Bonjour
Voici le premier chapitre d'une toute nouvelle fic qui était censé être un OS pour l'anniversaire de Rhadamanthe. Mais il a prit plus d'ampleur que prevu.
Donc comme d'habitude les review sont toujours les bienvenues, d'ailleurs je vous en remercie d'avance. Et pensez au suivi pour être prevenu de la prochaine publication. Merci également à ma bêta Lorientad.
J'espère que vous passerez un bon moment.
Bonne lecture.
Et bon anniversaire Rhadamanthe
Chapitre 1
Albafica se tentant devant eux, les trois juges des enfers. Était-ce dans leurs habitudes de siéger ensemble ou était-ce parce qu'il était leur ennemi. De toute façon, il ne se faisait pas d'illusion, son sort était certainement déjà scellé. Mais qu'importait, il accepterait son sort avec dignité. Il avait fait son devoir et savait Hadès vaincu. D'ailleurs, combien de temps avait-il patienté avant d'être conduit ici. Et ce Minos qui l'observait avec ce regard de vipère, s'il s'imaginait qu'il l'impressionnait, qu'il allait baisser les yeux alors qu'il l'avait vaincu...
A côté du griffon, se trouvait Rhadamanthe qui consultait un registre le visage fermé. Le troisième juge était Eaque. Le Garuda semble le déshabiller du regard un sourire amusé aux lèvres. Il se permit même un petit ricanement en soufflant quelque chose au Whyvern qui l'écarta comme l'on chasse un insecte indésirable. Rhadamanthe s'éclaircit la gorge avant de prendre la parole.
- Albafica des Poissons, fils de Loukía et Tímōn Nikos, fils adoptif de Lugonis des Poissons, reconnaîs-tu tes crimes ?
- Si par crimes vous voulez dire avoir servi fidèlement Athéna et protégé des innocents d'un vil démon, lança le chevalier d'une voix claire en fixant Minos de défi. Alors oui ! Je les reconnais.
Le Griffon tiqua presque imperceptiblement ce qui n'échappa pas au chevalier. Le sourire narquois qu'affichait maintenant ce dernier agaça prodigieusement le juge. Eaque qui semblait beaucoup s'amusé se tourna vers ses collègues.
- Eh bien pour ce cas pas la moindre hésitation, ça sera le Cocyte. Minos ?
- Comment ? Euh oui ? Fit le Griffon qui n'avait pas vraiment écouté.
- Je disais que la peine pour s'être opposé à un dieu est le Cocyte.
- Oui bien sûr ! Albafica des Poissons tu es donc... Commença l'interpelé.
Rhadamanthe qui regardait tour à tour le chevalier et les deux juges, leva la main pour couper son frère.
- Hadès nous a octroyé le droit de prendre des serviteurs parmi les condamnés, je vais donc user de ce droit. Albafica tu es dès à présent à mon service.
- J'ai vaincu ce chevalier ! C'est à moi qu'il revient ! Protesta Minos.
- Pardon ! S'exclama le Poissons qui déjà n'appréciait pas d'être négocié comme une vulgaire marchandise. A moins que je n'ai affronté ton jumeau du même nom je t'ai bel et bien vaincu.
- N'importe quoi ! S'offusqua le Griffon.
- Et si on disait plutôt que vous avez fait match nul, on a des chances de pas y passer la nuit ? Intervint Eaque en levant l'index à hauteur de visage.
- Jamais de la vie ! Répliquèrent en même temps Minos et Albafica dans une même posture de bouderie offensée provoquant l'hilarité du Garuda.
Consterné, Rhadamanthe soupira en secouant la tête dans sa main.
- Désolé Minos, il fallait y penser avant !
- Bah oui, c'est le premier qui dit qui l'a ! Se moqua Eaque, sous l'air outré du Griffon et du Poissons et du regard noir du Whyvern.
- Valentine, appela Rhadamanthe. Conduit Albafica à Caïna installes-le dans l'une des chambres de mes appartements. Veille également à ce qu'il soit lavé et changé. Nous avons bientôt terminé ici.
Dès les deux hommes sortis, le Whyvern se tourna vers le Garuda qu'il toisa d'un air sérieux.
- Je peux savoir ce qui t'a pris ?
