Bonjour,

Et voilà. Chose promise chose due. Voici la suite de mes deux premières histoires.

J'avais pensé n'en faire d'un seul chapitre. Mais j'ai commencé à écrire et je n'ai plus pu m'arrêter avant un moment. Résultat : 44 000 mots. Impossible de tout poster en une seule partie. Alors j'en ai fait trois de chacun un peu plus de 10 000 mots.

Pour cette histoire, j'ai voulu m'attacher à décrire les six mois précédents le mariage de Dean et Castiel, les doutes, le stress, la gestion de la famille et les disputes. Et puis bien sûr, à la fin, le mariage en lui même.

J'espère être restée fidèle à mes personnages d'origine que je n'avais plus écrit depuis un moment.
Vous serez seuls juges.

Je sais que je poste tard mais j'ai fini l'écriture aujourd'hui et j'avais envie de vous l'envoyer pour le week end. Merci de me suivre.

PS : pour la musique, je préciserais quand j'en ai changé en raison des sentiments que je voulais transmettre ou de l'ambiance dans laquelle mes personnages se trouvaient.

Bonne lecture

Sydney8201

Musique :

Diamonds de Josef Salvat

PARTIE 1

Le jour du mariage

Dean ne tenait pas en place. Il ne parvenait pas à rester calme. Il avait essayé de respirer profondément, de compter lentement dans sa tête ou de penser à toutes ces choses qui le calmaient d'ordinaire. Rien n'y faisait. Il était stressé et angoissé. C'était un moment crucial pour lui. Il avait tout préparé soigneusement et fait en sorte que rien ne manque. Mais les doutes l'asseyaient en permanence. Il imaginait le pire. C'était plus fort que lui.

Sam lui avait répété qu'il n'avait aucune raison de s'en faire. Que cet instant serait sans nul doute le plus heureux de son existence et que rien ne pourrait se mettre en travers de son chemin. Mais que pouvait il en savoir ? Il avait tout juste quinze ans et Dean ne voyait pas comment il pouvait lui donner des conseils sur ce qu'il s'apprêtait à vivre.

Il allait se marier. Il allait épouser l'homme de sa vie et c'était une grande étape dans sa vie. Un énorme pas en avant. Il le voulait vraiment. Il n'avait pas hésité une seconde à accepter la demande de Castiel. Il était convaincu qu'il voulait faire sa vie avec lui. Ce n'était pas ça qui lui posait problème. Il aimait le jeune libraire plus que tout au monde. Il voulait vieillir à ses côtés. Il voulait se réveiller tous les jours dans ses bras et s'endormir en se serrant contre lui. Rien ne pourrait jamais le faire douter.

Mais il avait dix neuf ans. Il était extrêmement jeune pour se soumettre à un tel engagement. Il savait qu'on ne le prenait pas au sérieux. Les gens qui ne le connaissaient pas le regardaient d'un drôle d'air quand il expliquait qu'il était fiancé. Ils le dévisageaient et se posaient des questions sur le sérieux de sa décision. « Regardez le … fiancé à dix neuf ans … ça ne tiendra jamais plus de quelques mois ». Dean avait envie de leur dire qu'il avait traversé l'enfer et que Castiel l'avait sauvé. Il avait envie de leur raconter qu'il avait voulu mourir et que seule la présence de l'homme qu'il aimait lui avait permis d'envisager la vie du bon côté. C'était injuste envers Castiel et injuste envers lui également. Il estimait être plus âgé que dix neuf ans dans sa tête. Il était plus mature que les autres garçons de son âge. Il avait parfois la sensation d'avoir déjà vécu plusieurs vies et d'avoir enfin trouvé celle qu'il voulait mener. Il était heureux. Mais le regard des autres lui posait problème.

Il ne devait pas y penser. C'était toutefois plus fort que lui. Il était à quelques minutes du grand moment. A quelques minutes de lier sa vie à celle de Castiel. Il savait que la différence d'âge avait posé problème à bien des personnes. Castiel avait presque trente et un an. Les gens se faisaient une idée précise – mais fausse – de leur couple en les regardant. Ils voyaient Castiel comme un pervers attiré par le jeune âge de son compagnon et Dean comme un gamin attiré par la réussite financière de son futur mari. Castiel avait gagné énormément d'argent avec la vente de son livre. Mais Dean l'aurait épousé même s'il avait été pauvre. Il se fichait de l'état de ses comptes en banque. Il épousait Castiel parce qu'il l'aimait et parce que sans lui, sa vie n'avait plus aucun sens.

