Titre : Victoria
Auteur : satine
Disclamer : rien ne m'appartient, sauf christopher Heyerdahl, lui il n'est qu'à moi niark niark niark
Résumé : Une jeune fille entre dans la vie de John et Helen, et bouleverse tout…
Note de l'auteur : Voilà cette fic me trottait dans la tête depuis trèèèèèèèèès longtemps ! Je l'ai d'abord bien sûr écrite en script, enfin le script peut être considéré comme la suite (si vous voulez le lire demandez moi ) et aujourd'hui je vous la poste, en espérant qu'elle vous plaise !
Je la dédie a ma bande de tits boulets préférés et mes deux sœurs de cœur ! Vivement notre pvt ensemble !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! C'est avec les critiques qu'on s'améliore
Bonne lecture à tous !
Victoria
Elle avait cru pouvoir appartenir à ce monde, se fondre dans le décor, comme s'il avait toujours été sien. Mais aujourd'hui, elle devait faire face à la réalité, le carcan de la mondanité victorienne pesait trop lourdement sur ses frêles épaules. Elle n'était pas comme eux, elle n'appartenait pas à cet univers fermé. Pourtant elle avait essayé de tout son cœur, pour son père…mais elle n'y arrivait pas. Elle était issue des bas-fonds, et ses racines resteraient à jamais ancrées en elle. Car elle venait d'un endroit où le mot liberté avait plus de signification que dans ce lieu.
Son nom de baptême était Victoire Legrand, mais depuis peu de temps, les gens la prénommait Victoria Magnus…cela sonnait plus anglais, d'après son père. Seuls les plus intimes s'aventuraient à l'appeler Vicky. Mais ne vous y trompez pas, son cercle proche était immense, s'étendant sur tout le quartier de Whitechapel.
Elle était née au printemps 1868, dans un faubourg parisien, en plein milieu d'une des nombreuses maisons closes, qui ornaient la ville à cette époque là. Sa mère, Marine, était l'une des meilleures prostituées de France. Des étrangers venus de toutes l'Europe, accouraient à Paris, dans le seul but de tester sa réputation. Et ils repartaient toujours satisfaits de ses services.
Bien sûr, sa venue au monde n'avait pas été désirée. Gregory Magnus était un grand bourgeois anglais, seulement de passage dans la capitale française, et ayant déjà une famille, quand il avait rencontré la jeune femme. Du moins, il n'avait plus qu'une fille, son épouse n'étant plus de ce monde depuis plusieurs années. Mais comme tout homme, il avait des besoins que seul le sexe féminin pouvait contenter. C'était donc pour cela qu'il s'était aventuré dans la maison de Marine.
Néanmoins, durant les premières années de sa vie, Victoria grandit sans connaître le nom de son géniteur. Cela ne lui manquait pas, car sa mère prenait grand soin d'elle, ainsi que les filles habitant le bordel. Elle était leur petit rayon de soleil, celle qui amenait un peu de lumière et joie de vivre, dans cet endroit infâme. La maquerelle, Madame Laura, l'aimait bien également. Elle voyait déjà en elle la relève des filles qui ne rapporteraient plus assez d'argent, dans quelques années.
Chaque soir, alors que Marine allait travailler, la petite rejoignait le bureau de la tenancière, avec pour ordre de ne faire aucun bruit. Aucun client ne devait la voir, sous risque de faire expulser sa mère. Les enfants n'avaient pas le droit de vivre dans les maisons closes. Madame Laura l'avait acceptée, seulement parce que Marine rapportait beaucoup d'argent, sans quoi elle aurait finit dehors, comme toutes les autres prostituées, ayant eut le malheur de tomber enceinte de leur client.
Alors chaque soir, la petite fille allait s'installer dans le cabinet privée de Madame Laura, et sans bruit, elle jouait, dessinait et n'en sortait qu'au petit matin. Quand elle fut en âge de le faire, la jeune demoiselle aidait aux tâches journalières. Car malgré la réputation de sa mère, sa présence dans la maison n'était pas gratuite. Marine devait également travailler dur, pour payer le loyer et les vêtements dont la petite avait besoin.
Malgré son apparente pauvreté, Victoire n'avait manqué jamais de rien. Elle se sentait heureuse, aux milieux des filles, qu'elle considérait comme sa famille. Durant toute son enfance, elle ne vit son père qu'une seule fois, et cette rencontre ne l'avait guère marquée. En effet, elle avait fait sa connaissance, aux alentours de ses quatre ans. Sa mère lui avait raconté plus tard, qu'il avait tenté de l'emmener avec lui, mais qu'elle avait refusé. Aujourd'hui, connaissant la vie qu'il souhaitait pour elle, elle ne pouvait que remercier sa maman de l'avoir gardée auprès d'elle. Car auprès de Gregory, elle n'aurait jamais été aussi heureuse, que dans cette maison parisienne…elle le savait.
