Je pense que le pairing est totalement inédit et surprenant. Ne me demandez surtout pas comment ça m'est venu à l'esprit. Mon imagination est débordante et sans limite.

Je vous souhaite bonne lecture !


Melissa McCall venait d'arriver à l'hôpital pour son dernier jour avant des vacances bien méritées.

Eh bien, tu as une tête à faire peur, remarqua une de ses collègues dans les vestiaires.

Je te remercie Hanna. Ça me va droit au cœur, répondit l'infirmière observant les cernes sous ses yeux.

Désolée, s'excusa son amie.

Parce que oui Hanna Bentrish, malgré sa maladresse était une de ses amies les plus proches. Elle était pourtant tout son opposée : blonde et exubérante. Toutefois, ça avait tout de suite collé entre les deux jeunes femmes qui se fréquentaient depuis trois ans maintenant.

Tu vas réussir à tenir jusqu'à ce soir ?

Il va bien falloir, soupira Melissa.

Elle ouvrit son casier pour récupérer sa blouse mais se décomposa à la vue de ce qu'il y avait juste à côté. Elle était tétanisée, le teint livide. Ses doigts se crispèrent sur l'objet de sa surprise alors qu'Hanna l'avait rejointe.

Ça va ? Melissa ? Tu ne vas pas me claquer entre les doigts quand même ?

La brune s'assit, ses jambes s'étant soudain transformées en coton. Hanna aperçut alors ce qui avait chamboulé son amie. C'était une rose. Une magnifique rose rouge dont la tige était entourée d'un superbe ruban de soie bleu.

Ton fils a-t-il oublié que ton anniversaire n'était que dans six mois ? Ça ne lui ressemble guère. D'habitude, il t'envoie cette fleur à la bonne date !

La jeune femme blonde n'avait pas tort. Elle recevait une rose rouge tous les ans à la même date. A l'exception que ce n'était pas Scott qui lui envoyait.

Une larme coula le long de la joue de Melissa ce qui finit d'inquiéter Hanna.

Ce n'est pas ton fils qui t'envoie cette fleur. Ni celles que tu as reçu pour tes anniversaires précédents.

Non, murmura l'infirmière au moment où son biper la rappela à l'ordre.

Elle se leva pour répondre à l'urgence quand son amie lui cria :

Ce soir, toi et moi, une bonne bouteille et tu me racontes tout !

La journée de Melissa se passa dans un brouillard épais. Elle n'avait pas la tête à ce qu'elle faisait tout ça à cause d'une rose. Une rose qui voulait dire tellement...

A 21 heures pétantes, alors qu'elle sortait de sa douche, la sonnette retentit. Hanna était à la porte une bouteille de vin dans une main et des plats à emporter dans l'autre.

Elles s'installèrent sur la table basse s'asseyant sur des coussins.

Alors ?

Quoi ? demanda Melissa voulant repousser au maximum cette conversation.

Tu comptes me dire qui est l'expéditeur de cette rose et pourquoi ça t'a mise dans cet état ?

C'est une longue histoire.

Ça tombe bien, on a toute la nuit devant nous !

Melissa inspira profondément avant de se confier à son amie.

Ça remonte à quatre ans maintenant.

Quatre ans auparavant.

Melissa avait finit sa garde aux urgences. Elle était complètement épuisée. Elle regagna les vestiaires pour enfiler sa tenue de ville. En ouvrant son casier, elle découvrit une rose. Une splendide rose rouge. Elle chercha un mot afin de savoir qui l'avait déposée là. Surtout que son casier était fermé par un cadenas à code qu'elle seule connaissait. Mais pas la moindre trace d'une carte. Juste une rose posée dans son casier.

Les six jours suivants, à chaque fin de garde, elle découvrit une nouvelle rose de la même teinte rubis que les autres. Et toujours aucun mot. Bizarrement, elle se sentait flattée d'avoir attirée l'attention de quelqu'un. Chaque fois qu'elle voyait cette rose trônant fièrement dans son casier, un sourire se dessinait sur ses lèvres. Sourire qu'elle avait perdu voilà de ça une semaine. Son admirateur secret lui permettait d'oublier le baiser qu'on lui avait volé il y a sept jours. Elle n'avait pas tout de suite compris ce qu'il se passait répondant pendant quelques secondes à ce baiser. Mais elle avait fini par repousser celui qui avait pris l'initiative de l'embrasser. Néanmoins, si elle l'avait repoussé, ce n'était pas parce qu'elle ne le désirait pas. Loin de là d'ailleurs. Mais parce que ce n'était pas bien, à la limite de l'immoralité. Alors elle remerciait intérieurement son admirateur de lui changer les idées.

