A sens unique

NdaM


HP ne m'appartient pas…

Merci Mily de me dire d'écrire le moindre de mes délires XD



Cher Potter,

Je ne te réponds pas par pur plaisir… Sache que ta dernière lettre est loin de m'avoir touchée et que ton style, malgré la poésie, reste loin d'être intéressant. En même temps, si tu ne pérorais pas pendant trois pages sur le fait que je sois un sex-symbol vivant… Enfin soit…

Tu sembles absolument vouloir savoir pourquoi je te reste insensible et bien, c'est sûrement parce que tu me mets mal à l'aise. Dès que tu te trouves à moins d'un mètre de moi, j'en aurais pratiquement la nausée. Je sais que toutes les filles sur cette Terre tombe à tes pieds par un unique regard et cela aurait pu être mon cas. Je ne peux pas nier que tu sois l'une des "sept nouvelles merveilles du monde magique" comme le dit si bien ta petite amie en date…

Malheureusement, ton attitude charmeuse à deux francs six sous ne marche pas avec moi. Tu peux essayer autant de fois que tu le désires, ton tableau de chasse et tes performances olympiques ne m'intéressent pas. Je ne suis pas une fille d'un soir – ou de deux semaines dans ton cas.

Je ne dis pas chercher le grand amour, je n'y crois plus réellement. Je ne veux pas de quelqu'un qui céderait au moindre de mes désirs, je ne veux pas d'un boulet attaché à moi comme si j'étais toute sa vie, je ne veux pas d'un amoureux transi, je ne veux pas de toi !

Si tu tiens réellement à savoir, mon homme parfait n'a pas besoin de donner sa vie pour moi. Il n'aura qu'à être-là. Cela peut paraître totalement étrange mais je n'ai besoin que d'une chose, savoir que même s'il n'est pas mes côtés, je pourrais tout de même compter sur lui.

Voilà, maintenant que c'est dit, j'espère que tu voudras bien m'oublier – ne serait-ce qu'un jour. Comme tu le dis si bien à la fin de ta lettre, j'espère me tromper à ton sujet – j'attends néanmoins que tu me le démontres.

Sincèrement.

Lily.

Ps : C'est la première et la dernière fois que je t'écris, Potter.

J'ai enfin vidé mon sac, après trois ans de calvaire ! J'ai tout de même hésité à l'envoyer. C'était peut-être un peu trop sec mais il fallait que je sois franche une bonne fois pour toute. Il commençait sérieusement à me courir sur le haricot celui-là. Tous les jours, je dis bien tous les jours, il trouve un moyen de me demander d'être sa petite amie – voire sa femme par moment. C'est vrai, à quoi bon les préliminaires puisque de toute façon je ne durerais pas plus longtemps qu'un kleenex…

J'avoue qu'il avait eu quelques trouvailles qui avaient bien failli me faire flancher. Une fois, il m'avait même récité du Shakespeare ! Je ne sais vraiment pas où il a été cherché cette idée, tout autant que le courage qui lui a permis d'apprendre toute la tirade… Et dire que je ne l'avais même pas écouté jusqu'au bout… Cela avait été la première fois que je m'étais sentie coupable vis-à-vis de lui. J'aurais pu au moins l'écouter jusqu'au bout, histoire de montrer mon éducation.

Soit. De toute façon ce qui est fait et fait. Et puis, aujourd'hui est un grand jour pour moi, je vais pouvoir admirer sa tête quand il lira ma réponse. Et je saurai également s'il peut me lâcher un jour, peut-être même plus ! J'ai beau me dire que prendre mes rêves pour des réalités est une mauvaise idée, je ne peux m'empêcher de trépigner d'impatience.

Tout c'était passé très vite. Il avait reçu sa centaine de hiboux quotidienne et n'avait même pas jeter un regard à cette petite pile où reposait ma lettre. Après tout, je n'aurais jamais dû m'attendre à mieux. Comment aurait-il pu prévoir qu'aujourd'hui j'aurai eu l'intention de lui répondre ? Cela faisait tout de même trois ans que je l'ignorais, que je jetais ses lettres parfois immédiatement – la plupart du temps même.

Il est vrai que comme je reçois peu de courrier comparé aux Maraudeurs, j'ai tout le temps d'analyser l'expéditeur… d'autant plus quand je n'en reçois qu'une seule. Il arrive donc fréquemment que j'aperçoive son nom au petit matin au bas d'un parchemin et cela a le don de me faire sortir de mes gonds. Du coup, c'est un aller simple vers la poubelle pour ces pauvres parchemins. Cependant, il y en a qui ont assez de chance pour subsister jusqu'au soir, ceux-là même que je concède à ouvrir et à lire.

Tant pis, je devrai me passer de ce moment délectable. Je survivrai… difficilement. C'est rageant ! Vous n'imaginez pas le nombre de scènes que j'avais pu imaginer ! La supplique, la rage, la peine, la froideur, l'acceptation et les pleurs (?!). Je patienterai jusqu'au prochain épisode. Et s'il n'y en avait pas – qui s'en soucierait ?

Et c'est ce qui arriva. Le mot tranquillité prenait enfin tout son sens ! Je peux désormais aller manger sans sentir ses yeux sur ma nuque, je peux aller en cours sans être attaquée par des mots doux et je peux également faire une ronde sans le croiser. En gros, il m'évite. Du pur bonheur – un peu rébarbatif mais tout de même !

