1- Konoha Gakkô
Lorsque je levais les yeux pour la première fois sur Konoha Gakkô, comment aurais-je pu imaginer ce qui allait nous arriver dans ce bâtiment aux murs immenses et tristes...
Neji et moi arrivions tout juste d'Izumo, en ce mois de Mars fleurissant. La rentrée avait eu lieu deux semaines plus tôt mais nous n'arrivions à Tokyo que ce jour-là. Il faisait beau dans la capital. Bientôt Avril pluvieux prendrait la place de ce soleil tout juste ardent, alors je levais au ciel mon visage soulagé, à la recherche de chaleur. Il nous en avait fallu du temps pour convaincre mon père, mais enfin nous étions dans le lycée de nos rêves, loin d'Izumo, loin de notre famille, loin de lui. J'enlaçais mes doigts à ceux de mon cousin, puis fermais les yeux de plaisir. Sa peau, sa main grande et forte, l'assurance de sa paume, je n'avais besoin de rien de plus pour me persuader: nous étions arrivés à destination. Brusquement je sentis ses lèvres se poser sur ma joue avec douceur. Je souris et rouvris les yeux pour voir son visage serein juste au dessus du mien. Enfin... Enfin nous avions ce que nous voulions...
Konoha, le lycée de nos rêves? C'est un bien jolie mensonge qui nous avait permis de nous échapper! La seule et unique raison qui nous avait poussée à choisir ce lycée était au delà de cette tromperie: nous avions enfin atteint la liberté!
Comment aurions-nous pu le leur avouer? Neji et moi nous aimions. Il en était ainsi depuis des années! Enfant déjà, nous ne pouvions nous passer l'un de l'autre. De jeux en caresses innocentes, cet amour fraternel s'était transformé en passion, si dévorante que nous ne pouvions imaginer vivre l'un sans l'autre. Bien sûr nous le savions, un tel amour était mal. Nous nous cachions de mon père, de notre famille au grand complet qui auraient tout fait pour nous séparer... si elle avait seulement pu imaginer nos véritables sentiments.
Mais tous ces problèmes étaient loin de nous, nous étions à Tokyo et personne ne pouvait nous reprocher quoique ce soit. Je posais ma tête contre l'épaule de Neji et, lorsqu'il m'enlaça, frissonnais de tout mon corps. Les souvenirs de notre voyage m'envahirent toute entière, plus réels que les sensations du présent. Nous étions partis la veille à l'aube. Le voyage vers la capitale durait un minimum de douze heures par la route. Nous avions pris le bus. Assis côte à côte nous avions peu parler, personne n'était très loquace dans notre famille, nous n'échappions pas à la règle. J'avais regardé le paysage défiler en serrant jalousement contre ma cuisse la main de Neji. Tout au long du trajet, une drôle de crainte m'avait envahie, à chaque minutes je sentais qu'il m'échappait. « Je vais le perdre! » Cette drôle d'idée m'avait obsédée des heures entières, tant et si bien que lorsque nous étions descendus de l'autocar, j'avais pris une grande décision. Il était déjà tard quand nous avions foulé de nos pieds le sol de la grande ville. Le déplacement avait été plus long que prévue. Une femme malade était restée des heures au toilette d'une station service, mobilisant tout un groupe de voyageur.
Il faisait nuit, et plus personne ne nous accueillerait à Konoha. Alors, nous avions décidé de prendre un hôtel. Le peu d'argent que nous avions, ne nous permettait pas le grand luxe. La chambre était minable, tout juste meublé. Le lit grinça dès que je m'y assis, et l'une des lattes du sommier céda quand mon cousin s'installa à mes côtés. Nous ne pûmes pas nous retenir et éclations de rire. Nous avions quitté le luxe de notre maison familiale pour nous retrouver dans cette chambre qui sentait le moisi. Pourtant nous ne pouvions être plus heureux. Dans son emportement, Neji me saisit et me serra contre lui de toutes ses forces. Quel soulagement pour chacun de nous! Quel bonheur aussi! Il se pencha vers moi et s'empara presque sauvagement des mes lèvres.
