Bonjour à tous ! Me voilà cette fois avec ce qui devait au départ être un OS, mais qui va finir, je pense, en mini-fiction de deux chapitres, et peut-être d'un épilogue ensuite, mais rien n'est sûr de ce côté là ^^ C'est encore un UA, je ne vais pas m'attarder sur les détails tels que l'existence où non des élèves contemporains d'Harry et de sa clique, ou encore des Mangemorts et de Voldemort, puisque de toute façon ça n'aura pas son utilité dans cette fic et que je ne me suis moi-même pas posé la question x)

Je rappelle que les lieux et personnages existant appartiennent à notre grande déesse J.K. Rowling, je me suis contentée de faire mumuse avec, et de leur rajouter de petits amis issus de mon imagination.

Bonne lecture ;)


Les étoiles brillaient de mille feux ce soir-là, cela faisait longtemps que les nuages ne lui avaient pas permis de les voir. Une douce brise faisait frémir les feuilles des arbres en contrebas, une mèche de ses cheveux se glissa devant ses yeux. Elle la repoussa délicatement. La lune était pleine et illuminait le parc comment en plein jour, mais avec ce petit quelque chose en plus, ce petit quelque chose à la fois mystérieux, neutre mais étrangement chaleureux et rassurant, ce petit quelque chose qui illuminait son visage d'une telle façon que si quelqu'un l'avait vu, il aurait eu l'impression de faire face à un fantôme. L'air était frais, mais la température supportable. Cependant, un frisson la parcouru. Elle resserra les pans de sa cape sur ses épaules puis reprit sa contemplation du magnifique paysage qui s'étendait sous ses yeux. Des répliques presque parfaites des montagnes étaient visibles à la surface du lac, ridées par moment par les mouvements des créatures qu'il abritait. Elle ferma les yeux, fort, essayant de fixer la beauté du moment à jamais dans son esprit. Mais lorsqu'elle les rouvrit ces cils étaient humides, et une larme ne tarda pas à glisser lentement le long de sa joue. La petite goutte d'eau était le signe pour elle qu'il était temps de rentrer. Elle ne supportait plus cette preuve de sa faiblesse, trop de monde l'avait vue pleurer et aujourd'hui rien que l'idée que son corps soit encore capable de ceci la mettait en colère.

Elle soupira et se retourna, traînant les pieds jusqu'à atteindre la porte qui menait aux escaliers. Elle déambula dans les couloirs comme un robot, suivant un chemin qu'elle connaissait tellement qu'elle n'y faisait même plus attention. Et ce fut par pur automatisme qu'elle prononça les deux mots nécessaires afin d'ouvrir la porte de son chez elle. Ou plutôt de leur chez eux, à eux tous. Elle ne prêta pas attention aux appels de ses amis, qui s'étaient visiblement inquiétés pour elle. Seulement son silence n'arrangea pas les choses, et l'un d'eux lui attrapa le poignet, fermement mais avec douceur, et la fit s'asseoir de force sur un des confortables fauteuils installés devant la cheminée.

Ses yeux fixèrent les flammes dansantes et elle attendit. Elle savait que l'interrogatoire serait inévitable, et que par conséquent les souvenirs remonteraient. Elle savait aussi qu'ensuite elle s'énerverait, se renfermerait sur elle-même et ne ferait plus rien d'autre que d'envoyer balader ses amis. Qui s'énerveraient à leur tour, lui reprocheraient son entêtement extrême et joueraient la carte du je m'en foutisme pour la faire regretter. Elle savait qu'elle monterait se coucher en fulminant, qu'elle ne dormirait pas de la nuit, et que le lendemain elle redescendrait timidement, avec la ferme intention de s'excuser. Mais elle savait aussi très bien qu'ils seraient déjà tous là, avec des croissants, le sourire aux lèvres, lui répétant que même si elle les rendait fous parfois, ils seraient toujours là pour elle. Ses amis. Elle sourit discrètement à cette pensée, ce qui provoqua l'étonnement de celui qui l'avait faite s'asseoir.

- Pourquoi tu souris comme ça ?

- Pour rien.

- Tu étais où ?

Interrogatoire.

- Quelque part.

- Tu pensais encore à ça n'est-ce pas ?

- Non.

- Menteuse. Tu sais, ça ne te coûtera rien de l'admettre.

- Je lui ai promis de ne plus être faible.

- Je ne vois pas le rapport, ça n'est pas une preuve de faiblesse que d'admettre que tu y pense encore, même après tout ce temps, même après ce qu'il s'est passé. Ce n'est pas une faiblesse que d'admettre que tu as encore mal ! Que ça te fais encore souffrir comme au premier jour. Et ne me dis pas le contraire, je le vois bien. On le voit tous. Tu n'es plus la même depuis…

Souvenirs.

- Depuis quoi ? Continue, je t'en prie. Je serais ravie d'entendre ce que tu as à dire.

- Tu sais très bien ce que je veux dire.

- Mais pourquoi tu ne me laisse pas tranquille bordel ? Pourquoi ? J'ai changé, et alors ? Tout le monde change, non ? Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à ça.

- Ce qu'il y a de mal c'est qu'on ne te reconnaît plus, on ne reconnaît plus notre amie, celle qui rigolait tout le temps avec nous, celle qui faisait les quatre cents coups, celle qui en faisait voir de toutes les couleurs aux professeurs et qui faisait se retourner tous les garçons sur son passage. Aujourd'hui tu n'es plus que l'ombre de cette fille qu'on a connu, tu ne rigole plus, ou si faussement. Tu ne fais plus les quatre cents coups, plus un seul écart au règlement, plus une seule folie. Les professeurs se demandent tous ce qui t'es arrivé, et ça ne m'étonnerais même pas que certains aient oublié le son de ta voix tellement tu es silencieuse en cours. Les seuls garçons qui se retournent sur ton passage sont ceux qui s'inquiètent, ce qui ont cette lueur de pitié que tu déteste tant dans le regard.