Le jeune homme se regarda une seconde dans la glace de sa chambre d'hôtel. Le mariage devait avoir lieu dans une des salles de l'établissement. Ils avaient eu envie d'un mariage en petit comité et d'une cérémonie en bord d'océan mais la mère du jeune libraire avait pris l'organisation en mains. Dean l'avait laissé faire, convaincu qu'il devait lui faire plaisir pour ne pas se la mettre à dos. Il y aurait cinquante personnes pour les regarder se marier et tout se déroulerait dans cet hôtel luxueux que Dean n'aimait même pas tant que ça.

L'endroit était magnifique. Il était grandiose même. Mais il ne leur ressemblait pas. Dean le trouvait impersonnel. Il soupira longuement. Peu importait le lieu. L'important était ailleurs. Il allait épouser Castiel et il allait être heureux. Le reste n'avait aucune espèce d'importance.

Le costume que le jeune homme portait avait été choisi par Castiel. C'était une des rares choses sur laquelle ils avaient refusée d'écouter les conseils de la mère du jeune libraire. Castiel avait choisi le costume de Dean et Dean celui de Castiel.

Celui du jeune homme était gris clair. Sa chemise était blanche. Il avait une cravate verte qui, selon Castiel, faisait ressortir la couleur de ses yeux. Dean aimait assez l'image que la glace lui renvoyait. Il se trouvait séduisant. Il espérait sincèrement que Castiel en aurait le souffle coupé.

Lui avait choisi de faire porter à son fiancé un costume de la même couleur mais d'une teinte sensiblement plus foncée, une chemise blanche et une cravate bleu électrique. Il n'avait pas eu la chance de voir le résultat sur Castiel mais il savait que son fiancé serait à tomber par terre. Il l'était toujours.

L'autre point sur lequel les deux hommes avaient refusé de suivre les recommandations de la mère de Castiel était leurs futures alliances. Ils avaient opté pour des anneaux en or blanc, simples et élégants. Ils avaient fait graver à l'intérieur leurs initiales et la date de leur mariage. Dean les adorait. Il avait hâte de voir Castiel passer la sienne à son annulaire gauche.

Ils avaient écrit leurs vœux également. Dean refusait que leur mariage soit trop conventionnel. Leur couple ne l'avait jamais été. Il y avait la différence d'âge, la façon dont ils s'étaient rencontrés et leurs nombreuses ruptures. Rien n'était ordinaire entre eux et il n'y avait aucune raison que leur mariage le soit.

Ils avaient choisi d'avoir deux témoins chacun. Dean aurait pu en avoir deux de plus mais il avait du se restreindre. Sam et Chris étaient les heureux élus. Pour Castiel, ce serait Gabriel et Naomie.

Dean savait que tout se passerait bien. Il ne voyait pas ce qui pourrait déraper. Cela ne l'empêchait pas d'être stressé. Et le fait que Sam le regardait comme s'il était sur le point de s'évanouir à tout moment ne l'aidait vraiment pas.

Quelle idée avait il eu de se marier ? Non. Dean avait vraiment envie de s'unir à Castiel pour la vie. Mais ils auraient du le faire à Las Vegas sans en parler à qui que ce soit. Les mettre devant le fait accompli. Et les laisser se plaindre de ne pas avoir été invité. Tout aurait été plus simple s'ils n'avaient été qu'eux deux. Et Sam. Dean refusait de se marier sans son petit frère. Mais la présence de tout ce monde lui posait problème.

Il se demandait si Castiel gérait mieux ces quelques dernières minutes avant le grand événement de son côté.


Castiel tournait en rond. Il avait déjà vérifié une dizaine de fois qu'il avait bien l'alliance destinée à Dean dans sa poche par pur réflexe. Il avait également tenté de se recoiffer une vingtaine de fois et demander l'heure toutes les secondes jusqu'à réussir à énerver Gabriel.

