Origine : Gundam Wings
Disclamer : Les personnages principaux ne sont pas à moi, mais à leurs auteurs respectifs. Quand on voit la vie que je leur fait mener, c'est pas plus mal...
Genre : Angst, UA, et un poil de shonen ai pour le moment
Couples : 2+1, 13x6 en arrière-plan
Remarque : J'ai eu cette idée en regardant le film "Danny the dog", qui lui non plus n'est pas à moi. Et comme c'est une idée très très envahissante, je l'ai écrite pour qu'elle me fiche la paix et me laisse travailler.
Update : Chapitre corrigé ! Rien de transcendant, juste quelques fautes d'orthographes qui trainaient...
Chapitre 1 : L'arène
Me voilà devant le plus grand casino du pays, l'Epyon, propriété de monsieur Treize Kushrenada, membre influent du conseil municipal le jour, et de la pègre la nuit. Tout en regardant le décor, je reste à hauteur mon boss, Zechs Merquise, prêt à toute éventualité. C'est mon boulot après tout, je suis garde du corps. J'ai pas vraiment le physique de l'emploi, je suis trop fin, mais ceux qui ont fait la bêtise de me sous-estimer s'en mordent encore les doigts.
Zechs, c'est le bras droit de Treize. Il est pas mal dans son genre, grand, un visage régulier, de longs cheveux blonds qui lui arrivent au milieu du dos, charismatique et toujours souriant. J'entends très souvent les soupirs de la gente féminine à son approche. Des soupirs masculins aussi d'ailleurs. J'ai jamais vraiment su si c'était des soupirs de désir ou de jalousie. Les deux peut-être. Ce qu'il y a de bien à accompagner un homme de sa prestance, c'est que même avec ma longue natte caramel et mes yeux améthyste, je passe inaperçu. Ça me permet de bien jouer mon rôle. Bah oui, homme de main d'un des plus grands bandits d'Europe, c'est pas mon vrai métier.
En vrai, je suis inspecteur à Europol, section grand banditisme et traite d'êtres humains. Comment ça, je suis trop jeune ? Bon, d'accord, j'ai 22 ans, mais cela fait déjà 4 ans que je travaille dans cet organisation. J'ai fait Harvard, et avec plusieurs années d'avance. J'ai préféré entrer à Europol plutôt que finir au FBI. Bah, oui, comme ça, je voyage gratos dans toute l'Europe.
En ce moment, je suis en mission d'infiltration dans le sud de la France. Ça fait déjà 6 mois que j'ai coupé les ponts avec mes vrais supérieurs. J'ai commencé comme simple convoyeur de drogue, mais mon habileté au couteau et mes capacités de combat ont fait que j'ai rapidement tapé dans l'œil de Zechs (au sens figuré bien sûr, je ne serais plus là sinon). Il m'a alors proposé de devenir son garde du corps, il trouvait que j'avais meilleure allure que le gorille de l'époque et que je ferais moins tâche dans les soirées mondaines.
Comme ce soir par exemple. Je sais qu'on va à une soirée organisée par Treize en personne, dans une salle du casino, mais je ne sais pas du tout ce qu'on va y faire. Quand j'ai posé la question au chauffeur de la limousine, il m'a regardé avec un sourire en coin en me disant : "Tu verras". Ça y est, on est entré. Le décor intérieur est un tout petit peu moins rococo que le laissait présager la façade, mais c'est quand même très chargé. À croire que pour jouer correctement à la roulette, il faut obligatoirement des pendants de cristal aux lustres ou des dorures à l'or fin sur les encadrements de porte. Nous nous dirigeons vers l'accueil de l'espace VIP. Une hôtesse en uniforme moulant rouge et blanc très décolleté s'approche de nous et nous demande avec un sourire digne d'une pub pour dentifrice :
- Dans quel salon souhaitez-vous vous rendre ?
- Le Tallgeese, réponds Zechs en lui rendant son sourire.
Celui de l'hôtesse se crispe un peu, et elle appelle un groom pour nous conduire à l'ascenseur. Heureusement que son costume à lui est gris bleu et non rouge, parce que sinon, il ressemblerait vraiment à Spirou, avec sa houppette de cheveux roux sous son chapeau rond.
