Bienvenue à vous, chers lecteurs, au début de ma fan-fiction consacrée à Esprits Criminels.

Le premier chapitre est, en première partie, composé d'une rapide ''réécriture'' des épisodes « Reine de carreau » et « As de cœur » de la saison 7 d'Esprits Criminels. Si le chapitre peut paraître un peu long et abrupte à première vue, c'est parce qu'il est nécessaire à replanter le décor autour de lui. Les autres chapitres seront moins « fouillis » et, je l'espère, bien plus élaborés (quoique pas forcément aussi long que celui-ci mais seule la plume nous le dira). N'hésitez pas à me laisser des reviews, ça fait toujours plaisir et ça m'aide à m'améliorer.

J'espère que vous passerez un bon moment à me lire et que vous entrerez facilement dans l'univers que j'essaye de créer autour d'Esprits Criminels.

A bientôt.


Voix off – J.J. :

« ''Les mêmes souffrances unissent mille fois plus que les mêmes joies.'' Alphonse de Lamartine »


Il pointa son arme à feu sur lui et tira puis ce fut le noir total. Les caméras s'étaient coupées et plus aucune image ne parvenait désormais aux ordinateurs de Pénélope Garcia, analyste du département des sciences du comportement du F.B.I.. Le docteur Spencer Reid, l'agent Emily Prentiss, et leur supérieur l'agent Erin Strauss se regardaient sans rien dire. Etait-il mort ? Peut-être que la balle n'avait touché qu'une partie non vitale de son corps et que, si il recevait les soins nécessaires, il se relèverait... Aucun son ne sortait d'aucune bouche de ce côté du département. Sur le terrain c'était l'inverse, L'agent Jennifer Jarreau hurlait littéralement sa douleur tandis que son supérieur, l'agent Aaron Hotchner, et son collègue, l'agent Morgan l'empêchait de se jeter dans la gueule du loup à la suite de son ami.

Ils la ramenèrent au bureau où elle interrogea Garcia et Kévin : « Vous avez vu où les balles l'ont touché? ». Garcia ouvrait la bouche et la refermait comme un poisson hors de l'eau, cherchant ce qu'elle devait dire, ou ce qu'elle pouvait dire. « Non ma puce, on ne peut rien voir mais tu sais il avait un gilet pare-balle. ». Ce qui était vrai, les images de télésurveillance étaient tellement mauvaises qu'on n'y voyait pas les détails aussi loin. J.J. se prit alors à espérer. « Il est peut-être en vie alors. ». Personne n'osa ajouter quelque chose, il ne fallait pas se mouiller, lui faire avoir de faux espoirs mais chacun, au fond de lui, priait, espérait que ce soit le cas et que cette prise d'otages ne prive pas J.J. et Henri d'un compagnon et d'un père. Quelques instants plus tard les otages étaient libérés et l'équipe voulait entrer avec la brigade d'intervention pour déloger les braqueurs mais... « Dis leur de sortir ! » hurla Reid, juste à temps pour qu'ils puissent se reculer un peu avant d'être soufflés par une violente explosion qui plaqua les agents Hotch, Jareau, Morgan, et Prentiss à terre, les assourdissant par là-même plusieurs minutes. « Will ! » J.J. se jeta vers la banque, suivie par Morgan qui lui collait aux chaussures comme si il venait de s'investir de la mission de la protéger. « Derek, je ne vois pas Will ! ». Comment aurait-il pu en être autrement ? L'explosion avait littéralement noyée la banque sous un amas de débris et de cendres qui recouvraient les corps inanimés sur le sol. « Prentiss ! » Emily était déjà plus avancée dans ce qui restait du hall de la banque. Elle était agenouillée au chevet d'un couple de personnes âgées qui avaient réussi à se cacher dans un recoin. La femme était encore consciente mais son mari ne l'était plus, l'explosion l'avait placé entre la vie et la mort. Elle leva les yeux vers Emily et J.J. et dit « Sauvez le, c'est mon âme sœur depuis soixante dix ans, je n'ai que lui. ». J.J. se recula et repartit dans les décombres de la banque, Morgan sur ses talons, pendant que Prentiss se chargeait de faire évacuer les survivant. Enfin ils trouvèrent la sortie du dédale sous la banque... Le porte-feuille de Will était au sol. Il l'avait jeté pour lui dire qu'il était en vie, J.J. en était persuadée. Devant la photo d'eux deux avec leur fils, J.J. eut les larmes aux yeux : allaient-ils pouvoir le sauver ? Pourquoi était-il entré dans cette banque ?! Elle le savait au fond d'elle-même, si Will était entré dans cette banque c'était pour sauver les otages, parce qu'il se sentait responsable de ce qu'il se passait. Il avait tiré sur le frère d'un des malfaiteurs après que sa partenaire ait reçu une balle en pleine tête et l'homme s'était vidé de son sang dans une lente agonie durant la prise d'otages, attisant la cruauté des malfaiteurs. Il avait voulu jouer au héros mais c'était sa nature, contrairement aux malfaiteurs qu'ils s'entendaient à mettre derrière les barreaux, ils avaient fait le choix d'être du bon côté, d'être les gentils, et les gentils payaient le prix fort en acceptant de se sacrifier pour les autres, pour ce qu'ils croyaient être juste au plus profond de leurs âmes, au détriment parfois de leurs familles. L'agent David Rossi enchaînait les mariages et les divorces, la femme d'Hochtner l'avait quitté à cause de son travail, Morgan ne gardait pas une conquête plus de quelques semaines, Reid n'en avait aucune connue, et Prentiss non plus. Seule Garcia avait eu une amourette de bureau avec Kévin mais s'était désormais révolu. J.J. était la seule qui vivait encore son histoire d'amour. « Il m'a laissé son porte-feuille ! » Elle le tandis à Hotch. « C'est un signe, il est vivant. ». Personne n'osa lui dire qu'il était possiblement tombé de la poche de Will sans que celui-ci n'ait rien fait pour, l'espoir était quelque chose d'incroyablement puissant pour continuer de faire avancer les gens, même dans des situations dramatiques et ils le savaient tous. Il fallait retrouver Will et ses ravisseurs avant qu'ils ne commettent un autre acte terroriste et vite car on ne s'embarrassait pas d'otages inutiles. Chacun se mit au travail, croisant, recoupant les données, même Interpol laissant ses renseignements à disposition de l'équipe via Prentiss.