Personne ne semblait comprendre qu'il soit angoissé. Personne ne semblait saisir l'importance de ce qui était sur le point d'arriver. Il allait se marier. Ce n'était pas quelque chose de simple. Et à cet instant précis, cela lui semblait être une montagne infranchissable.

Il savait qu'il avait envie d'épouser Dean. Il n'en doutait pas une seconde. Rien ne pourrait le rendre plus heureux que de se marier avec l'homme qu'il aimait depuis le jour de leur rencontre. Ils avaient connu des hauts et des bas mais les mauvais moments étaient derrière eux à présent. Ils allaient être heureux. Il fallait juste affronter la cinquantaine de personnes qui attendaient patiemment dans la salle choisie par sa mère et prononcer des vœux que Castiel avait écrits, réécrits et réécrits encore. Il se sentirait probablement mieux quand il pourrait emmener Dean loin de tous ces gens et partager avec lui la lune de miel de rêve dont ils n'avaient cessée de parler ensemble.

Castiel aimait sa famille. Il aimait ses amis et il avait également appris à aimer ceux de Dean. Il n'y avait pas une personne présente à leur mariage qui n'était pas heureuse pour eux et fière d'avoir été invité. Mais cela n'empêchait pas le jeune libraire d'angoisser à l'idée de se présenter devant eux pour se marier.

Gabriel avait cherché à le rassurer. Naomie lui avait répété maintes et maintes fois que tout se passerait bien. Il ne parvenait pas à les écouter. Il ne parvenait pas à les croire. Epouser Dean était simple. Survivre à la cérémonie en revanche … C'était une toute autre histoire.

Ils étaient fiancés depuis six mois maintenant et rien ne s'était passé comme prévu. L'organisation avait été accaparé par sa mère et Castiel avait eu la sensation que son propre mariage allait lui échapper. Il y avait eu des disputes, des incompréhensions et deux semaines où l'union dont il avait rêvée avait semblé être jetée aux oubliettes. Tout s'était heureusement arrangé. Mais ces six derniers mois n'avaient pas été de tout repos.

Castiel était occupé par la promotion de son livre qui continuait de lui prendre une bonne partie de son temps. Dean avait de plus en plus de responsabilités au garage. Il devait également veiller à ce que Sam poursuive ses études. Il était aujourd'hui le tuteur légal de son jeune frère et cela impliquait qu'il doive surveiller sa scolarité. Leurs occupations respectives avaient pesé sur leur couple. Et la préparation du mariage n'avait rien arrangé.

Maintenant que le grand moment était arrivé, Castiel aurait du être soulagé. C'était l'inverse. Il était plus angoissé encore. Il n'était pas vraiment sûr de savoir pourquoi. Il voulait que tout soit parfait. Il voulait que Dean ait le mariage dont il rêvait. Et il voulait que ce soit le moment dont ils se souviendraient tous les deux jusqu'à la fin de leurs vies. Une vie qu'ils allaient partager. Une vie qu'ils mèneraient côte à côte. Castiel sourit faiblement.

Il savait combien les gens autour d'eux – pas leurs proches bien sûr mais les autres – doutaient de la sincérité de leur engagement et du sérieux de leur amour. C'était quelque chose qu'il avait eu beaucoup de mal à accepter. Il savait bien qu'il était plus âgé que Dean et que le jeune homme était extrêmement jeune pour franchir un cap aussi important. Il aurait du pouvoir profiter de la vie, multiplier les conquêtes et s'amuser sans penser à l'avenir avec trop de sérieux. Mais personne ne savait réellement ce que Dean avait vécu. Personne ne savait combien il avait du grandir vite. Et à quel point il était mature aujourd'hui. Castiel ne doutait pas de sa volonté de se marier. Parfois, pourtant, il avait la sensation d'être le seul.

Cela avait causé des disputes entre Dean et lui. Des tensions qu'ils avaient su dissiper en se remémorant ce qu'ils avaient traversé et en parlant de ce qu'ils voulaient tous les deux. Ils habitaient ensemble. Ils passaient tout leur temps côte à côte. Leur couple était solide et vrai. Et ils ne devaient surtout jamais en douter.

