Chers lecteurs, chères lectrices !

Chaque OS peut-être lu indépendamment. Mais il y a tout de même un fil conducteur… Le thème de l'amour, la mise en avant de personnages secondaires, et autre chose, mais ça vous le saurez qu'à la fin du recueil, à moins de le deviner !

Il est composé de 4 OS :

OS n°1 : Une larme figée pour l'éternité : Amour non-réciproque / rating K
OS n°2 : Je vis, je ris, j'aime… : La mort de l'être aimé / rating K (song-fic)
OS n°3 : Un rire cristallin et simple : l'homosexualité attention slash / Rating T
OS n°4 : Je voulais être digne de vous, \ scènes violentes / Rating T

Disclaimer : Les personnages et l'univers sont à JKR, le reste est à moi. Bonne lecture !

Une larme figée pour l'éternité

Assise dans son fauteuil fétiche, une vieille femme regardait d'anciennes photos d'école. Poudlard, que de souvenirs là-bas : de bons comme de très douloureux. Elle admirait à cet instant un cliché la représentant devant un grand château avec un très beau jeune homme blond. Son esprit voyagea dans les méandres de son passé aussi heureux que douloureux...

Sept ans, les années les plus merveilleuses que j'ai vécues. Bien entendu, j'ai traversé de mauvaises passes durant cette période. A cause de lui, lui et cet amour non réciproque. Oh oui je l'avais aimé, et ce pour toujours. J'ai adoré mon mari qui m'a donné les plus beaux enfants du monde, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer ma descendance avec lui : un joli mélange de nous deux, une harmonie, un délice à contempler...

Les siens sont magnifiques : ceux qu'il a eus avec elle. Coup du sort ou bien destin : leur troisième enfant est tombé amoureux de ma fille. Je les ai vus s'épanouir et être heureux tous les deux. Un coup de poignard en plein cœur, une blessure ravivée…

A leur mariage, alors que ma fille prenait le nom que moi-même je rêvais depuis toujours de porter, je ne pouvais être heureuse pour elle.
Je pleurais comme toute mère pleure au mariage de son enfant. Mais pas parce que j'étais émue. Non : j'étais affreusement malheureuse...

La jalousie me rongeait, enserrait mon cœur et mon âme. Il semblait si amoureux de sa femme, contrairement à moi qui prenait mon mari comme un fardeau. Comme j'aurais souhaité qu'il porte une dernière fois son regard sur moi, qu'il me considère comme une femme. Pas comme la meilleure amie et confidente que j'avais été...

J'avais assisté à la naissance de leur amour. Ils avaient réussi à s'accepter malgré leurs différences. Les opposés s'attirent, dit-on, eux se complétaient. Lorsqu'il m'avait parlé de ce qu'il ressentait, de la peur qu'il ressentait face à cette inconnue : cette grande aventure qu'est l'amour. Lorsque je l'avais jeté dans ses bras malgré mes sentiments.

Je me souviens encore de ce merveilleux mois à ses côtés. Notre histoire n'avait pas duré, seulement le temps que l'autre se rende compte qu'elle tenait à lui. Un mois d'espoir et d'illusions : de rêves d'amour infini. Nous étions liés par un destin commun : nos parents avaient prévu cela à notre place.
Mais je savais qu'il répugnait à respecter cette tradition : il voulait choisir sa future femme. Je voulais croire qu'il me préfèrerait, j'avais tort.

Notre dernière nuit ensemble restera à jamais gravée dans ma mémoire : il avait accepté de me faire l'amour. Certainement le plus beau moment de ma vie - excepté la première fois où j'ai tenu ma fille contre mon cœur. Dans la salle sur demande nous étions seuls au monde. Ce fut ma première expérience. Jamais je n'oublierai ces sensations que j'ai ressenties : ses mains qui se posaient sur ma peau, son regard plein d'envie.

Il m'avait alors avoué d'une petite voix qu'il était débutant. Moi qui le croyais conquéreur et tombeur de ses dames, cet aveu m'avait laissé penser que peut-être il m'avait choisi. Quel espoir dérisoire ! Ce jeu que je jouais depuis des années : cette idiote que je me forçais à être. Il savait que ce n'était pas moi. Il était le seul qui me connaissait suffisamment pour savoir que je n'étais pas ce que les autres croyaient. Et inversement, j'étais la seule à le connaître sous ce masque d'arrogance qu'il traînait tous les jours. En tout cas, je l'espérais. Je m'étais trompée. Il était bien le seul à me connaître mais je n'étais pas la seule à avoir percé sa carapace...