Colère.

- Je te fais pitié…

- Arrête, je n'ai pas dit ça.

- Et bien tu sais quoi ? Si tu ne me reconnais plus, je ne vois pas pourquoi tu t'obstine à rester ami avec moi. Pourquoi tu n'irais pas voir ailleurs ? Auprès de toutes ces personnes rigolotes et qui ont une vie si belle et si joyeuse à partager avec toi ? Après tout, je n'ai jamais connu personne qui aimait être ami avec une ombre, une loque qui ne suscite rien d'autre que de la pitié.

- Arrête ! Je t'interdis de dire ça ! Rien ne compte plus pour moi, pour nous, que ton bonheur, rien ne nous motive plus que l'idée qu'un jour peut-être tu retrouveras le sourire. Tout ce qu'on veut c'est te voir à nouveau heureuse, te voir à nouveau redevenir celle que tu étais avant.

- Et ça ne t'ai jamais venu à l'esprit que je n'avais pas envie de redevenir celle que j'étais avant ?

- Ce n'est pas croyable de voir à quel point t'es bornée. Et bien fais, reste cette ombre, cette loque que tu te dis être. Reviens nous voir quand notre amie sera revenue.

Je m'en foutisme.

Il se leva et sorti de la salle. Scotchée, elle se leva précipitamment, renversant le jeu d'échecs posée sur la table basse devant elle et monta les marches deux à deux. Elle se jeta sur son lit, ferma les rideaux du baldaquin.

Le lendemain elle fut réveillée par le silence inhabituel qui régnait dans la pièce. Elle entrouvrit les rideaux et esquissa un sourire. Comme prévu elle n'avait pas dormi de la nuit. Comme prévu elle se leva doucement, descendit timidement les marches, dans l'intention d'adresser ses excuses à ses amis. Mais aucun croissant n'était là. Aucun sourire sur les visages des gens présents, qui n'étaient d'ailleurs pas ses amis, seulement d'autres élèves qui avaient décidé de se lever tôt en ce début de week-end afin de profiter pleinement de la sortie à Pré-au-Lard.

Surprise et soucieuse, elle fit demi-tour et retourna dans le dortoir, enfilant rapidement un jean et un pull qui traînaient sur sa malle. Elle eut un pincement au cœur en se souvenant de pourquoi elle aimait tant se pull avant…


- Tu es magnifique.

- Merci…

Il se penchait sur elle et posa délicatement ses lèvres sur son cou. Elle frissonna, et pria pour que ceci ne soit pas qu'un rêve, et que ce moment dure le plus longtemps possible.

- Ce pull te va vraiment bien, mais je vais malheureusement devoir te l'enlever.

Elle avait ris, lui répondant que ce n'était pas grave, et qu'elle serait ravie de le remettre rien que pour lui.


Elle secoua la tête pour chasser ces vieilles images de sa tête et attrapa sa veste ainsi que son écharpe verte, aux couleurs de sa maison. La salle commune des Serpentard ne possédait pas de fenêtre capable de s'ouvrir pour laisser aux élèves le loisir d'apprécier la température extérieure, mais avec le temps de la veille elle se doutait que le froid serait mordant. Ce fut tout aussi machinalement que la fois précédente qu'elle marcha dans les couloirs du château, mais elle prit cette fois-ci un chemin différent. Elle arriva rapidement devant la grande salle et scruta les visages des gens assis à la table des serpents, sans pour autant trouver ses amis. Elle soupira, elle était peut-être allée un peu trop loin cette fois-ci.

- Miss Duncombe, que faites-vous là ?

Elle sursauta et dirigea son regard vers la personne qui lui avait parlé, et se retrouva face au professeur McGonagall. Elle avait toujours beaucoup apprécié cette dame qui savait imposer le respect d'un seul regard.

- Je cherche mes amis, Carla, Amanda et Gabriel.

- Miss Welby est actuellement dans le bureau du directeur, elle vous a sûrement parlé de la convocation qu'elle a reçue. Ne vous en faites pas, ce n'est rien de grave. Quand à miss Bramfield et monsieur Dawne, il me semble les avoir vus se diriger vers Pré-au-Lard il y a de ça déjà une heure.

Ainsi Amanda et Gabriel n'avaient pas attendu leur amie pour cette première sortie à Pré-au-Lard de l'année. Elle encaissa durement cette nouvelle et son visage se ferma, ce qui n'échappa pas au regard perçant du professeur.

- Vous êtes sûre que vous allez bien miss ?

- Oui, je vais bien. Ne vous en faites pas. C'est juste un coup de fatigue passager.

- Il faut vous reposer, et si cela persiste n'hésitez pas à aller voir madame Pomfresh. Elle n'est pas que douée pour soigner vos diverses blessures et maladies vous savez, elle sait aussi écouter et s'occuper de ce qui n'est pas visible physiquement. Sur ce, je vous souhaite une bonne journée.

Elle se retrouva seule quand le professeur McGonagall entra dans la Grande Salle. Son cœur se serra à la pensée que si même son professeur de métamorphose avait percé sa carapace de silence il en était sûrement de même pour les autres. Elle se raccrocha au souvenir de la promesse qu'elle avait faite et se ressaisit avant de se diriger dehors, fermement décidée à retrouver ses amis et à s'expliquer avec eux.