Titre : Le Feu et la Glace...Mon loup à moi
Auteur : ewanna
Classement : K
Crédits : Tous les personnages de Twilight appartiennent à leur auteur : Stephenie Meyer. Les autres sont à moi...
Description :
Au début, ce ne devait être qu'un simple sujet d'étude… qui s'est transformé grâce à de jolis sentiments. Mais par la suite, ce fut pire qu'une traque mortelle. Quant à la fin…
On ne sait jamais ce que sera véritablement notre futur. Destin écrit à l'avance pour certains, choix conscients pour d'autres. Le fait est que notre vie n'appartient qu'à nous et que pour défendre cette liberté et le peu de bonheur qui s'y trouve, il faut parfois surmonter des obstacles pires que tout. Des obstacles inhumains…
Commentaire : Bonjour. Eh bien merci à tous ceux qui auront eu la curiosité de venir lire ce premier chapitre. J'espère qu'il vous plaira et vous donnera envie de lire la suite...
- Hein ? Comment ça, des « Indiens » ?!
Par une belle journée en ce début du mois d'octobre, devant le tableau d'affichage du grand hall de la faculté, plusieurs sursautèrent en entendant les cris.
- Euh... Qu'est-ce qu'il t'arrive, Assline?
La personne ainsi nommée se tourna vivement vers une camarade, incrédule et catastrophée, en se contentant de pointer du doigt la grande feuille blanche sur laquelle étaient inscrits les nombreux sujets que les étudiants auraient à traiter durant les prochains mois, pour valider leur diplôme en fin d'année.
- J'avais demandé l'archéologie égyptienne..., se plaignit-elle. Qu'est-ce qu'il a foutu ?
Le « il », c'était son maître de stage. Un personnage très compétent dans son domaine - malgré le fait d'être qualifié de farfelu par beaucoup - avec qui Assline s'était toujours bien entendue. Il y a plusieurs semaines de cela, elle se souvenait parfaitement lui avoir dit et même écrit sur un formulaire tout ce qu'il y avait d'officiel, qu'elle souhaitait entreprendre plus tard des études d'archéologie en Egypte et que de ce fait, avoir l'opportunité de passer la majorité de son année là-bas lui serait très profitable. En tout cas, elle était certaine de ne jamais, ô grand jamais, lui avoir parlé d'indiens ! Incroyable ! Il avait dû se tromper en remplissant les demandes, il n'y avait que cette explication. Et il n'y avait également qu'une chose à faire : aller trouver immédiatement cet étourdi pour qu'il rectifie tout ça.
Des indiens ! Elle n'avait rien contre eux et ressentait même un respect certain pour ce peuple qui avait un tel patrimoine culturel et ésotérique - en plus d'avoir été sauvagement décimé par les colons, se retrouvant désormais obligé de vivre dans des réserves sur ses propres terres - mais il se trouvait qu'aux dernières nouvelles, c'étaient des sarcophages qu'elle voulait découvrir et pas des totems !
C'est donc sans s'attarder sur les cris de joie ou de déception de ceux qui avaient obtenu ou non leur premier choix - au moins eux, avaient eu quelque chose de demandé, ce qui n'était pas son cas - ni répondre à ses amis qui lui demandèrent où elle filait d'un pas si pressé, que l'étudiante de tout juste vingt ans prit la direction du bâtiment central de l'université.
Quelques minutes plus tard, elle arriva essoufflée sur le palier du troisième étage où elle alla cogner, un peu trop énergiquement, à la porte du bureau visé.
- Entrez !, répondit une voix joviale.
Assline s'exécuta, en tâchant de calmer sa mauvaise humeur.
- Ah ! Te voilà !, lança avec un sourire l'homme qui l'accueillit en contournant son bureau.
Relativement grand et trapu, le professeur Michel était un homme brun aux yeux noirs d'une cinquantaine d'années, qui arborait une imposante barbe et une moustache de la même couleur, un teint mat et un air bienveillant. Alors vêtu d'un costume gris clair, il regarda entrer son élève à travers ses petites lunettes rondes métalliques, en laissant deviner, au sourire qui se dessinait sur ses lèvres, qu'il connaissait déjà la raison de sa venue.
- Bonjour professeur…, dit Assline avec retenue. Pardonnez-moi de vous déranger, mais je venais vous voir parce que j'ai...
- Mais assieds-toi plutôt ! Assieds-toi donc, la coupa avec enthousiasme l'homme, en désignant d'un geste de la main un fauteuil vide, avant de retourner s'asseoir dans le sien. On est toujours mieux installés pour parler quand on est assis.
Assline soupira, balayant de son souffle fataliste la frange châtain qui lui tombait régulièrement devant ses yeux marron clairs (seul vestige des longs cheveux qu'elle avait décidé un beau jour de couper) et s'assit face à son enseignant, espérant qu'il la laisserait enfin parler. Mais...
- Tu t'es faite toute belle, dis-moi, lança-t-il.
