Prologue :
Harry Potter, matricule 99P421. Condamné pour meurtres au 1er degré
Sentence : réclusion à perpétuité, sans possibilité de libération sur parole
Le bruit sourd de la lourde porte en fer forgé se refermant derrière lui sonna comme un clap de fin. La fin de la liberté, de sa vie d'avant. Il tentait d'affronter cette épreuve la tête haute, de retrouver cette confiance en lui qui l'avait poussé à faire ce pourquoi il se retrouvait ici. Mais ses épaules restaient voûtées, son cœur glacé. Et ce maton, qui lui envoyait un regard dédaigneux dès qu'il le pouvait commençait à lui taper sur les nerfs. Il aurait voulu lui cracher à la gueule, mais il ne pouvait pas. Parce que ça serait signer son arrêt de mort, et déjà qu'il allait en Enfer, fallait mieux pas tout pourrir dès le début.
Il suivit l'homme jusqu'à l'intérieur, leurs pas résonnants dans les longs couloirs. Il avait froid. Il se mordit la lèvre, presque jusqu'au sang, pour retenir ses jambes. Parce que merde, il avait juste envie de se barrer d'ici.
C'était la première fois qu'il allait en prison. La première, et la dernière aussi. À 20 ans, il venait d'être condamné à perpétuité. Le reste de sa vie s'annonçait des plus joyeuses. Il arrivait presque à en rire. Il n'était pas assez bête pour gueuler contre sa sentence, il savait qu'il la méritait. Ce qu'il avait fait était vraiment trop horrible, même lui en tremblait encore. Pas qu'il regrette... Enfin peut-être un peu.
La procédure voulait qu'il se désape et qu'il ouvre la bouche. Il n'avait pas l'habitude d'être nu devant 3 gars, c'était même une première pour lui, mais il ne voulait surtout pas montrer que ça l'atteignait. Il fit ce qu'on lui demandait, comme un automate, le visage fermé. Les émotions n'étaient pas les bienvenues dans l'endroit où il allait croupir. Il ne dit rien non plus quand un des gardiens lui ordonna de se pencher et lui fouilla le cul. Même si c'était une putain d'atteinte à sa dignité.
Un des hommes en uniforme lui donna ses nouveaux habits, un pantalon et un T-shirt poisseux, et lui ordonna de le suivre. Il allait vite apprendre qu'ici, les ordres pleuvaient, sans politesse, et l'obéissance n'était pas un choix. En fait, à partir de cet instant, ses décisions, et finalement sa vie entière, ne lui appartenaient plus.
On lui ouvrit la porte sur une grande pièce classieuse, et on le fit s'asseoir sur un fauteuil très confortable, en face d'un bureau beaucoup trop grand. Fait pour impression, sans doute. Les menottes entravaient ses mouvements, elles avaient été trop serrées, cela laisserait certainement des marques à ses poignets. Son nouveau T-shirt le démangeait, et une petite voix dans sa tête lui murmura de s'habituer très vite, parce que cet endroit était sûrement infesté de mites.
Le vieil homme en face de lui, assit derrière l'immense bureau, ne lui inspirait pas confiance. Un regard trop rusé, un sourire trop mystérieux. Il venait de décider à l'instant qu'il ne l'aimait pas.
« Harry Potter, matricule 99P421. »
Il hocha la tête, c'était son identité. Il détestait son matricule. De quel droit décidait-on de le numéroter comme du bétail ? D'accord, il était un prisonnier, il n'avait plus aucun droit, mais il restait humain. Il se gratta rageusement le cou, et souffla bruyamment. Il détestait déjà être ici. Sa vie allait être longue…
« Bonjour Harry. Je suis Albus Dumbledore, le directeur de ce pénitencier. Tu pourras venir me voir dès que bon te semblera, je serais à ton écoute. Nous allons faire en sorte que ton séjour ici se passe dans les meilleures conditions possibles.
- Jusqu'à ce que je crève. » marmonna Harry.
