Mon dernier thème de la nuit, je sais je ne vais pas très loin, mais c'est celui de 2h et après avoir regardé Camp Rock (?!), j'ai plus la motivation. Enfin bon, c'est mon premier Hunger Games... Un Annie/Finnick, c'était obligé. Bonne lecture

- Barely Breathing – Darren Criss & Cory Monteith


Il faut que j'y crois. Il le faut. Je ne survivrais pas à cette nuit si je n'ai pas la certitude de la serrer dans mes bras demain matin.

Je fis un nouveau nœud. Le sang qui coulait de mes paumes écorchées rendait la corde poisseuse mais je m'en fichais. D'habitude, cela m'empêchait de penser, m'anesthésiait, mais son éventuel retour me rendait trop hystérique.

Je l'imaginais déjà, avec ses cheveux bruns décoiffés, ses yeux verts d'eau, comme les miens, et son sourire qui me serrait le ventre. Je la voyais courir vers moi, comme lorsque nous jouions sur la plage du District 4. Je me sentais la serrer dans mes bras, embrasser son visage, ne plus jamais la lâcher. Elle me dirait que je lui ai manqué, qu'elle allait bien et que tout était fini.

Je voulais me persuader moi-même, pour stopper la peur et l'appréhension qui me rongeaient comme un poison. Je levai le regard de ma corde pour le première fois depuis des heures. Mes jambes, croisées sous moi, me faisaient un mal de chien et mes yeux piquaient. Je soupirai en m'étirant légèrement. Quelle heure était-il ? Étais-ce le matin, ou juste le début de la nuit ? J'en n'en avait aucune idée, mais tout ce que je savais, c'était qu'il fallait que je continue de nouer ma corde, jusqu'à ce qu'on vienne me chercher pour retrouver Annie.

Elle allait bien. Elle était en parfaite santé. Il fallait que j'y crois, ou je perdrais définitivement le peu de raison qu'il me reste, et c'était inconcevable. Je devais rester moi-même, pour Annie.

Elle était la seule chose qui comptait. Qu'importait les Hunger Games, Katniss le geai moqueur, le Président Snow ou même Panem si jamais elle mourrait ?

Cette pensée me fit pousser un gémissement. Ma tête dodelina et je pris mon visage entre mes mains. Elle allait bien. Garde espoir, Finnick.

L'espoir de la revoir était la seule chose qui me faisait tenir. Je fis à nouveau un nœud compliqué à la corde que je n'avais pas lâché et le défit, continuant sans relâche cet exercice.

Elle n'était pas folle. Je l'avais toujours défendue contre tous ceux qui pensaient qu'elle avait perdu la raison. Son étrange mutisme après ses Hunger Games m'avait plongé dans un profond désespoir mais elle avait fini par reparler, et puis par redevenir comme avant. Même si, de temps en temps, à la mention des Hunger Games, elle semblait se déconnecter du monde, fuir la douleur, et restait là, absente. Je détestais ces moments où elle n'était plus elle-même, où elle n'était pas la Annie dont j'étais tombé amoureux lorsque j'avais 13 ans.

Une sonnerie stridente résonna dans le District 13. Je sautai sur mes pieds, serrant toujours la corde rouge de sang contre mon cœur comme un talisman.

Haymitch se dirigeait vers moi, et posa une main sur mon épaule – il empestait le whisky bon marché.

« Elle est là, Finnick. Annie va bien. »