Vaut mieux pas imaginer.


Rating : M

Couples : Mathieu Sommet / Antoine Daniel principalement mais aussi Geek / Patron et Prof / Maître Panda.

Disclaimer : Hum... Vu que Mathieu Sommet et Antoine Daniel existent réellement, je ne pense pas pouvoir prétendre les posséder... Dommage, d'ailleurs ~ *rire effrayant de pure psychopathe*

Note : Si vous vous appelez Mathieu Sommet ou Antoine Daniel... Fuyez tant qu'il est encore temps. Surtout que normalement, j'aime pas trop écrire des lemons sur des personnes réelles... mais bizarrement, j'avais envie de le faire sur eux. Pas de chance, les mecs.

Pour ceux que le yaoi n'intéresse pas ou qui pourraient être choqués... Mais qu'est-ce que vous faîtes encore là, sérieusement ? Le lemons seront ultra détaillés, surtout pour le Geetron / Patreek alors vous êtes prévenus...

Bonne lecture !


Tapotant frénétiquement sur son clavier, Mathieu ne s'interrompit que pour se saisir d'une bouteille de coca, en avalant une gorgée. C'était bien la toute première fois qu'il ne trouvait aucune vidéo à commenter. Si ça continuait comme ça, il serait obligé de se descendre une bouteille entière d'alcool pour tenir et ne pas s'endormir. Et mieux valait qu'il n'arrive pas à cette extrémité s'il ne voulait pas devenir aussi accro que le Hippie à sa drogue ou le Geek à ses jeux vidéos.

Cherchant sa caméra du regard à cette pensée, Mathieu se sentit rassuré de la voir toujours à sa place et non pas entre les mains du Patron. Ce dernier semblait avoir pris la sale habitude de vouloir la lui piquer pour aller tourner un énième reportage plutôt discutable à imposer au net. Mais apparemment, la plus vicieuse de ses personnalités avait prévu de l'insupporter autrement aujourd'hui.

Oui, oui, les personnages de ses vidéos n'existaient pas réellement. Enfin Mathieu avait quand même le droit d'y croire, non... ?

- Mat', ramène ton cul au salon, j'en ai besoin pour pouvoir bai...

- Ne finis pas cette phrase et va-t-en. S'il te plaît. Pitié.

- Nan mais j'suis sérieux, là, gamin. Les autres veulent se plaindre et je m'en branlerai s'ils avaient pas menacé dire à tout le monde que j'ai une âme. Et j'ai autre chose à foutre que de tous les tabasser pour ça.

- 'Tain... Lâchez-moi, je bosse, là...

Visiblement irrité par la réponse de son créateur, le Patron se saisit du col de son t-shirt, le forçant à le suivre jusqu'au salon, ne se préoccupant pas un instant des hurlements de protestation de celui-ci. Si le Patron se fichait pas mal des problèmes de Mathieu, enfin était au moins capable de le prétendre, ses autres personnalités ne pouvaient être aussi indifférentes que lui.

Après tout, la frustration de Mathieu était en train de rendre ses personnages fictifs complètement dingues. Plus que d'habitude, en tout cas. Et franchement, c'était plutôt effrayant, ne serait-ce qu'à simplement imaginer, n'est-ce pas ?

Le triste état de Mathieu durait depuis quelques semaines, déjà. Non pas que qui que ce soit d'autre que ses multiples personnalités se soient réellement aperçus de ce changement, bien sûr. Mathieu lui-même semblait décidé à se dissimuler la vérité, de toute façon, alors il n'y avait bien qu'eux pour s'apercevoir qu'il allait mal et qu'il fallait à tout prix faire quelque chose pour que ça change.

Et c'est ainsi que Mathieu se retrouva encerclé par tous ses personnages imaginaires... enfin presque.

- Je vois que vous vous êtes tous rassemblés mais... où est passé le Geek ?

Étrangement, tous les regards se dirigèrent alors dans la direction du Patron qui ne trouva rien de plus intéressant à faire que de leur souffler un nuage de fumée à la figure, ignorant le regard noir de Mathieu. La cigarette, à l'intérieur d'une maison, c'est pas cool, vu que l'odeur finit par imprimer les murs. Mais peu importe les ordres de Mathieu, ses personnages trouvaient toujours le moyen de ne jamais l'écouter, de toute façon.

Et visiblement, celui qui comportait les mots "ne pas toucher" et "au Geek" était bien trop vite sorti de l'esprit tordu du Patron...

- Sérieux, j'avais dit pas touche au petit !

- Sauf que pour une fois, ce n'est même pas la faute du Patron. En fait, c'est même plutôt la tienne.

- Ah ouais ? Et par quelle miracle ?!

Voilà. On commençait enfin à mettre le sujet important sur la table. Mathieu ne semblait pas vraiment s'en rendre compte mais ses personnages, eux, s'adressèrent un regard entendu en l'entendant poser une telle question. Même le Hippie, avec ses yeux pourtant toujours aussi flous à cause de la drogue, semblait aussi déterminé que les autres. 'Fin autant qu'un Hippie pouvait paraître déterminé, en fait.

- On a justement pris une importante décision là-dessus, carrément meilleure que si on était tes psy, gros.

