[To Taurus : I don't know if you will read this story, and I will keep adding the following message in every Night Head Genesis fanfictions of mine until you find it to tell you my gratitude ! Yes, I understand English and your reviews on "Gravé au coeur" and "Super-pouvoir" made me so happy, oh my God ! I never thought someone would comment on these one-shots (since nobody cares about Night Head Genesis x3) and when I saw your reviews, I was happy for days ! I still am, I can't express how much it means to me to find reviews on my writings, especially Night Head Genesis TwT

I'm very happy you loved my work ! About "Super-pouvoir", you said it was weird but I hope it wasn't that bad !

Thanks to your reviews, I want to write even more and I'm very grateful for that !]

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"Na... Naoto, arrête !"

Naoto Kirihara n'avait jamais entendu autant d'épouvante que dans cette simple supplication. Oui, une supplication. Même si elle émanait de son propre père, qui, avec toute l'autorité qui lui était due sur ses enfants, tâchait de garder le ton aussi autoritaire et intransigeant que possible. Mais c'était peine perdue, c'était toujours peine perdue, il ne parvenait jamais à réfréner la terreur que lui inspirait son fils, même s'il essayait de se persuader que, en tant que père, il avait toute autorité sur ce garçon. Naoto devait lui obéir. Et quelque part, il savait que son fils s'y employait. Simplement, ce n'était pas facile pour lui de se maîtriser. Mais, au lieu d'adoucir avec empathie les sentiments du père, cela ne faisait qu'accroître son épouvante.

Qui pouvait lui en vouloir ? Il avait souventes fois été la victime privilégiée de Naoto, celui qui subissait le plus de sévices corporelles lorsque le garçon était en colère. Son père refusait de l'écouter quand il lui jurait que son associé était un menteur cherchant à lui soutirer de l'argent ? Il le faisait saigner du nez. Son père insistait pour que des médecins soient appelés au chevet de Naoya, alors qu'il savait très bien que le petit garçon ne supportait pas qu'on le touche ? Il le frappait dans la mâchoire. Son père décidait de ne plus l'envoyer à l'école ? Il lui ouvrait la lèvre. Tout petit déjà, alors qu'il n'était qu'un bébé à peine assez grand pour pouvoir se tenir assis tout seul, il l'avait frappé alors qu'il tentait de lui prendre son jouet préféré. Alors qu'il n'avait que quelques mois. Voilà pourquoi son père s'était mis à avoir peur de lui, même si, toujours impliqué dans son rôle paternel, il continuait d'exercer sa légitime autorité sur cet effrayant garçon.

Il n'était pas le seul à faire les frais du colérique Naoto. A l'école, le garçon n'avait jamais eu d'amis. Les enfants qui l'embêtaient -et, comme il était toujours tout seul dans la cour, cela se produisait souvent- se mettaient subitement à saigner du nez, de la lèvre ou des oreilles, tandis que Naoto les brûlait de ses noirs fous de rage, la mâchoire serrée. C'était la raison pour laquelle, à deux reprises -une fois au jardin d'enfant et une autre au collège-, ses parents, sur la demande expresse de ses professeurs, l'avaient retiré de l'école. Il blessait beaucoup trop les enfants autour de lui, qui, au moins, avaient trop peur de lui pour se risquer à l'approcher. Même ses institutrices frissonnaient en l'approchant. Elles faisaient leur travail, mais leur peur se ressentait à des kilomètres.

Qui voudrait s'encombrer d'un tel fils ? Un fils susceptible de vous blesser à la moindre contrariété ? Un fils qui ne savait absolument pas se maîtriser ? Personne, Yukihiko et Naomi Kirihara s'en étaient convaincus. Même la mère, si douce et si aimante, qui n'avait jamais subi aucune blessure de la part de son fils, était épouvantée par les pouvoirs de son enfant. C'était d'ailleurs celle qui montrait le plus sa terreur, les yeux écarquillés, le corps animé d'un irrépressible mouvement de recul dès que Naoto semblait animé du moindre élan de colère. Pourtant, elle n'avait jamais rien eu à craindre de lui. Naoto ne s'en était jamais pris à sa mère. Peut-être parce qu'elle était plus délicate et plus douce que leur père ? Peut-être parce qu'il l'aimait trop pour lui faire du mal ? Peut-être parce que ce n'était jamais elle qui le contrariait de front ? -même si les dures décisions qu'annonçait leur père avaient toujours été prises d'un commun accord. En tout cas, elle aussi avait peur de son fils. Naoto faisait donc l'unanimité de l'appréhension de ses parents. Ils ne comprenait pas, ou peut-être avaient-ils trop peur pour se battre contre leur irrépressible réflexe de recul, que ce manque d'amour et de confiance ne faisait qu'accroître la peine et la colère de leur fils. Qui n'avait pas besoin de ça. Il était déjà tellement en colère...

