Bienvenue sur cette petite fanfiction; à la base, ce devait être un O.S. (raison pour laquelle le premier chapitre est plutôt court) et puis l'envie de continuer m'a pris. La trame est très noire, certains passages pourraient en choquer certains (d'où le M). Il s'agit également de mon premier Lemon, alors toutes les critiques sont bonnes à prendre (mais soyez un 'tit peu indulgents, s'i'ouplait).
Bonne lecture !
(Tous les personnages sont de J.K.R.)
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Elle avait lutté; elle s'était battue pour reprendre le contrôle de sa vie, pour prendre en main son destin. Elle avait lutté, et elle avait perdu.
Depuis toujours, Hermione Granger avait cru en ses rêves, en l'avenir. Elle avait conservé cet espoir même lorsqu'elle avait pris conscience de sa différence face aux autres enfants Moldus, même quand elle avait fait face à l'hostilité du monde des sorciers. Elle avait travaillé d'arrache-pied, convaincue qu'ainsi, elle se ferait une place dans ce monde qui semblait ne pas vouloir d'elle; les amis qu'elle s'était fait à Poudlard lui suffisaient.
Et puis, il y avait eu la guerre. Trois ans de conflits meurtriers; trois ans à se battre, à trembler pour ses amis, sa famille, pour le monde entier. Trois longues années durant lesquelles la jeune fille, devenue femme, avait progressivement perdu ses illusions. A chaque coup dur, elle se brisait un peu plus, se réfugiant derrière un masque de gaité et d'invulnérabilité qui en avait trompé plus d'un. Elle avait fini par se persuader elle-même qu'elle allait bien, malgré tout.
Mettant de côté ses rêves d'enfant, s'asseyant sur ses illusions, elle avait fini par accepter de partager la vie de Ron Weasley. Elle s'était convaincu qu'elle le voulait, son esprit troublé confondant amitié et amour. Elle s'était menti à elle-même afin d'accéder à cette vie à laquelle elle aspirait tant et qui semblait ne jamais pouvoir prendre forme; une vie paisible, auprès d'un être à chérir. Elle, qui avait lancé le sortilège d'amnésie à ses parents, ne souhaitait plus, au bout de 3 ans de souffrances, qu'un foyer chaleureux, une famille aimante, juste des bras se refermant sur elle dans les ténèbres de la nuit…
Contemplant d'un œil éteint ce qu'elle avait cru être sa maison, son havre de paix, et qui semblait maintenant aussi vide et déchiré qu'elle-même, la jeune femme repensa avec une froide indifférence aux évènements de ces derniers temps, où tout s'était enchainé avec une rapidité qui ne leur avait pas laissé le temps de faire face.
Une attaque de plus. Des morts supplémentaires, des blessés, des deuils. Des mutilés à vie, dans leur cœur et dans leur chair. Et puis… Ses parents… Ils étaient morts, et avec eux son enfance. Ils avaient emportés dans leur tombe (si tombe il y avait) les souvenirs heureux de la petite Hermione insouciante qui courrait dans la neige. Ils étaient tombés pour le seul crime qu'ils eurent commis, celui d'être Moldus dans un monde en guerre. Ils avaient péri des mains des sbires du Seigneur des Ténèbres, leur sang figé à tout jamais dans la glace où leurs corps avaient été abandonnés.
Accablée de douleur, elle s'était enfermée dans sa chambre, pleurant toutes les larmes de son corps, et cependant ce n'était pas encore assez pour la soulager. Elle était restée prostrée de longues heures, des journées durant, sourde aux appels de ses amis et de son compagnon. Ces derniers s'étaient faits de plus en plus rare, jusqu'au jour où il n'était pas rentré. Elle avait attendu pendant des heures, mais il n'était revenu que quelques jours plus tard, rongé par l'alcool et clamant haut et fort que tout était fini entre eux, qu'une autre avait pris sa place… ce qu'il restait de son cœur s'était brisé à ce moment-là. Elle n'avait pas crié, pas pleuré. Elle avait froidement pris note de sa trahison, et s'était détournée, digne et fière.
Il avait vaincu. Voldemort avait vaincu, et le monde avait arrêté de respirer. Mais que lui importait le monde, à présent ? A terre, les idéaux si chers à Gryffindor. Piétinées, les âmes innocentes. Chacun s'était battu, avait lutté pour sa survie et celle de leur monde. La plupart avait péri, et pourquoi ? Pour une cause qui la dépassait à présent. Il n'y avait pas de Ténèbres, il n'y avait pas d'Ordre. Il y avait juste un monde abject, où le bien et le mal n'avaient aucune différence. Les gentils n'y survivraient pas bien longtemps.
Mais la gentille Hermione n'était plus. Abandonnée de tous, perdue au milieu des remous enragés de la guerre, elle s'était éteinte. Pas endormie, éteinte. La femme qui se tenait à sa place à présent n'avait plus rien en commun avec la Princesse de Gryffindor, au cœur bien trop tendre et à l'esprit bien trop faible. Ils s'en rendraient tous bientôt compte… elle allait vivre, quel qu'en soit le prix. Et surtout, ils allaient payer. Ce monde paierait pour ce qu'il lui avait fait, pour la vie qu'il lui avait volé.
Claquant la porte, elle s'en fut sans vouloir regarder en arrière.
Elle avait lutté; elle s'était battue pour reprendre le contrôle de sa vie, pour prendre en main son destin. Elle avait lutté, et elle avait perdu.