Ce jour-là, face à l'école, je la ressentais encore la brûlure de ce baiser. Il m'avait embrassé avec passion, sa langue téméraire jouant à éveiller en moi un désir dévorant. Mes bras s'étaient accrochés à lui pour que jamais il n'en finisse. Et j'en vins même à répondre à ce jeu, afin qu'il ne se lasse pas.
« Je vais le perdre »
Cette sordide pensée, envahit une fois encore mon esprit. Je ne pouvais accepter une telle chose. Je le repoussai brusquement pour le regarder droit dans les yeux. La décision que j'avais prise dans le bus me paraissait être ma seule chance pour que cette horrible sentence, ne se réalise jamais. Je me levai pour m'asseoir à califourchon sur les genoux de Neji. Mes lèvres effleurèrent tout juste sa bouche offerte, avant de caresser sa joue et descendre jusqu'à son cou que j'embrassai consciencieusement. Je sentis contre ma langue son poul croître avec constance, alors que sa respiration devenait plus appuyée. Ses mains caressaient mon dos tentant timidement de s'aventurer vers mes fesses. Jusqu'à ce jour, j'avais toujours refusé de m'offrir à Neji, par peur, par pudeur, je m'étais évertuée à poser des limites qu'il avait respecté sans trop de résistance. Mais il était temps. Ce trésor que j'avais jalousement gardé allait enfin être révélé et, peut-être, resserrer les liens qui nous unissaient.
Je brisai par moi-même les barrières que j'avais instauré. D'une main, je le guidais vers mes seins. je le sentis sursauter, sans pour autant perdre le nord. Il commença par les caresser doucement à travers le tissus léger de ma robe. Je faisais glisser mes mains le long de son dos, jusqu'à effleurer du bout des doigts les frontières de son jeans. Bien sûr, j'eus un moment d'hésitation, j'étais jeune. Je m'étais promis d'attendre la majorité, nous n'avions rien pour nous protéger... Mais quand Neji empoigna à pleine main ma croupe et que ses lèvres prirent possession de la naissance de mon cou, le frisson qui naquît au creux de mes reins me le fit savoir: plus rien ne pouvait me faire reculer. J'agrippai le bas du tee-shirt de mon homme et le déshabillai pour découvrir son torse pâle et tout juste musclé. Il me sourit, coquin. Me voir si entreprenante le ravissait, il rêvait de ce moment depuis si longtemps déjà. Il fit glisser mes bretelles, ma robe tomba à ma taille découvrant mon soutien-gorge de dentelles blanches. Sans la moindre patience, il se débarrassa de cette gêne, découvrant mes seins blancs et fières. Je vis se peindre sur son visage une expression de pure satisfaction, alors qu'il approchait ses lèvres affamées sur le petit bouton rose qu'il lécha sans hésitation. Je frissonnai brusquement et laissai échapper un soupir d'aise. Cela suffit à transporter Neji. Il m'attrapa sous les aisselles et me jeta sur le lit, avant de bondir sur moi comme un animal. J'eus soudain très peur. Comment devions-nous faire? Neji savait-il le déroulement de cet acte? Ses gestes étaient précis. Il s'affairait déjà à m'enlever ma culotte, dévoilant mon intimité. Je rougis en prenant conscience de la situation. Mon cousin observait ma fleur secrète. Je voulus fermer mes cuisses, mais d'une main, il m'en empêcha et s'allongea sur moi de tout son long. Il m'embrassa fougueusement, ramenant en moi une certaine sérénité. Sa langue caressant la mienne. Son torse nu effleurant mes mamelons sensibles, ses doigts enlaçant les miens, j'eus plus confiance en lui et me détendit légèrement. Sûrement dût-il ressentir un relâchement au niveau de mes muscles, car il reprit plus d'assurance et guida mes mains sur son corps, comme pour m'obliger à prendre des initiatives... que je ne tardai pas à affronter avec plaisir. Pendant que je parcourais de mes doigts audacieux chaque centimètres de sa peau, il brandit son arme, prêt à s'en servir...