Lorsqu'elle eut atteint ses quatorze ans, la maquerelle lui apprit qu'elle était en âge de travailler. Bien sûr, en bonne mère, Marine tenta de l'en dissuader, insistant qu'elle pouvait très bien subvenir à leurs besoins à toutes les deux. Malheureusement pour elle, Victoire voulait gagner son propre argent, afin de pouvoir à son tour payer des choses dont Marine rêvait. Et la curiosité de la jeune demoiselle n'était pas non plus étrangère à ce choix. En effet, elle voulait entrer dans le monde de sa mère, cet univers dont on lui avait toujours interdit l'accès à cause de son jeune âge. Aujourd'hui il lui tendait les bras, et elle n'allait tout de même pas laisser passer cette chance.
Ce fut Madame Laura qui s'occupa de son éducation sexuelle, comprenant aisément que cela serait difficile à sa mère de le faire. Après tout, qui vendrait son enfant à la rue ? Alors chaque jour la jeune fille passait du temps dans le bureau de la maquerelle, apprenant tout ce qu'une femme devait savoir pour satisfaire un homme. Tout n'était que théorique, mais Victoire était bonne élève et retenait tout ce que lui disait ou lui montrait sa professeur. Lorsque le moment arriva, ce fut sa mère qui eut le privilège de lui choisir son premier client.
Son nom était Christian, il était le fils d'un noble et fréquentait souvent la maison. Il ne voulait que Marine comme prostituée. Elle connaissait donc sa prévenance et sa gentillesse envers les femmes. Il était la personne idéale pour la première fois de sa fille. Après lui avoir parlé de la demoiselle, le jeune homme accepta de la prendre. Bien sûr Madame Laura lui exposa la situation de Victoire, ce à quoi il répondit qu'il en avait conscience et que cela ne le dérangeait point. Il paya même une grosse somme, afin qu'aucun autre homme ne pose ses mains sur la jeune fille, avant lui.
Le soir de leur rencontre arriva bien vite, et avec lui le stresse lié à l'inconnu. Les filles se firent pourtant rassurantes toute la journée, l'aidant même à choisir sa tenue, sa coiffure ou encore son maquillage. Certaines lui donnèrent même quelques astuces pour l'aider à se détendre ou à avoir moins mal. Malgré cela, la peur resta bien présente…
Sa première fois avait duré toute la nuit, et comme promis Christian se fit doux, patient et prévenant. Elle n'en gardait qu'un bon souvenir aujourd'hui. Elle se rappelait ses gestes hésitants et maladroits au début. Mais le jeune homme avait su la guider et lui donner confiance en elle. Au petit matin, elle avait rejoint le rang des prostituées sur le marché, rentrant sans le savoir en compétition avec sa propre mère.
Les mois avaient passée, et la jeune Victoire s'était maintenant aguerrie, oubliant même sa timidité passée. C'est alors que sa mère avait contractée la tuberculose. Cette maladie faisait des ravages en ce temps-là dans les rues parisiennes. Seuls les plus chanceux y échappaient. Voulant soigner sa mère, la jeune fille du redoubler d'effort dans son travail, afin de pouvoir payer les médicaments prescrits par le médecin de la maison. Malheureusement Marine ne survécut pas, et la mort l'emporta la veille des seize ans de sa fille. Victoire se retrouvait désormais seule au monde…du moins le crut-elle à cette époque là.
Car en effet, quelques semaines plus tard, un homme se présenta à la maison, et prétendit être son père. Madame Laura, qui avait toujours gardé une correspondance avec lui, en échange d'une jolie somme d'argent, l'avait avertie de la mort de la jeune femme. A la lecture de sa dernière lettre, Gregory Magnus s'était mis immédiatement en chemin.
Il avait dû alors prendre contact avec les autorités locales, afin d'obtenir la garde légale de la jeune fille. Mais ayant des amis haut placés, cela n'avait pas été bien difficile. Etant donc désormais son tuteur légal, Victoire n'avait pas eu d'autre choix que de le suivre. Oh bien sûr, elle ne l'avait pas fait contre sa volonté, car son père lui avait dépeint un tableau féérique de sa future vie à Londres. Quelle jeune fille de sa condition aurait été assez folle de refuser une telle offre ? Aucune, elle le savait, toutes rêvaient du mythe de cendrillon, et elle la première. C'est donc avec un grand enthousiasme que la demoiselle avait accepté de suivre cet homme en terre étrangère.
