Petite impro au fils du clavier…

Je ne sais pas ce que sera la suite, je n'y ai même pas réfléchit…

Si ça vaut la peine que je continue dites le moi, sinon je l'effacerais…

J'espère que ça vous plaira.

Voili voilou

Bonne lecture

Kiss kiss

Djinn


Chapitre I : Répercutions

Hermione soupira, elle n'arrivait à rien. Elle referma son livre, et le jeta sur son lit. Sa chambre était un bazar monstrueux… Qui aurait put croire que la Parfaite Hermione Granger puisse vivre dans un tel capharnaüm !

Assise sur le rebord de sa fenêtre, elle regardait la campagne anglaise briller sous le soleil de cette fin juillet. Rien en elle ne reflétait la joie des rayons du soleil qui dansaient parmi les nuages, ni celle des oiseaux qui se pourchassaient dans le verger voisins, ni celle de la rivière qui chantait, bondissant joyeusement entre les rochers moussues… Elle ne pouvait pas la voir de sa fenêtre, mais elle entendait clairement son chant cristallin, et en fermant les yeux, elle voyait sans peine les rayons solaires se briser à la surface, en une multitude de couleurs… Le tapis émeraudes de ses berges, parsemé d'innombrables fleurs sauvages, était parcouru de papillons aux milles couleurs, de libellules luisantes, et d'une foules d'autres animaux des bois… Elle entendait presque le bourdonnement des abeilles travailleuses, le grattement des écureuils invisibles dans les arbres, le bruissement des feuillages…

Les larmes lui montèrent aux yeux… Elle n'avait même plus la force de lutter contre elles… Les laissant librement courir sur ses joues, elle enfouie sa tête dans ses mains… Rien, rien ne parvenait à lui rendre le sourire…

Toc, toc, toc.

« Hermione, dit sa mère, Hermione ouvre, s'il te plaît… »

La jeune fille ne prit même pas la peine de répondre, ni même de relever la tête, elle ne voulait voir personne.

« Hermione, insista sa mère, allez ouvre. »

Elle savait très bien que sa mère allait se lasser, et finir pas partir. Cela faisait maintenant une semaine qu'elle s'était enfermée dans sa chambre. Elle ne mangeait plus, ne sortait plus de sa chambre, ne parlait plus à personne, dormait à peine, réveillée par des cauchemars. Les coups de fils de ses amis moldus, qui ne pouvaient la voir que pendant les vacances scolaires, restaient sans réponses. Les lettres d'Harry, Ron, et Ginny n'étaient même pas ouvertes, éparpillées dans sa chambre, au milieu des mouchoirs et des bouteilles d'eau vides. Ils n'étaient au courant de rien, mais se doutaient que quelque chose n'allait pas.

« Hermione ouvre cette porte maintenant, ça suffit ! s'énerva sa mère, c'était la première qu'elle perdait son sang-froid. »

«FICHE-MOI LA PAIX! cria Hermione à la porte.VA-T'EN ! »

« HERMIONE, TU TE DEPECHES D'OUVRIR CETTE FICHUE PORTE ! répondit-elle sur le même ton. »

« MAIS TU VAS ME FOUTRE LA PAIXA LA FIN ! hurla la jeune fille, un ruisseau de larmes dévalant maintenant ses joues. CASSE-TOI ! MAIS CASSE-TOI ! »

« Ne me parles pas sur ce ton ! répondit sa mère en tentant de se calmer. Tu vas m'ouvrir cette porte ou je la fais enfoncer ! Ça va faire plus d'une semaine que tu es enfermée là-dedans, alors maintenant tu va sortir ! »

« MAIS LACHE-MOI ! LâACHE-MOI, J'TE DIS ! JE VEUX PAS T'VOIR ! JE VEUX VOIR PERSONNE ! C'EST CLAIR ! ALORS TIRE-TOI ! »

De rage, elle attrapa une statuette qui trônait sur son bureau, et la jeta contre la porte.

