EDIT du 16/09/2018 : Chapitre réécrit !
Note : Note... Nott... Ha ha ! Hum... Je vais arrêter avec mes blagues à la gomme et je vous souhaite le bonsoir ! Je reviens sur le fandom Harry Potter avec un two-shot (voire peut-être une mini-fic en trois chapitres) sur un Hermione Granger/Théodore Nott !
J'ai essayé de coller au maximum aux caractères des personnages des livres donc j'espère que ça vous plaira :)
C'est une histoire sans prétention, un peu UA puisque ça se passe en 6e année et que Sirius est vivant, d'ailleurs le problème Voldemort est résolu (c'est tellement pratique avouons-le !). J'avais vraiment vraiment envie d'une histoire fluide, légère tout en collant avec l'ambiance des livres.
Résumé : Théodore Nott aimerait beaucoup inviter Hermione Granger à boire une tasse de thé avec lui mais quand on est à Serpentard tout est toujours plus compliqué.
Rating : K+
Pairing : Théodore / Hermione et d'autres petites surprises en route :)
Disclaimer : L'histoire appartient à la merveilleuse J. K. Rowling, celle-là même qui a froidement assassinée Sirius, Dumbledore et Severus humf !
L'heure du thé
Chapitre 01
Pour peu que ça soit possible, le cours d'histoire de la magie était encore plus ennuyeux que d'habitude.
Hermione avait même renoncé à prendre des notes ce qui n'arrivait pratiquement jamais. À sa droite Ron somnolait la tête appuyée contre la fenêtre. À sa gauche Harry en profitait pour terminer son devoir de métamorphose. Le cours était commun avec les Serpentard et pourtant la voix du professeur Binns était suffisamment soporifiques pour endormir jusqu'aux tensions qui régnaient entres les deux maisons. Tandis qu'il énumérait les différentes conséquences de la révolte des Gobelins en 1749, Hermione posa sa plume et reboucha sa bouteille d'encre. Autant ne pas en gaspiller pour rien. Elle ferait des recherches complémentaires à la bibliothèque.
Du coin de l'œil, elle regarda ses camarades de classe. Parvati et Lavande jouaient sur un bout de parchemin, Dean dessinait un gobelin en guise de conclusion au cours et Neville s'était tout simplement endormi. Ah tiens, Ron aussi d'ailleurs.
Les Serpentard n'étaient pas mieux lotis. Au premier rang, Malefoy semblait lutter avec chaque fibre de son être pour garder les yeux ouverts, Crabbe et Goyle regardaient le professeur Binns avec un air de poisson mort, ce qui ne changeait pas de d'habitude. Pansy Parkinson lisait le dernier exemplaire de Sorcière Hebdo sous la table en faisant des commentaires à voix basse avec Daphné Greengrass. Quant à Blaise Zabini, il avait eu la même idée qu'Harry puisqu'il avait étalé son livre de potion derrière son exemplaire d'Histoire de la Magie et rédigeait son devoir pour le professeur Slughorn.
Hermione soupira et constata que le seul élève qui travaillait était Théodore Nott. Certes, il avait l'air de ne noter qu'un mot sur trois mais c'est toujours mieux que rien. La tête dans une main, sa plume dans l'autre, il griffonnait son cours en lançant de temps à autre un regard désespéré à Binns. Il remonta ses lunettes sur son nez et se sentit probablement observé puisqu'il tourna brièvement la tête vers la jeune fille. Il lui lança un regard vaguement endormi et reprit son griffonnage. De tous les Serpentard, Théodore Nott semblait être le plus… normal. Il restait souvent à l'écart, ne se mêlant pas tellement à Drago et à sa bande. Hermione l'avait toujours vu comme quelqu'un de solitaire et comme il était toujours poli et cordial avec elle – bien que son père ait été un Mangemort –, elle était polie et cordiale avec lui.
Il était quinze heures et quarante-quatre minutes, pour être précis, lorsque Théodore Nott posa sa plume. A exactement seize minutes de la sonnerie le professeur Binns venait d'épuiser les ultimes ressources dont il disposait en terme de survis dans cette salle de classe.
Hermione songea qu'il ne lui restait plus qu'un cours de potion dans les cachots avant le week-end. Elle se réveilla un tant soit peu et attendit la fin du cours en tapotant machinalement contre le rebord de la table. Harry venait de terminer son devoir de métamorphose. Il le roula précautionneusement et le rangea dans son sac. Ron continuait de dormir.
À seize heures la sonnerie réveilla la majorité des élèves de la classe. Hermione se précipita hors de la salle, rapidement suivie par Harry et Ron qui avait l'esprit encore un peu embrumé. Les courants d'air glacials qui balayaient les couloirs du château frigorifiaient les élèves. Hermione avait enfermé un feu perpétuel dans un bocal à confiture qu'elle trimbalait partout avec elle. Elle avait donné l'idée à plusieurs Serdaigle qui partageaient son cours d'arithmancie et il était désormais courant de voir des attroupements d'élèves autour d'un feu portable.
Le cours de potion avaient lieu dans les cachots. D'habitude, suivre un cours dans cette partie-là du château avait de quoi achever les élèves déjà bien gelés par l'air ambiant. Cependant le professeur Slughorn allumait toujours un feu dans sa salle de classe et le cours se révélait très agréable. Ce qui était loin d'être le cas de la défense contre les forces du mal.
Hermione s'installa à une table et sortit son nécessaire à potion. Harry prit place à ses côtés et ouvrit immédiatement son Manuel avancé de potion. Hermione jeta au livre un regard dégoûté à croire qu'il l'avait offensé personnellement et sortit son propre manuel de son sac. Aujourd'hui le professeur Slughorn avait décidé de leur faire préparer un filtre d'amour, à la plus grande joie des filles ici présentes – et de quelques garçons il fallait bien l'avouer.
