Préface
Bonjour. Bon, pour commencer, le premier arc de l'anime Sword Art Online (sans parler des suivants) est pour moi une grosse déception. Alors il est bon, loin de moi l'idée de dire le contraire, mais aurait pu être vraiment VRAIMENT beaucoup mieux. L'un des points pas développés de la série animée est la guilde "Laughing Coffin". D'où elle vient? Comment est-elle apparue? Pourquoi elle existe? On ne sait pas. Cette fanfiction située entre les épisodes 1 et 2 de la série aura pour but de vous donner un aperçu de la première rencontre entre Kirito et cette guilde. Elle reste dans le canon de la série, mais peut-être pas du roman, étant donné que je n'ai pas encore lu ce dernier. En tout cas il s'agit d'une fiction déjà entièrement écrite, d'environ 25 pages Word et dix chapitres, et j'espère vraiment qu'elle vous plaira. Bonne lecture!
I
Le premier palier du gigantesque château volant de l'Aincrad, sans être le plus grand du lieu, couvrait facilement une vingtaine de kilomètres de diamètre. Une vingtaine de villages de taille moyenne s'y trouvaient. Ils ne possédaient pas de noms particuliers, mais les joueurs prisonniers dans Sword Art Online tendaient à leur donner des numéros en fonction de leur éloignement par rapport à la tentaculaire Ville du Départ. Cinq était donc un patelin de petite taille, contenant une dizaine d'habitations dont la moitié était vide, attendant sagement que quelqu'un les achète. Les chaumières les plus centrales étaient des maisons à colombages, possédant deux à trois étages, le rez-de-chaussée étant réservé à un commerce. Une fois par semaine, le dimanche, un marché avait lieu. Les paysans des fermes environnantes venaient présenter et vendre leur production : viande, pain, produits laitiers ou encore végétaux. Mais surtout, chaque marché était accompagné de plusieurs nouvelles quêtes. Et cela n'était pas encore passé aux oreilles de tout-le-monde, ce qui en créait pour Kirito un moyen facile d'obtenir son minimum hebdomadaire. Les besognes de ces gens étaient généralement assez aisées, mais l'une d'entre elles était généralement assez longue pour l'occuper plusieurs jours durant. Et offrait une récompense à la hauteur de l'effort enduré. De plus, ces quêtes étaient parfaitement à la portée d'un joueur solitaire tel que lui, là où une partie des quêtes pouvait nécessiter l'aide d'un groupe.
Kirito, de son vrai nom Kazuto Kirigaya, était un jeune japonais de quatorze ans fan d'ordinateurs. Il avait été, trois mois durant, bêta-testeur du jeu, ce qui lui offrait un avantage certain sur les autres joueurs solitaires. Piégé en même temps que les dix mille autres premiers joueurs de Sword Art Online, s'étant promis de revenir sain et sauf, il avait jugé utile de ne pas se lier à un groupe qui risquait de le ralentir dans les étapes initiales du jeu. Il réfléchirait peut-être à cela lorsque lui, ainsi qu'une large majorité de joueurs, auraient atteint un niveau décent. Dans l'Aincrad, il était épéiste. Il était habillé d'une tunique bleue surplombée d'un plastron en métal. Son épée était attachée dans son dos par une ceinture de cuir. Son pantalon en tissu noir était soutenu par une autre ceinture. Ses mains portaient des gants sans doigts. Ses cheveux bruns retombaient en mèches rebelles sur son front et pouvaient parfois cacher ses yeux. A l'arrière, ils cachaient sa nuque. Il avait une peau claire et le teint pâle. Ses yeux étaient noirs.