- Non mais attend ! A force d'en entendre, j'avais bien le droit à une petite revanche ! Tu n'as pas vu comment il le dévorait des yeux. Remarque, fit-il avec un sourire lubrique. Très appétissant le Poissons, j'en goûterai bien un morceau, miam !
Minos se leva d'un bond et menaça avant de sortir furieux.
- Je t'interdis de le toucher ! Il m'appartient ! Et c'est valable pour toi aussi Rhadamanthe !
Le résident de Caïna regarda son frère sortir en soupirant. Alors qu'il allait se lever, Eaque s'assit à califourchon sur ses genoux et passa ses bras autour de son cou. Avant qu'il n'ait le temps de protester, le Garuda l'embrassa avec passion. Lorsque le baiser cessa, le Whyvern reprit sans y prêter la moindre attention.
- J'aimerais beaucoup que tu arrêtes avec Minos.
- Tu as une idée derrière la tête avec ce chevalier ?
Rhadamanthe eu un sourire énigmatique.
- Écoute... Le juge regarda autour de lui et murmura son plan à l'oreille de son amant. Alors ? Qu'en penses-tu ?
- Alors je n'ai donc pas halluciné, tu l'as vu toi aussi ! C'est une bonne idée mais il va te tuer !
- C'est pour cela que je te demande de ne pas l'énerver. Il faut que j'y aille mais on se retrouve ce soir comme prévu.
Eaque l'embrassa à nouveau avant de le libérer. Tandis que le Whyvern sortait, le Garuda plaisanta.
- Bonne chance avec la pucelle effarouchée !
Durant tout le trajet jusqu'à Caïna, Valentine ne décrocha pas un mot, lançant des regards suspicieux au chevalier, pour finir par hausser les épaules dédaigneusement. La Harpie se demandait ce que son supérieur pouvait bien avoir en tête, à quoi pourrait bien servir le serviteur d'Athéna. Il se disait aux enfers que, bien que d'apparence austère, le juge aimait participer aux amusements de son amant. Peut-être que le Poissons allait être leur jouet pour la nuit, pour finalement en arriver à la conclusion que cela ne le regardait pas et qu'avec le Garuda il préférait que ce soit un ennemi plutôt que lui.
Les réflexions silencieuses d'Albafica le conduisirent hélas au même résultat, et tandis qu'il marchait à côté du spectre, il se jurait de rester digne face à ses bourreaux. Ou peut-être de se défendre avec l'énergie du désespoir. A vrai dire, à mesure qu'il approchait l'angoisse croissait inexorablement. Déjà vaincre Minos n'avait pas été chose aisée, alors quelle chance avait-il face à deux juges. Aucune ! Conclu-t-il alors qu'il se drapait dans son habituelle froideur pour masquer sa peur. Au moins, il ne leur ferait pas ce plaisir.
Valentine le fit entrer dans l'appartement, et montra la salle d'eau en disant sans la moindre amabilité.
- La salle de bain est là. Laves-toi et changes-toi. Un domestique t'apportera des vêtements propres et plus appropriés. Ensuite, tu attends le retour du Seigneur Rhadamanthe sans toucher à rien. Taches d'être prêt à son retour, le seigneur Rhadamanthe n'aime pas que ses esclaves le fassent attendre.
Albafica ne daigna même pas répondre et la Harpie quitta les lieux avec un petit rire qui ne laissait présager rien de bon. L'appartement était luxueux et décoré avec goût, des tapis et des teintures créaient une ambiance douillette que le jeune homme aurait très certainement apprécié s'il n'avait pas tant craint pour son intégré. Néanmoins, il se laissa aller à explorer la pièce, ouvrir les meubles et notamment la bibliothèque contenant de nombreux ouvrages allant des œuvres originales d'Homère au Jeux de l'amour et du hasard.
Le chevalier prit un manuscrit au hasard et l'ouvrit avec précaution. L'ouvrage en italien s'intitulait Divine comédie et datait de 1321. Intrigué, il en commença la lecture. Absorbé par l'ouvrage, il n'entendit pas la porte s'ouvrit et sursauta lorsqu'une voix féminine s'adressa à lui.
- Voici une tunique propre et des sandales. Je te conseille de te dépêcher le seigneur Rhadamanthe ne va pas tarder et il m'aime pas être contrarié lorsqu'il a prévu de passer la nuit avec le seigneur Eaque.
