PROLOGUE

Si, dans le petit village de Konoha, deux âmes en peines s'attendaient depuis toujours ? Si Kakashi, dragueur et tombeur de femme, était aussi devenu trop apathique et qu'il trouvait son réconfort dans l'alcool ? Si Iruka, jeune homme timide et renfermé, avait lentement sombré dans le mutisme à la suite du départ de son protéger ? Si ces deux hommes ne se connaissaient pas vraiment car rien de l'un n'attirait l'autre ?

Quelque part, dans le divin ciel, les Parques ont scellées ces deux destins en entrecroisant leur fil de vie. Elles ne savent pas ce qu'elles ont provoqué…

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Quelque part dans un autre monde, dans un tout petit village nommé Konoha, deux hommes qui ne se connaissent que de vue, pense à leur destin. Ils ne sont pas amis, même pas voisins. Ils ne se connaissent pas bien. Avant admiratif de l'autre, ils ont sombré dans l'anonymat et se sont oubliés. Jamais très intéressé par ce que faisait l'autre, ils ne se doutent pas que leur vie va changer. Pourtant, leur comportement respectif va les pousser à se faire prendre dans un défi idiot. Pourtant, tout aurait pu s'arrêter là, si ce n'était que le défi prit une dimension de réalité et de besoin… Mais chut, pour l'instant ils ne le savent.

Une jeune fille, assise au milieu d'enfant les regardent avec amour. Baissant lentement les yeux sur son cahier d'écriture, elle prend son stylo, et débute ainsi son histoire :

Cette histoire commence un beau jour de printemps, alors que les oiseaux chantaient leur joie de retrouver le soleil. Dans le bureau de l'Hokage, un cri de rage retentit…

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CHAPITRE 1 : Défi.

« QUOIIIIIIIIIIIIIIII ? Hurla une voix féminine

-Vous avez bien entendu, Hokage-sama. Répondit une autre femme.

-Tu te moques de moi, Shizune ? Il ne peut pas être encore à l'hôpital ! »

Dans le bureau de l'Hokage, Shizune se trémoussa mal à l'aise. Ce qu'elle disait était vrai et elle ne voulait pas le répéter. Elle savait pertinemment que ce qu'elle venait d'annoncer n'était pas la meilleur des nouvelles, mais elle devait en informer l'Hokage. Cette dernière regarda Shizune, puis ses mains et lâcha, dépitée :

« Que vais-je bien faire pour lui ?

-Je ne sais pas mais Kakashi-san sortira bientôt et… »

L'Hokage énervée et inquiète tapa un grand coup sur son bureau. Elle sentit le bois, sous son poing se fissurer. Levant les yeux au ciel, elle lâcha un soupire énervé. Comme si ces stupides conflits entre les différentes nations ne suffisaient pas, cela faisait trois bons mois, déjà, qu'elle voyait un de ses meilleurs Juunin sombrer lentement dans l'apathie et l'alcool. Qu'allait-elle faire ?!

Toc-toc.

Shizune, sur l'ordre de l'Hokage se leva et alla ouvrir la porte. Devant la jeune femme se présenta un des Chuunin du village. Jeune homme doux comme un agneau, Iruka lança un sourire morne aux deux femmes. Tendant une lettre à Shizune, il expliqua à mi-voix qu'elle venait d'arrivé et qu'elle était destinée à Maitre Hokage. Une fois sa missive remit, il s'éclipsa sans un mot de plus.

L'Hokage prit alors la lettre et l'ouvrit. C'était une demande d'un peuple voisin. Un village avait été attaqué et il quémandait des logements à Konoha. Soupirant, la femme accepta, bien entendu. Faisant un rapide bilan des logements, L'Hokage et sa suivante se retrouvait toujours avec deux logements de manquant. Shizune se permit alors de proposer quelque chose :

« Et pourquoi ne pas louer votre ancien appartement ?

-Pas à des inconnus. Lâcha froidement l'Hokage.

-Mais, Hokage-sama, il faudra bien… »

Shizune s'interrompit en voyant l'Hokage, face à elle, détourner les yeux en réfléchissant. Elle pressentait qu'une de ses divines illuminations allaient la frapper. Se préparant à tout, elle ne resta silencieuse, sachant très bien que le chef du village ne lui prêterait aucune attention si elle parlait. Alors que le temps commençait, à devenir long et qu'elle pensait que la femme, face à elle, devait avoir un quelconque problème au cerveau, l'Hokage se réveilla.