Il nous fait entrer dans un ascenseur à l'ancienne, avec un système d'ouverture à grilles. Il appuie ensuite sur le bouton du dernier sous-sol. Lorsque la cabine commence à descendre, il tape 3013 avec les boutons des étages. La cabine arrive au dernier sous-sol, mais continue de descendre. Je suppose que la soirée mondaine en question propose des distractions pas très légales pour être si bien planquée. La cabine s'immobilise, le groom nous ouvre la porte et nous laisse sortir en nous souhaitant une agréable soirée d'une voix un peu étranglée. Dès que j'ai mis le pied dehors à la suite de mon boss, il se dépêche de refermer la porte et de remonter au rez-de-chaussée, comme s'il nous avait amené devant la porte de l'enfer.
En fait d'enfer, nous sommes dans un couloir sombre, sans fioritures. Au loin, j'entends des cris indistincts. Nous avons à peine fait quelques pas dans le couloir que Zechs s'arrête et se retourne vers moi en me disant :
- Duo, je t'ai amené ici car je sais que je peux te faire confiance. Ce que tu vas voir ne doit surtout pas sortir d'ici. C'est le divertissement préféré de M. Kushrenada et il n'y convie qu'un nombre restreint de participants. Tu n'auras pas besoin de faire le garde du corps tout au long de la soirée, je te laisserais libre de te mêler aux autres invités après le dernier combat.
- Compris M. Merquise.
Nous reprenons notre marche et nous arrivons dans une grande salle ovale. Des gens bien habillés forment un cordon compact à une dizaine de mètres de moi et hurlent des encouragements vers le centre de la salle. Des cris de souffrance semblent venir de là, accompagnés de bruits de coups. Je ne sais pas encore ce que je vais voir, mais je commence à comprendre la précipitation du groom.
Zechs se désintéresse du centre, et me mène vers la gauche de la salle, où se situe un bar. Là, assis à une table, en train de siroter un verre de cocktail, se tient Treize. C'est la première fois que je vois le grand patron d'aussi près. Lui aussi a belle allure, avec ses cheveux brun roux tirés en arrière et son visage lisse. Ses sourcils fourchus sont la seule fausse note selon moi, mais même sans ça, il n'est vraiment pas mon style. Zechs s'installe à la table, et je me positionne légèrement derrière lui, assez en retrait pour leur laisser croire que je n'entends pas ce qu'ils disent.
En fait, ils parlent du week end qu'ils vont passer chez le comte de Romefeller, autre parrain de la mafia locale. Ils mettent au point les horaires de départ et la composition de leurs équipes. Soudain, Zechs se retourne vers moi et dit en élevant la voix :
- Et toi, Duo, que fais-tu ce week end ?
- Je n'ai rien de prévu pour l'instant M. Merquise.
- Ça te dirais de m'accompagner chez le comte de Romefeller ? Il organise une partie de chasse sur son domaine, et je n'ai pas encore de garde du corps.
- Ce serait un honneur Monsieur.
- Et bien, c'est décidé, je te donnerais demain une liste de ce que je veux que tu emportes, reprend-il en se remettant droit.
Il me faut préciser que Zechs est très très pointilleux sur l'habillement de son personnel. Par exemple, ce soir je suis entièrement en noir, pantalon à pince et chemise, mais surtout pas de veste ni de cravate, il ne veut pas de pingouin à son service.
Zechs vante ensuite mes qualités à Treize, lui disant qu'il n'avait jamais eu un garde du corps aussi efficace et aussi discret. Treize lui demande si je suis digne de confiance, ce à quoi mon boss lui réponds qu'il n'a jamais eu à se plaindre de moi depuis 4 mois que je suis à son service, sachant qu'il m'a déjà mis plusieurs fois à l'épreuve.
Treize semble convaincu, et propose de laisser là les affaires et d'aller profiter du spectacle. Il se lève, suivit de Zechs et je leur emboite le pas. Nous nous dirigeons vers le cordon humain qui vocifère toujours. L'arrivée de Treize ne passe pas inaperçue, et les personnes les plus proches de lui s'écartent avec déférence, ce qui nous permet de prendre leur place. Je vois enfin ce qui fait hurler ces mondains. De l'autre côté de barrières en fer forgé, il y a une immense fosse ovale. Elle mesure bien dans les 4 m de profondeur et les parois sont recouvertes de fils de fer barbelés qui se croisent et se recroisent comme une hideuse toile tissée par une araignée névrotique.
