. Du temps où ma mère était encore près de moi, je pouvais aisément lui faire part de mes peurs et de mes projets d'avenir. Elle avait été répudiée par mon père alors que j'avais onze ans, parce qu'elle avait été dans l'incapacité de lui donner un héritier mâle après plusieurs tentatives mais aussi parce qu'il trouvait qu'elle avait des idées trop dangereuses pour mon éducation. Tant pis pour lui, me dis-je, elle m'avait déjà transmis bon nombre de ses opinions et j'étais décidée à les garder en moi autant de temps que je le pourrais.
J'ignorais ce qu'elle devenait. Mon père avait interdit tout contact lorsqu'il l'avait chassée de la maison, la renvoyant dans sa famille au comble du déshonneur. Je voulais tant avoir de ses nouvelles. Je me sentais trahie, quelque part.
Peu de temps après, Père s'était déniché une nouvelle épouse. Une jeune femme d'une trentaine d'années, veuve et sans enfant. Un parti libre et idéal, surtout qu'elle était très belle. Elle était douce avec moi, mais trop effacée comparée à ma mère qui se mettait toujours sur le devant de la scène. Actuellement, elle attendait un autre héritier, que mon père espérait être un mâle. Aussi, elle était fébrile. Elle ne souhaitait pas le décevoir.
Et voilà qu'à présent, en plus d'accorder du temps aux préparatifs de l'arrivée du nouveau venu, il m'annonçait qu'il voulait me marier plus tôt qu'il ne l'était autorisé. Et à l'Elu de Tethe'alla ! Certes, je l'avais déjà vu, mais j'avais fait mine de ne pas lui prêter attention. Difficile quand l'attention était entièrement tournée vers cet homme important et envié. D'après les informations que j'avais recueillies, il avait trente et un ans, était le fils du frère du précédent Elu de Tethe'alla mort de sa belle mort peu avant sa naissance. Il avait par conséquent hérité du titre octroyé par le cristal du Cruxis qu'il tenait dans sa main à la naissance. La famille Wilder était un cercle lié par le sang, dans lequel il était difficile d'entrer. Le titre d'Elu revenait à ses représentants depuis des siècles déjà, à peu près depuis l'époque où le premier Roi de Tethe'alla avait imposé son règne impérial dans le monde entier. Et bientôt, on allait entendre parler de moi comme étant « la future promise du grand Elu de Tethe'alla », et les femmes allaient me jalouser de toutes leurs forces pour leur avoir volé leur place tandis que les hommes chercheraient à s'attirer mes faveurs. Une telle vie me faisait horreur rien que d'y songer.
Pourtant, le destin le voulait et je ne pouvais –ne devais- pas m'y soustraire.
J'entendis un coup à la porte, et je me levai prestement. J'arrangeai ma toilette, puis ouvris prudemment pour voir sur qui j'allais tomber. A ma grande surprise, il s'agissait d'Arthémise, ma belle-mère, qui se tenait sur mon seuil, tenant d'une main son ventre rebondi.
« Puis-je entrer ? » me dit-elle, avec un sourire contrit.
Ce qui était étonnant avec Arthémise, c'est qu'elle ne tenait pas le rôle de la méchante belle-mère des contes de fée. Elle n'avait jamais eu aucune arrière-pensée, était sans surprise et d'une gentillesse sans égale avec moi. Nous nous entendions, mais pas suffisamment pour que je la considère comme une mère de remplacement. Plutôt comme une amie, car bien qu'elle fût d'une quinzaine d'années plus vieille que moi, on lui donnait encore l'air d'une jeune fille. Elle avait traversé des épreuves difficiles, et avait mal vécu la perte de son précédent mari, tué lors d'un voyage d'affaires par des pillards.
Elle s'est assise à ma petite table de lecture, a congédié la servante qui l'accompagnait et m'a invité à la rejoindre. Je la connaissais, elle avait souvent besoin de se ménager pour faire la conversation et n'aimait pas la compagnie des domestiques, surtout lorsqu'ils écoutaient ce qu'on tenait à dire en privé. Je n'avais jamais eu ce problème, mais de ce côté-là je la comprenais. Depuis qu'elle était tombée enceinte, Père s'assurait qu'elle fut suivie jour et nuit pour surveiller son état de santé. Elle le supportait assez mal, mais tant qu'elle était avec moi, elle savait que tout irait bien. La différence, c'est, qu'habituée à la vie en société, elle se plaisait dans cet environnement et méprisait les représentants des classes inférieures. Elle ne demandait rien d'autre.
« Myllie », dit-elle.
Je l'avais autorisée à m'appeler par le surnom que me donnait Mère lorsque j'étais plus jeune. Je ne pouvais pas lui refuser ce privilège qui me manquait, sachant que ni Père ni les serviteurs n'oseraient m'affubler de sobriquets « imbéciles ». Mais je rêvais que si je devais un jour devenir une paysanne ordinaire, on m'appellerait ainsi, et que plus jamais on ne me retrouverait. J'irais vivre à Ozette, et je mènerais une vie calme jusqu'à la fin de mes jours.
« Myllie, voudriez-vous m'écouter ? demanda Arthémise d'une voix impersonnelle, qui me tira de ma rêverie. Ce que j'ai à vous dire est important aussi, je veux simplement vous aider à vivre cette période qui je sais vous est difficile.
-Difficile, difficile… Vous ne comprenez pas, je ne veux pas de cette vie à laquelle me destine Père. Epouser l'Elu de Tethe'alla, c'est une chose, mais vous savez ce que cela implique. Changer de rang dans la noblesse, supporter le regard des autres… Jusque-là, j'étais insignifiante et je m'en accommodais, à présent je vais devenir sûrement la femme la plus célèbre du Royaume après les Princesses royales. Tout le monde me voudra pour « amie », me réclamera mes faveurs, certains hommes vont même faire en sorte de m'avoir pour maîtresse ! Mais cela, je ne veux pas. Vous non plus, sans doute.
-Nombre de jeunes filles auraient sûrement tout donné pour être à votre place…
- Alors pourquoi pas elles ! Pourquoi faut-il toujours que cela me tombe dessus ! »
Je devenais tellement irascible que j'en perdais mes bonnes manières. Arthémise trouva le moyen de me calmer rapidement et, essoufflée, je cessai de gigoter sur la chaise où je me trouvais. J'inspirai profondément, puis baissai la tête.