Ce fut une épreuve terrible. Lorsqu'il me pénétra, je fus prise par surprise. J'eus tellement mal qu'une larme coula le long de ma joue et que je mordis ma langue. C'était comme si mon bas ventre avait été déchiré par une épée aiguisée. Je sentais en moi ce membre enflé de désir, mais toutes envies avaient quitté mon corps. Il ne restait que cette douleur paralysante. Je me mis à sangloter, parvenant tout juste à prononcer les mots suivants: « Neji... c'est... tu me fais mal... arrête! » D'une voix douce, il m'avait apaisé, tentant de me rassurer par ses paroles aimantes et les banalités que l'on dit toujours autour de sexe. « La première fois est toujours douloureuse, ne t'en fais pas, après çà ira mieux »
Je n'étais pas pour autant rassuré et ce fut l'amour qui me fit hocher la tête lorsqu'il s'assura que je voulais continuer. En vérité, j'aurais voulu que tout s'arrête, qu'il se retira de moi et que plus jamais il ne tente de tels horreurs sur ma personne... Mais j'avais besoin de lui à mes côtés, il me fallait sceller physiquement notre amour pour que cette phrase sortît de ma tête: « Je vais le perdre. » Non, je n'allais pas le perdre, car par cet acte, je m'unissais à lui. Je l'accueillais en moi, nous n'étions plus qu'un. À peine avais-je acquiescé qu'il entama un lent mouvement de va et viens. Je sentais frotté son dard contre ma chaire et les os de son bassin heurtaient douloureusement les miens. Ma respiration s'accéléra peu à peu, ma douleur s'accrût. Neji était penché sur moi, les yeux perdus dans une satisfaction à laquelle je ne participais pas. Je me sentais soudain seule, abandonnée de l'homme que j'aimais. Secouée par ses coups de butoir, je perdais peu à peu pied. Dans un geste de désespoir, je m'accrochais à son, cou, collant mon torse contre le sien et mon menton sur son épaule. Enfin, je pus laisser libre cours à mes larmes. J'avais trop mal, j'étais si humiliée... pourtant je ne voulais pas qu'il le sache. Je lui cachais mes pleurs pour qu'il ne fut pas blessé et acceptais sans broncher qu'il put se satisfaire ainsi.
Ses grognements rauques étaient étouffés par les grincements du vieux lits, et mes gémissements mal contrôlés se perdaient dans sa chevelure noire. Il s'agitait de plus en plus violemment en moi, éveillant des douleurs insoupçonnables dans mon ventre. Soudain, je ressentis une secousse plus forte que les autres, je le sentis gicler en moi dans un cri de satisfaction, qui me fit froid dans le dos. Il avait joui. Nous n'étions que des bêtes. Nous nous laissâmes aller contre le matelas. Il me serra contre lui avec bien plus de douceur, remontant sur nous les couvertures. Contrairement à notre habitude, nous parlâmes longuement. Il m'obligea à lui parler de mes impressions. Je n'eus pas le cœur à lui mentir. Il me rassura comme il put, le dépucelage était difficile. Cette épreuve passée, tout irait mieux. La prochaine fois, j'y prendrais du plaisir.
Je levai les yeux vers notre futur lycée. J'étais encore endolorie et légèrement choquée. J'avais rêvé d'une première fois parfaite où Neji et moi nous aimerions dans un plaisir réciproque. Mais ce matin-là, serrée dans ses bras je le ressentais déjà. Nous avions perdu quelque chose d'important. Je déglutis difficilement et le regardais. Son visage serein exprimait une confiance en l'avenir que je n'avais pas. Il baissa ses yeux vers moi, et m'offrit à voir son plus beau sourire:
- Et si nous y allions?
- Oui, nous sommes déjà en retard.
Pas un mot de plus. Notre habituel mutisme était revenu. Il me prit avec assurance par la main et me fit traverser le portail de notre nouveau chez nous.
Le lycée Konoha était impressionnant. C'était l'une des plus grande académie de Tokyo. Ancien lycée pour garçon, il était devenu mixte tout juste un an plus tôt. Pour accueillir les jeunes filles qui se joignaient à eux, les bâtiments avaient été agrandis. C'était donc un mélange de vieilles pierres et d'architecture moderne qui s'étendait sous mes yeux ébahis. Tout était si imposant! Les lourds murs de pierres s'élançaient vers le ciel avec assurance. Les fenêtres étaient parfaitement alignées, identiques les unes aux autres, sans le moindre défaut. Les élèves allaient et venaient dans leurs uniformes parfaitement assortis. Pas une personne ne semblait prêt à déroger aux règles... Tout respirait l'ordre à Konoha Gakko. Je frissonnai, une telle organisation avait quelque chose d'effrayant, j'aurai voulu voir une chemise dépasser du pantalon d'un garçon ou une bague briller au doigt d'une fille, mais rien... rien ne débordait.