Au centre de la fosse, deux hommes se battent à mains nues. L'un est un colosse, tout en muscles, le crâne rasé, avec pour tout vêtement un pantalon en cuir et de grosses bottes. Il encaisse bien, mais ses mouvements sont lents et il n'arrive presque jamais à toucher son adversaire. Vu ses mouvements, celui-ci semble avoir fait du catch. Il porte un short rouge, un débardeur qui avait du être blanc un jour et des boots noires. Ses cheveux noirs mi-longs sont lâchés sur ses épaules mais ne semblent pas le gêner pour le combat. Ils se tapaient déjà dessus à notre arrivée, ils semblent de même force. Soudain le colosse vacille et tombe à genoux. Le catcheur en profite pour lui donner un grand coup de coude sur la nuque. D'où je suis, j'entends les os craquer. Le colosse tombe et ne bouge plus. Les spectateurs exultent pour moitié, les autres ayant certainement perdu leur pari. Treize a un grand sourire, mais Zechs semble attristé de ne pas avoir vu le combat en entier. Treize le rassure.
- Il reste encore deux combats ce soir. Le vainqueur du prochain aura l'honneur d'affronter le Chien.
Je ne fais aucun commentaire, je dois déjà me retenir pour ne pas détourner le regard. Deux personnes en bas viennent chercher le cadavre du colosse en le tirant par les pieds. Le catcheur hurle sa joie aux spectateurs en levant les bras. Un chinois en habit traditionnel vient de rentrer dans l'arène, par la seule porte visible. Les deux adversaires se jaugent du regard, pendant que des hôtesses passent au milieu des spectateurs, certainement pour prendre les paris.
Les deux adversaires attendent l'un en face de l'autre, le catcheur hurlant toujours des insanités et le chinois stoïque. Treize les laisse ainsi une petite minute, puis sort une petite télécommande de sa poche. L'image incongrue de combattants robots me traverse l'esprit. En fait, non, le bouton de la télécommande allume une lumière rouge à l'autre bout de l'arène. C'est le signal du début du combat. Le catcheur se rue sur le chinois, qui l'évite d'une pirouette.
Je me désintéresse du combat pour observer les spectateurs. Je reconnais au moins deux membres du conseil municipal, un juge de la cour des instances et des tas de personnalités en vue. Plus de la moitié sont des femmes et ce sont elles les plus enragées. Leurs visages déformés par l'envie de sang me font presque peur. Tiens, par exemple, celle qui est juste en face de moi. Une grande rousse montée sur échasses et dont le couturier est tombé en panne de tissu à la moitié de la robe. C'est un mannequin très demandé, qui déplace des foules à chaque défilé. Et bien, là, penchée au dessus de la barrière à invectiver l'un des combattants, elle me fait penser à une harpie perchée sur un arbre en lisière d'un champ de bataille et attendant la curée. Brr, ça me fait froid dans le dos.
Les hurlements de victoire des spectateurs me font tressaillir. Heureusement que mon boss et Treize ne me regardaient pas. J'étais tellement pris par mes observations que je n'ai même pas vu le combat. Je reporte mon regard au fond de l'arène. Le catcheur hurle toujours, les bras levés. Il a du sang sur le visage et sur les poings. Le chinois est étendu sur le dos, le visage explosé au niveau du nez. Je suppose que le catcheur lui a cassé l'os nasal, le tuant sur le coup.
Treize prend un micro près de lui et explique aux spectateurs qu'une pause de 15 minutes est prévue avant le dernier combat de la soirée, pour permettre au vainqueur de reprendre des forces. Un mouvement de masse se fait vers le bar, tandis que Treize et Zechs restent au bord de la fosse.
Zechs demande pourquoi Treize a mis en place cette pause.
- C'est simple, Harren ici présent a gagné tous les matchs de ce soir. Si je lui laisse le temps de souffler, les parieurs vont le savoir en meilleure forme et vont plus facilement miser sur lui. Et moi, comme je miserais sur le Chien, je gagnerais plus.
- Tu as l'air sûr que le Chien va gagner.
- Évidemment, c'est la machine à tuer la plus efficace que j'ai jamais rencontré. Mais son maître m'a certifié qu'il se donnerait un peu plus en spectacle que la dernière fois.
- C'est vrai qu'il avait été particulièrement rapide. C'en était même frustrant.