La potion de l'Amortentia était une potion très difficile à préparer. Une cinquantaine d'ingrédients différents étaient nécessaires. Il fallait, en outre, ajouter certains de ces ingrédients dans un ordre précis, à une heure précise, pendant la pleine lune ou au contraire pendant la nouvelle lune… la liste des contraintes était très longue. Par chance, Slughorn leur laissait deux mois pour la préparer ce qui constituerait la principale note du trimestre.
Alors qu'Harry suivait à la lettre les instructions du Prince de Sang-Mêlé, Hermione jeta un œil à Ron dont la potion rejetait de grosses bulles vertes, chose qui n'était absolument pas normale. Il jeta un œil à la potion d'Ernie Macmillan qui ne semblait pas s'en sortir mieux. Hermione se concentra sur sa propre potion en ignorant Harry qui faisait tout le contraire de ce qu'il fallait faire.
Une heure et demie plus tard, après avoir ajouté le persil frais, le gingembre en morceau et un crin de licorne, la potion d'Hermione prit une jolie teinte mauve. Très satisfaite de son travail, elle s'autorisa un petit sourire. Harry, naturellement, avait terminé sa potion quelques minutes plus tôt. Il était son ami et elle l'appréciait beaucoup mais elle trouvait que sa réussite n'était pas méritée.
Malgré tout, tous les élèves n'y arrivaient pas aussi bien. A la table voisine, une élève de Serdaigle creusait un puits dans sa potion devenue aussi compacte qu'un bloc de glace. A la table des Serpentard, juste en face, Malefoy touillait son chaudron sans grande conviction. Zabini s'en sortait mieux. Sa potion était d'un joli mauve et Hermione était prête à parier que sa chère mère savait mieux que quiconque préparer un filtre d'amour. A côté de lui Daphné Greengrass faisait de l'air au-dessus de son chaudron à l'aide de ses feuilles de notes, celle-ci dégageant une odeur très malodorante. Enfin, à côté de Malefoy qui touillait encore et toujours sa potion sans conviction, Théodore Nott était très occupé à couper son gingembre en part égale. Sa potion semblait tout aussi bonne que celle d'Hermione et celle-ci espéra d'autant plus récolter la meilleure note.
Elle attrapa l'épingle qui retenait ses épais cheveux bruns et défis son chignon. Elle vit dans le reflet de sa fiole que sa frange était de travers mais qu'importe.
Hermione pensait réellement qu'il n'y avait rien d'extraordinaire en elle. Elle ne se trouvait pas particulièrement jolie, elle ne pensait pas être plus douée que la moyenne, toutes ses connaissances provenant de ses efforts de travail. Être la meilleure en tout lui permettait de se sentir mieux, de se sentir plus légitime en tant que sorcière. Une demi-heure plus tard, elle donna une fiole de sa potion au professeur Slughorn et rangea son chaudron dans un coin de la salle en prenant soin d'étiqueter son nom dessus.
– N'oubliez pas de revenir dans quatre jours à la pleine lune, lança le professeur Slughorn avant d'observer d'un air ahurit la potion jaune fluo de Daphné.
A dix-huit heures la cloche sonna et ils furent enfin en week-end. Harry, Ron et Hermione prirent alors le chemin de la cabane de Hagrid pour prendre le thé.
– Vous irez à Pré-au-Lard demain ? questionna Hagrid en leur servant une énorme tasse de thé et des biscuits maison dur comme de la roche.
– Oui, répondit Ron en rajoutant un morceau de sucre dans son thé. Je dois acheter une plume, Coq a grignoté la mienne…
Coquecigrue était le hibou que Sirius avait offert à Ron après qu'il ait perdu son rat, qui n'était pas vraiment un rat, d'ailleurs.
Harry et Ron avaient également prévu d'aller à Zonko pour faire le plein de farces et attrapes, tandis qu'Hermione voulait acheter du fil dentaire à la menthe sans sucre pour ses parents dentistes.
– Je vais y faire un tour aussi, ajouta Hagrid. Si vous êtes d'accord on peut se retrouver aux Trois Balais pour boire une bièraubeurre ?
Ils acceptèrent avec joie et décidèrent de se retrouver à dix-sept heures le lendemain aux Trois Balais.
Malgré ses deux écharpes, Hermione avait froid. Ce n'était pas tellement étonnant étant donné les soixante centimètres de neige épaisse et collante qui tapissaient le sol. Harry, Ron et Neville discutaient avec animation de Quidditch quelques pas derrière elle. Devant, les Serpentard marchaient avec enthousiasme. Sauf Drago Malefoy qui faisait la même tête qu'une loutre déprimée. Hermione pensa, probablement à juste titre, qu'il y avait un lien avec la chute de Voldemort. Tous les Mangemorts avaient été traqué sans pitié jusqu'à Noël dernier et, bien entendue, la famille de Malefoy en faisait partie. Son père et sa tante avaient été enfermé à Azkaban alors que sa mère, Narcissa, était autorisée à rester chez elle mais sous étroite surveillance d'après Arthur Weasley. Le père de Nott avait été arrêté, tout comme les parents de Crabbe et Goyle. En pleine disgrâce, les Serpentard avaient perdu de leurs superbes et le professeur Dumbledore avait mis en place – d'après Parvati Patil qui le tenait de Dean Thomas qui avait affirmé ça comme venant d'une élève de quatrième année de Serpentard – un programme visant à réinsérer les enfants des Mangemorts.