Neji me traîna à travers la porte vitrée du bâtiment principal. Il s'agissait sûrement du plus vieux de tous. Les pierres rouges qui constituaient ses murs, étaient rongées par le temps. Les luminaires auraient pu venir d'une autre époques. Me laissant au centre du grand hall, mon cousin se dirigea vers le plan des lieux. Les yeux baissés vers le sol, je détaillai les lattes en bois sombre du parquet usé. Par endroit le verni caillait, à d'autre il avait été râpé par des semelles ou encore écorché par des talons. Je souris. Finalement, rien ne me semblait plus vivant dans l'école que cet horrible plancher mal entretenu. Je relevai les yeux uniquement quand Neji revint vers moi et me poussa, une main dans le dos, vers les escaliers en bois qui nous faisaient face. Il me guida sûr de lui jusqu'à une porte qui détonnait avec les autres. Si la plus part d'entre elles semblaient d'époque et exaltaient une sorte charme vieillot, celle-ci en revanche était presque cocasse. Les vitres étaient bordées de plastique grossier d'une couleur rouge criarde qui jurait avec les lieux. Les stores, posés de l'intérieur, avaient une drôle de teintes jaune verdâtre qui rappelait les fientes de pigeons. Je fis une grimace devant une telle démonstration de mauvais goût, alors que Neji retenait son fou rire.
Il frappa avec conviction, dès que nous nous fûmes une peu calmé. Au bout de quelques minutes, le cliquetis de la serrure résonna dans le couloir vide, et le visage curieux d'une femme brune apparut dans l'entrebâillement de la porte. Elle nous sourit et demanda:
- Que puis-je pour vous?
- Bonjour, répondit Neji, fort de son assurance habituelle, Je suis Neji Hyûga et voici ma cousine, Hinata, nous sommes les élèves venus d'Izumo...
- Ooooooh mais oui bien sûr! s'exclama-t-elle, nous vous attendions hier! La directrice s'inquiétait! Venez, suivez-moi!
Elle ouvrit grand la porte et nous invita à pénétrer dans la salle de professeurs. Dans la grande pièce, nombre de petits bureaux encombrés étaient accolés les un aux autres. De temps à autres les enseignants qui y étaient installés, levaient les yeux et nous regardait d'un air peu intéressé. Nous n'étions que de nouvelles dans les troupeaux d'élèves qu'ils avaient à supporter, qu'importe qui nous étions et d'où nous venions, ils nous oublieraient rapidement dans la masse de visage qu'ils voyaient chaque jour. Cependant, l'un d'entre eux semblait plus curieux que les autres. Il nous fixait de son regard perçant... nous... moi serait plus correct. Il n'accordait pas même une attention à Neji, il n'avait d'yeux que pour moi. Je ne pouvais pas deviner l'expression de son visage à moitié dissimulé par un masque, ce qui m'inquiéta un peu. Me détournant de son intriguante chevelure argentée, j'écoutais ce que le jeune femme devant nous racontait:
- Je m'appelle Shizune, je suis la secrétaire de Tsunade, la directrice. Je suis contente de vous rencontrer enfin, depuis le temps que nous sommes en contact pour régler ses histoires d'inscription. Je signale votre arrivée à la directrice, et je vous conduis à vos professeurs principaux, Asseyez-vous ici et attendez-moi.
Elle nous indiqua des chaises qui étaient alignées devant la porte d'un bureau isolé de tous les autres. Quand nous eûmes pris place, elle s'excusa et pénétra dans la pièce. Sans un mot, je parcourais toujours la salle des professeur des yeux. Il n'y avait que peu de femme, la majorité des professeurs étaient des hommes qui avaient l'air particulièrement strict. Seul ce drôle de personnage à moitié masqué dérogé à la règle. Il ressemblait à un héros de manga avec son étrange d'accoutrement, c'était comme s'il n'était pas à sa place dans ce bureau où tant d'homme et de femme, au paraître sérieux et coincé, s'efforçaient d'exploiter leur peu de temps libre en occupations constructives. Alors qu'ils relisaient leur dernier cours ou préparaient des exercices, cet homme jouait avec un élastique en me fixant encore et toujours.