« Hermione…, lâcha sa mère d'une voix éteinte. »

Avec un soulagement teinté d'amertume, elle entendit les pas de sa mère s'éloigner, et résonner dans les escaliers. Ce n'était pas ce qu'elle voulait, pas vraiment… Enfin si… En fait, elle ne savait plus… Elle ne savait plus du tout, plus rien… Elle se sentait vide, elle n'avait plus aucune force, pleurer et hurler l'avait vidée… Elle s'effondra sur son lit, plongeant dans un sommeil agité.

°°°°°°°°°°

Quand elle se réveilla, la maison silencieuse était plongée dans l'obscurité. Elle chercha à tâtons sa montre, et s'approcha de sa fenêtre toujours ouverte. Son réveil lumineux et sa lampe de chevet s'étaient depuis longtemps écraser contre un mur dans ses accès de rage… Grâce à l'éclat de la lune, elle constata qu'il était 1h du matin. Les étoiles brillaient comme des diamants dans l'écrin d'encre de la nuit, et le quartier pâle de la lune jetait son lustre argenté sur la prairie environnante… Tout était d'une beauté à couper le souffle, et Hermione sentit les larmes revenir dans ses yeux. Elle les chassa en secouant la tête, enfonçant ses ongles dans ses paumes. Soudainement, elle fut prise d'une irrépressible envie de sortir. Les murs de sa chambre semblait l'étouffer…

Elle s'approcha de sa porte sur la pointe des pieds, et y colla son oreille… N'entendant rien, elle déverrouilla sa porte, et sortit dans le couloir sur la pointe des pieds, refermant sa porte derrière elle. Elle connaissait sa maison par cœur, il n'avait jamais déménagé, elle était donc capable de s'y déplacer les yeux fermer. Savamment, elle évita les lames de parquet et les marches qui craquaient. Arrivée dans le hall, elle se dirigea vers la cuisine, pour sortir par la porte de derrière. Elle eu un sursaut quand Pattenrond sauta du haut d'un placard pour se frotter dans ses jambes en ronronnant. Elle posa une main sur son cœur qui battait la chamade, et bénit le chat qui avait eu la délicatesse de ne pas miauler. Elle le gratouilla rapidement derrière les oreilles, et sortit, Pattenrond sur les talons.

L'air frais de la nuit la saisit, elle frissonna. S'avançant dans le jardin amoureusement entretenu par sa mère, elle sentit avec plaisir l'herbe douce, fraîche et légèrement humide sous ses pieds nus. Depuis qu'elle était enfant, elle adorait cette sensation… Eclairée par les rayons lunaires, elle poussa la petite porte en bois qui fermait le jardin, et se dirigea vers la rivière. Elle s'assit tranquillement sur la rive, remontant son pantalon, elle plongea ses pieds dans l'eau… Et frissonna… L'onde était très froide, extrêmement froide… Mais Hermione appréciait ce contact, qui engourdissait ses membres, elle se délecta de cette sensation, et s'allongea sur le dos… Elle observa les étoiles, reconnaissant quelques constellations… Les larmes roulèrent sur ses joues sans qu'elle ne cherche à les retenir… Elle sentit Pattenrond se lover sur sa poitrine, ses poils emmêlés étaient doux malgré tout, et son ronronnement la berçait agréablement… D'une main faible, elle caressa son chat qui ronronna de plus belle. Un poids chaud et affectueux sur la poitrine, les pieds glacés, les larmes coulants librement sur ses joues, elle se laissa glisser dans le sommeil, les yeux perdus dans les étoiles… Serrant convulsivement dans sa main un objet argenté, pour la première fois depuis une bonne semaine, son sommeil fut vide, sans rêve ni cauchemar… Comme un néant…

°°°°°°°°°°

Avec violence, elle atterrit à genoux au milieu d'un salon inconnu, mais joliment décoré. Une main se tendit pour l'aider à se relever. Elle s'en saisit, et observa la femme qui l'aidait. Son identité ne faisait aucun doute, ses yeux chocolat, actuellement voilés de tristesses, étaient les même que ceux d'Hermione… La jeune fille s'épousseta, et secoua sa longue chevelure rousse, pour en chasser la cendre que le voyage y avait déposé, décidément, elle n'aimait pas les trajets par cheminée.