Ils continuèrent à deviser des différents combattants qui les avaient impressionnés. Je me désintéresse de nouveau de la conversation. En regardant en bas, je vois deux hommes entrer dans l'arène. Le premier, un vieux avec des lunettes rondes ressemblant énormément à des lunettes de natation, porte une blouse blanche et marche avec une canne. Il tient une laisse en cuir à la main. L'autre homme semble avoir mon âge, de type asiatique, fin et nerveux. Il porte un débardeur vert un peu trop grand et un pantalon noir suffisamment ajusté pour mettre en valeur un fessier à damner un saint. Il a la tête baissée, ce qui fait que je ne vois pas son visage, caché par des mèches de cheveux noirs ébouriffés. À son cou, un collier de cuir large auquel est attaché la laisse. Je pense ne pas me tromper en disant que le Chien, c'est lui. Comment peut-il accepter d'être traité ainsi ?
Le vieux parle à son "chien" mais il est trop loin pour que je comprenne ce qu'il dit. Harren revient des coulisses et tressaille à la vue de son adversaire. Il se reprend très vite, mais la peur qui a traversé son visage ne m'a pas échappé. Il devait être là la dernière fois que le chien s'est battu. Treize reprend son micro pour prévenir les spectateurs que le combat va bientôt commencer. Le vieux détache la laisse et sort de l'arène. Peu après, je le vois venir vers nous, un sourire carnassier traversant son visage ridé. Il prend place à la droite de Treize et lui rappelle qu'il veut 50 % de ce que le combat rapportera à ce dernier. Treize acquiesce et reporte son regard dans la fosse.
Le Chien n'a pas bougé d'un poil. Harren reprend ses grands gestes en direction de la foule, j'en viendrai presque à croire que l'éclat de peur de tout à l'heure était un tour de mon imagination. La lumière rouge s'allume et Harren s'approche de son adversaire en l'insultant. Le Chien ne bouge toujours pas. Quand le catcheur n'est plus qu'à quelques pas, le vieux crie :
- Heero, attaque !
Heero, puisque c'est ainsi qu'il se nomme, relève la tête et de nouveau Harren a une petite hésitation. Je ne vois toujours pas le visage du Chien, car il me tourne le dos depuis le départ de son maître. Heero commence à se déplacer en crabe. Harren lui balance un crochet du gauche, mais Heero le bloque sans difficultés et lui tord légèrement le poignet. Enfin, légèrement... à entendre le hurlement de douleur et le craquement qui ont suivi le petit mouvement, il le lui a certainement cassé.
Ça y est, je vois son visage. Oh my God... Mon cœur loupe au moins deux battements avant de repartir à toute vitesse. Sa mâchoire est fine et carrée. Son nez droit, fin. Ses pommettes hautes, saillantes. Ses yeux légèrement bridés. Je ne vois pas leur couleur d'ici, mais les iris ont l'air sombres. En bref, c'est le mec le plus canon que j'ai jamais vu. Et sa tenue suggère que le reste du corps est à la hauteur du visage... Je ne regarde plus le combat, je regarde juste Heero bouger. Quelle grâce et quelle économie dans chacun de ses mouvements. Je suis subjugué. Une seule chose me désole... Euh, bon, d'accord, deux choses me désolent. La première, c'est qu'il fasse partie de cette organisation que je veux démanteler. La seconde, c'est que son visage ne montre aucune émotion. Rien, nada, nothing. Le catcheur a réussi à le frapper plusieurs fois, dont une droite au visage qui lui a explosé l'arcade. Il n'a même pas grimacé.
Au bout de cinq ou six minutes, Treize tourne la tête vers le vieux.
- Vous pouvez lui dire de l'achever, docteur J, le public risque de s'impatienter si ça dure trop longtemps.
- Vous avez raison, répond le... docteur ? Comment un type pareil peut être docteur ?
Le vieux se penche un peu sur la barrière. Puis il crie à son chien :
- Heero, tue-le !
Alors que, jusqu'à maintenant, Heero se contentait de bloquer et de rendre les coups que lui donnait le catcheur, il commence à avancer vers son adversaire. À ce moment-là, Harren me fait face et je vois clairement la terreur revenir sur son visage et s'y installer définitivement. Moins de 30 secondes plus tard, Heero passe la garde du catcheur et lui broie la gorge de deux coups de poing précis. Harren s'écroule face contre terre et ne bouge plus. L'assistance se tait quelques secondes avant d'exploser de joie pour certains ou de colère pour la majorité. Le docteur J s'éloigne et apparaît dans l'arène. Il rattache la laisse au collier d'Heero qui n'avait plus bougé depuis la chute de son adversaire. Le service de nettoyage vient chercher le corps, tandis que J fait sortir son chien par la porte.
Treize regarde Zechs avec un regard de triomphe.
- Alors, je t'avais bien dit qu'il allait le vaincre. Et il nous a donné un joli spectacle.
