Ce n'est pas première fiction, mais c'est la première que je poste sur ce site. J'espère que ça vous plaira.
Je ne te vois pas et pourtant mon cœur bat la chamade. Le son de ta voix, la seule chose que je puisse avoir de toi en ce moment. Si tu savais... J'ai entendu la sonnerie du téléphone et j'ai sauté de mon lit, je savais que c'était toi. J'eus à peine le temps de décrocher, que déjà tu énonçais des banalités. Bien que ce ne soit jamais banal avec toi. Je t'avouerais que je n'ai pas compris un mot de ton monologue tellement les battements de mon cœur résonnent dans mes oreilles. J'inspire et me concentre sur les derniers mots que tu viens de prononcer. Pas plus avancée, je te demande de te calmer et de m'expliquer clairement la raison de cet appel. Tu bafouilles et un timide rictus étire mes lèvres. Tu cherches tes mots, tu hésites. Ça ne doit pas être médical. Une raison personnelle peut-être ? Dis quelque chose ! Je suis toute ouïe. J'entends un bruit sourd. Un coup de poing, sûrement. Qui est-ce ? Wilson ? Je t'en supplie, dis moi que c'est Wilson. Et pas une de ces femmes qui partagent tes nuits. Mais répond moi ! Tu m'appelles au milieu de la nuit et tu penses pouvoir me laisser sans réponse toute la nuit ? Tu te mets le doigt dans l'œil. Je ne te lâcherai pas. Tu continues d'aligner des mots qui ne vont pas ensemble et je t'ordonnes de me répondre. Un ange passe. Pas un bruit au bout du fil, comme si tu n'étais plus là. Mais tu en aurais été incapable. Tu tiens trop à moi pour me laisser dans le doute. Parce que oui, tu tiens à moi, j'en suis sûre. En vingt ans, je pense avoir pris une place dans ton cœur, aussi petite soit elle. On a passé plus de la moitié de notre vie ensemble, pourtant à chaque fois que tu me frôles, je frissonne. Tu ne te prives pas de me le faire remarquer. J'ai horreur que tu fasses ça. On sait tous les deux que je ne suis pas aussi forte que ce que tout le monde pense, tu n'as pas besoin de me le rappeler. Malgré ça, tu le fais, pour t'amuser, pour m'humilier, pour te protéger aussi un peu, non ? Je te connais trop pour que tu puisses me mentir.
Revenons en à cet appel. Tu ne raccroches pas, mais tu ne dis toujours rien. Je t'incite une fois de plus, à me dire ce qu'il se passe, mais plus je parle, plus tu disparais. J'entends un soupir et je sais que tu vas enfin cracher le morceau. Je souris et enfin...
- Vous êtes libre demain soir ?
Il n'y a pas de suite. Vous aimez ? Je dois continuer à poster mes fictions ici où j'arrête tout de suite ?