« Appelle Kakashi et Iruka, s'il te plait. »

***

Kakashi marchait dans la rue, les yeux perdus dans le vide. Il avait réussit à s'échapper de l'hôpital avant que la Vieille –comme il l'appelait secrètement- ne vienne le voir pour lui passer un savon. Bousculant un homme, Kakashi tourna un instant les yeux vers l'individu. Un jour, cet homme l'avait peut être admiré mais aujourd'hui, qu'était-il pour lui ? Rien, strictement rien. L'Hatake regarda la missive qui venait d'être poser sous son nez. Il la prit en soupirant...

***

Iruka lâcha un soupire. Il était assis sur le toit de l'académie, et il ne trouvait rien pour le tirer de sa mélancolie. Sa tristesse se ressentait en lui, mais aussi dans ses cours. Les élèves n'étaient plus intéressés par ces mots, mornes, et lui non plus. Si même son boulot le laissait tomber, qu'allait-il faire ? Baissant les yeux vers la rue, Iruka repéra Shizune. La jeune femme, intendante de l'Hokage lui faisait signe de descendre. Lâchant un nouveau soupire, il s'exécuta.

***

Entrant dans le bureau de l'Hokage, Iruka se demanda ce qu'il avait bien put encore faire. Il savait pertinemment que son travail n'était pas des plus irréprochable qu'il ne l'avait été avant, mais il ne comprenait pas ce qu'il venait faire ici. Allait-on lui retirer ses fonctions ? S'arrêtant devant le bureau du chef du village, il remarqua que quelqu'un d'autre était là. Un homme de haute taille, plutôt fin mais pourtant dégageant une drôle d'impression de force.

*Kakashi Hatake ?* Pensa Iruka, surpris de le reconnaître.

Détaillant l'homme qu'il avait, autrefois admirer, Iruka s'arrêta sur son visage à demi caché. Très pale de peau, son unique œil semblait mort. Presque translucide par sa présence, le jeune homme ne put, toutefois, ne pas reconnaître sa beauté. Chez lui, tout était fait de charme. Son physique, ses…

*Iruka, il faut vraiment que tu te calmes. Tu es en train de débloquer sérieusement.*

Se forçant à détourner le regard, il croisa celui de l'Hokage. La femme –connue pour son physique mais aussi sa force légendaire- semblait préparer un mauvais coup. Attendant en silence qu'elle prenne la parole, Iruka se perdit dans l'abime qu'était devenu son cœur.

« Bien, Iruka, Kakashi, il faut que je vous explique quelque chose. Comme vous le… »

*Ca sent le roussie son truc à la Vieille.* Pensa Kakashi, se coupant déjà de la conversation.

« Kakashi, tu m'écoutes ?!

-Hein ? Ha… heu… oui. Répondit le ninja copieur ramené brusquement à la réalité.

-Bien. Comme je le disais, un village voisin du nôtre à été attaqué. Plusieurs habitants ont perdus leurs demeures. Par conséquent, Konoha s'est proposé pour les hébergés mais après le recompte de toutes les maisons libres, nous nous retrouvons toujours avec deux logements en moins… »

Kakashi contempla l'Hokage avec perplexité. Il ne voyait toujours pas la raison de sa venue. A côté de lui, il remarqua que l'homme se trémoussait mal à l'aise. Il le trouvait assez bizarre. Trop gentil, surement. Quelque chose chez cet homme l'énervait grandement. Quoi ? Peut être la façon dont il semblait bien, « heureux ».

*Kakashi, mon vieux, tu débloque. Tu ne connais même pas ce type…* Se réprimanda le Juunin, alors qu'une réalité le frappait en pleine tête quand il regarda l'homme qui se tenait près de lui. * Iruka ?!*

« Qu'est ce que cela a avoir avec nous ? Lâcha Kakashi, blasé.

-Puisqu'il me manque deux logements et que j'en ai un que je ne louerais à personne extérieure du village, je suis heureuse de vous informer que vous avez été choisis pour prêter vos maisons aux survivants de l'attaque. »

*QUOIIII ? Elle se fout de nous, la Vieille ?* Hurla intérieurement Iruka.

« Pourquoi accepterions-nous de vivre dans une maison et de prêter nos maisons respectives ? Demanda froidement Kakashi.

-Parce que vous n'avez pas le choix. J'ai décidé et vous ne pouvez aller au delà de mes choix !

-Je refuse ! Continua le Juunin.

-Kakashi, prends ceci comme un défi. Si tu prouve que tu peux faire ça, j'accepterais de te remettre sur les missions pour retrouver Sasuke. De plus, ca ne durera pas plus de quatre mois… »

Iruka sentit son sang se figer. Il allait être obligé de partir de sa maison et de vivre avec un homme complètement toqué pendant 4 mois ? Elle se moquait d'eux, n'est ce pas ? Lorsqu'il croisa à nouveau le regard de l'Hokage, il comprit que tout ceci était bien réel.

« Je refuse. Lâcha-t-il doucement.