« Ginny, c'est bien ça, dit la femme d'une voix douce. »

« Oui, euh, bonjour Mme Granger, sourit la jeune fille en rougissant. »

Un bruit la fit sursauter, et elle s'écarta rapidement de la cheminée. Un jeune homme brun, les cheveux en bataille, s'étala de tout son long à l'endroit même où elle s'était trouvée quelques instants auparavant. Elle ne put retenir un sourire, décidément, Harry était encore pire qu'elle pour ce mode de déplacement… Il se releva en se brossant, et intercepta le sourire de son amie.

« Vas-y, moque-toi ! »

« Oh ça va Harry, ne le prend pas mal. »

Le jeune homme lui tira la langue d'une manière un peu gamine, avant de lui sourire. Il chaussa ses lunettes, qu'il avait mis à l'abri dans une poche intérieure, puis, il se tourna vers la mère d'Hermione.

« Bonjour Madame, dit-il, ne sachant qu'elle conduite tenir. »

« Bonjour Harry. »

A ce moment-là, le feu de cheminée crépita violemment, et Ron fut projeté hors des flammes. Harry qui ne s'était pas écarté de l'âtre fut balayé par son ami, et ils s'écroulèrent pêle-mêle. Ron ronchonna comme à son habitude. Les deux garçons se relevèrent l'air penaud, et Ginny ne put s'empêcher d'éclater de rire. Mais elle se reprit gênée, en regardant Mme Granger.

« Excusez-moi. »

« Non, Ginny, ne t'excuse pas, sourit la femme, depuis une semaine, cette maison est bien trop silencieuse, ça fait du bien d'entendre rire. »

Les deux garçons lui offrirent un sourire, tandis qu'ils essayaient de retrouver contenance, après leur chute, Ron s'époussetait, et Harry redressa ses lunettes. Mme Granger sourit de leurs mines. Elle aurait préféré les invité pour une occasion plus joyeuse.

« Je vous remercie d'être venus… Hermione s'est enfermée dans sa chambre il y a une semaine, et depuis elle refuse de sortir, je ne sais plus quoi faire… »

La détresse de cette femme était telle, qu'elle leur serra le cœur.

Cette femme qui avait appris quelques années auparavant, que sa fille était une sorcière. Cette dernière avait été projetée dans un monde qu'aucun d'eux ne connaissait, revenant avec les histoires terribles et effrayantes de leur lutte contre un ennemi digne d'un film d'horreur moldu. Cette femme qui ne voyait sa fille qu'en de trop rares occasions, lors des vacances d'été, car Hermione passait la plupart des petites vacances à Poudlard, et une partie des grandes vacances, elle rejoignait ses amis… Pour cette femme qui avait perdu son mari trois ans plus tôt, il était difficile que lors de ces moments de retrouvailles, il arrive quelque chose de si terrible, que sa fille s'enferme en elle-même.

« Mais venez vous asseoir, se reprit Mme Granger. Je m'excuse, mais je suis un peu perturbée, je m'inquiète tellement pour Hermione… »

« Nous comprenons Mme Granger, sourit Ginny, en s'asseyant, et en intimant aux garçons de faire de même. »

« Vous voulez boire quelque chose ? demanda-t-elle. J'ai de la citronnade au frais. »

« Avec plaisir, sourit Ginny, à qui le voyage avait donné chaud. »

La femme se dirigea vers la cuisine, d'un pas empli de grâce, bien que ses épaules légèrement voûtées, dénotaient une tristesse pesante. C'était une très jolie femme, et Hermione lui ressemblait beaucoup. Bien que ses cheveux soient noirs, on voyait tout de suite de qui Hermione tenait son indomptable chevelure, elle les avait noués en une tresse épaisse sur son épaule. Elle était vêtue simplement, un jean et une chemise d'homme blanche. Ainsi, Hermione tenait d'elle aussi sa simplicité.