« C'est l'Elu lui-même qui a porté son choix sur vous. Il a sûrement vu en vous une personne particulière, et c'est bon signe. Il vous a remarquée durant les bals, vous savez, et je l'ai vu discuter avec votre père. Lorsque ses propres parents et le Roi lui-même ont abordé la question du mariage, c'est lui qui a tenu à choisir sa fiancée. Il doit avoir beaucoup d'affection pour vous. »
J'éclatai d'un rire méchant, qui je savais devait lui faire peur, car je la sentis reculer légèrement sur sa chaise.
« Il ne me connaît même pas !
-Vous verrez qu'au fil du temps vous connaîtrez un mari charmant et aimant. Il est déjà bien fait de sa personne, je vous l'affirme, et c'est un homme de science. Je suis sûre qu'au fil du temps vous reviendrez nous voir, moi, votre père et votre futur demi-frère, un sourire rayonnant aux lèvres. La femme la plus heureuse du Royaume. »
Ces paroles avaient beau être rassurantes, je me sentais toujours angoissée par le futur. Mais les mots d'Arthémise portèrent leurs fruits. Je me détendais.
« Vous avez peut-être raison… Mais on ne sait jamais. »
Je n'obtins d'autre réponse que le bruit de froufrou de la robe de ma belle-mère qui se levait avec droiture et grâce. Elle refusa mon aide lorsque je lui proposai de la soutenir et se rendit à la porte. Avant de l'ouvrir, elle se retourna et me fit un petit clin d'œil. Tout d'un coup je me sentais rassérénée.
Ce soir-là, nous recevions l'Elu à dîner et Père était euphorique. Il envoyait à moi une horde de domestiques pressés par le temps qui me houspillaient et me disaient d'être digne pour le soir de ma première véritable rencontre avec mon fiancé. Je n'en pouvais plus de tout ce bruit, j'avais la tête sur le point d'exploser, et dans ma tenue de soirée qui m'empêchait de me mouvoir correctement, j'allai me réfugier dans un endroit tranquille, où personne n'irait me chercher. On ne me donnait pas le temps de réfléchir, de me laisser à mes pensées. S'ils savaient comme je craignais le moment à venir !
Enfin, au bout d'un moment, j'ai entendu une agitation telle qu'elle n'indiquait qu'une chose : mon « prince » était arrivé. Comme je savais que je devais me tenir prête pour mon entrée en scène, j'arrangeai mes cheveux blonds relevés en chignon et les plis de ma robe avant de m'engager vers le hall dans une course périlleuse.
Lorsque j'arrivai au sommet du grand escalier de marbre, je jetai un coup d'œil en bas : ils étaient là, vêtus de leurs plus beaux atours, mes parents, les siens et lui-même. Chacun se faisait des éloges, mais je sentais bien que mes futurs beaux-parents n'étaient pas à leur place dans notre maison. Ils étaient habitués au luxe, et ici, tout était plus pauvre que là-haut, dans la haute société. Madame reniflait d'un air méprisant, Monsieur souriait hypocritement à mon père et embrassait la main de ma belle-mère. Quant au jeune homme plus loin, il attendait son tour.
De loin, je ne voyais de lui qu'une belle tenue de couleur bleu foncé, et une chevelure flamboyante. Une couleur de cheveux pareille, je n'en avais jamais vue. Elle ne m'avait jamais frappée qu'en cet instant. Pourquoi ne l'avais-je pas remarquée avant ? D'une certaine manière, sa chevelure jurait avec tout, mais c'était cela que semblaient vanter les admiratrices du grand Elu à qui semble-t-il je leur avais volé le cœur. Curieuse de le détailler de plus près, je descendis les marches et trébuchai légèrement sur un pan de ma robe au passage. Ce geste maladroit eut le mérite d'attirer l'attention des personnes présentes dans le hall.
« Et voici ma fille, dit Père, en me poussant dans le dos une fois que je fus arrivée à leur hauteur. Mylène. »
Je fus chaleureusement saluée. Ma beauté devait sûrement les étonner, mais je m'en moquais. Pour le moment, j'examinai le jeune homme qui me servirait d'époux.
Il était roux, si roux que ses cheveux paraissaient de flammes. Il avait un style de coiffure particulier, comme s'il laissait ses cheveux négligés tout en leur accordant un soin maniaque. Le tout était ambigu.
Il avait un visage fin et ovale, gracieux, pâle, un nez droit, des yeux couleur de miel. Il avait l'air à l'aise dans son costume de soirée, et il me tendit le bras pour m'inviter à suivre nos parents respectifs. Je restai captivée par lui toute la soirée durant. Le moindre mot sortant de sa bouche, le moindre frémissement au coin de ses joues, tout faisait de lui le prince charmant. Peut-être en fin de compte, avais-je plus de chance que certaines jeunes filles de mon rang, dont les maris seraient bien moins beaux. Mais je ne me sentais toujours pas satisfaite au fond de moi, bien que je fasse mine de rien durant le dîner, assise à côté de mon fiancé qui répondait aux questions et bavardait allègrement. A la fin du repas, tout d'un coup, il se leva, me prit la main et dit :
« Je vous prie de m'excuser, Mère, Père (il regarda ses parents qui inclinèrent la tête en signe d'approbation), Monsieur, Madame (il salua mon père et ma belle-mère qui sourirent), mais il semble que ma fiancée et moi-même devons nous entretenir afin de faire plus ample… connaissance. »
Je voyais bien qu'il avait buté sur le dernier mot. Ainsi je me rendis compte de son malaise, qu'il ressentait lui aussi depuis le début. Sans rechigner, je l'accompagnai jusqu'à mes appartements et l'invitai à s'asseoir à ma table. J'imaginai que ma chambre n'avait pas autant de luxe que la sienne, mais il y semblait indifférent. Il regardait ailleurs tout en poussant des soupirs.
« Qu'y a-t-il ? » demandai-je.
Il parut chercher ses mots :
« Mylène, c'est votre nom ? » dit-il, finalement.
J'étais abasourdie. C'était tout ce qu'il trouvait à dire ! Sans mot dire j'acquiesçai.
« Mylène… Je… pense que vous devez savoir les raisons de notre mariage. »
Je me sentis tomber des nues. Des raisons ? La principale n'était-elle pas l'amour en priorité ?
Non, pas dans la noblesse.