Soudain, la porte rouge s'ouvrit à grand fracas et deux personnages aussi excentrique que ce drôle professeur apparurent! L'un était brun et avait d'énorme sourcil, l'autre, plus âgé, avait des cheveux blancs. Ils bondirent dans la pièce comme des diables de leurs boîtes en brandissant leur pouce vers le ciel comme un signe de victoire. Dans une parfaite synchronisation, ils firent des clins d'œil à l'homme aux cheveux argentés.
- Mission completed! s'écria gros sourcil
- On est des rois, Kakashi! ajouta celui au cheveux blanc
- Çà c'est la classe! s'écria le dénommé Kakashi, On passe à l'étape suivante des ce soir!! Je me charge de tout!!! Grand chef Jiraya!
- C'est bien mon disciple! pouffa Jiraya, l'homme aux cheveux blanc, Fais correctement ta part du travail dans l'honneur de notre grand objectif! Allons-y Gai!
Gros sourcil et Jiraya quittèrent la pièce, accompagné par les soupirs des autres professeurs. J'entendais les murmures des plus proches d'entre eux.
« Ce vieux fou ne se calmera donc jamais? »
« S'il n'était pas le meilleur ami de la directrice, il ne travaillerait déjà plus ici! »
« Dire qu'il entraîne dans ses bêtises deux jeunes hommes aussi prometteurs! »
Je jetai un coup d'œil Kakashi-sensei. Ces yeux semblaient rire, il était très satisfait de la nouvelle qu'il venait d'apprendre. De mon côté, j'étais plutôt soulagée, dans ce monde aseptisé survivait tout de même quelques traces de folie!
La porte à côté de nous s'ouvrit et Shizune apparut souriante. D'un même mouvement, Neji et moi nous levions pour lui faire face.
- Je vais vous conduire à vos professeurs principaux, en ce qui concerne vos uniformes, ils vous attendent aux dortoirs, aujourd'hui exceptionnellement vous pourrez assister aux cours en tenu de ville. Mais dès demain il vous faudra respecter les codes vestimentaires de notre école.
- Bien sûr Mademoiselle, répondit mon cousin en souriant.
A mon grand étonnement, je vis la secrétaire de la directrice rougir et bafouiller, gênée, de la suivre. Je donnais un coup de coude à Neji qui haussa les épaules et me regarda l'air de dire qu'il ne comprenait pas lui même une telle réaction. Lorsque nous rejoignîmes Shizune, elle expliquait à une belle femme notre situation. La dame détailla Neji de haute en bas avant d'acquiescer. Je regardais moi même mon cousin. Ses vêtements n'avaient rien d'extravagants, un jean, une chemise verte, ses longs cheveux noirs laissé lâches, il ne portait rien qui blesserait les yeux de ses congénères. Moi par contre...
Je baissai les yeux vers ma tenue. Je portais une jupe blanche évasive, beaucoup trop courte. S'ajoutait un haut moulant rayé horizontalement de noir et blanc, trop décolleté. Je chaussais des sandales sans talons lacées aux mollets et pour parfaire le tableau, j'exhibais un bel assortiment de bijoux clinquants. Aucun doute, celui qui me servirait de professeur principal m'obligerait à me changer... on trouverait quelque part des vêtements de sport qui ne serait pas forcément à ma taille, avec des couleurs horribles... Alors que je soupirais, désespérée d'avance par des habits difformes, la dame prit la parole:
- Et bien Hyûga Neji, bienvenue à Konoha Gakko, je suis Kurenai et je serai votre professeur principal pour l'année à venir.
- Je vous remercie Kurenai-sensei, je m'en remets vous.