Après avoir payé sa liberté à la tenancière de la maison, Gregory avait emmené sa fille dans un manoir à la campagne. Durant plus d'un an, le médecin lui avait inculqué l'anglais ainsi que les bonnes manières. Il ne pouvait prendre le risque de la ramener aussi ignorante chez lui, et d'entacher un peu plus le nom des Magnus. Heureusement pour lui, Victoire avait été de bonne volonté et avait fait d'énormes efforts afin d'atteindre l'idéal que visait son père. N'ayant plus de mère, elle ne voulait décevoir la seule personne ayant de l'affection pour elle aujourd'hui. Lentement mais sûrement, la petite Victoire Legrand, avait laissé place à Victoria Magnus, jeune fille de bonne condition, parlant presque couramment anglais. Gregory avait pris alors la décision de rentrer en Angleterre avec elle.
Le voyage s'était passé fort bien, la jeune fille avait découvert des paysages inconnus, traversé la manche sans être malade, et posé enfin le pied sur le sol anglais. Là une nouvelle calèche les avait attendus, celle-ci les avait alors conduis tout d'abord à Maidstone, où ils avaient fait une escale. Gregory avait acheté pour sa fille de nouvelles robes, de nouvelles toilettes, et tout ce dont une demoiselle de son âge avait besoin. Puis la nuit commençant à tomber, ils étaient restés dormir à l'hôtel, avant de reprendre la route le lendemain très tôt. En effet, ils devaient atteindre Londres, se trouvant encore à 52km de la ville où ils se situaient.
Dès son arrivée au manoir familial, elle avait rencontré celle que son père nommée « sa grande sœur ». Durant ces deux dernières années, il n'avait fait que la dépeindre comme l'enfant parfait, la prenant pour exemple afin de l'éduquer. Si au début Victoire l'avait haït, d'être la fierté de cet homme, très vite elle avait appris à la prendre comme modèle, afin d'attirer les même sentiments envers elle.
Helen avait été chaleureuse avec elle, lui faisant visiter la maison, l'aidant avec son anglais, encore un peu fragile, et lui montrant comment bien ranger ses robes dans son armoire. Perdue dans ce nouveau monde, Victoria avait trouvé en sa sœur, une alliée attentive.
Dès le premier soir, la jeune fille avait arpenté les couloirs du Sanctuaire, se familiarisant avec ce nouvel endroit, qui était désormais sa maison. Mais très vite elle s'était perdue, ne trouvant personne pour lui indiquer son chemin. Elle avait tenté alors de revenir sur ses pas, mais s'était heurtée à un homme, qui l'avait rattrapée, alors qu'elle avait perdu l'équilibre. Son regard s'était plongé immédiatement dans le sien, s'y noyant définitivement. Durant quelques secondes, ils n'avaient pas bougé, restant interdits. Ses yeux, aussi clairs que l'eau de la rivière, avait capturé son âme, suscitant un frisson qui avait alors parcouru son échine.
Elle se souvenait l'avoir dévisagé de longues minutes, gravant à jamais ses traits dans sa mémoire. Il était d'une rare beauté, de son être s'échappait un charisme incroyable qui lui avait fait presque tourner la tête. Ses cheveux étaient aussi sombres que la nuit, lui apportant une touche de mystère, que son cœur se mit en hâte de découvrir…qui était-il ? Ses bras musclés, l'avaient maintenue fermement contre lui, lui coupant presque le souffle. Son bas ventre avait été collé au sien, lui laissant entrevoir la force de la virilité…tout son être l'avait absorbée et elle n'avait pas voulu lutter pour résister. Même lui n'avait pas semblé vouloir lui échapper, ses yeux océans avaient plongé en elle, pour découvrir ses secrets les plus enfouis et les faire siens à tout jamais. Jamais Victoria n'avait ressentit un sentiment aussi délicieux que celui qui l'avait envahi à cette instant.
Malheureusement pour elle, des bruits de pas étaient venu briser cet instant, et le jeune homme l'avait alors relâchée doucement, après s'être assuré que sa prise avait retrouvé son équilibre. Helen était alors apparut au coin du couloir et les avait rejoint. Elle avait alors présenté cet inconnu comme son compagnon. Il portait le nom de Montaigue John Druitt. Il était allé à la même université qu'elle, mais il avait étudié le droit.
Victoria n'avait jamais écouté la suite, trop occupée à détailler cet homme, qu'elle savait désormais interdit. Mais quelque chose en elle, lui avait dit que son destin était lié à lui… d'une manière ou d'une autre.