Il s'aperçut que je le contemplais d'un air stupéfait, et son visage se teinta à son tour d'une surprise évidente.
« Vos parents ne vous ont rien dit ? »
Je réussis à balbutier, avec une certaine sécheresse que je regrettai par la suite :
« Arthémise n'est pas ma mère. Ma mère n'est plus là et mon père s'est trouvé une autre épouse. »
Il me regarda avec compassion. De la manière dont je l'avais dit, il avait cru comprendre que ma mère était morte. Pour moi, c'était tout comme.
« Pourquoi y aurait-il des raisons ? Nous devons nous marier, non ? Ce ne serait donc rien de plus qu'un mariage arrangé pour enrichir ma famille et vous contenter d'une épouse à afficher dans la haute société ? Pourquoi… »
Je voulais dire : pourquoi m'avoir choisie ? Mais je n'en eus pas la force.
« Les raisons sont autres, » dit mon fiancé, sur un ton inexpressif.
Je le regardai. Il rivait son regard vers la grande fenêtre, observant le paysage qu'elle offrait. Elle donnait sur les jardins du manoir. Les jardiniers les avaient désertés, vu l'heure tardive.
« Vous a-t-on dit que je vous avais choisie ?
-Oui.
-Eh bien il s'agit de l'aspect officiel de la chose. En réalité, si certes j'ai donné mon accord, la famille royale en elle-même est très pieuse, de même que la noblesse. Certains riront de ce que je dirai, mais cela est véridique : la Déesse Martel existe réellement. J'étais présent lorsque l'oracle est descendu, Son émissaire, pour transmettre Son message. Afin de donner naissance au prochain Elu, il fallait un mana compatible au mien. Il vous a désignée entre toutes les jeunes filles de la cour pour remplir votre mission. Mais ne pouvant se reposer sur des faits religieux, les médecins royaux ont commencé leurs propres analyses : vous souvenez-vous de cette prise de sang que l'on vous fît subir afin de vous protéger de quelque maladie ? C'était pour cette raison. Au terme de leurs expériences, ils ont découvert que la prédiction de l'oracle ne s'avérait pas erronée : vous êtes réellement la future épouse à qui il incombe de donner un héritier afin de substituer le titre d'Elu dans la famille Wilder. Il en a été ainsi à chaque génération d'Elus. De nouveau, l'oracle revenait et annonçait chaque union, qui jusque-là portait toujours ses fruits. Il y eut une exception pour ma part, mon oncle, l'ancien Elu, étant mort avant ma naissance et n'ayant pas d'enfant. Le titre me revenait de droit, sachant que j'étais né avec un cristal du Cruxis dans la main. »
Je n'étais pas sûre de bien saisir, mais j'avais compris l'essentiel. Mon regard se fit dur, mais au fond de moi je ressentais un profond désarroi.
« Il était impératif de suivre les choix d'un oracle jusqu'au bout, envoyé de la Déesse ou non…
-C'est cela, en effet. »
Il était arrivé au but. En réalité, les gens de la haute société n'avaient qu'un but : m'utiliser. S'il devait épouser une femme de rang inférieur, c'était pour son unique intérêt. J'allais devoir porter un bébé destiné à un grand avenir et bien après cette naissance je ne serais plus qu'une ombre derrière mon enfant. Mon mari pourrait même me répudier si cela l'arrangeait.
Il avait pourtant l'air doux, presque compatissant… Devinait-il ma tristesse ? Je n'en savais rien, il ne le montrait pas.
« Pourquoi ne pas avoir attendu mes dix-sept ans ? »
Un éclair douloureux traversa son visage. Il murmura quelque chose que je ne compris pas. Par crainte, je ne lui demandais pas de répéter.
« Il est de notre devoir de perpétuer la lignée des Wilder et de surcroît celle des Elus, reprit-il. Ce mariage sera donc mémorable. J'attendrai de vous une grande dignité due à une femme appartenant au rang le plus élevé de la noblesse, juste après la famille royale. Les noces sont en cours de préparation et auront lieu dans un mois. D'ici là, je vous laisse le temps de vous préparer à votre destin futur. »
Il me prit la main gauche, la cala dans la sienne, grande et aristocratique, et sortit d'une poche intérieure de son élégante veste une petite boîte qu'il ouvrit avec un soin maniaque. Il me la tendit ensuite. Dedans, se trouvait un anneau. Celui de nos fiançailles.
« Gardez-le jusqu'à temps que l'alliance du mariage soit posé à votre doigt. »
Il lâcha ma main, prit la bague, posa la boîte, récupéra ma main et fit glisser l'anneau à mon annulaire. Tel un époux amoureux qui rêvait de cet instant depuis toujours. Répondant aux règles de ce genre de cérémonie, je fis de même avec l'anneau qui lui était destiné.
Au moment où nous allions revenir dans la salle à manger, je lui demandai brusquement :
« A propos… Vous allez trouver cela stupide, mais… Vous ayant toujours connu sous le nom d'Elu, j'en suis venue à oublier votre prénom. Quel est-il ? »
Il s'était arrêté, je fis de même. Je le regardai avec réserve. Qu'il était difficile de savoir ce qu'il ressentait !
« Vous le saurez… Le jour de notre mariage… »
Il me fit signe de nous remettre à marcher. J'étais étonnée. Comment pouvais-je aimer un homme, célèbre et envié, dont je ne connaissais même plus le nom à force d'entendre le mot « Elu » dans toutes les bouches ?
Je me rappelais que dans ce mariage, il n'était pas question d'amour. La mission qui me serait confiée serait simplement de défendre l'honneur de la famille et d'assurer la descendance de la famille Wilder. Cela uniquement. Après, je serais libre de vivre ma vie comme je l'entendais.
La dernière option était bien sûr impossible…
Lorsque nous entrâmes dans la salle à manger, tous les convives se tournèrent vers nous. Je vis mon père lancer un regard approbateur à l'anneau de fiançailles qui se trouvait à mon doigt. Ma belle-mère me fit un discret clin d'œil auquel je répondis avec un faible sourire. Quant aux parents de mon fiancé, ils allèrent à lui et dirent qu'il était grand temps de reprendre le chemin du retour.
« Voudriez-vous que des serviteurs vous raccompagnent ? demanda aimablement Père.
-Ce ne sera pas nécessaire. Nous vous en remercions infiniment, » dit Monsieur, en s'inclinant suivi de sa femme et de son fils.