- Suivez-moi Hinata, je vais vous présenter votre professeur principal, dit Shizune en m'attrapant par l'épaule. Je restai sans réaction, la suivant comme un automate, trop ébahi par mon amant qui se pavanait tel un paon devant cette vénus. J'allais devenir folle! Comment osait-il? Bien sûr cette Kurenai était d'une beauté surprenante, mais son attitude était inadmissible! Ce que je lui avais offert la veille au soir avait-il si peu de signification pour lui? Il détournait déjà son regard de moi!
Plongée dans ma rage, je remarquais à peine que Shizune me présentait à un enseignant. Ce ne fut que lorsque celui-ci m'adressa la parole que je daignais lui prêter attention. Mon cœur fit un bond quand je reconnus ce fameux Kakashi qui une main tendue vers moi, m'adressais ses mots de bienvenue.
- Salut Hinata, je te souhaite la bienvenue dans notre grande école!
Timidement, j'effleurai la main qu'il me tendait. Lui, la saisit sans vergogne et se pencha pour la baiser. Au moment où je sentis ses lèvres caresser à ma peau à travers le tissus de son masque, je me mis à rougir, gênée, honteuse, intimidée et perturbée par ce geste un peu trop familier. Shizune se mit à réprimander Kakashi mais moi, tétanisée, je ne pouvais que plonger mon regard dans le sien. Balayant d'un geste de la main les reproches de sa collègues, il se leva et me poussa à m'asseoir à sa place. Je résistais, consciente du manque de courtoisie que ce geste représentait, mais qu'était ma force face à celle de cette homme.
- KAKASHI! Arrête ton cinéma! finit par hurler Shizune.
- Qu'est-ce t'as? Tu es jalouse?
- Oh et puis Zut! s'exclama la jeune femme devenu plus rouge qu'une belle tomate bien mûre, fais ce que tu veux, mais ne viens pas te plaindre, quand la directrice te mettra un blâme!
- Je m'en souviendrai!
Je regardais suppliante la jeune femme, mais elle m'abandonna tout de même entre les mains de ce fou. Profitant d'un moment de faiblesse, il me poussa sur son siège, se jeta dans celui du bureau voisin et le fit rouler jusqu'à moi. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien et déjà il glissait ses mains sur mes épaules. Son regard descendait sans la moindre gêne dans mon décolleté que je tentais, tant bien que mal de dissimuler avec mes bras. Après s'être brièvement présenté, Hatake Kakashi, 27 ans célibataire, me rappela les règles de l'école et me fit un rapide tour d'horizon des club et autre activités que je pourrai choisir de pratiquer.
Une cloche sonna ma libération quelque part au fin fond du bâtiment. J'étais totalement embarrassée par l'attitude de Kakashi-sensei, et voulait fuir au plus vite la salle des professeurs, mais c'était aux regards scandalisés des bons pédagogues bien pensant que je tenais avant tout à échapper... car finalement le chaleureux homme masqué m'amusait assez. Quand les notes dissonnantes résonnèrent à nos oreilles, il se leva d'un bond et m'invita à le suivre:
- Allez ma belle, je vais te présenter à tes nouveaux camarades.
Je ne me fis bien sûr pas prier. Je jetai un dernier coup d'œil vers mon cousin qui suivait d'ores et déjà Kurenai-senei hors de la pièce, puis emboîter le pas à Kakashi. Nous sortîmes du bâtiment principal sans nous presser et je me laissai guider par lui à travers la cours.
Je le vis soudain s'arrêter et s'asseoir sur un muret sous un arbre. Intriguée, je restai debout face à lui, attendant la moindre explication... mais il resta silencieux et leva les nez vers le ciel. Poliment, j'attendis quelques minutes encore, mais mon impatience et ma curiosité me poussèrent très vite à parler:
- N'allons-nous pas en cours sensei?
- Si! Si bien sûr, dans un instant! Je passe par ici tous les matins, je me fais un point d'honneur à ne jamais arriver à l'heure à mes cours!!
- Comment? Pouffai-je, vous êtes bizarres! Vraiment!
- Peut-être bien!
- Pourquoi ne jamais arriver à l'heure?
- J'étais élève ici dans mon adolescence! J'ai toujours détesté leur règlement strict! Je me suis dit qu'en tant que prof, çà irait mieux, mais en fait y'a encore plus de règles à respecter! C'est un peu ma façon à moi de dire Merde aux règlements de l'école!