Bien que le programme soit tenu secret, chacun avait sa théorie sur la façon dont ils étaient « soignés ». Ernie Macmillan avait affirmé qu'ils étaient tous torturés à l'aide du sortilège Doloris tandis que Seamus Finnigan pensait qu'on leur faisait subir un lavage de cerveau. Plus raisonnablement Hermione pensait qu'ils voyaient des Médicomages ou l'équivalent de psychologues moldus. De tous les Serpentard à mine revêche, Théodore Nott était celui qui semblait le moins souffrir de la situation, avec Zabini. Le père de Ron leur avait dit le Noël dernier, pendant qu'ils passaient leurs vacances au 12 Square Grimmaurd, que la mère de Zabini était une sorcière célèbre pour sa beauté et qui était plus attirée par l'argent que par les Mangemorts. En revanche, Malefoy traînait son air abattu de cours en cours et quand il n'avait pas l'air abattu, il était désagréable.
Un vent glacial s'était mis à souffler. Harry, Ron et Hermione se rendirent tout d'abord chez Scribenpenne, le magasin de plumes, où Ron y acheta une jolie plume de faisan noir et or. Puis, ils firent le plein de chocolats, de caramels et de nougats chez Honeydukes. Ils croisèrent une bonne quantité d'élèves de Poudlard dont Ginny qui achetait des Suçacides et Katie Bell portant une grosse boite de Patacitrouilles. Après un rapide passage chez Zonko, la boutique de Farces et Attrapes, ils prirent la direction du Trois Balais où ils avaient rendez-vous avec Hagrid. Ils avaient dépensé une jolie quantité d'argent et c'est la bourse plus légère qu'ils entrèrent dans la chaleur du pub. Madame Rosmerta, la très belle tenancière du pub, les salua et Ron ne put s'empêcher de rougir. Hagrid leur fit de grands signes de la main et ils s'assirent tous les trois autour de la table. Neville était également là, ayant rencontré Hagrid par hasard et étant le seul élève de sixième année qui avait conservé les soins aux créatures magiques, le garde-chasse lui avait proposé de se joindre à eux. Ils commandèrent quatre bièraubeurres et un verre de whisky Pur Feu pour Hagrid.
– On étudie les dragons ce trimestre, déclara Neville. C'est passionnant !
Hagrid semblait au bord des larmes tant il était heureux.
– On regrette vraiment de ne pas avoir pu continuer Hagrid, déclara Harry.
Même si ce n'était pas totalement vrai, Harry ne voulait pas blesser son ami.
– Ce n'est pas grave… dit-il d'un ton bourru. Et puis avec mon cours Neville va avoir une bonne formation pour devenir Botaniste.
Peu habitué aux compliments, Neville rougit. Tous connaissaient son don pour la Botanique et Hermione était vraiment heureuse de voir qu'on l'encourageait dans cette voie.
– Tu veux devenir Botaniste ? demanda Ron.
– Si j'y arrive… murmura Neville. Ma grand-mère pense…
– Oublie ta grand-mère, coupa Hagrid. Choisis la vie qui te convient !
– Et puis tu étais avec nous au Ministère, ajouta Hermione. Tu as combattus les Mangemorts.
– Exact ! renchérit Harry.
Neville semblait ne plus savoir où se mettre. Pour la première fois Hermione décelait chez lui un sentiment de fierté.
Harry offrit une nouvelle tournée de bièraubeurre et commanda également quelques muffins à la pomme et à la cannelle parfait en cette très froide après-midi du mois de février. Ils dégustèrent leurs goûters en parlant de Quidditch avec beaucoup d'animation. Hermione se laissa aller contre le dossier de sa chaise et poussa un soupir de satisfaction. De nombreux élèves et professeurs de Poudlard se pressaient entres les murs des Trois Balais.
Le professeur Flitwick, le professeur McGonagall et… le professeur Rogue – aussi étrange que ça puisse paraître – bavardaient avec animation à une table près du bar même si Rogue faisait la même tête d'enterrement que d'habitude. Il tourna vivement la tête dans sa direction et Hermione regarda ailleurs. De l'autre côté de la salle, Hermione vit Seamus Finnigan et Dean Thomas en train de terminer un devoir à l'aide d'une plume à papote. Elle leva les yeux au ciel. Parvati et Padma Patil discutaient avec Lavande Brown d'un air surexcité. Hermione était prête à parier Pattenrond qu'elle parlait de Firenze et de divination. Dans un coin, Théodore Nott était attablé avec Blaise Zabini. Ils ne parlaient pas du tout : Zabini buvait distraitement une bièraubeurre en écrivant une lettre et Nott lisait un épais livre tout en tripotant une branche de ses lunettes. Ginny Weasley passa dans son champs de vision en bavardant bruyamment avec un garçon de Poufsouffle qu'Hermione ne connaissait pas mais qui la dévorait du regard, Zabini tourna brièvement la tête vers elle, la fusilla du regard et reparti dans l'écriture de sa lettre.
Étrange.
Vers dix-neuf heures, la nuit était tombée et de nouveaux flocons commençaient à tomber. Hagrid les raccompagna au château où ils retrouvèrent avec plaisir la Grande Salle chauffée et les délicieux plats qui l'accompagnaient.