Ils s'en retournèrent dans leur manoir, sûrement plus luxueux que le nôtre, et nous partîmes à notre tour nous coucher, laissant les domestiques débarrasser la table. Père me félicita, jetant de fréquents coups d'œil à ma main gauche. Il ne demanda pas ce dont nous nous étions entretenus, mon fiancé et moi, pendant notre absence. De toute façon, je ne voulais le dire à personne. Même Arthémise ne comprendrait pas ce que je pouvais ressentir.
De retour dans ma chambre, et seule, je m'asseyais sur le lit, caressant le couvre-lit en soie que je n'occuperai bientôt plus. Par Martel… J'avais le vertige, et ce n'était pas dû à l'excitation, vous l'aurez compris.
Une domestique frappa, et je lui ordonnai d'entrer. Elle était chargée de me déshabiller ce soir-là et, une fois vêtue de mon ample robe de nuit, je la congédiai d'un geste sec, le cœur n'y étant pas. Etant petite, j'avais été amie avec la fille d'une servante qui apprenait le métier de sa mère. Une fois, nous avions échangé nos vêtements, pour surprendre mes parents. Lorsque mon père avait vu cela, il était entré dans une telle rage que je me souviens encore de la terreur que j'avais ressentie. Il m'avait ensuite fait la leçon en me disant que cette fille et moi ne faisions pas partie du même monde et que chacun restait à sa place selon sa naissance. Je lui avais dit que c'était idiot, mais il m'avait fait enfermer dans ma chambre pendant de nombreux jours afin de me faire regretter mes mots. J'étais petite, je devais avoir six ans. A la fin de ma punition, lorsque j'avais été autorisée à circuler à nouveau dans le manoir, il m'avait formellement interdit d'adresser la parole à mon amie, et sous ses yeux pour qu'il soit sûr que je ne recommencerai pas, je l'avais violemment tancée. Elle était allée pleurer dans les jupes de sa mère et depuis, lorsqu'elle me voyait, elle me fuyait tant qu'elle pouvait. Elle travaillait à présent aux cuisines, où je n'avais pas le droit de me rendre.
Je m'allongeai sur le lit, bras étendus le long du corps, tournée vers le plafond. Je le fixais en pensant à autre chose, des milliers de possibilités qui flottaient dans ma tête. J'avais beau tenter de les chasser, elles revenaient et je ne parvenais pas à fermer l'œil. Chaque fois, l'image de ce si bel homme me venait à l'esprit et je ne songeais qu'à ses cheveux flamboyants, qui se dressaient sur sa tête comme si elle prenait feu. C'était ce qu'il y avait de plus fascinant chez lui. Ses cheveux… rouges comme le rubis. La famille Wilder avait-elle toujours eu cette caractéristique ? Pourtant, son père avait les cheveux auburn striés de fils gris et sa mère simplement roux, mais trop pâles pour que ce fût aussi impressionnant. Peut-être tenait-il cela de son oncle, le précédent Elu ? Si je devais déménager à sa résidence après notre mariage, je pourrais peut-être apercevoir un portrait de lui, et ainsi j'en aurai le cœur net.
Partir… Ce qui me faisait le plus peur, c'était de m'en aller, de devoir quitter mes domestiques, les membres de ma famille, ne peut-être jamais voir mon demi-frère ou ma demi-sœur… Partir vers l'inconnu. Dans un cercle fermé de la haute société où tout le monde me toiserait pour voir ce que je vaux.
Sur ces pensées moroses, je m'endormis d'un sommeil agité.
Les préparatifs du mariage avançaient à bon train et mon père, ne voulant absolument aucun retard sur la date de la cérémonie, avait requis tous les couturiers de la haute société chez lui, sachant que tout était sur le compte de mon futur époux. C'est ainsi que je me voyais en train de subir une série de mesures dans mes appartements pour déterminer mon gabarit, et que je devais commenter toutes les robes, magnifiques, que l'on me montrait. J'avais opté pour une, toute simple, d'une blancheur immaculée et qui rehaussait ma beauté sans la mettre trop en avant. Je souhaitais me démarquer de ces dames parées de riches atours en apparaissant comme une mariée ordinaire, sans artifice, mais toutefois vêtue avec goût. Arthémise, elle, ne réussit pas à me faire changer d'avis, ayant repéré une autre robe tout aussi belle mais beaucoup trop tape-à-l'œil. A la fin, lorsque mon choix fut fait, les couturiers furent congédiés et j'allai me reposer un moment dans ma chambre, fatiguée. Il ne restait que quelques semaines à présent et je me sentais angoissée. Il fallait être parfait pour le jour venu. L'Elu et moi devions marquer les esprits, en évitant de faire le moindre faux-pas, et en incarnant un couple quasi-royal, quasi-divin.
On racontait que les Elus étaient en réalité les descendants d'un Ange, mais personne n'en avait la preuve. Mais si cela était vrai, alors je n'aurais guère été étonnée : on dit que la couleur rouge est une couleur divine, symbole de vertu et de courage. De plus, le cristal avec lequel les Elus naissent, habituellement, était d'une couleur rubis. N'était-ce qu'un hasard ?
Nous devions enchaîner répétition sur répétition. J'étais tellement fébrile que mon père me gronda plusieurs fois, m'informant que cette attitude ne seyait pas à une jeune fille de haut rang. A présent, il ne me considérait plus comme une noble issue d'une famille de petite renommée : j'allais devenir une femme de haut rang, presque l'égale du Roi et des princes royaux, dont une des places allait bientôt être occupée par un enfant à venir : la Reine avait annoncé officiellement sa grossesse il y avait de cela deux mois. Elle avait refusé de connaître le sexe de l'enfant, mais le Roi avait l'espoir que naisse un futur petit prince.
Je revoyais l'Elu, de temps en temps, mais seulement à l'Eglise de la capitale, juste à côté de l'immense château du Roi de Tethe'alla. Il m'avait indiqué que son manoir –et donc ma future demeure, se trouvait à l'opposé, dans le quartier noble où il occupait une place d'honneur comparée à toutes les autres habitations. J'était curieuse de le voir, mais en même temps, j'avais peur : ce serait sûrement bien plus grand que chez moi, et il y aurait beaucoup plus d'objets de valeur et de domestiques… ! J'étais résignée à épouser l'Elu, car je savais qu'on ne me donnait pas le choix, mais l'appréhension de vivre dans tant de luxe me donnait envie de vomir. Je n'avais pas fait part de mes craintes à mon fiancé, il ne les aurait pas comprises.