Les trois amis regardèrent autour d'eux, le salon des Granger était joliment décoré, des tapis aux tons chauds, deux canapés profonds accueillants et trois fauteuils assortis encadraient une cheminée au manteau de bois, des objets qui semblaient venir de tous les pays, statuettes africaines, reproductions de tableaux de maître, porcelaines chinoises… Le tout donnait une impression de chaleur surprenante, sans sembler chercher à montrer un étalage de richesse. Ils s'y seraient sentit à l'aise, si le motif de leur visite n'était pas aussi confus.

Depuis quelques temps, Hermione ne répondait plus à leurs lettres, et d'après les dire de sa mère, elle ignorait aussi ses amis moldus qui ne cessaient de téléphoner ou de passer chez elle. Seulement, dans le courrier que Mme Granger leur avait envoyé, elle n'avait pas été vraiment claire sur ce qui s'était passé pour provoquer ce comportement chez la jeune fille. Mais d'après ses propres mots, elle ne savait comment l'écrire…

Mme Granger revint avec un plateau où trônait un pichet et quatre verres. Elle le posa sur la table basse en verre, et les servit. Elle avala elle-même quelques gorgée de citronnade avant de se lancer.

« Hermione ne va sûrement pas apprécier que je vous aies fait venir, mais vous êtes ses amis, et je ne savais plus quoi faire… »

Elle soupira et tenta un pâle sourire.

« Audrey ne va pas tarder à arriver, expliqua-t-elle, je voulais vous expliquer la situation avant, elle sait déjà tout. »

« Euh, qui est Audrey ? demanda Ron. »

« Sa meilleure amie moldue, expliqua Ginny. »

« Comment tu sais ça toi ? s'étonna Ron. »

« Je parle beaucoup avec Hermione, expliqua simplement la jeune rousse. »

« Oui, en effet, et rassurez-vous, elle connaît tout de l'existence de la magie, les rassura Mme Granger. Hermione tenait à ne rien lui cacher, elles sont amies depuis l'enfance. »

Le silence se fit, ils se regardèrent un peu gêner, puis Mme Granger reprit :

« Il y a environ une semaine, Hermione est allée à une fête organisée par l'un de ses amis, à Londres. »

Elle inspira et continua :

« Durant cette fête, Hermione s'est rendue dans l'appartement juste au-dessus de là où se passait la fête. Elle cherchait l'un de ses amis, qui y habitait, mais qui ne s'était toujours pas montré. Elle l'a retrouvé, il était pas bien du tout… Je ne sais pas comment ça s'est passé, mais ils se sont retrouvés enfermés ensemble dans l'appartement… Une heure plus tard, la fête à été interrompu par les pompiers, apparemment appelés par une jeune fille qui n'avait pas laissé son nom, juste dit que quelqu'un voulait se suicider… »

« Euh, excusez-moi Mme Granger, mais c'est quoi les pompiers ? demanda Ron en rougissant. »

Il ne voulait pas l'interrompre, mais il ne voyait pas ce que les 'pompiers venaient faire dans l'histoire.

« Les pompiers sont des moldus qui luttent contre les incendies, expliqua Harry. Mais on les appelle aussi dans diverses situations, lors d'accidents graves, de gens ou animaux coincés quelque part, et donc en cas de tentatives de suicide… »

Ron hocha la tête, et reporta son regard clair sur Mme Granger.