Ce lundi soir était morose. Hermione était persuadée qu'il y avait une loi quelque part qui exigeait que les lundis soient mornes, inintéressants voire déprimants. Harry et Ron étaient à leurs entraînements de Quidditch – et vu la tempête de neige qui avait décidé de gronder au dehors, Hermione leur avait souhaité bonne chance –, elle avait décidé de s'avancer dans la montagne de devoir que les professeurs leurs avaient donné. Après avoir achevé un devoir d'arithmancie, elle s'était lancée à corps perdu dans la dissertation de métamorphose qu'ils devaient rendre le mardi suivant. C'était un devoir extrêmement complexe et Hermione avait posé sa tête entre ses mains, fatiguée d'essayer de comprendre ce que le professeur McGonagall attendait. La plupart des élèves étaient complètement paniqués face à la difficulté des cours de métamorphose et Hermione n'était pas très loin de là. Elle se leva et partie chercher un cinquième livre dans l'espoir qu'il puisse lui être utile. Elle croisa Neville qui portait quatre gros livres de botanique dans une main et sa dissertation de sortilèges dans l'autre.
– Salut Hermione, souffla-t-il derrière sa pile de livre.
Elle le salua à son tour et prit finalement quatre nouveaux ouvrages de métamorphose. Hermione avait horreur quand elle ne comprenait pas un cours.
Un quart d'heure plus tard elle trouva plusieurs informations très intéressantes dans le huitième tome de La métamorphose : technique, avancées et explications. Elle attacha rapidement ses cheveux, trempa sa plume dans sa bouteille d'encre et commença un nouveau paragraphe de sa dissertation. Trop heureuse d'avoir enfin compris une notion essentielle du cours de McGonagall, elle ne vit pas que quelqu'un s'était approché de sa table et attendait manifestement de lui parler. Finalement, la personne se racla la gorge et Hermione releva la tête. Un peu surprise de voir Théodore Nott, qui d'habitude ne lui parlait pas, elle fronça les sourcils et attendit.
– Excuse-moi de te déranger, dit-il rapidement l'air un peu agité. J'ai été absent du dernier cours d'arithmancie et comme le professeur Vector a dit que la grammaire risquait de tomber aux examens je me suis dis que peut-être tu accepterais de me prêter ton cours ?
Hermione le regarda un peu soupçonneuse. Avec les Serpentard on ne sait jamais trop à quoi s'en tenir mais après tout Nott ne s'était jamais aussi mal comporté avec elle que les autres…
– Pourquoi pas, répondit-elle un peu froidement.
Nott paru soulagé et attendit patiemment qu'elle fouille dans la tonne de devoir qu'elle avait étalé sur deux tables différentes. Elle trouva enfin ses notes et lui tendit en précisant qu'elle aimerait les récupérer avant la fin de la semaine.
– Merci, murmura-t-il. J'aurais terminé de tout recopier je pense…
Il fut interrompu par la bande à Pansy Parkinson qui déboula vers eux de façon très bruyante. Hermione sentit une bouffée de colère monter en elle. La bibliothèque était son havre de paix personnel et elle ne supportait pas qu'on le trouble. Madame Pince devait très certainement être occupée pour ne pas avoir rappliqué sur elles comme un rapace sur une proie. Malheureusement pour Hermione – qui eut ainsi la confirmation que tous les lundis étaient pourris jusqu'à la moelle – Pansy tourna son affreuse tête de pékinois vers Nott et elle.
– Tu fricotes avec les Sangs-de-bourbes, Nott ? lança Pansy.
L'ensemble des idiotes qui composaient sa bande ricanèrent. Théodore fit une étrange grimace suivit d'un rictus et partis sans demander son reste.
Rouge de colère, Hermione resta interdite quelques instants avant de ramasser ses affaires et de sortir précipitamment de la bibliothèque. Dans son dos, elle sentie le regard de Nott la suivre jusqu'à la porte.
Trop énervée pour attendre Harry et Ron, elle expliqua à Dean et Seamus, qui traînaient dans la salle commune, qu'elle montait se coucher. Ils promirent de le dire à ses amis elle rejoint le dortoir des filles de sixième année. Par chance, ni Parvati ni Lavande ne se trouvait là et elle put prendre une longue douche chaude. Tout en s'enveloppant dans une serviette chaude et moelleuse, Hermione pensa qu'elle avait stupidement oublié qu'elle disposait d'une grande salle de bain, celle des Préfets, au sixième étage. Soupirant, elle brossa ses cheveux humides, puis ses dents, et appliqua une crème hydratante sur son visage – sur les conseils de sa mère. Elle s'installa dans son lit à baldaquin et tira les rideaux pour se retrouver dans son cocon. Les Serpentard la traitaient de sang-de-bourbe assez souvent, même s'ils s'étaient calmés depuis la chute de Voldemort. Malgré tout, chaque insulte la rendait furieuse et réveillait en elle la douloureuse sensation de ne pas être une sorcière légitime. Elle tenta de faire comme chaque fois c'est-à-dire de ne pas y prêter attention. Elle se promit néanmoins de lancer à Nott un sort digne de celui qui avait touché Marietta Edgecombe s'il ne lui rendait pas son cours à temps.
Le lendemain matin, Hermione raconta sa mésaventure à Harry et Ron qui furent scandalisés. Ron proposa de lancer quelques bombabouses sur l'horrible tête de Pansy Parkinson et Harry lui suggéra de récupérer son cours au plus vite.
– Tu es trop gentille Hermione, conclu Ron en se servant des œufs et du bacon.
Hermione ne répondit rien et préféra enchaîner sur un sujet plus léger.
– Comment s'est passé l'entraînement de Quidditch ? lança-t-elle en grignotant un toast.
Ron se renfrogna et elle comprit qu'elle avait posé la mauvaise question manifestement. Harry fit une drôle de tête et préféra se concentrer très fort sur le fond de son verre de jus d'orange, à croire qu'il avait l'intention de s'y noyer.
– Je suis un horrible gardien, marmonna Ron d'un air abattu.