D'autres parents se seraient acclimatés à vivre au quotidien avec un enfant aussi instable. Ils auraient traversé la tempête, bon an mal an, avec l'espoir qu'un jour, leur fils parviendrait à contrôler son pouvoir et que tout irait bien pour tous les quatre. Etaient-ils moins aimants, moins courageux ou bien moins sûrs d'eux que d'autres parents ? Naoto avait toujours penché pour la deuxième solution et un peu de la première, mais toujours est-il que, quelle que soit la réponse, un beau jour ils avaient envoyé leur fils loin d'eux. Ils l'avaient donné à Kyojiro Mikuriya, qui était spécialisé dans les pouvoirs psychiques, mais pas pour un temps, pas de façon temporaire. Ils savaient qu'ils ne reverraient plus jamais leur enfant. Par manque de confiance, d'amour ou par lâcheté, ils avaient craqué et abandonné leur fils. Et cela, Naoto ne leur pardonnerait jamais vraiment. Quoi qu'il comprenait qu'ils le craignent, il n'aurait jamais cru que ce serait à ce point. Que leur peur serait plus forte que leur amour.

Naoto n'avait jamais vraiment changé de comportement. Il s'emportait, devenait fou de rage, brisait des vitres, des lampes, renversait des chaises, fissurait le plancher. Les gens autour de lui volaient dans tous les sens, étaient projetés contre les murs, les tables, les portes. Avec le temps, sa colère s'était un peu apaisée et il était devenu plus mature, plus responsable. Il parvenait mieux à se maîtriser. Mais ceux qui avaient déjà fait les frais de sa rage de tout détruire -et, dès son premier jour au centre où Mikuriya l'emmena, cela engloba tous les scientifiques assemblés là- ne tentaient plus jamais de s'approcher de lui sans trembler de crainte. Même Hikita, la femme qui s'était occupée de lui pendant plusieurs années, ne parvenait pas à réfréner ses mouvements de recul dès que Naoto la regardait un peu de travers. Même Mikuriya, qui avait l'habitude de côtoyer des gens comme lui, calme et un peu naïf comme il l'était, se méfiait des réactions de son protégé. Au-dehors du centre, et même avec la maturité et la maîtrise qu'il avait gagnées, les passants le craignaient. Il semblait qu'il était seul. Contre le monde entier.

Mais si tel avait été le cas, Naoto serait depuis longtemps devenu fou. Rongé de colère et d'amertume, avec le pouvoir démentiel qui affluait dans ses veines, et sans la moindre raison de contenir sa colère face au monde qui le rejetait sans lui donner la moindre chance, il serait devenu un monstre de violence. Son coeur serait devenu dur comme de la pierre. Sans personne à l'aimer et à aimer en retour, il n'aurait plus eu que sa haine pour toute raison de continuer.

Mais le fait était que Naoto n'était pas seul.

"Nii-chan, regarde, je l'ai attrapé !"

"Regarde, Nii-chan, ce nuage ressemble à un chat !"

"Nii-chan, viens jouer avec moi !"

"Nii-san, au secours !"

"Nii-san, pourquoi les gens continuent-ils de se comporter de la sorte ?"

"Nii-san, tout va bien."

"Et toi, Nii-san, où étais-tu passé ?"

