Chapitre 1
Cette sensation de flottement me berce mais je reste tourmenté par ce bruit sourd, avant ce noir complet. Le noir. L'obscurité. Elle est omniprésente ici. Par de là, mon regard celle-ci s'impose. Agiter ma main devant mon visage ne me fait que de pauvrement la discerner. Mais la question du ou suis-je ne m'intéresse guère non. Mais le pourquoi, oui !
Voila qui est bien plus intéressant a savoir, le pourquoi suis-je ici. J'ai crié, espérant une quelconque réponse. Un silence , sans fin, glaçant et impartial me répond. je soupire encore une fois,et pour passer le temps, je nage dans cette espace noirâtre, où j'en flotterais presque. Je me sens avancer mais à l'aveugle. Je soupire à nouveau.
- '' Monsieur .… ''
Fit une voix ...résonnant a peine, et pourtant qui sonne a mes sens. Je crie de plus belle, espérant pouvoir la localiser, et aller vers elle. Le silence tombe à nouveau. Je compte les secondes pour garder les pieds sur terre malgré le flottement ressenti et privé de sens. La vue n'est que noire. L'odorat n'a aucun stimuli. L'ouïe...il n'y a qu'un léger sifflement interne et le toucher a peine perceptible malgré que je palpe sans cesse mes bras et mes jambes pour tenter de les ressentir. J'arrive a trois mille six cent secondes encore une fois. Depuis combien de temps suis-je ici? J'ai beau hausser les épaules, cela m'étonnerait que le silence me réponde.
- '' Monsieur ! Vous m'enten.… '' fit à nouveau la voix.
J'hurlai à l'affirmative. Je criais a m'en déchirer les poumons et cordes vocales. Je veux sortir d'ici. De cet état végétatif. A court de souffle, le silence reprend sa place. Fait chier.
Je reprends mon compte des secondes. Par quatre fois j'y arrive. M'étirer ne sert à rien mais ça m'occupe un tant soit peu. Un flash m'apparut, déchirant l'espace qui m'entourait. La voix se fait plus forte, assourdissante. Elle est tellement assourdissante, que j'en espère le retour du silence. Même les mains plaqués contre les oreilles, cette voix rugit comme jamais.
- '' Mais ta gueule ! ''
Le poing partit tout seul. Un contact, enfin le monde réel.… ?
Ma vision s'ouvre, et de surprise je vois un corps atterrir à quelques mètres. Le Soleil me brûle la rétine.
Ô joie, je ne suis plus dans ce néant. Le vent caresse mes cheveux, le vent, quel plaisir de ressentir sa caresse. Des piaillements s'accordent à jouer une douce mélodie. Enfin, je n'ai plus à compter. Enfin je n'ai plus les trois mille six cent secondes étant la conclusion incessante de mes éternels comptes.
Malgré moi je souris. Sourire que je perds aussitôt, en voyant la personne m'ayant apparemment sorti du Néant.
- '' Non mais… CA VA PAS, de frapper la personne qui a voulu t'aider ? '' fit-elle, agressive.
- '' Je ne sais pas… si je dois te féliciter de m'avoir sorti de ce merdier ou d'avoir envie de te frapper, encore. '' répondis-je, sombre.
Une fille, une belle fille se tenait devant moi. Une robe noire, large en bas, dans le style lolita et une ombrelle de la même couleur. Putain de veuve. Elle avait une cascade de cheveux roses, allant jusqu'à ses reins. Sa poitrine était bien enveloppée dans son bustier. Au dessus de sa tête, on pouvait discerner son nom en plissant les yeux.
- '' Euh ... Ecoute… '' j'inspecte encore son nom, sans savoir son origine, ni sa prononciation. '' Pet-roh-na… ? Je peux savoir ce que c'est que cette merde au dessus de ta tête ? ''
- '' Hein ? '' - fit-elle surprise. '' Comment sais-tu que… ? '' elle ne finit pas sa phrase et s'embarqua dans un autre sujet.
Apparemment, elle n'est pas au courant que… Pourtant il suffit de lever les yeux. Est-elle aveugle ?
Je levais la tête, et je vis que moi aussi j'ai mon nom d'affiché. Et instantanément je reconnus cette interface.
D'un mouvement de main j'affiche un menu en soupirant, et j'hallucinai de ma conclusion.
Je suis littéralement dans un jeu. Qui plus est, avec une personne bien chiante, qui me hurle dessus pour répondre a ses questions sans importance. Quelle chance de merde. Ah putain. Juste. Quelle chance de merde.
Naviguant rapidement pour trouver le moyen de sortir,encore, de cette situation de merde dans laquelle je me trouve, je ne trouvai aucun bouton me permettant de pouvoir quitter le jeu. La déception m'envahit. Qu'est-ce que c'est que ce merdier encore ?
- '' Hé ! Le vieux ! Je te cause ! '' Putain qu'elle se la ferme...
- '' Ta gueule, bordel, j'suis occupé là. '' répondis-je de la main gauche, et de la main droite, je pianotais sur le clavier en faisant apparaître une nouvelle interface, plus sombre et longue, qui se mit a coté de la première.
J'enchaînai une combinaison pour forcer l'arrêt. Rien. Merde. Fallait pas s'étonner que ça marche du premier coup. Putain de merde. Ce merdier commence à me faire sérieusement chier.
En me levant, je calme la gamine de mon regard ténébreux. Elle fait une tête de moins et cette dernière est donc facilement intimidée.