Albafica songea, avec une angoisse qui lui étreignait les entrailles, qu'ainsi ses pires craintes allaient se réaliser. Il avait entendu des choses sur les "divertissements" du Garuda pendant qu'il attendait son procès et l'on disait que son amant n'était pas en reste malgré son apparente froideur. Alors c'était cela son avenir ici, il allait servir de jouet à leur "divertissements" malsains pour l'éternité ou au mieux jusqu'à ce qu'ils se lassent... Et ensuite ? Qu'est-ce que Rhadamanthe fera de lui ? Va-t-il le laisser aux spectres comme une vieille chose usagée pour qu'ils s'amusent à leur tour ou sera-t-il jeter au Cocyte ?
Le Cocyte... La plus terrible des punitions avant le Tartare disait-on, pour lui ce nom sonnait comme une délivrance. Le jeune homme soupira en fermant les yeux, il sentait son coeur battre plus fort, sa respiration saccadée, il avait l'impression que chaque cellules de corps tremblait. Vous qui entrez ici abandonnez tout espoir. Cette phrase terrible prenait soudain un sens si clair, si cruel, sonnant le glas de son devenir.
Athéna ! Fit-il en un appel désespéré, terrifié, tout en ouvrant brusquement les yeux alors que les images de ce qu'il allait subir s'était formées dans son esprit. Oui c'était là la solution. Sa déesse ne pouvait hélas pas le secourir mais la prier lui apporterait soutien et réconfort. Ces maudits juges pourront jouer autant qu'ils le veulent avec son corps ils ne briseront pas son esprit. Son regard descendit jusqu'à ses mains tremblantes. Il se crispa sur le livre et se força à respirer lentement pour reprendre le contrôle de lui-même. Il rangea l'ouvrage, prit la tunique sépia qu'il n'osa même pas examiner et se dirigea vers salle de bain, puisque de tout façon il allait subir, autant ne pas leur donner motif à le faire torturer davantage.
Il ouvrit la porte sans grande conviction, mais lorsque son regard se porta à l'intérieur il en eu le souffle coupé. Il avait face à lui de véritables thermes antiques en miniature. Chaque partie autour du bassin de marbre était séparée de cloisons transparentes de différentes couleurs. En passant la main dessus il put constater qu'il s'agissait de cristaux, Quartz, Améthyste, Tourmalines... De ci, de là se trouvaient des banquettes molletonné suffisamment grandes pour que l'on puisse s'y allonger complètement. Dans des casiers se trouvaient des coussins, des serviettes mais aussi des huiles et savons parfumés.
Albafica se dévêtit hâtivement en réprimant ses tremblements, surtout ne pas penser à ça. Il alla se laver dans une cabine aux parois de quartz bleu prévue à cet effet, puis retourna près du bassin où il versa une huile aux senteurs de muguet. Il y pénétra et s'assit sur un rebord. Le haut était capitonné de sorte que l'on pouvait y appuyer confortablement la tête. Bercé par les effluves de l'eau chaude, le jeune homme ferma les yeux en soupirant d'aise. Ce bain était finalement une bonne idée.
Le chevalier rouvrir brusquement les paupières en sentant un liquide couler sur ses cheveux. Bon sang, il s'était assoupi ! Albafica voulu se retourner mais une main ferme l'en empêcha tandis que le fluide parfumé s'écoulait toujours sur sa tête.
- Tu as des cheveux magnifiques, tu devrais en prendre davantage soin, fit Rhadamanthe avec douceur tout en répartissant l'application sur la chevelure du Poissons.
Il tressaillit en reconnaissant la voix du juge et se retourna. Accroupi devant lui, le Whyvern le dévisageait avec un sourire amusé.
- Je te fais peur ?
- Bien sûr que non ! Répliqua le chevalier avec une assurance qu'il était loin de posséder.
- Albafica, tu mens très mal, tu sais ! Déclara simplement le spectre d'une voix suave et sans moquerie en faisant glisser une mèche de cheveux bleus dans sa main. Dépêche-toi de t'habiller et de me rejoindre. Eaque ne va pas tarder et je veux t'expliquer ce que j'attends de toi avant son arrivée.
Le Poissons sortit de la salle de bain sous le regard scrutateur de Rhadamanthe. Sans un mot, le juge attacha un cordon doré autour de la taille du chevalier et l'observa d'un oeil appréciateur.