– Ne dis pas ça ! intervint Harry. Tu as laissé passer quelques souaffles, ça peut arriver à n'importe qui.
– J'ai laissé passer huit souaffles sur dix et c'est plus qu'Olivier Dubois dans toute sa scolarité, répliqua Ron d'un ton amer.
Hermione dû bien avouer que c'était médiocre bien qu'elle ne connaisse pas grand-chose au Quidditch.
– Tu vas t'améliorer, dit Harry.
Pourtant, même lui avait l'air de ne plus trop y croire.
Ron était toujours abattu lorsqu'ils se rendirent au cours de défense contre les forces du mal. Harry tenta de le rassurer sans succès et murmura ensuite à Hermione que s'il se réconciliait avec Lavande les choses iraient sans doute mieux. Hermione haussa les épaules. Elle avait plus ou moins décidé de laisser tomber tout ce qui aurait pu, ou ne pas, se passer avec Ron. Sa mère lui avait conseillé dans une de ses lettres de ne pas se rendre malheureuse pour un garçon, ça n'en valait pas la peine. Elle avait choisie de l'écouter et s'efforçait de chasser de son esprit toute pensée parasite qui voudrait plus que de l'amitié.
Cela dit, elle avait pour l'heure d'autres choses bien plus importantes à penser. Le cours était commun avec les Serpentard et elle n'avait aucune envie de se retrouver de nouveau avec eux. Fort heureusement le cours suivant, celui de botanique, était en commun avec les Poufsouffle.
Pour ne rien arranger le professeur Rogue semblait de très mauvaise humeur puisqu'il réprimanda copieusement Seamus qui avait éternué un peu trop fort à son goût.
Le cours du jour porta sur les Détraqueurs. Les anciens membres de l'A.D. échangèrent un sourire complice et Neville brava même sa peur du professeur Rogue pour répondre à une question sur la meilleure façon de s'en défendre. N'importe quel professeur aurait récompensé Neville pour sa bonne réponse en attribuant des points à Gryffondor. Mais pas Rogue.
– C'est exact Londubat, murmura-t-il. Apparemment vous avez enfin décidé de vous mettre à travailler. En sixième année, il serait temps…
Harry lança un regard féroce à Rogue et sembla sur le point de répondre mais Ron lui donna un coup de coude pour l'en dissuader. Hermione se contenta de le fusiller du regard alors que Neville fixait sa table. Rogue se récolta ainsi une bonne dizaine de regards furieux. Le cours se poursuivit avec morosité. Hermione notait consciencieusement le cours tout en jetant de fréquents coups d'œil à Neville qui paraissait aussi abattu que Ron. Il ne restait plus qu'une demi-heure avant la sonnerie lorsque :
– Weasley ! aboya soudain Rogue en faisant sursauter tout le monde.
Ron lui jeta un regard incrédule. La plume en l'air et le parchemin pratiquement vierge, il n'avait manifestement pas noté grand-chose du cours et Rogue l'avait remarqué.
– Oui ?
– Qu'est-ce que vous faites ? susurra Rogue d'une voix qui ne présageait rien de bon.
– Rien, répondit Ron avec aplomb.
Ses oreilles étaient rouges et son air furieux indiquait clairement qu'il passait une très mauvaise semaine et qu'il n'allait pas se laisser faire par Rogue quitte à se récolter une retenue.
– Rien ? répéta Rogue.
– Rien, répondit Ron. Contrairement à Neville, j'ai décidé de ne pas travailler cette année, ajouta-t-il avec ironie.
Ça n'y coupa pas. Rogue enleva dix points à Gryffondor et Ron écopa d'une retenue vendredi soir. Lavande, assise non loin d'Hermione, regardait Ron comme s'il venait de sortir victorieux d'une grande bataille. Elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Tandis que quelques Serpentard ricanaient bêtement, Hermione vit du coin de l'œil que Nott l'observait. Il ne riait pas avec les autres et lui lança un regard indéchiffrable avant de revenir à son cours. Hermione se sentit de nouveau furieuse sans qu'elle ne sache exactement pourquoi.
– C'était brillant Ron ! s'exclama Lavande radieuse en se jetant sur lui à la fin du cours.
Hermione leva les yeux au ciel. Il n'y avait rien de brillant à répondre à un professeur, aussi hargneux soit-il, et à faire perdre des points à Gryffondor. Mais ça bien sûr ça échappait totalement à Brown qui avait autant de jugeote qu'un Véracrasse. Hermione comprit alors que la relation de Ron avec Lavande la dérangeait précisément parce que c'était Lavande.
La mauvaise humeur de Ron perdura jusqu'au déjeuner même si sa réconciliation avec sa petite-amie l'aida à mieux supporter la perspective de sa retenue avec Rogue. Neville aussi était furieux même s'il avait fait gagner vingt points à Gryffondor pendant le cours de Botanique.
– On a deux heures de libre cet après-midi, dit Harry. Tu veux venir t'entraîner ? proposa-t-il à Ron.
La perspective de jouer au Quidditch régénéra Ron qui proposa même à Neville de les accompagner. Hermione, elle, n'avait pas de temps libre puisqu'elle avait un cours d'arithmancie à quatorze heures.
L'hiver était si froid cette année que l'épidémie de grippe et de rhume était redoutable. Madame Pomfresh donnait de la Pimentine aux malades, une potion très efficace quoiqu'un peu gênante puisqu'un des principaux effets était qu'une épaisse fumée sortait des oreilles. Une fois devant la classe d'arithmancie, Hermione remarqua plusieurs absents dont Malefoy.