Assline s'observa un instant, dubitative, sans trouver quoi que ce soit d'extraordinaire dans un tee-shirt vert pomme et une jupe violette. Elle se demanda alors s'il n'était pas en train d'essayer de noyer le poisson. Pourtant :
- C'est en vue de fêter vos prochains stages ?
- Nos prochains… ?, s'entendit-elle répéter, mortifiée. Mais enfin professeur, réagit-elle d'un bond, vous avez vu où vous comptez m'envoyer ? Chez des...
- ...indiens. Je sais, termina l'enseignant, tranquillement, en la regardant avec un petit sourire.
- Mais je ne vous ai jamais demandé ça, moi ! Pourquoi des indiens ? De l'autre côté de l'océan, en plus… A des heures et des heures d'avion ! Si loin de l'Egypte... Pourquoi vous m'avez fait ça ?, se désespéra brusquement Assline en s'affalant dans son fauteuil.
Le professeur Michel prit son temps pour répondre. Il joignit ses mains sous son menton, la considéra quelques secondes, puis :
- Hum… Sache déjà que l'Egypte a toujours été une destination très demandée et que cette année ne fait pas exception. Ainsi, même si tu as un bon dossier, j'ai le regret de t'annoncer qu'il y en avait beaucoup d'autres... et meilleurs que le tien.
Assline afficha une moue boudeuse. Elle s'était moyennement préparée à ce genre de réponses, mais tout de même, ça ne faisait jamais plaisir à entendre.
- Aussi, poursuivit l'enseignant, il ne m'était pas possible de te donner ton premier choix - je n'aurais pas pu le justifier auprès de mes collègues.
- Je comprends, dit Assline, déçue. Mais j'avais tout de même émis d'autres souhaits au cas où mon premier ne soit pas possible - et les indiens n'en font pas parti.
- C'est exact, admit le professeur qui s'avança un peu et la regarda gravement, droit dans les yeux. Et c'est là que je te demanderai de me faire confiance.
Assline ne put retenir un rictus sarcastique. Faire confiance au professeur Michel, c'était un peu comme demander à son chien de surveiller un morceau de steak sans y toucher. Autrement dit : c'était relativement risqué ! Pas dans le sens où l'homme était du style à envoyer les uns et les autres en perdition. Mais, il avait une telle façon de voir les choses, si différente du commun des mortels, que beaucoup ne pouvaient se faire à ses choix.
Devant l'expression de son élève, il sourit.
- Oui, je sais... De plus, l'Inde, le Chili, tous ceux que tu as effectivement mentionnés sont des destinations passionnantes. Mais…
- Mais ?
Il soupira.
- Si tu insistes, je pourrai modifier tout ça. Mais comprends qu'on n'a pas tous les jours l'occasion de vivre de belles et enrichissantes expériences. Je connais les études que tu veux faire et pour t'avoir comme élève depuis un petit moment déjà, je pense également suffisamment te connaître pour savoir ce que tu vaux et qu'une telle aventure t'apportera beaucoup.
Assline avait du mal à comprendre où l'aventure était, quand il s'agissait d'aller étudier des tribus qui vivaient parquées depuis des décennies et où la nouveauté résidait dans ce qu'elles avaient vécu des générations en arrière. En outre, c'était tellement éloigné de ce qu'elle attendait, de ce qu'elle espérait.
- Je comprends ta… perplexité, indiqua doucement le professeur Michel. Mais regarde comment se présentent les choses : ce que tu souhaitais est pour le moment inaccessible. Alors, profite donc de cette opportunité que je t'offre d'aller découvrir autre chose.
Assline commençait à hésiter. Il est vrai que l'homme qui se trouvait assis en face d'elle était un merveilleux orateur qui savait aiguiser la curiosité des gens. Mais il n'y avait pas que ça. Pour avoir parcouru le monde, il savait de quoi il parlait. S'il lui disait que c'était une occasion unique - une expérience unique - c'est que ça en était une. Alors, après tout : les pyramides étant à présent loin d'elle, pourquoi ne pas la tenter ?
- Mais qu'est-ce que je pourrai bien faire là-bas ?, demanda-t-elle. Ce sont des peuplades qui n'évoluent plus. Si on veut savoir quelque chose sur elles, il suffit d'aller dans la librairie du coin et…
Le professeur Michel leva aussitôt une main qui la fit taire.
- Tu as, comme beaucoup, une idée très arrêtée et bien sévère de ces tribus. Et pourquoi ? Parce que tu ne les connais pas, tout simplement.
- Et vous… si ?
- En effet. J'ai eu l'extrême chance, il y a de cela des années, d'être le bienvenu dans des tribus indiennes. Je sais donc de quoi je parle.
- Bon. Dans ce cas, qu'est-ce que je devrai y faire ?... si j'y vais, évidemment.
Le professeur sourit. Il sentait que c'était presque gagné.