Durant les semaines suivantes, elle avait passé beaucoup de temps en sa compagnie et celle d'Helen. Elle avait appris à les connaître, et chaque jour elle avait dut se battre un peu plus, contre les sentiments qui l'assaillaient. Elle ne pouvait tomber amoureuse de ce jeune homme, elle n'en avait pas le droit. Mais lasse de cette bataille perdue d'avance, elle avait rendu les armes, acceptant silencieusement de l'aimer sans pouvoir l'avoir…..jamais. Il appartenait à Helen et elle l'avait accepté…après tout, une prostituée ne pouvait aimer. C'est ce que lui avait toujours répété sa mère.
Plusieurs mois plus tard, un soir, alors qu'il était très tard, Victoria avait tenté de sortir de sa chambre, pour rejoindre les cuisines, la faim tenaillant son ventre. Mais en route, elle était tombée sur le couple, et s'était immédiatement cachée dans le couloir perpendiculaire au leur. Elle s'était alors penchée légèrement, afin de voir s'ils l'avaient vu. Mais heureusement pour elle, cela n'avait pas été le cas. Très vite, elle s'était perdue dans son observation, ne pouvant décoller son regard des jeunes fiancés.
Helen avait son dos appuyé contre le mur, la tête renversée sur le coté, les yeux mi-clos. De son côté John, était collé à elle, dévorant son cou de baiser. Elle avait alors contemplé une de ses mains remonter les jupons de sa sœur, avant de glisser lentement dessous et de remonter une de ses jambes autour de ses reins. Un long soupir s'était échappé alors des lèvres de la doctoresse, qui avait du mal à retenir ses gémissements. Elle avait tenté alors de défaire son corset, mais son compagnon l'avait arrêté. Surprise elle l'avait questionné du regard, avant de le voir embrasser la naissance de sa poitrine. Immédiatement Helen avait refermé les yeux, se laissant guider par ses gestes habiles.
De sa cachette, Victoria n'avait rien perdu de ce spectacle plus qu'intime. Elle savait qu'il était mal de les regarder ainsi, mais malgré tout sa volonté, elle n'était pas parvenu à partir, ses yeux irrémédiablement attirer sur ses deux corps qui se donnaient l'un à l'autre.
Dans un mouvement fluide, elle avait vu sa sœur, inverser sa position, plaquant alors John contre le mur. Elle remarqua alors pour la première fois, que sa chemise était grande ouverte, offrant à sa vu un torse puissant et bien dessiné. Il avait été tel qu'elle l'avait imaginé depuis leur première rencontre.
Et alors que sa sœur s'était évertuée à ouvrir son pantalon, elle avait vu son regard clair…il l'observait, pleinement conscient de sa présence. Victoria était restée alors interdite, ne sachant quoi faire, devait-elle feindre d'arriver à peine, où devait elle restait là, sans bouger ? Mais ne voyant aucune protestation de la part du jeune homme venir, elle avait décidé de ne rien faire, plongeant simplement ses yeux fascinés dans les siens.
Helen avait tenté tant bien que de mal à le dévêtir, et malgré l'aide qu'il lui avait apporté, il n'avait pas quitté la jeune fille de vue. Et même lorsqu'il avait échangé un baiser passionné avec sa belle, il n'avait pas fermé les yeux, lui envoyant le regard le plus intense de toute sa vie. Un frisson avait alors parcouru son échine, venant mourir aux creux de ses reins, où une douce chaleur s'était installée. Malheureusement pour elle, sa grande sœur avait pris conscience du lieu où ils se trouvaient, et avait tiré son compagnon dans sa chambre, fermant la porte à clef derrière eux.
La jeune fille s'était alors donné quelques instants pour retrouver ses esprits…Puis elle avait regardé de nouveau la porte d'Helen, prenant conscience d'une chose : Victoire, prostituée des faubourgs parisiens, venait de reprendre vie. Son ancienne existence n'avait eu de cesse de lui manquer et le regard que John avait posé sur elle ce soir, lui avait rappelé qui elle était réellement, et non ce qu'elle voulait donner l'illusion d'être.
Elle s'était alors enfuie en courant dans sa chambre, où elle s'était mise à fouiller dans ses placards. Très vite, elle en avait ressortie une vieille tenue, que sa mère lui avait offerte, pour fêter la perte de sa virginité. Elle se souvenait qu'à l'époque la robe lui était un peu grande, afin qu'elle lui fasse plusieurs années, lui avait alors expliqué Marine. Aujourd'hui le vêtement lui allait comme un gant, mettant en valeur les bonnes rondeurs. A cette pensée, son regard s'était fait mélancolique, l'absence de sa mère, avait laissé un grand vide dans son cœur. Puis sans d'autre cérémonie, elle avait alors revêtit la robe, se sentant de nouveau elle-même, avant d'aller parcourir les rues pavées de Londres.