- Définitivement, vous êtes bizarre! répondis-je à cette tirade une fois ma première stupeur passée. Il se contenta de sourire, où du moins ce que je considérais comme un sourire, cette espèce d'étincelle qui faisait briller ses pupilles alors que des petites rides d'expressions bridaient le coin de ses yeux. Je restais silencieuse un moment encore, je n'étais pas habituée à tenir les conversations et une fois ses quelques propos échangés, je ne savais plus comment entretenir la discussion. Il me regardait lui faire face sans dire un mot, il semblait plonger dans des réflexions intenses. Il se releva soudain et s'approcha de moi les mains dans les poches de son jeans, il se pencha vers moi et murmura aux creux de mon oreille:
- Le garçon qui était avec toi, c'est ton frère? Vous vous ressemblez...
- Mon cousin... pourquoi cette question?
- Vous vous entendez bien?
- En effet... mais pourquoi me demandez-vous celà?
- Mmmmh c'est désolant, dire que vous allez finir par vous détester!
- Qu'est-ce qui vous fait dire çà! hurlai-je en le repoussant de toutes mes forces.
- C'est comme çà, c'est tout!
- Vous êtes vraiment insupportable! Criai-je, Il faut allez en cour! Espèce d'irresponsable!
Sur ces mots, je tournai les talons et me précipitai vers l'un des bâtiments au hasard. J'ignorais parfaitement où était la classe, mais j'étais trop en colère pour lui faire face. Les mots de la veille dansaient joyeusement dans mon esprit, ranimés par ce professeur idiot. « Je vais le perdre. » Non pas après mon sacrifice! Comment cet homme pouvait décider ainsi de notre avenir, que savait-il de nous pour proférer de tels prédictions absurdes! Savait-il ce que j'avais abandonné pour ne pas perdre Neji?
Brusquement, je sentis une grande main se poser sur mon ventre et me tirer vers l'arrière. J'atterris contre le torse d'un homme et avant que je ne puisse me retourner pour me défendre ou tenter quoi que ce soit d'autre, le souffle de Kakashi-sensei brûlait la peau de mon cou. Ses mots s'insinuèrent en moi sans que je puisse encore deviner leur importance.
- Dans cette école, tu dois toujours te méfier des garçons!
Il me relâcha, me faisant perdre l'équilibre et prit sa route vers la classe. Déstabilisée, je mis un certain temps à me redresser. Je me sentais rougissante. Pourquoi passait-il son temps à me mettre dans l'embarras, il se comportait comme avec un être intime. J'espérais vivement qu'il cesserait au plus tôt, car même Neji ne m'avait jamais montré tant de familiarité. Reprenant un peu mes esprits, je courus derrière lui pour ne pas le perdre de vue...
La cloche avait sonné depuis une dizaine de minute déjà et les couloirs étaient silencieux. A travers les fenêtres, je voyais les têtes d'élèves penchaient studieusement sur le cahier. De temps à autres l'un d'entre eux bâillait à s'en décrocher la mâchoire, l'autre regardait le ciel bleu à travers les fenêtres extérieurs, une fille jouait avec son crayon en regardant amoureusement Kakashi-sensei qui marchait devant moi. Soudain, Kakashi s'arrêta face à une porte coulissante close. De l'intérieur venait un vacarme sans nom. Des voix de garçons criaient à tue-tête, semblant encourager, parfois huer... L'homme au masque se tourna vers moi, souris et leva le pouce comme pour me donner du courage. Il me fit signe de me rapprocher, posa une main sur mon épaule et ouvrit la porte avec fracas. Je pus admirer à mon aise une scène figée. Une bonne vingtaine de garçon s'était attroupée autour d'une table. Au milieux du groupe deux d'entre eux s'étaient arrêtés au milieu d'un combat féroce. Dans un coin éloigné, les filles affichaient des moues réprobatrices, voir même agacées. Je fronçais les sourcils, c'était une drôle d'ambiance. Kakashi resserra sa prise sur moi et lança d'un ton badin:
- Encore ce jeu débile! C'est pas le moment les gars, vous allez effrayer notre belle Hina-chan!