Elle prit place comme à son habitude au premier rang et constata avec agacement que Nott avait été plus rapide qu'elle et s'était installé à sa place fétiche : près de la fenêtre. Soucieuse de mettre plusieurs sièges entre elle et ce Serpentard décidément très enquiquinant, Hermione s'installa un peu plus loin. Le professeur Vector arriva rapidement, une écharpe bleu vif sur le nez, et commença l'appel.
– Où sont Terry Boot et Drago Malefoy ? demanda-t-il le nez dans son parchemin.
– Terry est malade, professeur, lança une élève de Serdaigle. Il a une mauvaise grippe.
– Malefoy aussi, ajouta Nott.
Hermione posa sa bouteille d'encre et son parchemin sur la table puis fouilla dans son sac à la recherche de son livre Numérologie et grammaire. En vain. Elle se sentie bête d'avoir oubliée son livre et leva la main.
– Oui, miss Granger ?
– J'ai oublié mon livre professeur, dit Hermione avec un air contrit. Je suis désolée…
– Oh ce n'est rien ! Voyons… Mr. Nott est seul et sera sans doute ravi de vous aider.
Hermione regarda son professeur, consternée. Non, bien sûr que non Nott ne sera pas « ravi » de l'aider. Comme tout bon Serpentard qui se respecte, il ne l'aimait pas. Elle rangea ses affaires avec une grimace et s'installa à côté du Serpentard, près de la fenêtre. Théodore observait la neige tomber à travers la fenêtre et lui jeta à peine un regard. Il farfouilla soudainement dans son sac et en sorti un deuxième exemplaire de Numérologie et grammaire qu'il posa à côté d'elle sans un mot. Hermione haussa un sourcil et se demanda pourquoi diable est-ce qu'il ne lui avait tout simplement pas prêté son livre au lieu d'attendre qu'elle ait dû déménager à côté de lui.
Peu après le début du cours, tandis que le professeur Vector expliquait la grammaire avec enthousiasme, Nott cessa soudain d'écrire et chercha quelque chose dans son sac. Il sorti les notes d'Hermione qu'elle lui avait prêté la veille et lui tendit.
– Merci, répondit-elle froidement.
Elle rangea un peu brusquement ses cours et se remit à noter. Elle réussissait presque à s'intéresser à ce que disait Vector lorsque Théodore lui adressa la parole en faisant une phrase complète ce qui changeait totalement de ses silences, regards et autres monosyllabes.
– A propos de hier… commença-t-il en chuchotant.
– Aucune importance, coupa-t-elle avec froideur. Tu ne devrais pas perdre ton temps à parler avec quelqu'un comme moi.
Hermione se rendit alors compte que tous ses calculs étaient faux. Elle ratura sa page avec colère tout en éprouvant une vague envie de planter sa plume dans l'œil de Nott.
– Non ce que je veux dire, insista-t-il alors que Vector partait aider une élève de Poufsouffle, c'est que ce n'est pas facile d'être à Serpentard.
Hermione le regarda incrédule puis secoua la tête en recommençant ses calculs.
– Mon pauvre ami, dit-elle avec ironie. Tu as une vie bien triste.
– Je ne pouvais pas te défendre, acheva-t-il comme si elle n'avait rien dit.
– Me défendre ?
Hermione releva la tête si brusquement que sa nuque lui fit mal.
– Tu crois que j'ai besoin qu'on me défende ? demanda-t-elle froidement.
Après tout, elle lui lancerait peut-être le même maléfice qu'à Edgecombe.
– Ce n'est pas ce que je veux dire, chuchota-t-il agacé. Disons que je n'avais pas le choix.
– On a toujours le choix, marmonna Hermione.
– Peut-être à Gryffondor, répliqua-t-il. Ou dans n'importe quelle autre maison d'ailleurs mais pas à Serpentard. Pas quand on ne fait pas la carrure de Montague en tout cas.
Montague était le capitaine de l'équipe de Quidditch de Serpentard. Il était grand, massif et surtout très bête. Nott était également très grand, mais mince et donnait plus l'impression d'être un rat de bibliothèque qu'un meneur.
– C'est pour ça que tu es toujours tout seul ? questionna Hermione en laissant définitivement tomber son tableau de calcul.
– Je ne suis pas toujours tout seul, répliqua-t-il piqué au vif.
– Ah oui pardon tu traînes avec Zabini parfois. Tu as de magnifiques fréquentations, dit-elle avec ironie.
– Blaise est sympa, se défendit-il.
– Et Malefoy aussi ? ajouta-t-elle avec scepticisme quand elle lut « Ce livre appartient à Drago Malefoy » sur le revers de la couverture du livre que Theodore lui avait prêté.
– Malefoy est… enfin c'est Malefoy, dit-il en haussant les épaules. Je ne peux pas spécialement dire qu'on soit proche, il a plutôt tendance à être pénible.
Nott avait dit ça à voix basse comme s'il craignait qu'on l'entende. Il remonta ses lunettes sur son nez et la regarda. Il avait de beaux yeux très bleus qui lui donnait un air plus chaleureux et innocent qu'il ne l'était sans doute en réalité.
– Toujours est-il, reprit-il, que je ne pense pas que tu ne sois pas une sorcière juste parce que tes parents ne sont pas des sorciers.
Venant d'un Serpentard cette remarque était un tel exploit qu'Hermione resta interdite.
– Et bien je suppose que c'est un bon progrès, grommela-t-elle.
Theodore hocha la tête et se remit à écouter le professeur Vector. Hermione se concentra deux fois plus qu'à l'ordinaire pour rattraper son retard, sa petite conversation avec Nott avait été plutôt agréable mais elle en avait raté une bonne demi-heure de cours.