Enfin, il ne resta bientôt qu'une semaine avant le mariage. Mon père était sur le qui-vive, veillait à ce que ma conduite fût irréprochable et me revêtait des plus belles robes que j'eus jamais portées. Arthémise me donnait des conseils que je n'écoutais que d'une oreille, en caressant son ventre rebondi. Enfin, les amies que j'avais eues durant toute mon enfance, elles, se tenaient à distance, me jaugeant respectueusement, presque avec crainte et jalousie. L'une d'elles aurait pu être à ma place, et j'imaginais qu'elles en auraient été plus heureuses que moi. Quant à moi, je ne sortais de la maison que pour aller à l'Eglise.
Le jour se rapprochait… inexorablement. Et bientôt, il fut là. Je dus me lever tôt ce matin-là, pour enfiler la robe que j'avais choisie avec soin. Les servantes s'affairaient autour de moi, me coiffant, me poudrant, me maquillant ensuite. A la fin, je portais un diadème posé sur un chignon d'où s'échappaient quelques mèches. Mon visage, lui, était si blanc qu'on aurait cru celui d'un mort. Mes paupières étaient outrageusement fardées tandis que mes lèvres éclataient d'un rouge flamboyant, beaucoup trop tape-à-l'œil. Je souhaitais être simple, et même les domestiques semblaient vouloir aller à l'encontre de mes désirs.
« Est-il possible de rendre la vision du maquillage un peu plus douce ? J'ai l'impression d'avoir affaire à une sorcière, ai-je dit.
-Mais… Mademoiselle, dit l'une des servantes, qui tenait un miroir, cela ne fera que rendre moins évidente votre beauté…
-De toute manière, elle sera tout de même remarquée. Recommencez, » dis-je, au comble de l'énervement.
Une heure plus tard, je ressortais, satisfaite de mon apparence. A voir la tête de mon père et le sourire de ma belle-mère, je savais que mon effet serait réussi. Que ce soir je serais la plus belle jeune fille du Royaume.
Mon père, élégant comme tout, me tendit le bras avec la grâce d'un homme ayant connu ses heures de gloire. Car dans le temps, mon père avait su séduire de nombreuses femmes, et malgré son air pataud, aujourd'hui, il faisait toujours autant d'effet. Cela me gênait.
Alors que nous défilions jusqu'à l'Eglise, je vis nombre de personnes risquer un œil par leurs fenêtres, vers moi, ma tenue. Quand certains fronçaient les sourcils, d'autres ne cachaient pas leur admiration.
Je détournai la tête rapidement. Tous ces regards sur moi… Je ne me sentais pas bien. Père me rappela à l'ordre, me disant sévèrement qu'il fallait être digne en ce jour mémorable. Au fond de moi, j'avais envie de lui tirer la langue ou mieux, faire un pied de nez, mais je n'avais pas le cran de faire ça. Je n'avais pas été élevée dans la vulgarité, après tout.
Toute une foule s'assemblait aux marches de l'Eglise, harmonieuse au possible, éblouissante était le mot le mieux choisi. Autant de dames aux maquillages plus que voyants et aux lourdes robes à fanfreluches s'éparpillaient çà et là tandis que les hommes se tenaient droits, dans une attitude respectueuse et presque parfaite. Il y avait aussi des enfants, dont je sentais l'envie de courir un peu partout sans avoir à supporter le protocole. Comme je les comprenais…
Tout le monde se taisait à mon approche. J'étais la mariée, ma venue devait être accueillie dans un silence religieux. Je regardai autour de moi. Il y avait plus de monde que je le pensais. Tous les mariages princiers étaient-ils tous ainsi ? Si… grandioses, vantards si j'insistais bien sur le terme ?
Mais là, ce n'était pas un mariage princier. C'était celui d'un Elu, et on n'assistait à cela qu'une fois dans sa vie, contrairement à des noces royales.
Encore une fois, la question de pourquoi j'avais été choisie s'imposa à mon esprit, bien que je connus déjà la réponse. Alors pourquoi tout ce que m'avait dit l'Elu bien avant cela me paraissait-il alors indescriptible ? Ce devait être l'émotion…
Une grande allée avait déjà été aménagée pour notre passage. Nous la traversâmes sans incident. Enfin, les portes de l'Eglise nous apparurent, grandes ouvertes, nous invitant à pénétrer dans la maison de Martel. J'avais le cœur qui battait la chamade. Au bout de l'allée, m'attendait mon futur époux et ses parents, ainsi que le prêtre qui allait prononcer la sentence après nos réponses respectives. Ma main tremblait dans celle de Père, qui ne s'en rendit curieusement pas compte. Peut-être était-ce dû à sa propre excitation, à l'idée qu'il allait sûrement conclure « l'affaire du siècle » et préserver l'honneur de notre famille. Si, en plus l'enfant à naître était un garçon, alors sa descendance était plus qu'assurée pour sa gouverne.
Je me sentais triste à l'idée que peut-être je n'aurais pas le loisir de connaître mon potentiel petit frère… et que je ne verrais plus Arthémise autant qu'avant. Tant pis, à présent je devais regarder vers le futur.
Nous avançâmes dans l'allée, où en bordure encore plus de monde se massait qu'à l'extérieur. L'Eglise était trop petite pour contenir autant de personnes. Aussi les privilégiés tels que le Roi, ma famille et d'autres encore avaient la priorité.
Ils étaient tous présents, le Roi, son épouse, enceinte de trois mois, le reste de la famille royale, dont les deux plus jeunes frères de sa Majesté, tous deux grands ducs renommés, et la famille Wilder. Et, inévitablement, lui, l'homme que j'allai épouser. Mon père nous fit faire les derniers pas menant au bout du tapis rouge et s'inclina profondément devant tout ce beau monde. Je fis de même avec toute la grâce dont je pus faire preuve. Je fus accueillie avec les hochements de tête visiblement satisfaits, et des regards attentifs.
Enfin, je rejoignis mon époux, droit face au prêtre. Je passai un bras autour du sien et nous nous tînmes ainsi, entremêlés, à partir de ce moment à jamais liés.
Je le sentis se pencher vers moi et tenter de me glisser un mot, mais au dernier moment il se bloqua, et, résigné, reprit sa position initiale.