Arrivant au milieu de la grand place du village Cinq, il porta son attention sur une jeune fille, blonde aux yeux blues, aux cheveux couverts par un longs chapeau de paille, portant une toge claire et chaussée de sabots. Elle qui les jours précédents avait parue heureuse et semblant pouvoir tout affronter armée de son seul sourire, affichait désormais un regard mélancolique. C'était le genre de détail signalant une perturbation dans sa « vie », et qui indiquait qu'elle pouvait potentiellement proposer une quête. Dans un soucis de réalisme, aucun curseur n'indiquait ces événements, ajoutant une difficulté supplémentaires. Les joueurs les moins aguerris se contentaient généralement d'aborder les gens au hasard, mais Kirito, fort de son expérience passée, savait repérer les détails qui comptaient, et cela lui faisait gagner du temps. C'est comme cela qu'il avait rapidement pu atteindre le niveau 5, pendant que, il l'avait vu, la plupart des joueurs étaient encore au troisième. Il se dirigea vers elle s'approcha à la distance nécessaire et l'interpella. L'intéressée se retourna immédiatement.
-Oh ! Un combattant ! Peut-être que vous pourrez m'aider…
Elle se renfrogna encore un peu plus.
-Mon père est souffrant… En temps normal, il m'accompagne toujours pour la vente en journée, pendant que mes frères sont aux champs… Mais il est atteint d'un mal qui est en train de le ronger de l'intérieur… Le médecin du village m'a parlé d'un remède, néanmoins ce dernier ne peut pas aller chercher les ingrédients lui-même, car les environs de notre hameau ne sont pas sûrs… Pourriez-vous nous apporter le soutien de votre arme ?
Kirito eut un léger sourire. Jeu mortel ou pas, les personnages non-joueurs étaient toujours semblables. Il se demanda s'il était capable d'oublier qu'il pouvait mourir à tout moment. Il répondit simplement.
-Oui.
De fausses larmes perlèrent sur les joues de la jeune femme.
-M… Merci infiniment ! Si vous pouvez allez voir le médecin… Il se trouve dans la maison que l'on voit là-bas, en haut de la colline ! Répondit-elle en indiquant de son index virtuel une bâtisse en pierre quelque peu à l'écart du village.
Attendant à peine la fin du discours, il partit en courant dans la direction qui lui avait été donnée. Il ne lui fallut pas longtemps pour atteindre ce qui aurait pu être la plus ancienne maison de cette zone. Elle était assez troublante, car elle semblait tenir dans un équilibre fragile, comme si le moindre faux mouvement pouvait la faire s'écrouler. Poussant une sommaire porte en planches de bois qui ne couvrait pas totalement l'entrée, Kirito pénétra dans la demeure du praticien. Ce dernier, car cela ne pouvait être que lui, était tranquillement assis sur sa chaise. Il était vêtu d'un manteau noir bordé de quelques lignes bleu foncé, portait une légère barbe et des cheveux châtain en bataille. Sur ce même manteau était visible un symbole. Un visage au souris mauvais, sur un fond d'hexagone noir, ajouté à une main de squelette. Dans la pénombre de cette pièce à peine éclairée par la lumière extérieure, Kirito ne vit pas le sourire de l'homme. Et il n'eut pas le temps d'esquiver lorsqu'il lui planta sa lame dans le bras.