- Mais si tu veux quand même t'allonger sur mon canapé , j'ai rien contre, gamin...

- Non merci . Par contre, je veux bien savoir cette prétendue grande décision, histoire d'aller vite fait retrouver mon ordi pour bosser.

- T'arrive plus à bosser correctement depuis Polymanga, de toute façon. Tout ça parce que t'arrive pas à aller lui parler, du con.

- ...Rien à voir.

- Scientifiquement, il est peu probable que ce ne soit qu'une simple coïncidence que ton incapacité à te concentrer date de ton retour de Polymanga sans qu'il n'y ait cependant aucun rapport avec ce qui s'y est passé. N'étant pas homophobe, le choc de ton changement de bord a dû cesser depuis un moment, cependant, j'imagine que tu es tout simplement incapable de te retrouver face à celui qui était jusqu'ici l'un de tes amis...

Au moins, l'explication du Prof était clair.

D'ailleurs, Mathieu ne tarda pas à fusiller son personnage miraculeusement ressuscité d'un regard noir, appréciant peu ce long commentaire destiné à lui faire prendre conscience qu'il ne pouvait se cacher plus longtemps d'Antoine sans paraître complètement ridicule. Pourtant, il en avait bien eu l'intention, jusqu'ici. Au moins quelques semaines de plus, juste histoire d'avoir le temps de repenser à cette histoire de son côté !

D'accord, peut-être était-il un peu de mauvaise foi. En fait, il n'arrivait pas à digérer ce qui s'était passé durant Polymanga et quelques semaines de plus n'y changerait sans doute rien. Pourtant, une discussion sérieuse avec Antoine s'imposait s'il voulait pouvoir un jour lui reparler sans gêne et... malheureusement, pour l'instant, Mathieu ne se sentait pas capable de lui faire face.

- Pourtant, la situation est super simple, gamin. T'as juste à aller le voir pour lui proposer de recommencer. Et puis après, t'as juste à fourn...

- Lui parler ! Interrompit avec empressement Maître en Panda . T'as juste à lui parler. Et puis...

- Et puis quoi ?

- Eh bien, la méthode la plus fiable est sans doute que tu l'embrasses pour déterminer ce qu'un simple baiser réussit à déclencher chez toi. Tes sentiments seront alors sans doute plus bien plus clairs, ainsi que ceux de ton partenaire, si tu ressens le besoin de les découvrir, lui annonça Prof comme si cette théorie était la plus évidente au monde.

- Ouais, c'est trop ça, gros.

- ...Wow, wow, wow. Pourquoi j'irai l'embrasser alors que c'est justement ça qui m'a mis dans cette situation bizarre à la base ?

- Parce que t'es frustré, gamin. C'est pour ça qu'ils se plaignent tous, en fait. On ressent tous tes putains de pulsions romantiques et homosexuels. Et ça craint un peu, si tu veux mon avis. Sauf pour la partie sexuelle plutôt hardcore...

- ...Pardon ?

Ouvrant des yeux ronds en entendant le Patron sous-entendre que sa frustration sexuelle les influençait tous, le schizophrène réalisa trop tard qu'il n'aurait pas dû paraître aussi surpris, sespropres personnages ne tardant pas à lui mettre son ordinateur sous le nez. Et bien sûr, ils avaient placé le pointeur de la souris sur l'icône d'une vidéo. La vidéo, pour tout dire.

Celle que Mathieu aurait probablement dû supprimer ou au moins protéger un peu plus des regards indiscrets de ses personnages fictifs...

Tentant de quitter discrètement la pièce, Mathieu fut cependant obligé de regarder l'écran présenté juste devant ses yeux, les mains du Professeur et du Maître Panda se posant sur ses épaules pour le forcer à s'asseoir sagement sur le canapé , le Hippie faisant un V avec ses doigts pour lui donner un peu de courage. A moins que ce ne soit uniquement que parce qu'il était trop défoncé pour faire quoi que ce soit d'autre en fait...

- Allez, gamin... Nous force pas à lancer cette vidéo... Surtout que pour le coup, on sait quel effet elle a sur toi...

- Ok, ok, j'ai compris, pas la peine d'insister... mais...

- Oups, trop tard, j'ai double-cliqué par inadvertance... Va falloir te souvenir, gamin...

Si le sourire pervers du Patron lui indiquait clairement de s'enfuir en courant, Mathieu ne put que fixer le lancement de la vidéo avec appréhension, comme une proie s'apercevant soudainement de la présence d'un fusil pointé sur son front. Une image plutôt symbolique et qu'il trouva à peine exagérée lorsque le visage d'Antoine apparut à l'écran, son sourire un peu trop grand mais pas aussi imbibé d'alcool qu'il aurait pu l'espérer.

Heureusement, lorsque le visage de son ami disparut du cadre, laissant ainsi entrevoir sa propre silhouette allongée sur l'un des deux lits de la pièce, Mathieu eut un sursaut de conscience et s'empressa de refermer son ordinateur avant que ce dernier ne fasse défiler les images passant déjà dans sa tête depuis un moment. Mal à l'aise et vaguement désespéré, le schizophrène laissa alors retomber sa tête sur la paume de ses mains, soupirant de désespoir...

- C'parti pour un super flash-back, gros.