J'essayais de ne pas montrer mon étonnement.
Au bout d'un temps interminable, la cérémonie commença sur une mélodie douce et religieuse, qui nous prenait en plein vol et semblait nous emmener loin. Je me demandai brièvement qui était le pianiste qui nous interprétait ce morceau, avant de me concentrer à nouveau sur le mariage.
Le prêtre avait commencé une longue litanie assommante telle qu'elle était écrite dans ses textes, écrits répétés maintes et maintes fois dans d'autres noces avant les nôtres. A ceci près qu'il y avait des modifications. Comme par exemple, nos noms rajoutés ici et là.
« Ainsi, nous allons demander, à la jeune épousée ici présente, de nous faire part dès à présent de son choix dans ce mariage… »
Choix… Comme si on me l'avait laissé !
Le prêtre prononça d'abord mon nom, puis dit :
« Voudriez-vous dès à présent l'Elu pour époux, et ce jusqu'à ce que la mort sépare vos deux êtres ? »
Je m'interrogeai sur la tournure de ces phrases tirées par les cheveux, puis je chassai toute pensée de mon esprit et j'acquiesçai légèrement, laissant le mot que je gardais en cage depuis si longtemps sortir de ma bouche :
« Oui, je le veux. »
Le prêtre hocha la tête d'un air satisfait, sûrement à cause du bon déroulement de la cérémonie qui arrivait à son terme, et tourna son attention vers mon fiancé.
« Elu, voulez-vous dès à présent dame Mylène pour épouse, et ce jusqu'à ce que la mort sépare vos deux êtres ? »
Je sentis alors quelque chose d'étrange, comme si le temps s'arrêtait, comme une hésitation, pour l'Elu. Il donnait l'impression d'être figé, presque en transe, dans un état de réflexion intense. Je croyais qu'il ne donnerait jamais sa réponse, qu'il était soudainement devenu muet, pétrifié qu'il était. Je le regardai alors, et il sembla se rendre compte de ma présence et reprendre contenance. Ses lèvres étaient étrangement pâles, ce fut un détail que je notai, avant qu'il ne finisse par répondre ce qu'il devait dire depuis déjà des semaines, une phrase simple mais importante, si importante qu'elle en devenait un poids :
« Oui, je le veux. »
Ce fut un relâchement dans la salle, une série d'applaudissements retentit, mais les mariés n'avaient d'yeux que pour l'un et l'autre. Pas un regard amoureux, mais une sorte de surprise mêlée de curiosité, comme si nous venions à peine de nous découvrir, ce qui était sûrement le cas, en même temps.
Alors que le prêtre nous accordait les dernières bénédictions suivies des vœux de bonheur éternel, nous nous attelions à l'échange de nos alliances. Il me fit passer la sienne au doigt, et je fis de même avec lui. A présent, nous étions liés contre vents et marées. Sauf si Monsieur mon mari prenait la décision de me mettre à l'écart.
Le reste du mariage se passa dans un brouillard nébuleux, à partir du moment où nous quittâmes l'église pour aller au banquet et ensuite faire le tour de la capitale afin de faire savoir à tous les citadins notre union à présent officielle. Tout le monde était en joie, tout le monde était fier, mais moi, j'étais ailleurs. Je regardais vers l'avenir, à présent.
Tard dans la soirée, mon mari me toucha le bras et me glissa, très bas à l'oreille, alors que tout le monde s'attelait à danser dans la salle de bal, les enfants s'autorisant à courir pour une fois qu'ils étaient libérés de l'autorité de leurs parents, parmi d'autres personnes discutant tranquillement et dans la bonne humeur :
« Nous devrions fausser compagnie à tout ce beau monde. Il se fait tard et je pense qu'il est temps de vous faire découvrir votre demeure, Mylène. Puis-je me permettre de vous appeler ainsi ? »
Je tournai la tête vers lui, constatant avec surprise à quel point son visage était proche. A ce moment-là, peut-être mes joues devinrent-elles rouges. Je n'en sus rien.
« Vous êtes mon époux, à présent. Je vous appartiens, lui répondis-je, simplement.
-Je ne me sens pas en accord avec cette idée d'appartenance. Chaque femme vaut bien mieux qu'un objet. »
Et quel gentleman, en plus !
« Venez donc, si vous en avez assez. Une calèche nous attend dehors. Elle nous mènera à mon manoir. »
Je n'eus pas le cœur de refuser. Tout ce bruit me donnait mal à la tête. J'enroulai mon bras autour du sien et je l'accompagnai vers la sortie, louvoyant entre les invités qui nous regardaient passer, nous faisant la révérence pour la plupart, tandis que les autres ne faisaient que nous saluer respectueusement, quand il ne s'agissait pas de nous présenter leurs hommages.
La calèche nous attendait à l'extérieur, avec le cocher qui semblait trembler de froid dans la nuit noire, guettant les époux en espérant qu'ils se montrent. Il parut soulagé de nous voir apparaître enfin, puis effaça vite cette expression de son visage, et nous invita à prendre place. L'Elu me fit passer en premier, avant de monter à son tour. En m'asseyant sur les sièges, je constatai qu'ils étaient très confortables, ce qui me permit de prendre mes aises. Mon mari s'assit en face de moi, et me fixa d'une façon dérangeante avant de reprendre contenance. Nous gardâmes le silence durant tout le trajet. Je songeai que pour un début de vie conjugale, nous étions partis sur de mauvaises bases, mais peut-être avais-je tort.
Le manoir se présenta bientôt à notre vue, et rien qu'en le regardant, il me parut soudain grand, que dis-je, immense, même si à côté de la salle du trône du palais impérial, il semblait minuscule, voire même l'était, tout simplement.
Nous descendîmes de la calèche, lui en premier, me tendant la main par la suite pour m'aider à descendre sans me prendre les pieds dans les pans de ma robe. Il était habitué des lieux, cela se voyait, puisqu'il y avait toujours vécu. Mais cet environnement était nouveau pour moi. Il m'angoissait. C'était un tout autre univers que le mien que je découvrais. Un monde réservé aux membres de la très haute société, autrement dit, une poignée de nobles.
« Bienvenue dans votre nouvelle demeure, » me glissa mon époux, tandis que je contemplai éberluée son manoir.