-Iruka, tu n'as pas le choix toi non plus. D'ailleurs, pendant ces quatre mois, tu es relevé de tes fonctions d'enseignant. Si tu veux les retrouver tu dois accepter. Répliqua l'Hokage.

-C'est du chantage !

-Non, c'est à vous de décider… »

*Vieille Harpie, va !* Pensèrent Kakashi et Iruka ensemble.

Un long silence s'installa dans le bureau. Puis, finalement, les deux ninjas finirent par acquiescer au défi que leur lançait l'Hokage. Ils savaient pertinemment qu'il était complètement stupide mais la nature des deux –pour des raisons différentes- les poussa à dire oui. Avant de sortir, l'Hokage leur expliqua les derniers points :

« Vous n'emménagerez que demain, dans la maison qui fut la mienne et celle de ma famille. Et, si, l'un de vous se retrouve à l'hôpital ou créer un quelconque problème, se sera l'autre qui sera puni. Je déciderai de lui enlever quelque chose d'important à ces yeux. Par conséquent vous devez veiller l'un sur l'autre, comme s'il représentait votre propre vie. »

***

Kakashi lâcha un soupire et sorti du bureau de l'Hokage. Il trouvait cette histoire stupide, mais s'était sa fierté qui l'avait poussé à accepter. Il voulait prouver sa valeur. Et puis, si, en plus de montrer sa force, il pouvait reprendre les missions pour Sasuke, il se devait d'accepter.

S'arrêtant dans un bar peu fréquentable, l'homme entra et s'assit au comptoir. Commandant une bière, il se plongea dans ses réflexions. Depuis le départ de Sasuke, il avait peu à peu sombré dans l'apathie. Cela s'était ressentit sur la qualité de ses missions. Trop souvent blessé, l'Hokage avait finit par ne plus l'envoyer en mission. Il était devenu alors la honte des Juunins du village de la feuille.

Qu'est ce qui l'avait fait sombrer à ce point ? La trahison d'un enfant du village ne pouvait pas tout expliquer, il le savait. Mais lorsqu'il avait vu Sasuke partir, abandonner son équipe et sa vie, il avait comprit ce qu'il avait fait. Ne lui ayant jamais appris à parler de ses souffrances, il avait sûrement poussé un enfant à fuir. Avec cela, il avait brisé quelque chose dans le cœur de ses deux autres élèves. Sakura ne s'était jamais vraiment relevé, mais cachait sa souffrance sous sa force. Naruto, il en souffrait toujours mais s'était entrainé avec plus d'acharnement. Et puis, maintenant, il était partit avec Jiraya-sama. Et la culpabilité avait pesé un peu plus, sur ses épaules. Lentement, sans vraiment s'en rendre compte, il avait cherché refuge dans l'alcool. Maintenant, il ne pouvait plus s'en décrocher. Minable, voilà ce qu'il était devenu.

***

Iruka sortit du bureau du chef du village sans un mot. Les yeux à nouveau perdus dans le vide, il se dirigea de lui même vers l'académie. Il avait encore des cours à assurer. Arrivé à l'académie, un autre sensei vint lui dire qu'il pouvait repartir tout de suite, son cours était remplacé. Sans un mot, juste un déchirement de plus au cœur, il se dirigea vers sa maison. Seule chose qui lui restait de ses parents, décédés, il n'arrivait pas à croire que demain, il n'y vivrait plus.

Une fois dans la modeste demeure, il commença à préparer ses cartons. Il n'y avait plus grand chose dans la maison et ce ne lui prit pas beaucoup de temps. Regardant les quelques cartons, posés dans l'entré, il sentit les larmes affluer vers ses yeux. Secouant la tête, il refusa de les laisser couler. Il en aurait besoin plus tard, là, il voulait juste réfléchir.

S'asseyant sur le sofa, il se prit la tête entre les mains. Fermant les yeux, il chercha à savoir comment il en était arrivé là. Depuis le départ de Sasuke, Naruto avait changé. Au début, il avait trouvé ca bien, au moins son renard favori était motivé. Puis il avait vu les accidents qui lui étaient arrivés. Aujourd'hui, il était parti avec Jiraya-sama et il n'avait plus aucune nouvelle. Il s'en voulait parce que l'enfant, qu'il considérait comme son frère… non comme son fils, n'avait pas été heureux très souvent. De plus, il avait surpris une conversation entre deux anbus. D'après eux son destin était scellé et c'était la mort qui en était la clé. Refusant de voir la vérité, d'accepté que son presque-fils meurt, il s'était alors enfermer dans le mutisme et la tristesse. Aujourd'hui, tout ceci lui retombait dessus. Il le savait très bien qu'un jour ca arriverait mais il en avait fait fit. Et maintenant, il le regrettait. Naïf, voilà ce qu'il était devenu.