- Effectivement, il est très fort. Le docteur J l'a vraiment bien dressé.
Sur ces entrefaites, Le docteur en question revient, seul. Il apostrophe Treize.
- Vous voyez, vous me demandez du spectacle, je vous en donne. Maintenant, c'est à vous de me donner ce que je vous ai demandé.
- Bien sûr, docteur J. Mon assistante va venir vous donner votre part quand elle aura fini de collecter l'argent de ceux qui ont perdu et de payer ceux qui ont gagné. Elle vous donnera ensuite la moitié de ce qui restera. En attendant, vous pouvez aller au bar, je vous offre vos consommations. Elle vous y retrouvera. Maintenant, vous m'excuserez, mais j'ai à parler en privé avec mon associé.
Sur ce, il se retourne vers Zechs et lui prend le bras pour se diriger vers le bord de la salle, à l'opposé du bar. Une dizaine de portes sont percées dans le mur et semblent mener à des alcôves douillettes. Zechs me fait signe que je suis libre de me promener à ma guise. Je reste donc accoudé à la rambarde, tout en suivant le couple du coin de l'œil. Ils pénètrent dans la première alcôve et referment la porte. J'attends une minute, puis je me dirige l'air de rien vers cette même porte. Je me poste devant mais les bruits que j'entends de l'autre côté me permettent de dire qu'ils ne sont pas en train de parler affaires. Je ne savais pas que Treize avait ce genre de penchant. Je le voyais plus préférer les grandes blondes à forte poitrine, plutôt que leurs pendants masculins. Au moins, je n'ai pas à me casser la tête pour réussir à m'infiltrer dans l'alcôve sans me faire repérer.
Je décide donc de visiter les coulisses de l'arène. Je trouve un escalier qui semble y mener, et je m'y engouffre. Je croise les deux hommes qui assurent le ramassage des cadavres, mais ils ne me m'adressent pas la parole, trop pressés de sortir d'ici. L'escalier débouche dans un couloir assez large et éclairé par des néons. Au bout, je peux voir l'arène. Des bancs se trouvent le long des murs. Je suppose que les combattants attendent là. Dans le mur de gauche, il y a une ouverture. Elle donne sur un autre couloir, moins large et surtout peu éclairé. De chaque côté de ce couloir, il y a des cages, comme des cellules de prison, avec paillasse et tout.
Les portes sont ouvertes et dans la première à ma gauche, reposent les cadavre de plusieurs hommes. Je suppose que ce sont les combattants de ce soir. Je compte 4 cages de chaque côté. Celle qui contient les cadavres porte le numéro 08. Celle en face, 07. Et ainsi de suite. Je m'avance vers le fond, car j'ai vu que l'une des portes est fermée. La cellule 01 est la plus éloignée de l'entrée, à droite. Heero est là, accroupi, dos à moi et semble écrire quelque chose sur le sol. Soudain, il se raidit et pose précipitamment une couverture devant lui. Il se relève, me regarde et s'assied en tailleur sur la paillasse. Enfin, je vois ses yeux. Bleu de Prusse. Bizarre, des yeux bleu pour un japonais. Mais pas désagréable, au contraire.
Je me rapproche de la grille et pendant quelques instants, je ne fais rien d'autre que le regarder. Il est toujours aussi stoïque, ne me quittant du regard que lorsqu'il cligne des yeux. Si je ne dis rien, c'est que j'hésite encore à entamer la conversation. Finalement, je me lance :
- Salut, je m'appelle Duo, Duo Maxwell.
Aucune réponse. Ça commence bien. Mais je ne suis pas du genre à baisser les bras pour si peu.
- C'est la première fois que j'assiste à ce genre de combats. Tu veux bien m'expliquer les règles ?
Un petit rire se fait entendre derrière moi. Je me retourne lentement, ne sachant pas encore sur qui je vais tomber. Le docteur J sourit de toutes ses dents en me regardant par en dessous. Bah oui, je suis nettement plus grand que lui, avec mon mètre 80, alors qu'il doit à peine dépasser le mètre 60, lorsqu'il n'est pas courbé sur sa canne.
- Je peux savoir ce qui vous fait rire ? Je demande, d'un ton peu amène.
- C'est pas la peine de lui poser des questions, il vous répondra pas. C'est un chien, il ne sait pas parler.
Sur ce, il me plante là, ouvre la cellule, attache la laisse au collier de Heero et part avec lui. Je reste sur place, effaré par ce que ce barge m'a dit. Il le prend vraiment pour un chien, ma parole.