La semaine suivante, la rose rubis était accompagnée d'une carte écrite à la main.

Cette rose pour un baise-main.

Instinctivement, elle se toucha la main sentant un frisson incontrôlable la secouer. Elle se retourna vers ses collègues.

Vous n'avez vu personne près de mon casier ? leur demanda-t-elle.

Un ''non'' général s'éleva dans l'assemblée.

Le jour suivant, elle attendit avec impatience la fin de son service. Avec appréhension, elle ouvrit son casier. Elle avait l'impression d'être une adolescente de quinze ans découvrant les joies de l'amour. Son admirateur secret était en train de la rendre folle. Ce qui n'était pas plus mal puisqu'il lui permettait d'oublier le baiser volé qui la hantait. Une nouvelle rose avait été placée dans son casier. Une nouvelle fois, elle était accompagnée d'un petit mot.

Cette rose pour un baiser sur votre joue.

Elle ferma les yeux imaginant des lèvres déposant ce fameux baiser sur sa pommette. Malheureusement, le visage qui s'insinua dans son esprit la ramena à la réalité brutalement. Elle secoua vivement la tête et claqua la porte de son casier. Non, elle n'avait pas le droit de penser à lui de cette manière. Son admirateur avait encore un peu de travail avant de la conquérir complètement.

Le lendemain, elle trouva une boîte de chocolats avec la rose. La carte disait :

A consommer sans modération !

Elle rigola. Ce n'était pas son admirateur qui allait voir son tour de taille augmenter en engloutissant les chocolats. Elle n'hésita pourtant pas longtemps avant d'en porter un à sa bouche. Cœur de guimauve dans une coque en chocolat noir. Le deuxième était composé de praliné enrobé également dans du chocolat noir. C'étaient ses préférés.

La rose suivante arriva comme les autres.

Cette rose pour un baiser sur votre front.

Avant de prendre sa garde le jour suivant, elle griffonna rapidement un mot qu'elle glissa dans son casier. Elle prit ensuite son poste ,le cœur battant à tout rompre. Elle avait écrit Qui êtes-vous ? Aurait-elle une réponse à sa question ?

Elle découvrit une nouvelle rose à laquelle une carte était jointe.

Cette rose pour un baiser d'esquimau.

Déçue de ne pas avoir de réponse, elle reprit espoir quand elle s'aperçut que son bout de papier avait disparu.

Elle rentra ce soir-là, le cœur en fête. Dès qu'elle passa la porte de chez elle, Scott lui sauta au cou.

Maman, je suis accepté à l'université, Allison, Stiles et Isaac aussi. C'est génial.

Elle félicita son fils et réalisa soudain qu'elle se retrouverait bientôt seule. Son fils allait partir à la fac. Mais elle était heureuse pour lui. Scott et ses amis avaient postulé dans les mêmes établissements pour ne pas se séparer. Ils suivraient des cours différents mais seraient toujours ensembles.

Et alors t'as fini par savoir qui était ton admirateur ? s'impatienta Hanna. Et puis qui t'a volé ce baiser que tu juges immoral ? Comment veux-tu que je t'aides si tu omets certains détails.

Je vais y venir. Pour les deux choses, répondit Melissa en prenant une grande cuillère de glace au chocolat.

La réponse à sa question arriva avec la rose suivante.

Cette rose pour un baiser au creux de votre cou.

PS : la magie disparaîtra au moment où vous découvrirez qui je suis. Est-ce vraiment ce que vous voulez ?

Commença alors un échange par petits mots interposés.

Je ne sais pas ce que je veux... Gardons la magie intacte. Pour le moment.

M.

Cette rose pour votre main dans la mienne.
Heureux de voir que nous partageons le même avis. Le choix de briser la magie vous appartiendra et je le respecterai.

J'ai l'impression que vous savez tout de moi (les chocolats le prouvent) alors que vous êtes un parfait anonyme à mes yeux. Dites-moi quelque chose de vous.

M.

Cette rose pour mon pouce caressant votre paume.
C'est vrai que nous ne sommes pas sur un pied d'égalité. J'aime les chocolats avec des morceaux de noisettes dedans.

La tige de fleur était pour la première fois nouée d'un ruban de soie bleu. Un magnifique bleu, à chemin entre l'océan et la glace. Ce bleu lui en rappela un autre qu'elle se força d'effacer de sa mémoire. Elle détacha le ruban et le noua à son poignet.

A votre tour de consommer sans modération ses petites gourmandises qui ont la fâcheuse tendance à enrober la taille.

M.