Il ne voulait pas la pitié. C'était peut-être le truc qu'il haïssait le plus. La pitié des gens, cette fausse compassion, juste parce qu'il allait moisir ici jusqu'à sa mort. Il le savait, tout le monde le savait. Et il le méritait, alors pas besoin de s'étendre là-dessus. Ni même d'essayer de l'aider. Le semblant de gentillesse, l'espèce de petit regard triste qu'avait le directeur lorsqu'il posait son regard sur lui, comme s'il l'avait personnellement déçu, l'énerva immédiatement. Harry voulait le frapper, et s'il avait été plus sanguin, il l'aurait fait sans hésiter. Au lieu de ça il s'affala un peu plus sur le fauteuil, et soupira.
« Tu as conscience de ce que tu as fait pour être ici ?
- Ouai.
- Pourquoi Harry ? Je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça. déplora Albus.
- C'est fait, c'est tout. J'ai pas d'explications à donner. »
Il vit le directeur baisser les yeux, las, puis les relever vers lui avec un air beaucoup plus dur sur le visage. Eh bien, s'il espérait des excuses pour ce qu'Harry avait fait, il pouvait toujours attendre. Jamais il ne lui donnerait. Pas à lui en tout cas, c'était juste un putain de directeur de prison, il ne lui devait rien.
« D'accord Harry. Tu vas suivre le gardien, il va t'emmener rejoindre les autres nouveaux détenus, puis il te conduira à ta cellule. Il te donnera toutes les informations nécessaires. J'espère que tout se passera bien pour toi. »
Harry hocha la tête, mordant l'intérieur de sa joue pour retenir une remarque acerbe, et sortit du bureau. Il s'arrêta devant la porte, attendant le maton qui était resté à l'intérieur de la pièce. Il l'entendit demander :
« Qu'est-ce qu'il a fait pour prendre perpète ? Il a tué quelqu'un ?
- Bien pire encore. Surveille-le de près, s'il te plaît. » répondit Dumbledore d'une voix grave.
Harry sourit en écoutant cette réponse, plutôt fier de lui. Le gardien passa devant lui en lui adressant un regard étrange, et Harry se contenta de garder son sourire provoquant en jouant des sourcils. Le maton voulait savoir ce qu'il avait fait, et Harry jubilait.
Encore d'interminables couloirs, plus lugubres les uns que les autres, et enfin, ils arrivèrent dans ce qui semblait être une entrée. On le dirigea dans une pièce sur le côté, entourée de barreaux de fer. Il jeta un regard circulaire, évaluant les lieux. Ça ressemblait vaguement à un vestiaire, sombre et humide avec de grands casiers sans portes en guise de mur et de longs bancs sales. Seul manquait les douches, mais il lui fallait avouer qu'il n'était pas pressé de passer cette étape. Il en avait entendu, des histoires de douches en prison, et les croyances populaires attisaient bien les peurs. Mon Dieu, il en eut un frisson d'angoisse pour son cul.
Il s'avança docilement, veillant à garder la tête haute sans pourtant paraître insolent, et s'assit. Il y avait peu de monde avec lui, seulement 8 détenus. Harry s'efforça de ne pas regarder les autres, il ne voulait pas être pris en grippe pour une œillade mal interprétée.
Un nouveau gardien, plus grand que celui qui l'avait emmené ici, se présenta devant eux. Il jouait de sa matraque pour les impressionner, et bien qu'Harry trouva ça ridicule, il n'osa aucun commentaire. Ce maton était trop imposant, avec ses épaules carrées et ses biceps évidents. Son visage était dur, mauvais, un rictus déformant ses lèvres fines. Il montra ses dents, les balayant d'un regard méprisant, et commença son discours d'une voix monotone :
« Bonjour à vous tous, je suis le gardien Fenrir Greyback, chef de l'unité dans laquelle vous vous trouvez. Vous allez être affecté par deux dans vos cellules. Vous devez respecter les horaires des repas, des couvre-feux, des inspections. Vous ne devez jamais rester seul, vous serez surveillé en permanence, même pendant les douches. Vous devez respecter les gardiens et les autres prisonniers. Insulter, se battre, créer une émeute, tuer, baiser, vous est interdit. En cas de problème, vous serez placé en cellule d'isolement, et croyez-moi, vous n'avez aucune envie d'y aller. Si vous avez des questions, des réclamations, venez me voir. Et surtout, comportez-vous en être civilisé. »
Harry leva la tête et pour son malheur, croisa les yeux du gardien Greyback, qui le fixait. Celui-ci se lécha les lèvres en le déshabillant du regard, et Harry eut du mal à se retenir de frissonner. Il sentait qu'il allait devoir faire très attention à ses arrières en présence de ce maton bodybuildé.