J.J. avait été envoyée sur le terrain avec Rossi, elle retournait le porte-feuille en tout sens quand soudain elle dit : « Rossi ! Ils ont notre adresse ! Le permis de conduire de Will n'est plus là ! ». « Tu es sûre ? », « Il n'est plus là ! Mon dieu, Henri ! ». Rossi fit piler la voiture noire et changea de direction, ils devaient se rendre au domicile de J.J. pour mettre Henri en sécurité. Rossi ne parlait pas, J.J. était rongée par l'inquiétude, son instinct maternelle avait pris le dessus sur le reste, mais tous deux pensaient à un précédent qui avait mal tourné, tous deux se rappelaient Foyet et Hotch, tous deux se rappelaient la mort de Haley sans oser le dire. Chez la nourrice Henri n'était plus là. Le cœur de J.J. fit un bon, elle voulut se précipiter chez elle mais Rossi l'en empêcha, il leur fallait un plan. Alors ils décidèrent de créer une diversion, Rossi irait chercher un enfant comme un membre de la famille vient récupérer le sien après une journée de travail pendant que J.J. entrerait chez elle pour chercher Henri et ils neutraliseraient les suspects si ils s'y trouvaient. Le plan fonctionna, Rossi détourna l'attention de la « Reine de Carreaux » tandis que J.J. attirait Henri ailleurs avant de neutraliser d'une manière assez musclée la reine de carreaux avant que Rossi n'arrive sur place pour constater que le travail était fait. Les femmes protégeant leurs enfants étaient des lionnes en puissance, il n'en faisait aucun doute. Restait désormais à trouver Will. C'est Emily, Hotch et Morgan qui s'en chargeait à ce moment et les recherches les avaient amené dans la guerre routière en cours d'évacuation. Chacun parcouraient les étages à toutes jambes mais c'est Emily qui trouvait Will, inconscient attaché à un pied en métal dans la guerre, une bombe solidement amarré sur le corps. Elle essaya de le ramener à lui mais les secondes défilaient sur le compteur alors elle prit la décision de désamorcer en premier la bombe relié au corps du jeune homme. Elle rata ses deux premiers essais, quand Will ouvrit les yeux et lui marmonna « Izzy ». La première bombe se désamorça ouvrant le champ à une mini-bombe de secours reliée à trois fils. Emily choisit de couper le jaune et évita à tous de partir en fumée. Elle souffla quelques instants, les nerfs, la peur, mais devant elle Will était suffoquant : enchaîné à une barrière métallique de la gare par les mais et le cou, il était en train de suffoquer et la blessure qu'il avait reçu à l'épaule n'arrangeait rien alors Emily hurla qu'on l'aide mais il était trop tard. Et Will s'éteignit sous ses yeux en articulant tant bien que mal « J.J. je suis désolé. ». Le complice de la reine de carreaux fut abattu par Hotch tandis qu'il tentait de tuer Morgan et quand l'équipe se retrouva ce fut autour de J.J. effondrée au chevet du corps de Will qui avait été détaché puis amené sur une civière. Il paraissait dormir mais il ne se réveillerait plus et cette idée lui était intolérable alors, pour la première fois, elle craqua devant ses collègues et hurla son désespoir.