« Quand les pompiers sont arrivés, ils ont aperçu au dernier étage, un jeune homme qui était passé de l'autre côté de la balustrade du balcon, et une jeune fille sur le balcon qui lui parlait… »

« C'était Hermione…, murmura Ginny. »

Mme Granger hocha tristement la tête. Les trois jeunes gens commençaient à prendre toute l'ampleur de la tragédie…

« Hermione a passé une bonne partie de la nuit avec lui, à tenter de le convaincre de ne pas sauter… Les pompiers ne parvenaient pas à enfoncer la porte, c'était une porte blindée… Hermione était en permanence en contact avec un psychologue pour l'aider, mais ils n'ont rien put faire… »

La voix de la femme se brisa, et des larmes roulaient sur ses joues. Ginny se leva et s'assit à ses côtés, posant une main sur celle de Mme Granger, lui montrant ainsi son soutient. La mère d'Hermione inspira profondément, et malgré les larmes qui sillonnaient ses joues, elle continua :

« Alvaro est… était l'autre meilleur ami d'Hermione, il avait deux de plus qu'elle, s'était un peu un grand frère très proche… Mon dieu, quand je pense qu'à peine une semaine avant, il était venu manger chez nous… Je ne me rappelle même plus le nombre de fois où il est venu, où il a dormit ici… Quand les pompiers ont fini par entrer, Hermione était prostrée dans un coin du balcon… Elle avait vu Alvaro sauter, et s'écraser au sol… Les pompiers l'ont mise sous sédatif, et l'ont transportée à l'hôpital… Elle y est restée deux jours, avant de rentrer à la maison, elle n'avait toujours pas dit un mot… Le lendemain de son retour, une psychologue est venue la voir… Ça été l'explosion… Hermione s'est mise à hurler, et la pauvre femme est sortie de sa chambre sous une pluies de projectiles divers… Depuis Hermione s'est enfermée, refusant de sortir et de manger… La psychologue est revenue, mais rien n'y a fait, ça va faire 4 jours qu'elle ne vient plus, elle se contente d'appeler pour savoir s'il y a du nouveau… »

« Elle vous a parlé ? demanda Ginny. »

« A part pour me hurler dessus ou pour m'insulter, non. »

Ils se regardèrent désemparés, leur amie paraissait au plus mal, et ils se demandaient s'il pourrait lui être utile… Mais il ne la laisserais pas comme ça, elle avait besoin d'aide, et ils étaient ses amis.

Ding dong.

Quelqu'un sonnait à la porte. Mme Granger essuya ses larmes et se leva. Elle disparut dans le couloir, et ouvrit la porte.

« Bonjour Sterenn, dit une voix claire. »

« Bonjour Audrey, répondit Mme Granger. Entre, ils sont déjà là. »

La porte se referma, et les bruit de pas se rapprochèrent. Une jeune fille aux longs cheveux noirs et aux yeux noisettes entra dans le salon. Elle était assez grande, et filiforme, mais elle était pleine de charme, et son sourire était magnifique, elle respirait la joie de vivre et la bonté.

« Salut ! s'exclama-t-elle avec un sourire qui fit rougir Ron. »

Ginny secoua la tête en échangeant un sourire moqueur avec Harry, qui avait lui aussi remarqué le trouble de son meilleur ami.

« Hello ! salua Ginny à son tour. »

Harry et Ron se contentèrent d'un hochement de tête, et la jeune fille s'installa à côté de Ginny, tandis que Mme Granger prenait place dans un fauteuil.

« Donc tu dois être Ginny, commença la jeune fille en souriant. »

Ginny hocha la tête.

« Toi, tu dois être Ron, dit-elle en se tournant vers le frère de la rouquine. Et toi, Harry. »

« Exact, tu as tout bon, assura ce dernier. Et toi c'est Audrey. »

« En effet. »

« Je suis étonné qu'Hermione ne vous est jamais parlé de toi, continua Harry. »

« Elle ne vous a jamais parlé de moi ! répéta Audrey en ouvrant de grands yeux. »

« A moi si, sourit Ginny. Mais je crois que quand vous discutez avec Hermione, vous ne parlez pas de ça. »

« C'est vrai qu'on parle pas de nos vies respectives, quand on est à Poudlard, remarqua Ron. »

« Pour ce que j'ai à raconter, lâcha Harry dans un murmure. »

« Sûrement, mais moi, elle m'a parlé de vous, sourit Audrey. Elle m'a montré des photos aussi. A vrai dire, elle me raconte pas mal de chose, on communique même grâce aux hiboux de votre école ! »

« Eh ben ça alors ! s'exclama Ron qui n'en revenait pas. Comment elle peut nous cacher ça ! »

« C'est Hermione, dit simplement Ginny, comme si ça expliquait tout. »

« Bon, on n'est pas là pour ça tout d'même ! s'exclama Audrey, dont le regard avaient changé. »

Elle se tourna vers Mme Granger.