Elle soupira de soulagement lorsque la sonnerie retentis et rangea rapidement ses affaires. Le professeur Vector la retint quelques instants pour lui parler de son dernier devoir et elle put enfin sortir de la salle de classe.
– Hum, Granger ?
Théodore Nott était accoudé contre une colonne non loin de la salle de classe. Hermione fronça les sourcils et garda une main sur sa baguette magique, au cas où.
– Je voulais savoir… tu aimes bien Pré-au-Lard non ?
Prise de court, Hermione le dévisagea. Ce garçon était décidément incroyablement étrange.
– Comme tout le monde, non ?
– Je voulais savoir si tu accepterais que je t'offre une tasse de thé ou quelque chose d'autres le prochain week-end où on pourra y aller ? demanda-t-il d'un ton énigmatique.
Hermione fut tellement interloqué qu'elle répondit « non » avant même d'y avoir réfléchi. Nott hocha la tête.
– Je m'en doutais un peu, avoua-t-il. Tant pis. A plus tard.
Il disparut rapidement parmi le flot d'élève qui grouillait dans les couloirs.
– Il t'a demandé quoi ? s'exclama Ron en laissant tomber sa fourchette.
– Si je voulais l'accompagner à Pré-au-Lard, combien de fois je dois le répéter ? dit Hermione d'une voix exaspérée.
Harry et Ron échangèrent un regard interloqué.
– C'est n'importe quoi ! conclut Ron en mangeant une saucisse.
– Je le sais bien, répondit Hermione.
– Et tu as répondus quoi ? demanda Harry.
Son poignet était enveloppé dans d'épais bandages et Hermione soupçonna Ron d'avoir fait n'importe quoi pendant leur entraînement.
– Non, bien sûr, marmonna-t-elle.
Avant que quiconque ait pu réagir, Ginny se laissa tomber à côté d'eux. Elle avait sa baguette magique à la main et l'air en colère.
– Tout va bien ? demanda Harry.
– Non, dit-elle abruptement. Je viens de me battre…
– Pardon ?! s'exclama Ron.
– Avec Zabini, ajouta Ginny en rangeant sa baguette. Cet idiot est encore plus idiot qu'il n'y parait.
– Ils sont déchaînés les Serpentard aujourd'hui, commenta Harry.
– Pourquoi ? demanda Ginny avec mauvaise humeur.
– Nott a invité Hermione à sortir avec lui, répondit Ron la bouche pleine de petit pois.
Hermione lui lança un regard furieux. Ginny parut au moins aussi interloqué qu'eux.
– Le même Nott qui a ri quand Face-de-Bouledogue t'a appelé « Sang-de-Bourbe » ?
Hermione sourit face au surnom de Pansy Parkinson.
– Lui-même, dit-elle. D'ailleurs il s'est excusé pour ça…
Ils échangèrent un nouveau regard interloqué.
– J'ai toujours dis que Nott était pas net, dit Ron.
– Cite-moi un Serpentard qui le soit ? ajouta Harry.
– Très juste, Harry, approuva Ginny.
– Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Zabini au fait ? questionna Harry.
– Il passait dans le même couloir que moi et cet imbécile m'a provoqué sur notre famille. Comme d'habitude, ajouta-t-elle un peu lassée. J'ai répliqué sur sa chère maman, il a vu rouge et je lui ai lancé mon plus beau maléfice de Chauve-Furie. Sa mère ne le reconnaîtra pas !
Elle conclut sa phrase d'un petit rire triomphal.
– Il n'empêche que les Serpentard sont très bizarres, reprit Harry. Malefoy n'a rien dit quand il a vu ce que faisait Nott ?
– Il était absent, répondit Hermione. D'après Nott, il a la grippe.
Harry et Ron se regardèrent puis Harry sorti la Carte du Maraudeur de sa poche.
– Il est bien à l'infirmerie, commenta-t-il Ah tiens Zabini aussi !
Ginny sembla très satisfaite d'elle-même.
Hermione avait la tête ailleurs. Il lui semblait évident que Théodore voulait simplement se moquer d'elle et qu'il s'était excusé uniquement dans le but de l'amadouer. Pourtant il semblait très différent des autres Serpentard bien que son père soit un Mangemort… Non c'était impossible qu'il puisse avoir une quelconque attirance pour elle. Il avait peut-être monté cette blague de toute pièce dans le seul but de l'humilier et de se récolter l'approbation des autres Serpentard.
Hermione resta sur cette idée et partie travailler à la bibliothèque pour se changer les idées. Harry et Ron la suivirent à contrecœur et ils étalèrent leurs devoirs sur plusieurs tables. Madame Pince réprimanda – terrorisa – sévèrement un groupe de Serdaigle de troisième année et bientôt la bibliothèque fut plongée dans un silence quasi religieux. Hermione sortie ses livres avec la ferme résolution de terminer le devoir pour Rogue au plus vite. Dans sa hâte elle fit tomber Numérologie et grammaire par terre.
– Oh non, soupira-t-elle.
– Quoi ? demanda Harry en relevant la tête de sa carte du ciel.
– J'ai gardé le livre de Malefoy, lâcha-t-elle.
Ron haussa les sourcils.
– Comment ça se fait que tu ais le livre de Malefoy ?
– Je n'avais pas mon exemplaire en arithmancie alors le professeur Vector m'a fait mettre à côté de Nott qui en avait deux exemplaires dont celui de Malefoy, expliqua-t-elle.
– Si tu veux mon avis tout était planifié, dit Ron.
– C'est-à-dire ?
– Malefoy a dû monter ce coup avec Nott. Il se fait passer pour un malade, il fait en sorte que tu sois seule avec le gringalet qui peut du coup te demander de sortir avec lui ! s'exclama Ron.