Chapitre 1 – Retour à la réalité

En sueur J.J. se réveilla. Elle était dans son lit, à côté d'elle elle entendait la respiration d'Henri, le petit garçon dormait près d'elle depuis la mort de Will. Elle se leva doucement et descendit dans la cuisine se faire un café. En passant dans le salon elle remarqua que Reid dormait sur le canapé. Il n'avait pas voulu les laisser seuls après l'enterrement de Will la veille et avait prétexté vouloir passer la soirée à apprendre les échecs à Henri pour rester près d'eux. Au fond d'elle J.J. lui en était reconnaissante. La veille toute l'équipe était venue présenter ses condoléances et l'accompagner pendant qu'elle enterrait celui qui était le père d'Henri et avec qui elle partageait sa vie depuis plusieurs années. Elle avait eu l'impression d'être spectatrice de tout ça comme si c'était un mauvais film au cinéma, comme si elle allait bientôt se réveiller et qu'elle trouvera Will, endormit près d'elle en train de grommeler parce qu'elle le serrerait très fort dans ses bras pour ne plus qu'il lui échappe mais non, elle ne se réveillait pas de ce cauchemar et elle affrontait la mort de son ami épaulée par ses proches en essayant de rester inébranlable et forte pour Henri, parce que désormais il aurait besoin, plus que jamais d'une mère présente pour lui mais allait-elle renoncer à son travail pour l'élever ? Son travail qui lui avait enlevé Will... Elle respira un coup et mis de l'eau dans la cafetière avant de remplir son filtre de poudre de café. Reid se redressa sur le canapé du salon, sans doute réveillé par le bruit de la cafetière.

« Désolée Spencer, je ne pensais pas te réveiller. » dit-elle en sortant une deuxième tasse.

Les yeux à demi-ouvert Reid lui demanda :

« Quelle heure est-il ? J'ai passé toute la nuit ici ?»

« Il est 6h05 et oui tu as passé la nuit sur mon canapé. ». Elle tenta de sourire mais le cauchemar qui retraçait la mort de Will lui revenait en mémoire et faisait perler des larmes à ses yeux.

« Henri dort toujours ? »

« Oui, il est encore petit, il a besoin de sommeil. »

Échanger des banalités était le moyen le plus sûr trouvé par Spencer pour éviter les sujets délicats. J.J. lui tendit la tasse de café fumant.

« Merci. »

Ils trempèrent leurs lèvres en silence dans le breuvage amer et bouillant ce qui arracha une grimace à Reid qui posa sa tasse sur la table basse devant lui.

« Tu vas amener Henri à l'école aujourd'hui ? »

« Oui, c'est la rentrée et Will... » elle coupa sa phrase « … n'aurait pas voulu qu'il la rate pour lui, il trouvait que c'était important dans la vie d'un enfant le passage dans le cours élémentaire. » Les larmes mouillaient ses yeux et Spencer l'attira contre lui, passant sa main par dessus ses épaules. Il n'était pas toujours à l'aise dans le contact avec les autres mais il sentait qu'elle avait besoin d'une épaule pour pleurer et il avait toujours eu une relation forte avec J.J. qui avait été, un temps, une petite amourette, avant qu'elle ne rencontre Will et qu'il ne devienne le parrain d'Henri. Désormais il était la figure masculine référence de l'enfant, il avait pris cet engagement le jour de son baptême, devenir le parrain, comme dans la chevalerie, c'était prendre sur soi l'éducation de l'enfant et devenir le père par procuration.

« Tu veux que je vous accompagne ? » proposa t-il.

« C'est gentil à toi Spencer, tu sais qu'Henri t'adore, il serait très content que tu viennes avec lui à sa rentrée et fier de te tenir la main. » dit-elle, en essuyant ses larmes avec un mouchoir en papier pour tenter d'afficher un sourire de remerciement.

« Maman... » Henri descendait les escaliers, longeant le mur, son ours en peluche dans les bras. Une fois en bas, il se dirigea vers J.J. et Spencer en trottinant.

« Coucou Spencer » dit-il en agitant sa petite main, faisant fondre son parrain.

« Coucou bonhomme. Alors prêt pour l'école ? » demanda Reid. Le garçonnet hocha la tête avec un sourire timide.

J.J. lui prépara un bol de céréales qu'il fut autorisé, à titre exceptionnel, à prendre devant la télévision. Quand il eut fini, J.J. alla l'aider à s'habiller et il redescendit beau et propre comme un sous neuf aux dires de Reid.

« Tu veux que Spencer vienne avec nous à l'école ? » demanda J.J. à Henri même si la réponse était entendue. Le garçon hocha positivement la tête en souriant, il adorait Spencer au moins autant que Spencer l'aimait lui.

« Et bien c'est entendu alors, Spencer nous accompagnera à l'école. » Elle leva les yeux vers Spencer, reconnaissante. Ils étaient tous les trois prêts à prendre le chemin pour le cours élémentaire qui ne se trouvait qu'à quelques rues de la maison. Reid racontait des anecdotes sur sa rentrée à Henri qui riait pendant que J.J. essayait de ne pas affichait l'émotion qui la submergeait. Elle accompagnait Henri à son premier jour de grande école sans son père mais elle avait toujours Henri et, à un moment, elle avait cru le perdre également. La vie continuait désormais pour eux deux et elle avait la chance d'être épaulée par ses amis dans cette épreuve, comment pourrait-elle songer à les quitter actuellement ?