« Est-ce qu'elle est sortie ce matin ? »

« Non, elle reste toujours cloîtrée dans sa chambre, il n'y a rien à faire, soupira la mère d'Hermione. »

« Et bien allons-y ! s'exclama Ginny d'un ton qu'elle essaya de rendre joyeux. A nous tous, on devrait arriver à la faire sortir ! »

« Sinon, vous enfoncerez la porte les garçons ! ajouta Audrey avec un sourire las. »

Elle aussi semblait avoir du mal à trouver le sommeil. Le suicide de ce jeune homme semblait l'avoir énormément ébranlé, et l'état d'Hermione ne devait pas l'aider à faire son deuil…

« Allons-y, lança Harry en se levant, il voyait bien que les choses s'éterniseraient si personne ne bougeait. »

Ils se levèrent tous, sauf Mme Granger qui les regarda d'un air las, avant de leur dire :

« Je vous laisse faire. Hier je me suis disputée avec elle à travers la porte, je crois que ce n'est pas une bonne idée que je vous accompagne. »

Ils acquiescèrent et suivirent Audrey dans les escaliers.

Ils longèrent un couloir aux murs bleu roi et au parquets de bois clair. Audrey s'arrêta devant la deuxième porte, elle était ornée d'une petite fée en bois, posée sur une fleur. Chaque porte était ornée d'une petite plaque comme celle-là, seul le motif différait d'une porte à l'autre.

Audrey inspira à fond, et frappa deux coups bref à la porte.

« Miony… »

Elle attendit.

« Miony, c'est Audrey. »

Toujours rien.

« Fait pas semblant de pas m'entendre s'il te plait, j'voudrais juste te parler. »

Silence persistant. Audrey commençait à s'énerver. Ginny pris la relève.

« Mione ! Ouvre cette porte s'il te plait, soupira-t-elle. »

Rien.

« Allez s'te plait… »

Toujours rien.

« Me force pas à me mettre à genoux… »

Ginny secoua la tête, elle connaissait Hermione, quand elle avait décidé de jouer les têtes de mule, rien ne lui ferait changer d'avis. elle jeta un coup d'œil à Audrey qui semblait d'accord avec elle.

« Bon Mione, si tu continues comme ça, je demande à Harry et Ron d'enfoncer la porte ! s'exclama Ginny. Tu penses bien que je suis pas venue toute seule ! J'aimerais pas en être réduit à de telles extrémités, alors s'il te plait ouvre ta porte. »

Sa voix était restée égale, mais on sentait gronder en elle quelque chose qui fit trembler Ron, car cela lui rappelait trop sa mère. Ils se regardèrent, ne sachant que faire. En désespoir de cause, Harry posa la main sur la poignée de la porte. A sa grande surprise, elle s'ouvrit toute seule.

Ils s'entreregardèrent ne sachant quelle conduite tenir. Ils poussèrent la porte et entrèrent.