Le cocher alla ranger son véhicule plus loin, et un valet nous rejoignit alors (c'était un majordome. Il fallait être véritablement riche pour avoir le luxe d'en embaucher un, car les majordomes étaient très importants et respectés, acquérant la fonction de père en fils, et toujours au sein de la même famille). Il paraissait jeune, une vingtaine d'années environ, portait déjà une fine moustache élégante et se comportait avec grâce à mon égard. J'appris brièvement son nom : Sébastien. Il débutait dans la profession à la suite de son père. Il nous proposa immédiatement de rentrer en précisant que notre chambre était prête pour la nuit de noces.
Je me rendis compte avec effroi de ce que signifiait « la nuit de noces ». Mon père évoquait souvent cette situation avec Arthémise, mais ne m'avait jamais réellement expliqué ce qu'il se passait durant celle-ci. Lorsque ma belle-mère avait enfin daigné satisfaire ma curiosité, pudiquement, j'avais regretté d'avoir insisté. Il y a de ces questions qui feraient mieux d'être gardées au fond de soi.
Je regardai mon mari avec effroi, et il comprit ce qu'il me passait par la tête. Dans ses yeux, je pus lire que lui non plus ne désirait pas encore cela, et je me sentis un instant rassurée. Peut-être pouvait-on s'arranger…
Nous fûmes entraînés alors chacun d'un côté, moi par les servantes, visiblement empressées, et lui suivant les serviteurs qui lui indiquaient le chemin. Un dernier regard dans sa direction et je détournai les yeux pour voir où l'on m'entraînait.
Nous arrivâmes dans une sorte de loge, une très petite salle dont les murs étaient tapissés d'étagères où s'étalaient parfums, maquillages et autres effets. J'étais tellement impressionnée que je me laissai faire lorsqu'on me fit asseoir, et que les servantes commencèrent à délacer ma robe de mariage dans le dos. C'était agréable, je me plongeai dans une sorte de douce torpeur durant ce laps de temps, de même lorsque l'on me défit ma coiffure et me démaquilla. Devant le miroir, je me revis enfin, ordinaire, moins belle au naturel. Je me préférais ainsi, mais avais peu l'occasion de connaître la véritable Mylène, celle qui était sincère sur son apparence et son caractère et n'existait que dans un monde parallèle. Enfin, les domestiques sortirent un vêtement, une robe de nuit soyeuse qui reposait sur un meuble, plié avec soin et qu'elles déplièrent étape par étape.
C'était de la soie, rose. Le tissu était presque transparent, mais pas suffisamment pour que l'on voie clairement au travers. La robe de nuit était légèrement décolletée, et était bordée de dentelle sur le col ainsi qu'aux pans et sur les manches. Lorsqu'elle se défroissait, elle produisait un délicieux bruit, une mélodie certes disgracieuse mais cachant une beauté intérieure.
Immédiatement, j'aimais cette robe, et j'espérais qu'elle ne fut pas prévue que pour un soir.
On me fit lever, et enfiler la robe par le haut. Je me demandais à quoi je ressemblerais, là-dedans, et je me laissais faire sans discuter. Enfin, lorsqu'on me mit face au miroir, je vis face à moi le reflet qu'il me transmettait: l'image de la Mylène d'un autre monde, vêtue elle aussi de ce splendide vêtement qui la mettait tant en valeur. C'était tout un monde de contrastes qui s'imposait à moi.
« Nous allons vous conduire à votre chambre, à présent, milady, » dirent les servantes, et elles m'entraînèrent hors de la salle où elles m'avaient enfermée plus tôt, pour me faire passer par un large couloir menant aux appartements de l'Elu qui étaient à présent aussi les miens.
Mon cœur battait plus fort à chaque instant, je me sentais effrayée. Il y avait tant de chandelles aux murs, tant de magnificence dans les décors… Mes yeux en étaient brûlés, aucun esprit normal n'aurait pu vivre là-dedans sans devenir aveugle et fou. Mais la beauté surnaturelle du manoir immunisait ses habitants, et moi qui n'étais guère habituée étais la première à souffrir de cette découverte, après les quelconques voleurs qui auraient eu la folie de s'introduire ici.
Lorsqu'on faisait partie de la famille de l'Elu, on pouvait se permettre tous les caprices. C'était le cas de ses parents, par ailleurs. Ils étaient encore au bal du mariage, et sûrement ne reviendraient-ils que très tard dans la nuit, voire au petit matin. Je n'étais pas fatiguée, mais je sais que j'aurais dû.
Nous arrivâmes devant la porte. J'étais tremblante. La domestique s'avança et frappa à la porte poliment, avant d'ouvrir en me gratifiant d'un « Dame… », signifiant que je devais entrer.
Que cela était étrange ! A présent nous échangions les rôles : les domestiques nous intimaient de leur obéir ! Mais je n'avais guère le choix. De toute façon, même si je n'en avais pas l'air, j'étais l'esclave de tout le monde.
L'Elu était là, vêtu d'une chemise de nuit, debout à côté du lit. Lorsqu'il me vit entrer, son expression resta neutre. Il me fit un signe de tête et congédia la servante qui ferma la porte derrière moi. A présent, seuls, tous les deux, pour la première fois depuis notre entrevue, il y avait de cela un mois, il m'observa des pieds à la tête, les traits sereins, sans que je puisse leur accorder un caractère. Moi, je m'agrippai à ma robe de toutes mes forces, les mains moites, préférant à ne pas songer à l'avenir. Je le regardais, mais de façon absente. J'avais peur, et je ne savais de quoi. Enfin, il s'avança d'un pas, et sa voix retentit, basse et hautaine, mais insistante :
« Il ne vaut mieux pas rester sur le pas de la porte dans cette posture. Ne soyez pas effrayée, le lit sera davantage confortable. Je vous promets… »
Il se tut, voyant que j'avançais prestement pour m'asseoir sur le lit, sans que je ne lui aie rien dit. Il avait un air surpris sur le visage.
J'éclatai d'un rire nerveux.