Mais beaucoup de choses ne tenaient pas la route dans son raisonnement.
– Premièrement Nott ne m'a pas demandé de sortir avec lui, répliqua Hermione. Il voulait juste qu'on aille ensemble à Pré-au-Lard…
Ron échangea un regard peu convaincu avec Harry.
– …ensuite, poursuivit Hermionne comme si de rien n'était, il ne pouvait pas savoir que j'oublierais mon livre.
– Et Malefoy est vraiment à l'infirmerie, ajouta Harry.
Hermione hocha la tête. On ne trompait pas Madame Pomfresh comme ça.
– Il faut que je lui rende…
Elle lança un regard dégoûté au livre, comme s'il l'avait gravement offensé. Soudain, elle leva la tête et balaya la pièce du regard.
– Heu… Hermione ? demanda Harry.
– Théodore traîne souvent ici, marmonna-t-elle, mais pas ce soir évidemment !
–Tu l'appelles « Théodore » maintenant ? demanda Ron d'un air contrarié.
Hermione lui lança un regard qui lui rappelait tellement le professeur McGonagall qu'il estima préférable de se concentrer sur son devoir de divination. Elle finit par décréter qu'elle allait voir le professeur Slughorn pour lui confier le livre. Il était le directeur des Serpentard. Il était bientôt seize heures, Hermione était sûre de le trouver dans les cachots. Elle arriva en soufflant devant la salle de classe où attendaient déjà les élèves de Poufsouffle de deuxième année. Tout en tapotant d'impatience sur la couverture de son livre, elle se demandait encore à quoi rimait le jeu stupide de Nott. Soudain quelqu'un lui tapota l'épaule. Elle se retourna vivement et se retrouva justement devant lui.
– Je suppose que tu me cherchais ? dit-il en regardant le livre.
Elle lui tendit.
– En fait je comptais le confier au professeur Slughorn mais puisque tu es là…
Sa phrase fut noyée dans le brouhaha des Poufsouffle et Hermione dû hausser la voix pour leur demander de se taire. Elle retira même quelques points pour qu'ils cessent enfin de piailler.
– On sait pourquoi ils sont à Poufsouffle, murmura Nott en les dévisageant d'un air méprisant.
– Tous les Poufsouffles ne sont pas comme ça, répliqua Hermione. Ça reviendrait à dire que tous les Serpentard sont des Mangemorts ou que tous les Griffondor sont courageux. Ça ne rime à rien.
Elle eut une pensée pour Lavande.
– Tu penses que je suis un Mangemort ? demanda-t-il.
– Non, marmonna-t-elle.
– De toute évidence si, répliqua-t-il.
Il semblait profondément agacé.
– Simplement parce que mon père en était un, ajouta-t-il.
– Je n'ai pas dis ça, se défendit-elle.
– Mais c'est ce que tu as sous-entendu, insista-t-il.
– Avoue que ton comportement est bizarre, finit-elle par dire.
– C'est toi qui viens de me traiter de Mangemort et c'est moi qui suis étrange ?
– Ah non ça suffit, je n'ai rien dit !s'écria-t-elle. Pourquoi tu m'as invité à venir avec toi à Pré-au-Lard ?
Il sembla totalement prit de court par la question.
– Parce que je le voulais, quoi d'autre ? répondit-il avec suspicion.
Hermione ne dévoila pas le fond de sa pensée mais ne sembla pas totalement satisfaite. Elle sembla sur le point de répondre lorsqu'un gloussement l'interrompit. Lavande Brown suivit de Parvati et Padma Patil parlaient d'une voix surexcitée de Firenze le « très beau » centaure dixit Parvati.
– Tu pensais à ça quand tu disais qu'être Griffondor ne voulait pas nécessairement dire être courageux ou un truc du genre ?
Hermione hocha la tête.
– Précisément, marmonna-t-elle.
– C'est à se demander ce qu'elles vont faire de leur vie…
– Tu as le même genre de spécimens à Serpentard non ? lança-t-elle en pensant très fort à Parkinson.
– Malheureusement oui, marmonna-t-il. C'est insupportable quand elles sont autour de Malefoy à piailler comme des dindes, ajouta-t-il d'un air exaspéré.
La remarque fit rire Hermione et Nott eut un sourire contrit. Sentant qu'un blanc menaçait de s'installait, elle poursuivit :
– Tu viens travailler à la bibliothèque aujourd'hui ?
Il eut l'air soudain très mal à l'aise.
– Non… non. J'ai un rendez-vous, dit-il en lançant un regard vers le bureau du professeur Slughorn.
La porte s'ouvrit et un élève de Serpentard – Crabbe – sorti, rapidement suivit d'un Médicomage.
– A bientôt, lança Nott à Hermione avant de suivre le Médicomage.
C'était donc ça la « rééducation » des enfants de Mangemorts. Hermione avait vu juste, ils voyaient des espèces de psychologues.
Hermione remonta à la bibliothèque pour prendre ses affaires et raconter à Harry et Ron son étrange conversation avec Theodore.
– Ce type est cinglé, dit Ron. Tu sais quoi Hermione ? Il a peut-être vraiment voulu t'inviter à Pré-au-Lard.
– Ne dis pas de bêtise, Ron ! rétorqua Hermione.
Voilà pour la première partie !
J'espère que vous avez aimés, n'hésitez pas à me laisser une review ça fait toujours très plaisir (d'ailleurs celui qui trouvera la référence à Terry Pratchett dans cette histoire aura droit à un bisou).
Je posterais la suite et fin vendredi prochain :)