Le lendemain au matin nous étions sortis de cette chambre improvisée. Nous l'avons croisée. Au vu qu regard qu'il avait posé sur elle… Je ne pouvais que comprendre que je ne faisais pas le poids, que je n'aurai jamais fait le poids.

Elle qui s'était ensuite retournée pour le contempler d'un regard amoureux.
Je m'étais alors tournée vers lui. J'avais mis ma fierté et mes envies de côté pour lui, pour son bonheur :
- Tu tiens à elle, bien plus que tu ne pourras jamais tenir à moi.

Il avait alors posé son regard sur moi, un air un peu ahuri sur le visage.
- Mais, mais tu m'as dit cette nuit que tu m'aimais.

Je me souviens encore de mon ressenti à ce moment-là. La gorge qui se serre, le cœur qui semble imploser dans la poitrine...
- Peut-être, mais toi non. Je vois bien comment tu la regardes. Vas-y cours, rejoins là.
- Je, c'est fini ? Répondit-il, pris au dépourvu.

Une larme coula sur ma joue. Je me forçai à déclarer :

- Non, c'est le début d'une nouvelle vie pour toi.
Il se pencha vers moi et déposa un dernier baiser sur ma joue, recueillant cette unique larme, un baiser d'adieu. Puis il me murmura un merci à l'oreille. Il courut rejoindre cette fille.

Deux jours après ils étaient ensembles. Je n'ai jamais cessé de l'aimer. Mais sans elle, il n'aurai jamais pu être heureux. Et son bonheur comptait bien plus que le mien.

Oh bien sûr, j'ai été heureuse, sûrement bien plus que si j'avais vécu avec cet amour à sens unique. Mais j'aurai tellement voulu qu'il me chérisse autant qu'il l'a aimé elle.

La vieille femme revînt à l'instant présent.
Aujourd'hui, elle les a enterrés. Lui et sa femme. Même dans la mort ils étaient unis. Morts le même jour dans leur lit, de vieillesse. Ils sont partis ensembles et c'est la plus belle fin que l'on puisse imaginer. Ils se sont endormis unis, enlacés pour l'éternité.

Je me retrouve seule, seule avec ma solitude. Mon mari est mort et mes enfants sont tellement heureux qu'ils en ont oublié leur mère dans ce grand manoir. Seule avec mes souvenirs.

Elle feuillette tranquillement l'album lorsqu'un papier glisse hors d'une pochette.

Elle le ramasse : c'estt une lettre au parchemin jauni. La vieille femme se souvient l'avoir écrit bien des années auparavant. Le lendemain de ce jour maudit où il lui avait dit oui pour la vie. Elle était tellement triste que les mots s'étaient posés naturellement sur le papier…

Cher Drago,
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai,
Mais je sais que je ne t'aurais jamais.
Tu es parti, tu as fui, avec elle.
Pour toi, je serai dev'nu la plus belle.
Nous étions tous les deux à Serpentard,
Tu ne m'as pas accordé un regard,
De toute notre scolarité là-bas.
Tu n'avais d'yeux que pour cett' fille-là,
Pour l'insulter, et ensuite pour l'aimer.
Si tu savais comme je t'ai détesté,
Maintenant, tu me manques, atrocement,
Oh mon Drago ! Je l'envie tellement.
Cette femme, à qui t'as déclaré ta flamme,
Je t'aime,
Pansy.

Une unique larme coule sur la joue de la vieille dame.
Elle ferme les yeux et s'endort à jamais. Une lettre pour l'être qu'elle n'a jamais cessé d'aimer dans une main et la trace de la dernière larme versée pour cet amour qu'elle n'a jamais eu.

Une larme figée pour l'éternité.

Note de l'auteur

Vous l'aurez deviné, j'aime beaucoup Pansy car j'aime les causes perdues en fait. Et je trouve qu'elle est bien trop dénigrée dans la saga comme dans les fics, donc petite tentative de réhabilitation de la bête, j'espère que vous avez aimé ! Une petite review pour me le dire ? :D