« Voyons, ne faites pas cette tête, dis-je, entre deux hoquets, avant de reprendre mon sérieux en évitant son regard. Cela doit arriver tôt ou tard, vous le savez autant que moi. Autant que ce soit le plus tôt possible, cette nuit même, si je puis en faire la proposition. »
Il comprit où je voulais en venir. Son expression devint triste, et il s'assit à son tour, dos à moi, l'air lui aussi absent. Il était tellement imposant, avec sa carrure d'homme mûr, et moi… je sortais à peine de l'adolescence et j'étais inexpérimentée. J'étais jetée dans la vie malgré moi et sans personne pour m'aider à trouver mon chemin. Il y avait un mois encore, je pouvais réfléchir à mon avenir, et là, je ne rencontrais plus d'autre alternative que de vivre une vie honorable avec l'homme le plus aimé de ces dames et damoiselles, et le plus respecté de ces messieurs, car le plus riche et le plus haut gradé du Royaume après le Roi lui-même. Tout cela parce qu'un prétendu oracle l'avait décidé. Tout d'un coup, je me sentais dégoûtée.
Je ne croyais pas en la religion, pas même en Martel, cette Déesse qu'ils vénéraient tous. Bien sûr, je ne le disais pas, cela m'aurait valu d'être moquée et je pouvais bien m'en passer. Je ne croyais pas même en cette histoire d'Elu. C'était encore une machination des hauts dirigeants de ce monde pour asservir tous les peuples de cette terre, qu'importe que cela datât de plusieurs millénaires. Toute cette rage en moi, je ne pouvais la faire sortir. Elle devait rester là, dans mon cœur, et tant qu'elle y logeait, je ne pouvais jamais me sentir libre. Mère, que je vous hais en cet instant de m'avoir inculqué une opinion ! Je pouvais être n'importe laquelle de ces filles de duc serviles et ignorantes, prêtes à obéir aux choix de leurs aînés.
« Vous savez, nous avons tout le temps. Toute la vie pour nous décider. Nous ne devons pas dépendre des attentes du peuple et des hauts dirigeants. L'enfant peut attendre de naître, moi non plus, je ne suis pas prêt. Alors laissons-nous le temps. Nous n'en sommes qu'à notre première nuit. Et, si vous vous en souvenez, je vous ai fait une promesse.
Sur le coup, je ne sus de quoi il parlait. Mais il tapota le couvre-lit en me faisant un signe de tête.
« Il est temps de vivre notre première nuit ensemble. »
J'eus envie de lui tirer la langue, mais je m'abstins. Cela ne seyait pas à une femme de mon rang. Puis je l'imitais dans ses gestes, et finissais bientôt sous les draps, lui faisant face, mes yeux fixés dans les siens.
« Je n'avais jamais remarqué à quel point vos yeux étaient magnifiques, me fit-il remarquer.
-Ah… bon ? » dis-je, en m'effleurant les paupières d'un air incrédule. Toute ma vie les gens s'étaient extasiés autour de moi, mais jamais on ne m'avait fait de remarque aussi claire au sujet d'un élément particulier de mon corps. Chez moi, tout était beau. Il n'y avait rien à dire de plus, pas de superlatif à employer sur autre chose que mon moi entier.
Mes yeux étaient bleus. Qu'en dire de plus ? Il étaient bordés de longs cils qui n'avaient rien d'artificiel. Les servantes ne les cherchaient pas, trop occupés à me rendre outrageusement belle ailleurs. Il s'agissait de mes yeux. Ils n'étaient pas magnifiques.
« Je vois dans votre regard que ne vous ne croyez pas ce que je dis. C'est vrai. Je ne suis pas un menteur. Je suis l'Elu, et l'Elu se doit d'être sincère. En tout. »
Je réfléchissais à ces mots, puis hochai la tête et le gratifiai d'un sourire timide. Peut-être mon sort n'était-il pas si malheureux. J'avais affaire à quelqu'un de compréhensif et qui s'occuperait bien de moi. Tout ce que je souhaitais, c'était d'avoir confiance en mes convictions.
Je rabattais mes paupières, de sorte qu'il ne vit plus l'objet de son attention. Je sentis alors une main qui m'effleurait la joue, avant de sentir un corps qui se rapprochait et me serrait contre lui.
Je ne réagis pas. Comme promis, il n'alla pas plus loin. Nous restâmes ainsi, dans cette position, et alors que le sommeil commençait à me gagner, tandis que je me sentais étrangement sereine, j'entendis sa voix, lointaine, qui retentissait à mes oreilles avant que je ne sombre dans les ténèbres :
« Léandre… C'est mon prénom. »
Ouais bon, pour ma part, ce premier chapitre n'est pas terrible (comme tous les premiers chapitres que j'écris en fait. Vous ne remarquez pas qu'on s'ennuie?). Mais je pense que le deuxième devrait être plus pimenté. En tout cas, il s'agit des bases de l'histoire. Si j'ai fait des erreurs concernant la généalogie des Elus, leur hérédité tout ça, ou si un détail vous titille que vous ne trouvez pas approprié... Merci de m'en faire part, et je corrigerai même au risque de modifier légèrement le scénario ^^
Mylène fait un peu sa chochotte dans cette histoire, en tout cas je ne sais pas pourquoi mais je n'apprécie pas trop la façon dont je l'ai décrite. Après, c'est vous qui voyez, mais c'est bizarre que je me mette à peu apprécier l'un des personnages que j'exploite, mis à part les méchants (quoique les méchants, je les aime bien quand même). Je pense qu'Anna restera ma meilleure expérience en fait. Sûrement à cause du rang social dans lequel elle se situe...
En ce qui concerne le prénom de l'Elu... Sur le coup, en fait, j'ai été un peu en panne d'inspiration. Je cherchais dans ma tête des prénoms à résonnance aristocratique et pas trop stupides. J'ai songé à une pièce de Molière, Les Fourberies de Scapin, qui mettait en scène l'un des personnages principaux portant ce prénom. Faute d'autre idée, j'ai cherché sur Internet la signification du prénom et je trouvais qu'en fait il correspondait bien au personnage que je m'imaginais. Enfin, même si Molière mettait surtout en scène la bourgeoisie et caricaturait la noblesse... Et vous, qu'auriez-vous préféré comme prénom? Il y avait aussi Octave, mais je n'aime pas trop...
Léandre est un personnage de la mythologie grecque, qui connut une fin tragique alors qu'il vivait une histoire d'amour avec Héro, une prêtresse d'Aphrodite. Leur histoire est semblable à celle de Roméo et Juliette, étant donné que les deux amants meurent à la fin. C'est aussi un peu le cas pour qui connaît l'histoire des parents de Zélos, sauf que ce n'était pas réellement une histoire d'amour et que ça a été tourné d'une toute autre manière.
Sur ce, je vous dis à plus tard ! J'espère que vous avez aimé!