Cette rose pour vous dans mes bras.
Merci pour les chocolats. Votre taille n'a en aucun cas souffert de mon petit cadeau. Vous êtes toujours aussi belle.
Le ruban vous va très bien.

Vous me surveillez ? Dois-je avoir peur ? Surtout que je ne sais pas comment vous pénétrez dans cette hôpital et encore moins dans mon casier...

M.

Cette rose pour une caresse dans votre dos.
N'ayez crainte. Je ne suis pas un détraqué. Je suis juste un homme dont vous avez volé le cœur. Pour le comment je dépose ces fleurs, c'est un secret que je ne peux vous révéler.

Me voilà rassurer. Mais...Je ne vois pas ce qui peut vous attirer chez moi. Vous devez avoir quelques problèmes de vue...ou vous vous êtes trompé de destinataire.

M.

Cette rose pour ma main au creux de vos reins.
Ma vue va très bien et vous êtes bien la femme à qui sont destinées ces roses.
Iriez-vous à la pêche aux compliments ? Je ne vous imaginez pas comme ça.
Vous êtes une femme magnifique, admirable, étonnante, séduisante, remarquable, extraordinaire...
Dois-je continuer ?

Arrêtez, vous me faites rougir. Vous savez parler aux femmes. Etes-vous un homme à femme ?

M.

Cette rose pour un baiser sur vos lèvres.
Je ne suis l'homme que d'une seule femme : vous. Vous êtes la seule à qui je susurre des mots doux. Vous réussissez à faire transparaître le meilleur de moi.

Vous m'avez dit que le choix de briser la magie me reviendrait... J'ai besoin de savoir. Qui êtes-vous ?

M.

Les roses sont le nombre d'années qui nous séparent.
Je ne veux plus me cacher. Je ne peux plus... Le masque tombe. Si vous souhaitez que nous parlions, faites-le moi savoir et je vous attendrai à la fin de votre garde la nuit prochaine.

J'en reviens pas que tu aies gardé tous ses mots ! fit Hanna. Sinon, tu en as reçu un paquet de roses non ?

Dix-neuf sans compter celle où il m'avoue ce qu'elles représentent.

Wouah. Tu avais ….euh...trente-six ans c'est ça ? Mais tu les prends au berceau dis-moi !

Qui te dit qu'il n'est pas plus vieux que moi ?

Allez finis ton histoire !

Melissa était rentrée chez elle tel un automate. Elle s'était assise sur son lit, les larmes roulant doucement sur ses joues. Elle avait compté dix-neuf roses. Soient dix-neuf années. Elle se mit à jouer avec le ruban autour de son poignet. Le bleu lui avait rappelée celui des yeux du jeune homme qui lui avait volée le baiser. Maintenant, elle savait que son admirateur et lui ne faisait qu'un. Néanmoins, elle ne put se résoudre à détacher le ruban de soie. Elle ne savait pas encore si elle voulait le voir et s'endormit l'esprit en pagaille.

Arrivée à l'hôpital, elle déposa le mot dans son casier.

Je pense que je vais le regretter mais j'ai besoin de te voir pour tirer les choses au clair. 2h du matin, porte de derrière.

M.

Elle ferma son casier et alla assurer sa garde.

Deux heures du matin. Elle passa ses vêtements de ville et sortit de l'établissement. L'allée était déserte. Seul un réverbère apportait de la lumière à cette impasse lugubre. Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour qu'il sorte de l'ombre.

Salut.

Elle ne dit rien et il s'avança.

Tu l'as gardé. Le ruban, remarqua-t-il en désignant le morceau de soie bleu.

C'est stupide. Je n'aurais pas dû, dit Melissa en cachant sa main dans son dos.

Il tendit sa main vers elle et se mit à caresser son poignet.

Arrête. Par pitié. On ne peut pas faire ça.

Mais pourquoi ? Tu en as autant envie que moi...

Il commença alors à lui caresser la joue. Elle était en train de perdre pied, de se noyer dans l'océan de ses yeux.

Pourquoi tu as fait ça ? Les roses ? Les petits mots ? Je pensais avoir été claire quand tu m'as embrassée.

Quand on s'est embrassé, rectifia son interlocuteur. Tu ne m'as pas repoussé tout de suite. Tu as répondu à mon baiser...

Tu m'as prise par surprise, l'interrompit Melissa.

Peu importe. J'ai pu sentir tout le désir que je t'inspirais. Comme maintenant...

Le cœur de la jeune femme était en train de battre des records de vitesse. Elle savait qu'elle ne devrait pas être là, qu'elle ne devrait pas le laisser la toucher mais elle n'y arrivait pas. Il approcha son visage du sien et elle mit à retenir son souffle.