Naoya se moquait éperdument que son frère ait des pouvoirs psychiques. Bien sûr, cela ne lui paraissait pas si incroyable puisqu'il en était doté lui-même, mais même le cas échéant, ça n'aurait rien changé. Nii-chan restait Nii-chan. Nii-san était simplement Nii-san. Colérique, renfermé, méfiant, dangereux, cela ne voulait pas dire grand chose aux yeux de Naoya. Ou plutôt si, cela définissait ce que Naoto était, en partie, et ce qui caractérisait Naoto, c'était tout ce que Naoya aimait. Il avait toujours aimé son frère. Bien sûr, lorsque leur second fils était venu au monde, Yukihiko et Naomi avaient craint que leur aîné ne fasse accidentellement du mal au bébé. Mais ils se faisaient du souci pour rien. Naoto avait tout de suite ressenti un amour inconditionnel pour le tout petit nouveau-né que sa mère tenait contre elle, et cet amour n'avait jamais varié d'un pouce pendant toutes ces années. Pas une seule fois il ne fit du mal à son petit frère. Pas une seule fois il ne durcit le ton contre lui. Pas une seule fois il ne se révéla un danger pour lui. Au contraire !, il était le seul que Naoya pouvait toucher et par qui il pouvait être touché sans ressentir de souffrance. Alors oui, l'esprit de Naoto était plein de colère et d'amertume, mais elle était aussi pleine de tendresse et d'attention, et cela suffisait à annihiler tous les dommages que ses sentiments négatifs auraient pu causer à son frère. Il l'aimait trop pour que sa colère puisse le blesser.

Et Naoya, dans tout ça ? Naoya adorait son frère. Peu importe que Naoto ait déjà blessé devant lui plus de personnes que de raison, que sa colère fasse trembler les murs et que tout le monde ait peur de lui. Naoya se fichait de ce que tous les autres voyaient. Même leurs parents ne parvenaient pas à comprendre comment leurs deux fils, si dissemblables l'un de l'autre, pouvaient être aussi inséparables. Il régnait entre eux une confiance et une complicité qu'ils ne saisissaient pas, même s'ils voyaient bien que Naoto était un grand frère merveilleux. Il jouait toujours avec son petit frère malgré leurs six ans d'écart, il était d'une irréprochable honnêteté par-devers lui, il le protégeait, il prenait le temps de l'écouter, il le comprenait. Leurs vies étaient entremêlées pour toujours et pour rien au monde Naoya n'aurait voulu en changer.

Car lui ne voyait pas de Naoto que ce qu'il y avait en surface, un garçon renfermé et potentiellement dangereux. Il ne le voyait pas avec appréhension et méfiance. Il voyait la personne qu'il était. Il voyait la moindre parcelle de son âme, de son coeur et de sa vie. Tout simplement, il le voyait avec des yeux d'amour.

"Nii-san, te voilà enfin ! Je t'ai cherché partout ! Où étais-tu passé ?"

Naoya lui sourit bêtement. Quand il le regardait, il voyait le garçon qui montait des pyramides de cubes avec lui, qui l'aidait à démouler les pâtés de sable qu'ils faisaient dans le parc, qu'il avait surpris plusieurs fois en train d'essayer de dissimuler à leurs parents des vases qu'il avait cassés sans faire exprès, qui le laissait finir son dessert préféré, qui lui racontait avec animation le livre qu'il avait fini de lire. Il voyait l'homme qui buvait un peu trop de café, qui détestait les pulls qui grattent et le chou, qui avait un faible pour les pâtisseries, se sentait attiré par Kanako Kurahashi et était d'une absolue mauvaise foi quand il se perdait dans les rayons des magasins. Il voyait le garçon qu'il suivait partout, qui était comme la deuxième moitié de lui-même et sans qui il ne pourrait jamais être heureux. C'était pour cela que quand les gens lui demandaient "Mais, ne crains-tu pas les pouvoirs de ton frère ? Il maîtrise une puissante forme de télékinésie, après tout !", Naoya répondait "Je m'en fous."

Car qui se préoccuperait de ça, vis-à-vis d'une personne qui nous aime tellement et qu'on aime tellement, aussi ?

Pas Naoya, en tout cas.

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[Je déteste ça, quand les gens laissent des mots japonais en l'état dans des fanfics comme si le japonais était une sacro-sainte langue à laquelle il ne faut pas toucher, alors que c'est faux. Mais comme les fansubeurs de Night Head Genesis ont laissé "Nii-san" au lieu de traduire par "Grand frère", je n'arrive pas à voir Naoya IC si je ne le fais pas dire "Nii-san" T^T].