Je sursautais. Comment pouvait-il m'appeler ainsi, même les membres de ma famille ne se permettaient pas de me parler de la sorte. Hina-chan... pas une fois ce petit nom n'était sorti de la bouche de Neji. Je pinçais les lèvres et voulus me dégager mais il me tenait fermement. Il me traîna avec poigne vers la petite estrade où se trouvait son bureau et je dus faire face à toute la classe!
- Mais vous n'avez pas de manières ou quoi! Allez à vos places!Saluez! Asseyez-vous!
Parfaitement synchroniser, les élèves exécutèrent les ordres du professeur. Dans un raclement de chaises, la classe repris un peu de discipline. D'un coup d'œil je pus analyser l'atroce situation... Sur approximativement une trentaine d'élèves, nous n'étions que sept filles, en me comptant bien sûr. Je sentis mon cœur s'accélérer, je commençais à imaginer les raisons de l'avertissement de Kakashi-sensei, tant de garçon pour si peu de filles, s'était la porte ouverte au technique de drague les plus idiotes. Du moins ce fut ce que je crus sur le moment... j'étais loin, si loin de la vérité.
- Et bien, lança soudain un garçon blond au premier rang, vous arrivez tôt aujourd'hui Sensei!
- Évidemment, qu'est ce que tu crois Naruto? Je me dois de faire honneur à ma nouvelle élève! Je fais des efforts juste pour elle.
Il éclata de rire suivit par tous les garçons de la classe. Je ne comprenais pas leur hilarité, pas plus que l'air outré des jeunes filles. Kakashi se tourna vers moi et me fit un clin d'œil, puis il fit un petit signe de tête et dit:
- Tu te présentes à la classe ma belle!
Je lui lançais un regard assassin, il me fatiguait à me parler sur ce ton. J'enterrais en moi ma colère et avançait d'un pas pour m'adresser à mes nouveaux camarades.
- Je m'appelle Hinata Hyûga, je suis originaire d'Izumo. J'arrive tout juste à Tokyo et je découvre la ville en même temps que le lycée! J'espère que nous nous entendrons bien, je m'en remets à vous!
Ses banalités dites, je m'inclinai profondément attendant la moindre réaction des élèves. Rien ne vint. Je me redressai, les sourcils froncés et jetai un coup d'œil à l'assemblée qui me regardait avec un peu d'indifférence. Kakashi passa derrière moi et, posant une main sur mon épaule, s'exclama avec enthousiasme:
- Et bien, voilà qui est fait! Je te remercie Hina-chan! Tu peux aller t'asseoir là-bas, derrière Ino, tu vois c'est la jolie blondinette au fond!
Ce que je voyais surtout c'était l'air dégoûté des filles face au manque de respect de leur professeur. La prénommée Ino n'avait visiblement pas apprécié de se faire traité de « Jolie Blondinette », ses yeux bleus lançaient des éclairs et ses copines n'auraient pas été plus en colère si elle même avait été appelé de la sorte. Un peu tendue, gênée par ma tenue qui jurait avec l'uniforme de mes camarades, je descendis l'estrade pour rejoindre la place que l'on m'avait attribué. Je passais à côté du blond, Naruto. Il eut un sourire espiègle. Je l'avais à peine dépassé, qu'une claque sur mes fesses me fit pousser un cri où se mêlait indignation et surprise. Les garçons éclatèrent de rire, sous l'œil amusé de Kakashi. Je me retournais vers Naruto celui-ci me fit une sorte de petite révérence moqueuse. Je me mordis les lèvres, retenant la colère, comme me l'avait si bien appris mon père, et rejoignit ma place sans un mot.
Si j'avais pu savoir à ce moment là qu'il s'agissait d'une déclaration de guerre...
Fin du chapitre 1, suite au chapitre 2
Et bien voilà, le premier chapitre de ma fanfic.
Il est un peu long, mais j'espère qu'il vous plaira quand même.
Laissez-moi des commentaires, je me ferai un plaisir d'y répondre!
A bientôt pour le chapître 2.
ANNONCE: je suis à la recherche d'un béta-lecteur qui pourrait corriger assez vite mes chapitres! Si vous aimez mon histoires, que vous êtes bon en orthographe et que vous vous sentez le courage de corriger, pourriez-vous me contacter SVP?
Tsubaki no Tsuki