***

Le soir était tombé depuis quelques minutes. Dans son bureau, l'Hokage n'était plus Hokage, elle était une femme, simplement. Tsunade, les yeux tournés vers la fenêtre lâcha un soupire. Aujourd'hui avait encore été une dure journée. S'approchant de la fenêtre, elle l'ouvrit doucement et inspira l'air frais. Son village était beau, calme. Il était un tout où tout le monde avait sa place. Un sentiment d'amour et de fierté se mêlèrent dans son cœur et un sourire vint planer sur ses lèvres.

« Dan, Nawaki, ai-je fais le bon choix ? »

Contemplant les étoiles qui commençaient à illuminer le ciel, il lui sembla qu'elle formait un grand sourire. Le sourire de son frère, ou peut être celui de son fiancé. Tous deux l'avaient quittés des années avant, et aujourd'hui encore, elle avait besoin de leur soutient pour avancer. Fermant les yeux, elle gouta au moment magique qu'elle vivait. A ses pieds un magnifique village s'endormait sous une brise tiède. Sa dernière pensée fut pour ces deux êtres qu'elle avait perdus, au cours d'une guerre.

*Je vous aime.*

***

Dans le soir tombant, Kakashi sortit du bar ou plutôt fut renvoyé du bar. Ne marchant même plus droit, il essaya tant bien que mal d'avancer dans la rue. Il n'y avait plus personne dehors. Empruntant une ruelle sale, il sentit le poids de la nuit lui tomber dessus. Relevant la tête vers le ciel étoilé, il sentit la tristesse se mêler à l'alcool. Trouvant un peu de force dans son corps, il se propulsa vers les toits. Retombant gauchement sur les tuiles, il monta jusqu'au sommet. Il se mit assit en équilibre sur l'arrête du toit et pencha sa tête en arrière en repoussant ses cheveux. Dans le ciel, les étoiles semblaient danser, s'amuser. Un sourire parut se former, comme une nouvelle constellation. Prenant ça pour une façon de l'amadouer, le Juunin se retrouva à parler avec des objets célestes :

« Cherchez pas, je vous hais, vous aussi ! »

Fermant les yeux, il écouta la douce brise chanter à son oreille. Son cœur se serra un peu plus et il posa une main sur sa poitrine. L'impression que son cœur était pris un étau était horrible et pourtant habituelle.

*Comment un enfant a-t-il pu se faire une telle place dans mon cœur ?*

Ouvrant à nouveau les yeux, il attrapa du regard une étoile, plus brillante que les autres. Souvenirs d'enfance, souvenirs d'enfant, elle avait guidé une bonne partie de sa vie. Inspirant à fond, une larme coula sur sa joue.

***

Iruka s'assit sur le toit de sa maison, comme il le faisait chaque soir. Les yeux fixés sur ses pieds, il resta un moment silencieux et ailleurs. Ce soir serait le dernier soir qu'il passerait ici. Bizarrement, il ne réalisait pas encore ce que serait demain. Fermant les yeux, il ramena ses jambes contre son torse et posa sa tête contre ses genoux. Il était bien comme ça. Il se sentait mieux, imaginant des bras protecteurs autour de lui.

Relevant doucement la tête, il rouvrit les yeux et profita du spectacle qui se dressait devant ses yeux. Le village, maintenant endormi, était surplombé d'un magnifique ciel étoilé. Regardant les différentes petites perles du ciel, il se sentit un peu plus triste. Cette beauté était presque trop, pour lui. Dans le ciel noir, il découvrit une constellation, rappelant un sourire de chérubin. Un demi-sourire de ses lèvres se mêla à la forme du firmament.

« Merci de me redonner le sourire. »

Perdant ses yeux dans le spectacle qui s'offrait à lui, Iruka réfléchit à sa peine. Douleur qui s'étendait toujours un peu plus dans son cœur. Etait-il devenu un abime de tristesse ? Peut être, après tout. Lâchant un petit soupire, il se força à détourner ses pensées, pourtant tout revenait toujours. Comme un cercle sans fin. Un cercle vicieux.

*Pourquoi me suis-je tant accroché à un tel enfant ?*

Détachant un instant ses yeux du ciel sombre, il tourna les yeux à la recherche d'une étoile particulière à son cœur. Une de celle qui brillait le plus. La trouvant, il l'attrapa du regard. Tous ses souvenirs revinrent. Elle l'avait guidé toute sa vie, et elle resterait le point principale de celle ci. Une larme coula lentement sur sa joue.

***

Dans le ciel, au dessus d'un petit village du pays du feu, Sirius, magnifique étoile brillante, sembla, un instant prendre un visage humain, où une larme coulait doucement.