- Si tu parvenais à t'intégrer du mieux que possible à la population locale, pour pouvoir observer et étudier aussi bien leurs vies que leurs habitats et environnement, cela permettrait sans aucun doute à nos pauvres et maigres esprits du vieux continent de découvrir des choses qu'ils n'ont jamais pu, ni su voir.
Assline soupira en se frottant le front. C'était quand même très vague comme ordre de mission.
- Mais ne t'en fais pas, la rassura le professeur. Grâce à notre merveilleux outil informatique, nous resterons en contact et je pourrai toujours t'aider ou te guider en cas de besoin.
Sur quoi il lui lança un clin d'œil encourageant.
Passèrent ensuite quelques minutes durant lesquelles Assline réfléchit en silence. Finalement :
- Bon. Admettons. Combien serions-nous à y aller et quand faudrait-il que je vous donne ma réponse ?
- Oh ! Très simple, répondit le professeur Michel tout à sa joie. Il me faudrait ta réponse aujourd'hui et tu y partirais seule !
- Pardon ?
Assline en était toujours à ressasser sa dernière conversation, assise sur un muret de la petite cour délimitée par les bâtiments centraux de la faculté, lorsque ses amis la retrouvèrent enfin.
- Hé oh !
Elle leva la tête et regarda approcher d'un air absent, un petit groupe de quatre personnes : deux garçons et deux filles.
- Hé bien : où étais-tu passée ?, demanda l'un.
- 'suis allée voir le professeur Michel…
- Ah… Il parait qu'il t'a collée sur un plan pas possible…, risqua doucement une autre.
- Ouais. Des indiens d'Amérique. Même pas ce que j'ai demandé…
- Et alors ?
Assline haussa les épaules.
- On en a parlé. Ça n'a pas l'air trop mal – même si je n'ai pas la moindre idée de ce que je pourrais y faire. Je dois lui donner ma réponse tout à l'heure.
- Et l'Egypte ?
- Mort, soupira Assline. Trop de demandes et mon dossier n'est pas assez solide.
Les quatre autres se regardèrent sans trop savoir quoi dire pour la conseiller ou simplement lui remonter le moral, lorsque l'un déclara soudain :
- Quand on y réfléchit, ça pourrait être sympa, les indiens. Leurs légendes, leur passé, ce qu'ils vivent à présent. Y'a de quoi faire !
Assline releva la tête et le regarda en plissant les yeux.
- Ouais, rétorqua alors l'une des filles. Dommage simplement que l'idée vienne de professeur Foldingue ! Avec lui, on ne sait jamais à quoi s'attendre ! Tu te souviens de la fois où il nous a seulement conseillé de descendre dans une grotte, lors du dernier stage ? Bonjour l'expérience !
- Mais justement !, répliqua le garçon. C'est vrai qu'il est un peu spécial, mais c'est le type même qui te permettra de découvrir des choses à côté desquelles tu serais passé si tu ne l'avais pas connu ! Quand tu sais tout ce qu'il a déjà vécu, pour mettre ton cv un cran au-dessus, c'est avec lui qu'il faut partir !
- Sauf que là, je partirais seule, indiqua Assline. Lui, il resterait en France derrière son écran…
- Peu importe !, balaya le garçon. Ce qu'il te propose sort des sentiers battus, ne durera de toute façon pas plus de quelques mois et t'apportera forcément un petit plus que les autres n'auront pas. Bref ! Moi, à ta place, partir pour partir, je n'hésiterais pas !
Une heure et demie plus tard, Assline toqua de nouveau à la porte du bureau de l'enseignant.
- Entre Assline, entendit-elle.
- Euh… C'est moi, professeur, s'annonça-t-elle inutilement.
Il se trouvait à la même place qu'un peu plus tôt et la fixa alors avec intérêt.
- Alors, jeune fille, as-tu pris ta décision ?
Elle soupira un bon coup puis,
- D'accord.
Un sourire éclatant illumina les traits burinés de l'homme.
- Ah la bonne heure !, s'exclama-t-il en se redressant. Je suis heureux que tu aies pris cette décision. Je suis persuadé que tu vas vivre une merveilleuse aventure !
- Et moi, j'espère qu'elle ne sera pas trop… aventureuse, murmura Assline qui avait, elle aussi, en mémoire l'exploration d'une certaine grotte qui lui avait valu des nuits agitées les jours suivants.
Le professeur Michel se mit à rire de bon cœur.
- Bien, dit-il ensuite. Je vais immédiatement valider tout ça et te fournir toutes les informations dont tu pourrais avoir besoin. Mais dès à présent, souhaiterais-tu savoir quelque chose ?
- Euh… oui. Vous ne m'avez pas précisé chez qui vous comptez m'envoyer… Les Iroquois ? Les Dakotas ?
- Non, non, répondit le professeur en agitant sa main. Rien de tout cela. Sortons donc des clichés et intéressons-nous à un peuple qui « vit » toujours.
Assline haussa un sourcil, perplexe.
- Tu vas partir étudier les Quileutes !
- Les quoi ?
Commentaire : La suite dimanche. Bonne journée à tous et à bientôt !