- Voilà ! C'est beaucoup mieux avec la ceinture.
La tunique déjà trop courte au goût d'Albafica remontait encore un peu plus avec le lien et le jeune homme se sentit complètement nu sous le regard perçant du Whyvern.
- Albafica tu es désormais mon assistant personnel. Tu verras, ton rôle est très simple même un chevalier d'Athéna peut comprendre.
L'insulte à peine voilée fit tiquer le jeune homme qui serra le poing mais demeura silencieux, attendant l'annonce de son supplice.
- Tu resteras à mes côtés à attendre mes ordres. Les tâches que je te confierais seront diverses et variées. Sauf indication contraire de ma part, je suis le seul à qui tu devras obéissance. Si il y avait le moindre problème à ce sujet et que je sois absent, tu en référera directement au seigneur Hadès. Pour ce soir, tu vas remplacer Valentine au tribunal. Minos est de permanence, Rune et lui te dirons quoi faire. Ah ! Et ta chambre se trouve ici, fit Rhadamanthe en désignant une porte en bois sculpté au fond du salon. A côté de la mienne et tu mangeras au tribunal. Des questions ?
Albafica secoua la tête, trop surpris pour répondre. Il s'était attendu à passer la pire nuit de sa vie, à être déshonorer par les deux juges et au lieu de cela il allait travailler au tribunal ! Finalement oui, une question lui brûlait les lèvres, cependant l'arrivée d'Eaque ne lui en laissa pas le temps. Le cosmos débordant de lubricité, le Garuda le gratifia d'une bonne claque sur les fesses et avant d'embrasser son amant.
- Tu peux disposer, Minos t'attend et il est particulièrement exécrable quand il est de garde de nuit. D'ailleurs un conseil, montre toi très respectueux et docile et tout ira bien.
- Docile !
- Oui, docile. De toute façon si tu as un doute, fais comme Rune. Le Balrog est un expert es-Minos. Allez dépêche-toi maintenant.
Le jeune homme ne se le fit pas dire deux fois et se figea lorsqu'il entendit Rhadamanthe le rappeler d'une voix moqueuse. Il se retourna avec angoisse et le juge lui montrait une paire de sandales.
- Ici tu n'en a pas besoin, mais pour aller au tribunal c'est préférable.
Albafica prit rageusement les sandales et eut droit à une nouvelle main aux fesses. Sentant Eaque détaillé une certaine partie de son anatomie, il ne put s'empêcher de tirer sur sa tunique.
- Hum... Vraiment très appétissant ! S'exclama le Garuda en riant tandis que le Poissons quittait la pièce en claquant la porte.
Soulagé de s'en être sorti indemne pour cette nuit, le chevalier s'appuya un instant sur la porte et eut la satisfaction d'entendre le juge se faire réprimander pour son attitude cavalière. Sourire aux lèvres, il prit la direction du tribunal.
A l'intérieur, Eaque affichait une moue boudeuse. Rhadamanthe l'enlaça et déposa un baiser sur sa nuque.
- Tu as entendu l'avertissement de Minos, alors laisse-moi gérer.
- Oh mais ! Il ne me fait pas peur !
- Je sais, mais c'est mon frère et...
- Je ne suis que le demi-frère ! Répliqua le Garuda, cette fois véritablement contrarié.
- Oui, lâcha le Whyvern tandis que son amant se dégageait, blessé. Eaque je t'en prie, tu sais bien que ce n'est pas ce que je voulais dire. Seulement Hadès sera plus indulgent avec moi qu'avec toi si je lui fracasse le crâne, il le sait et va y réfléchir à deux fois avant de s'en prendre à moi.
- Et Albafica ? Est-ce bien prudent de l'envoyer là-bas avec l'humeur de chien de ton cher frère ?
- Ça va aller ! S'il avait été ton serviteur je me serais inquiété, mais là, Minos ne lui fera rien sachant qu'il aura à en répondre devant moi.
- Charmant ! Tu sous-entends quoi là, s'offusqua le juge.
Il n'eut cependant pas loisir de rester fâché longtemps, que déjà son amant prenait sa main en susurrant.
- Assez parlé de Minos, nous avons le temps de nous amuser avant le dîner.
A suivre...