Je fis un tour de regard, pour observer le terrain. Je vois d'autres personnes qui sont perdus et faisant des gestes incohérents pour des non-avertis, mais en vérité, eux aussi recherchaient la possibilité de quitter le jeu.
Je fis à nouveau un regard circonférentiel, pour observer sans agir. Nous étions dans une ville… ou du moins… un ensemble de rues servant de paysage, Nous nous trouvions au milieu d'un carrefour. On ne voyait que des murs de brique, des portes en bois, des chevaux sellés à leur barre d'attache et une route terreuse.
Une époque du Moyen-Age. Sûrement.
Mais pourquoi un système de câbles qui relie chaque maison et lampadaire dans les rues ? Pourquoi un système électrique en plein Moyen-Age ?
- '' S'il te plaît… dis moi où on est… j'ai peur…. ? ''
La veuve noire est sur le point de pleurer. Ne pas comprendre son environnement doit être terrifiant pour elle, mais il suffisait d'observer pour avoir les réponses à ses questions. Je soupirais et je répondis :
- '' Ecoute… '' j'eus du mal à retenir un nouveau soupir. '' Pour ta première question, ton nom est affiché sur l'interface au dessus de nos têtes, comme moi regarde. '' dis-je en pointant les deux interfaces de l'index, l'une après l'autre. ''Ensuite, pour la seconde question, il y a trois options, les trois options étant la même: nous sommes dans un jeu. '' Je m'arrêtai. '' Si maintenant tu veux survivre, suis moi. ''
Sans attendre sa réponse, je marchai vers la sortie du village.
Il fallut peu de temps avant qu'elle prenne sa décision. Ses pas résonnèrent derrière moi, et se mirent à mon niveau rapidement. Au détour d'une ruelle, des personnes qui ne sont ni terrifiés, ni inquiets, semblaient mener leur journée normalement.
C'étaient sûrement des personnages non joueur (Note de l'auteur : PNJ sera beaucoup utilisé.) Je fis un brusque virage dans leur direction tout en tirant le bras de la chialeuse.
Elle râle, mais je n'en ai que faire, je la regardai, lui intimant de se calmer. Chose qui la convainquit rapidement, elle baissa la tête et se calma un peu. Une vraie enfant. Pourquoi je me fais chier avec elle. Je suis irritable, mais bon. Elle m'a rien fait de mal encore.
Je m'avançai vers un PNJ, et je lui demandais d'un air anormalement jovial :
- '' Holààà villageois, je me prénomme Rod,et je suis un peu perdu dans votre contrée. Pourrais-je, avoir des informations, des indications, sur cette ville, cette contrée qui nous entoure ? ''
Un vieillard se tourna vers moi, et me fixe d'un air aussi faussement jovial que moi. Il s'excusa auprès de ses compères.., prétextant de s'absenter un moment. Il s'avança vers moi déjà surpris par sa démarche, et me répondit :
- '' Biiien le bonjour aventurier ! '' j'ai un mouvement de recul du à son éclat de voix dont je n'étais pas très fan. '' Vous êtes dans le village de Kaven sur les terres d'Ammerfell. L'auberge est là, le forgeron est à l'entrée du village, et les marchands des contrées voisines, sont au centre même de Kaven. Autre chose ? ''
La dernière phrase me fit hausser un sourcil, dubitatif sur son attitude. Je ne fis rien et je répondis néanmoins :
- '' Je vous remercie. '' je me préparai à partir quand il me retint pour une dernière question.
- '' Attendez ! Comment se fait-il que vous vous soyez tous apparus en même temps ? Que se passe-t-il ? '' fit – il interrogatif.
Je suis à nouveau étonné. Il pose des questions de sa propre initiative, point important à creuser. Je répondis, toujours aussi sombre, au diable mon faux côté jovial :
- '' Aucune idée vieillard, sur ce, bonne fin de journée. ''
- '' A… à vous aussi, et que les dieux nous gardent ! '' et il retourna vers ses compères pour revenir dans leur discussion initiale.
Ouais ouais on lui dira. Et bien déjà faisons le point sur notre situation pourrie.
Points positifs : j'ai déjà torché ce jeu au bout de deux mois de ma vie, avec mon talent que peu connaissent, sauf une qui considère que c'est de la triche. Salope.
Autre point pas négligeable : je connais le lore de ce monde, de cet univers. Je possédais déjà une maison et une guilde aux pouvoirs occultes importants.
Les points négatifs, en revanche, étaient bien chiants en somme : Pas mal de changements ont du avoir lieu dans le jeu en vue de la situation actuelle. Mes amis doivent être coincés comme moi dans le jeu.
Qui plus est, pour continuer à me faire chier, mon petit manoir confortable n'est pas à côté, pareil pour le domaine de la guilde. Putain.
Et dernier point, le pire de tous. Je dois me trimbaler un possible boulet dans mes pattes. Trouvez pire que moi. Je vous défie.
Je soupirai. Fort.
Et je fis au boulet en question :
- '' Pet-roh-na ! '' fis-je intimidant et sombre, faisant sursauter la jeune femme.
- '' Euh, ..oui ? '' fit la veuve noire, d'une petite voix, sans confiance, et sans aucun courage.
- '' On est dans une beeeeeeeeelle merde putain ! '' éclatais-je enfin en m'avançant vers la sortie de la ville et pour nous mettre à l'écart des autres.
En vérité, ce n'était que le début des emmerdes.