Stop, dit-elle sans grande conviction. Si jamais on nous surprend, je risque d'être accusée de détournement de mineur...

Il se recula pour mieux la dévisager.

Alors c'est ça qui te gêne? Mon âge ?

Tu as dix-sept ans Isaac. Je pourrais être ta mère !

Et si j'en avais vingt et un ?

La question ne se pose pas.

Je ne peux pas aller contre ce que me dicte mon cœur. Je me fous que tu es vingt, trente ou quarante ans...

Isaac, tu ne sais rien de l'amour. Tu es à l'aube de ta vie. Tu vas partir à la fac, rencontrer de charmantes jeunes filles et tu m'oublieras. C'est dans l'ordre des choses.

Il s'empara de sa main sans qu'elle n'essaie de se dégager et leurs doigts s'enlacèrent. Il colla son front contre le sien avant de murmurer :

Je vais partir à la fac mais je ne t'oublierai pas. Dans quatre ans, je reviendrai et si toi non plus tu ne m'as pas oublié...

Elle ferma les yeux et il l'embrassa tendrement scellant ainsi sa promesse. Quand elle rouvrit les yeux, la ruelle était déserte. Une larme solitaire roula sur sa joue.

Melissa ne revit Isaac que deux mois plus tard. C'était la remise de diplôme. Il ne lui adressa pas la parole de la journée alors même qu'il était avec Scott. Elle avait espéré secrètement qu'il soit passé outre son béguin pour elle même si elle en souffrait. Parce que malgré son âge, elle était tombée irrémédiablement sous le charme du jeune homme. Elle ne savait pas quand ni comment mais son cœur appartenait à Isaac. Ce jour-là, en rentrant chez elle, elle avait découvert une rose et une carte.

A toi à jamais...
Je reviendrai.

Elle n'eut aucune nouvelle les années qui suivirent. Seulement quelques infos de la part de Scott et une rose pour son anniversaire.

Et pourquoi cette fleur aujourd'hui ? demanda Hanna curieuse. Ce n'est pas ton anniversaire.

Non. C'est le sien.

Oh ! Donc il a...

Vingt et un ans. Oui c'est ça.

Il ne t'a pas oublié.

Non, souffla Melissa.

Je comprends mieux pourquoi depuis que je te connais je ne t'ai jamais vu avec un homme. Toi non plus tu ne l'as pas oublié.

Melissa ne dit rien. Mais un long silence voulait dire tellement plus que des mots.

Il va revenir bientôt je suppose.

Mmmm. Scott est en vacances donc lui aussi.

Woauh ! En gros demain ce seront les grandes retrouvailles ! Tu vas faire quoi ?

Si seulement je savais...

Tu veux mon avis ?

Le jeune femme brune regarda son amie. De toute façon, même si elle disait non, Hanna ne se gênerait pas pour le lui exposer.

Ça va faire quatre ans qu'il t'attend. Que tu l'attends. Moi je n'hésiterais pas un instant. Vis ta vie ! Si c'est lui que tu veux, alors prends-le !

Ce n'est pas si simple !

Tu l'aimes, il t'aime. Ou est le problème ?

Tu veux que je te fasse la liste complète ? Très bien. Il a la moitié de mon âge. Je pourrai être sa mère. C'est un des meilleurs amis de mon fils, qui soit dit en passant a le même âge. Je vais passer pour quoi moi ? La vieille fille incapable de se trouver un mec de son âge et qui jette son dévolu sur un gamin de vingt ans ? Tu veux que je continue ?

Hanna soupira.

Arrête de faire une fixette sur l'âge. Et tu te fous des autres ! Vous vous aimez, c'est ça l'important.

Tu crois ?

De quoi ?

Qu'il m'aime ?

Comment peux-tu en douter ? Il t'a fait une cour assidue et il revient quatre ans après pour toi ! Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus.

Melissa pouffa de rire devant l'air désabusé de son amie.

Tu te rends compte de ce que tu es en train de me convaincre de faire ?

Oui ! Je suis en train de te persuader de vivre l'histoire d'amour que tu attends depuis quatre longues années.

Elles discutèrent encore de longues heures à débattre du pour et du contre de l'hypothétique future relation de Melissa. Ce fut seulement aux premières heures de l'aube qu'elles s'endormirent.


J'espère que vous n'êtes pas trop choqués... =) Une petite review pour me donner votre avis ?

PS: je suis partie sur 21 ans car c'est la majorité ''totale'' aux USA, chez nous c'est 18 ans. J'aurais pu prendre la majorité sexuelle mais elle est différente selon les Etats et puis je préfère 21 car Isaac est ''adulte''.

Fini mon blabla et à vous de blablater !