« Miony ? appela Audrey. »

Personne ne répondit, la pièce semblait vide… Vide de toute présence humaine, bien sûr… Parce que pour le reste, c'était plutôt le contraire…

« Eh bien ! s'exclama Ginny. Pour une fille qui me fait la morale quand elle vient chez moi, alors que y'a que deux ou trois trucs qui traînent… J'pourrais lui donner des cours… »

« Ouais, elle me fait la même chose, remarqua Audrey, mais je dois bien admettre que c'est la première fois que je vois sa chambre dans cet état. »

C'était un véritable capharnaüm. Des mouchoirs recouvraient le sol, en entrant, ils marchèrent sur les débris de ce qui avait dû être un ange en porcelaine, un peu plus loin, une lampe au pied brisé et à l'abat-jour cabossé, ainsi qu'un réveil matin qui devait avoir rencontré le mur un grand nombre de fois… Ils retrouvèrent aussi leurs lettres, non-décachetées, éparpillées un peu partout, ainsi que plusieurs livres qui devaient avoir volés au travers de la pièce…

« Aïe ! C'est plus grave que ce que je pensais ! s'exclama Ron. Elle jette ses livres maintenant ! Non mais tu te rend compte ! Elle jette ses livres ! »

Il tenait dans ses mains un livre aux pages froissées, le regardant avec des yeux ronds.

« On a remarqué Ron, remets-toi, dit Harry, c'est pas ça le problème. Elle est où Hermione ? »

Audrey était devant une porte blanche, sur la gauche de la chambre. Une petite plaque en émaille représentait un chat dans une baignoire, version humoristique. Sûrement la salle de bain.

« Miony ? demanda Audrey en tapotant contre la porte. Miony ? »

Elle posa sa main sur la poignée, et ouvrit la porte sans difficulté. La salle de bain était dans le même était que la chambre, des mouchoirs, des serviettes qui traînaient par terre, et encore des bouteilles vides… Mais désespérément pas d'Hermione.

« Mais où est-elle bon sang ? s'exclama Audrey, en se ruant vers la porte. »

Ils la suivirent courant dans les escaliers. Il débouchèrent dans la cuisine où ils firent sursauter Mme Granger.

« Sterenn ! Hermione n'est pas dans sa chambre ! lâcha la jeune fille. »

La tasse à thé s'échappa des mains de la femme, pour venir s'écraser dans un fracas de porcelaine brisé, sur le carrelage beige de la cuisine. Ginny se dit qu'il y avait des moyens moins violent d'annoncer ce genre de choses…

« Co-Comment ça ? demanda Mme Granger les yeux écarquillés de terreur. »

« Sa chambre est vide, Mme Granger, insista Ginny. Vous êtes sûre de ne pas l'avoir entendu sortir ? »

« Non, non… »

Elle se concentra, semblant réfléchir.

« Mais cette nuit, je me suis à moitié réveillée, j'avais l'impression d'avoir entendu du bruit, mais vu que ça restait silencieux, je me suis rendormie… »

Soudain, ce fut comme si quelque chose la frappa.

« Pattenrond ! s'exclama-t-elle. Je ne l'ai pas vu ce matin, il doit savoir où elle est ! »

« Pattenrond ! appela Ginny, tandis qu'il s'éparpillait pour chercher le chat. »

Mme Granger se rua sur la porte de la cuisine, et se figea quand elle s'ouvrit.

« Que se passe-t-il, Sterenn ? »

« Je ferme à clé toutes les portes avant de me coucher, expliqua-t-elle. La porte était ouverte, alors que je ne suis pas sortie de la journée ! »

D'un même mouvement, ils se ruèrent tous dans le jardin. Là, ils s'éparpillèrent, en appelant Hermione et son chat. Mais nul ne répondait.

« On va se séparer, décida Harry, si elle n'a pas mangé depuis plusieurs jours, elle n'a pas dû aller moins loin… »

Ils sortirent du jardin et se séparèrent pour fouiller une plus grande zone. Leurs appels résonnants à l'arrière des maisons. Quelques voisins sortirent étonnées, et Mme Granger, tremblante de nervosité, se chargea de leur expliquer la situation. Quelques uns vinrent leur prêter main-forte, tandis que deux femmes s'occupaient de Mme Granger qui frisait lentement l'hystérie…

« Hermione ! cria Harry. Pattenrond ! »