Seulement, aujourd'hui, la routine a décidé de se faire la malle et, du coup, je me retrouve face à trois brutes épaisses en train de martyriser un pauvre petit Griffondor. Et moi, j'interviens, alors que, même dix kilomètres plus loin, je pouvais parfaitement constater qu'ils faisaient trois fois ma taille… Témérité quand tu nous tiens – ou peut-être était-ce de la folie ? Enfin, passons.

Ils auraient pu prendre en compte que j'étais préfète mais, rien qu'à les regarder, j'aurais dû deviner qu'ils ne pouvaient prendre en compte que le facteur "couloir peu fréquenté". Dommage pour moi, puisque je n'ai apparemment pas les même critères. Je les raisonne, tout en sachant pertinemment que cela rentrait par une oreille pour ressortir par l'autre, un peu comme pour les Maraudeurs – sauf qu'eux, au moins, ils faisaient semblant d'écouter ! Je leur mets une colle puis j'attends patiemment qu'ils se séparent, en vain. Au moins, le petit s'était enfui – intelligent ce petit gars, moi je vous le dis.

Tout d'un coup, je note l'un d'entre eux derrière moi. Sympathique et plein de promesse… Cependant, j'ai d'autres plans dans ma vie, comme survivre plus longtemps. Je réfléchis donc à tout allure mais un seul choix s'impose : la fuite. J'esquisse un pas sur le côté, ils en font de même, de vrais prédateurs. Très bien, plan B : prendre mes jambes à mon cou.

J'ai trouvé ce plan hasardeux dès le début car il requière bien trop de capacités que je ne possède absolument pas. Il faut principalement avoir un bon sens de l'orientation ou assez de chance or, il s'agit de mes deux plus grandes faiblesses. Et je peux vous assurer que courir à l'aveuglette dans des couloirs mal éclairés, en cherchant désespérément un carrefour bondé, s'avère une tâche ardue quand trois ours vous pourchassent. Je ne sais vraiment pas ce que j'ai pu faire au bon dieu dans une vie antérieure mais j'avais dû faire fort. J'avoue que le fait que les corridors deviennent de plus en plus sombres me confortait dans cette idée. Je courrais à en perdre haleine, surveillant attentivement s'ils ne se rapprochaient pas de moi, à tel point que je ne regardais plus réellement devant moi. Je crois que j'aurais même pu me prendre un mur si les couloirs avaient été plus sinueux !

Toujours est-il que, pendant que je maudis Dumbledore de ne pas se servir de toute l'étendue de son école, je m'écroule à bout de souffle. Alors je rampe vers un mur pour m'y appuyer, surveillant le carrefour tout en priant les avoir semés. De toute façon, même si je les ai effectivement semés, les chances que je retrouve mon chemin dans ce dédale, en moins d'une heure, étaient quasi nulles…

Une fois ma respiration stabilisée, je m'apprête à me perdre un peu plus dans les méandres de cette école, quand deux des brutes entrent dans mon champ de vision. Un cri s'élève de ma gorge, je n'ai plus la force de courir et le passage dans lequel je me trouve n'est pas suffisamment mal éclairé pour qu'ils ne me voient pas. Je me sens coincée, désespérée et étrangement seule.

Mon cri aurait pu leur donner ma localisation, s'il n'avait pas été étouffé par la main qui s'est subitement abattue sur ma bouche. Je ne suis pas plus rassurée pour autant, surtout que mon supposé sauveur m'étreint la taille pour mieux me tirer à sa suite. Une pensée tout à fait légitime s'impose immédiatement à moi : et s'il s'agissait du troisième ?

D'un seul coup, je suis totalement envahie par une peur panique qui me permet de me débattre à force décupler. Néanmoins, ma force même décuplée ne fait pas le poids face aux machines à tuer qui me poursuivent. Si seulement ils n'étaient pas si grands, si costauds et si seulement ils n'étaient pas… des hommes ! Cela aurait été plus simple et surtout plus rassurant d'avoir à faire à des filles.

Il faut absolument que je me sorte de ce pétrin, c'est une question de vie ou de mort ! Enfin presque. Après tout, peut-être que je me trompe totalement à leur sujet et qu'ils veulent juste me ramener à l'animation des corridors rassurants de ma tour, comme un petit animal perdu et terrifié… En d'autres circonstances, je me serais moquée de moi-même : me comparer à un animal, quelle idée ! Je m'approchais plus d'une proie sur ce coup-ci ! Très mauvaise pensée que voici, pense à autre chose ! Pense à autre chose ! Seulement, à quoi penser au moment même où je suis tirée dans une pièce dépourvue d'éclairage par une personne dont j'ignore totalement l'identité ! Surtout que ses bras se resserrent autour de moi pour mieux m'attirer contre son torse.

Je le sens bouger dans mon dos. Il me positionne d'une autre manière, libérant son bras droit. Il pause sa tête sur mon épaule et étend son bras vers la porte. Quand je comprends ce qu'il veut faire, mon sang se glace. Sa main atteint son but et ferme la porte d'un petit coup sec.

Il fait totalement noir désormais. Je peux sentir son souffle sur ma nuque et ses mains sur ma taille dessinant des ronds sur ma peau.

A l'aide !

A suivre…