La douleur n'existait pas dans Sword Art Online, ce qui ne l'empêcha pas d'émettre un cri de panique lorsque le poignard ressortit de sa peau, y laissant une marque rouge. Se relevant expressément, il put détailler celui qui lui faisait face. Ce dernier, qui avait probablement occis le médecin dans l'intervalle, rendant cette quête inutile, avait un visage d'adolescent aux cheveux bruns, mais un sourire très long et très pointu déformait son visage, qui ressemblait presque à celui d'un démon. S'élançant, il courut vers Kirito en tendant son arme. Mais l'épéiste fut plus prompt à réagir et para de son épée. Un violent échange de fers commença, chacun parant le coup de l'autre. Kirito nota alors qu'il était en avantage, car son adversaire possédait une alfange de petite taille, et donc moins évoluée que son estoc, qui avait déjà pris plusieurs décimètres depuis sa première apparition dans ce monde. L'ennemi avait vu, en infligeant des dégâts à un de ses semblables, son curseur passer à une couleur orange, qui dévoilerait sa perfidie au grand jour s'il apparaissait de nouveau à d'autres joueurs. L'épéiste repéra alors une faille dans la garde de son ennemi. Ses jambes étaient plutôt agiles, mais une partie de son bassin n'était pas protégée. Profitant de l'occasion, il lui donna un violent coup de genoux qui le fit se plier en deux. Il intercepta la lame qui fondait sur lui avant de tenter une balayette, que Kirito évita en sautant à pieds joints. Le joueur orange utilisa ce minuscule répit pour bondir vers l'arrière. Se réceptionnant maladroitement, il tomba à la renverse et percuta de plus fouet une table en bois. Un couteau à bout pointu posé dessus termina sa course dans sa jambe, lui retirant une petite partie de ses points de vie. Retirant l'ustensile de son rocher de chair, il commença à se relever avant de voire une fourchette arriver à quelques centimètres de son visage puis perforer son globe oculaire. Une fissure rouge apparut en couvrant son œil, faisant encore une fois descendre sa barre de santé, dont la couleur vira du vert au jaune. Il entendit le grincement d'une porte et leva les yeux pour voir que celle de la maison était toujours fermée. Serrant les dents, l'agresseur regarda autour de lui mais ne vit rien. Sa proie avait profité du défaut de vision créé pour s'éclipser. Et soudain, il éclata de rire.
Ça n'avait rien du rire innocent, il s'agissait plutôt d'un rire dangereux, meurtrier.
-C'est vraiment trop drôle !
Il tourna sur lui-même, balayant la pièce du regard. Deux fenêtres, une table en miettes, un bureau couvert de sang, une armoire à la porte entrouverte… Il orienta ses pas vers ladite penderie. Ses pieds nus faisaient craquer le parquet dans un grincement sinistre. Une petite lueur fut alors visible à travers les portes usagées du meuble, juste avant qu'elles ne volent en éclats. Écartant un débris de son bras, l'assassin se prit soudain un puissant coup de coude. Kirito lui écrasa la figure de son pied avant de l'envoyer valser contre le mur d'en face. Ses points de vie pouvaient se compter sur les doigts d'une main, désormais. Marchant calmement jusqu'au vaincu, l'épéiste lui adressa la parole :
-Barre-toi maintenant… S'il-te-plaît…
En dépit de son air décontracté, sa voix n'était pas sereine, ce qui n'échappa à l'assassin. Empoignant sa jambe, il le fit valser dans les airs. Retombant lourdement sur le sol, Kirito reçut son manteau sur la tête, l'empêchant de distinguer quoi que ce soit. Lorsqu'il s'en dégagea, ce fut pour voir le bandit courir en direction du village. Il voulut se lever pour partir à sa poursuite, mais se prit les pieds dans la veste sombre et se vautra piteusement sur le sol. Il n'avait bien entendu pas mal, mais il était encore sous le choc. Ce joueur avait prévu son arrivée et lui avait tendu un piège. Il avait été suivi et n'avait pas été assez prudent. Cet individu perturbateur se trouvait probablement sur sa piste depuis le début des hostilités. Il se souvenait effectivement qu'il avait aperçu une tête étrange, mais n'y avait pas prêté attention à ce moment-là, accaparé qu'il était sur les mots prononcés quelques secondes avant par Kayaba. Jetant un œil à sa barre de vie, il fut soulagé de voir qu'elle était encore à ses deux tiers. S'il ne combattait pas pendant quelques temps, elle remonterait naturellement. Contrairement au fuyard, qui pouvait succomber à tout moment sous les coups du moindre mob furtif. Il resta une minute immobile pour réfléchir à la situation. Il se souvenait des ingrédients nécessaires à la fabrication de l'antidote qui devait guérir le père de la jeune marchande, et il y avait peu de chances qu'une quête aussi peu importante aie subie des modifications depuis la bêta. Il pouvait normalement, sans trop de problèmes, se charger de cette besogne. Mais il devait désormais redoubler de prudence.