Tandis qu'il s'enfonçait entre les arbres, et que les appels des autres diminuaient de volume, il entendit des miaulements… Il courut entre les arbres, mais il avait du mal à les repérer, un bruit de courant parasitait les sons. Soudain, entre des buissons, une touffe rousse apparut. Pattenrond planta ses yeux jaunes sur Harry, et miaula fortement. Harry se rua à sa suite, son cœur battait à tout rompre, il avait peur pour son amie… Peur de l'état dans lequel il allait la retrouver…

Le bruit de la rivière augmenta, il accéléra sa course, comme son cœur… Quand il déboucha, au bord de la rivière, son cœur sembla sortir de sa poitrine… Hermione était étendue sur le dos, au bord de l'eau, ses pieds ballottés par le courant… Quand il arriva à sa hauteur, il crut que son cœur allait s'arrêter… Elle était si pâle, si pâle… Elle qui avait la peau si mate d'habitude… Il se pencha vers elle, et la secoua légèrement.

« Hermione, appela-t-il, Hermione ! »

Aucune réaction, ses paupières étaient désespérément closes. Harry posa la main sur sa joue… Elle était si froide, qu'il en sursauta. D'instinct, il posa la main sur sa gorge, et sentit un pouls… Très faible, certes, mais quand même…

Il glissa une main sous ses épaules, et une autre sous ses genoux, et la souleva. Elle était si molle qu'il eut du mal à la maintenir contre lui… Mais suffisamment légère pour pouvoir la transporter sans trop de peine. Il suivit le panache de Pattenrond pour retrouver le chemin de la maison des Granger.

Quand il apparut entre les arbres, Mme Granger poussa un cri qui ameuta les autres. Si sa voisine ne l'avait pas retenue, elle se serait effondrée à terre.

« Elle est vivante, dit Harry, mais il lui faut un médecin. »

Un voisin rentra chez lui pour appeler, et Mme Granger ouvrit la porte pour Harry. Elle fit amener Hermione dans une chambre d'ami, car sa chambre était en trop mauvais état…

Elle était vêtue d'un simple débardeur à fine bretelle et d'un pantalon léger, de plus elle avait les pieds dans l'eau… Or, si les journées étaient chaudes, les nuits étaient fraîche dans cette partie de l'Angleterre… Hermione tremblait et claquait des dents, alors que son front était chaud et humide. Elle serrait quelque chose dans sa main, de manière assez convulsive… Harry la posa sur le lit, et il se retourna pendant que les filles lui enlevait ses vêtements humides de rosée. Mme Granger revint dans la chambre avec deux couvertures supplémentaires.

Elle paraissait si petite, si fragile dans ce grand lit, sous trois couches de couvertures… Audrey se rongeait les ongles, Ron était livide et se tordait les mains, Ginny avait les lèvres pincées et ses yeux rouges fixaient Hermione, mais sans vraiment la voir, Harry faisait les cent pas pour évacuer son stress, et Mme Granger assise à la tête du lit, caressait le visage de sa fille, tout en tentant de rester digne… La voisine semblait mal à l'aise, mais ne voulait pas les abandonner.

Quand on sonna à la porte, elle se rua et rez-de-chaussée, et apparut vite avec le médecin.

« Les enfants, dit-elle d'une voix mal assurée, je crois que vous devriez attendre dehors. »

Avec difficulté et regret, ils abandonnèrent leur amie au médecin et à sa mère. Tous lui envoyèrent un regard pour l'assurer de leur soutient… Elle leur rendit un pâle sourire, et la porte se referma.

Ils descendirent au rez-de-chaussée, et s'assirent sur les canapés pour attendre les nouvelles, mais c'était trop dur. Ginny partit dans la cuisine, elle ramassa les bris de la tasse de Mme Granger, puis nettoya le thé renversé. Ensuite, avec l'aide d'Audrey qui connaissait la maison, elle fit un thé fort qu'elle apporta au salon. Sans se regarder, de peur de lire chez l'autre le reflet de sa propre crainte, ils attendirent des nouvelles de leur si chère amie…