Je jette un œil autour de moi. Personne. Je rentre dans la cellule et je soulève la couverture. Non, Heero n'écrivait pas, mais ce que je vois me certifie qu'il n'est pas un chien. C'est un œil, plein de larmes, dessiné avec du sang. Je suppose qu'il a utilisé celui qui lui coulait le long du visage et provenait de son arcade sourcilière. Les détails sont incroyables, je peux presque compter les cils. Mais l'iris n'a pas de pupille. Quand à savoir si c'est intentionnel ou si c'est parce que je l'ai interrompu, mystère.
Je suppose que si quelqu'un voit ça, ça risque de créer des problèmes à mon beau japonais. Je m'efforce donc de l'effacer avec la couverture. Bon, c'est du sang, alors ça ne part pas facilement, mais au moins, je le brouille suffisamment pour qu'on ne puisse plus reconnaître le motif.
Ensuite, je ressort de la cage et je remonte me mêler aux invités pour voir si je ne peux pas glaner quelques détails intéressants. Je me pose au bar et commande un white russian, sans café. Juste de la vodka, du lait et de la glace. C'est pas mauvais, même si je préfère sans vodka. Mais bon, ça le fait moyen de commander un verre de lait dans un bar clandestin. Je me fait harponner par la grande rousse de tout à l'heure. Elle me parle des combats, de Treize et de Zechs. Elle a dû me voir avec eux, et elle me considère comme un tremplin possible vers ces deux hommes influents.
Après quelques minutes à la voir me mettre son décolleté sous le nez, je la rembarre gentiment en lui disant qu'elle n'est vraiment, mais alors vraiment pas mon type. Elle a l'air surprise par mes propos et me regarde comme si une corne venait subitement de me pousser sur le nez. J'ai pitié de cette pauvre dinde sans cervelle et je lui précise que mon type se rapproche plus du barman que d'elle. Un éclair de compréhension passe dans ses yeux et un air outragé se peint sur son visage. Elle me plante là sans autre forme de procès et va se trouver un autre gigolo pour la soirée.
J'entame la conversation avec le barman, qui n'a heureusement pas entendu ce que j'ai dit à la rousse. Il n'aurait certainement pas voulu m'adresser la parole sinon. J'apprends ainsi que ce type de soirée est organisé trois fois par semaine, le mardi, le jeudi et le samedi. Treize n'est pas toujours là, mais il essaye de venir au moins une fois par semaine. Ces soirées rapportent gros, et les spectateurs y sont bien plus accrocs qu'à d'autres formes de paris. Par contre, il ne peut rien me dire sur les combattants, ça ne l'intéresse pas. Il travaille dans ce salon parce que les cris de douleurs ne lui font pas peur, contrairement à la majorité des autres employés du casino. Et puis il est mieux payé à venir bosser trois nuits par semaine ici qu'à faire 35h au dessus.
Après un deuxième verre et quelques minutes de bavardage en plus, il me fait remarquer que Treize et Zechs sont ressortis de leur réunion. Il dit ça sans aucun sous-entendu, et en les regardant, en effet, rien ne laisse penser qu'ils ont fait autre chose que parler, à part peut être les yeux un poil trop brillants de mon boss. Je salue le barman et rejoint mon poste, légèrement en retrait de Zechs. Celui-ci salue Treize et prend la direction de la sortie. Je me fend d'un "Bonne fin de soirée, Monsieur" et je m'empresse de sortir à mon tour. Zechs appuie sur le bouton d'appel de l'ascenseur et nous attendons en silence. Le même groom nous ouvre la grille et nous ramène au rez-de-chaussée.
Nous sortons du casino, toujours en silence, puis, juste avant de rentrer dans la limousine, Zechs me donne congé. Vu que je vais passer le week end avec lui, il me donne mon vendredi pour préparer mes bagages. Une fois que la limousine est partie, je prends la direction du premier arrêt de bus venu pour regagner mes pénates. Bizarrement, mes pensées ne sont absolument pas tournées vers ce week end ni vers ma mission, mais vers un japonais aux yeux cobalt et au corps parfait, attaché à une laisse en cuir.
To Be Continued
Voilà, j'espère que ça vous a plu.
J'essaye de poster le second chapitre le plus rapidement possible, mais les heures de boulot n'étant pas faites pour écrire des fanfictions, je ne sais pas combien de temps cela me prendra.