Fenrir Greyback arrêta de le mater, et étudia les visages de tous les autres détenus avec arrogance. Il les gratifia d'un faux sourire, avant d'annoncer, avec un engouement terrifiant :
« Bienvenue à Azkaban. »
Bonjour à tous, bienvenue pour les nouvelles têtes et ravie de vous retrouver pour les anciennes !
Cette fiction est terminée. Tous les chapitres sont écrits. Si vous avez l'impression de l'avoir déjà lu, c'est normal, elle a déjà été publié sur ce site. Par moi-même. J'ai décidé de la retirer il y a quelques temps, pour pouvoir la corriger et la réécrire. Normalement, il n'y a plus de fautes d'orthographes (si jamais il y en a qui m'ont échappé, merci de me le dire).
Vous avez aussi pu remarquer dans le titre 'tome 1'. C'est normal, car j'envisage plutôt sérieusement de faire une suite à cette fiction.
Les chapitres sont en cours de corrections. Je posterais une fois par semaine, sans faute. Si jamais je ne respecte pas cet engagement, vous avez le droit de me détester très fort.
Je crois avoir tout dit. Je m'excuse sincèrement pour les personnes qui avaient lu Unité Hogwart et qui attendaient le dernier chapitre : vous allez devoir attendre encore un peu. Si jamais cela vous est insupportable, dites-le en Review : nous pourrons nous arranger.
Ce qui va suivre est une liste de quelques indications qui vont vous aider à comprendre la fiction, je vous conseille de les lire.
Tout ceci étant dit, je vous souhaite une bonne lecture, et la bienvenue dans l'Unité Hogwart.
Termes carcéraux :
- Liberté sur parole = C'est comme une liberté conditionnelle, c'est à dire qu'on libère le prisonnier avant la date normale d'expiration de sa peine d'emprisonnement. C'est une peine minimale, qui entre en vigueur si l'on juge que le détenu a fait preuve d'une bonne conduite. La libération sur parole favorise la réinsertion sociale du prisonnier.
- Meurtre au 1er degré = C'est un assassinat, un homicide volontaire et prémédité.
- Meurtre au 2nd degré = Le meurtre au 2nd degré désigne un homicide volontaire non-prémédité.
- Homicide involontaire = Meurtre ni volontaire, ni prémédité. Le meurtrier n'avait pas l'intention de tuer.
- Voie de fait = Acte de violence quelconque envers une personne qui cause une atteinte corporelle minime et temporaire à la victime. Cela peut comporter une tentative échouée de meurtre ou d'agression.
- Crime contre l'humanité = Désigne "Une violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d'un individu ou d'un groupe d'individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux".
- Perpétuité = C'est la condamnation la plus lourde puisque la peine de mort a été retiré dans la majorité des Etats (mais pas tous, malheureusement). C'est une peine de prison à vie.
- Maton / garde-chiourme = gardien de prison
Matricules :
Ce sont les numéros d'identifiants des prisonniers. Prenons l'exemple de celui d'Harry : 99P421.
99 correspond à l'année de son arrestation, ici 1999 ;
P correspond à l'initiale de son nom de famille, ici Potter ;
et enfin 421 signifie qu'il est le 421nième prisonnier à avoir été enfermé cette année-là.