Castiel vérifia une énième fois sa coiffure dans le miroir devant lui. Ses cheveux lui donnaient envie de pleurer. Ils semblaient avoir décidé d'eux mêmes de ne pas rester en place. D'ordinaire, cela ne le gênait pas. Dean lui avait souvent dit qu'il aimait l'impression qu'ils donnaient d'avoir été ébouriffés par lui constamment. Mais pour une fois, il aurait aimé pouvoir les discipliner. C'était peine perdu. Il détestait un peu son père pour ça. Et sa mère aussi. A vrai dire, il ne savait pas trop à qui en vouloir pour l'état de ses cheveux. Et le simple fait que cela lui pose problème était la preuve qu'il était stressé comme jamais.

Derrière lui, Gabriel et Naomie le regardaient en souriant. Il était heureux de les avoir avec lui. Son meilleur ami portait un costume noir, une chemise blanche et une cravate fine et rouge. Il était séduisant. Naomi, elle, avait opté pour une robe longue, bleu ciel avec le dos nu. Elle était à tomber par terre et Gabriel semblait être du même avis si Castiel s'en tenait aux regards qu'il lui jetait à intervalles réguliers. Leur couple s'était considérablement solidifié ces derniers mois. Le jeune libraire était prêt à parier qu'ils seraient les prochains à sauter le pas. Il n'y aurait jamais cru au début.

A vrai dire, il n'avait pas réellement cru que Gabriel pourrait rester avec la même femme aussi longtemps. Mais Naomie avait su le convaincre. Castiel aimait à penser qu'il y était pour quelque chose. Il avait joué les cupidons pour eux et il ne pouvait que s'en féliciter.

Le jeune libraire détourna les yeux de son reflet dans la glace et vérifia à nouveau que l'alliance de Dean se trouvait bien dans sa poche. Il avait répété ses vœux sans cesse depuis deux jours, la plupart du temps avec Gabriel, mais il avait la sensation de ne pas s'en souvenir. Il espérait sincèrement ne pas avoir un trou de mémoire au moment de prendre la parole. Il pourrait toujours improviser. Comment était il possible qu'il soit incapable de dire ce qu'il ressentait quand il n'avait aucune difficulté à l'écrire dans un livre ? Ou à le faire devant une assemblée d'inconnus le jour où il avait demandé Dean en mariage ? Ca ne pouvait être que le stress. Tout se passerait bien. Il devait le croire ou il allait paniquer et compliquer les choses.

Ils avaient survécu aux préparatifs du mariage malgré la pression. Il n'y avait aucune raison que les choses tournent mal maintenant.


6 mois plus tôt

- Sur la plage au coucher du soleil, lança Dean depuis la douche dans laquelle il se trouvait.

Castiel était devant le miroir et tentait de se raser en écoutant son fiancé évoquer des endroits potentiels pour leur mariage. Il aimait assez l'idée d'une cérémonie en plein air. Mais il doutait que sa mère soit du même avis. Il savait qu'elle tenterait de tout contrôler. Il refusait de la laisser faire. Il espérait que Dean serait de son côté.

- Las Vegas sinon … juste toi et moi et Sam. Et dans une chapelle avec le sosie d'Elvis.

Castiel secoua la tête en reposant son rasoir sur le rebord du lavabo. Il se tourna ensuite vers la douche. Il pouvait voir la silhouette de Dean derrière la vitre. Il se lavait les cheveux, le visage tourné vers l'eau qui coulait du pommeau. Pendant une seconde, le jeune libraire oublia ce dont ils parlaient. Avoir son fiancé nu et mouillé à quelques centimètres de lui ne l'aidait pas à se concentrer. Peu importait qu'ils soient ensemble depuis un an maintenant. Il continuait d'être extrêmement excité par le jeune homme. Il aurait aimé pouvoir le toucher en permanence. Ou lui interdire de s'habiller quand ils étaient seuls. Il allait devoir le lui suggérer.

- Las Vegas est une idée qui a ses mérites mon ange. Je sais ce que tu te dis mais cela nous permettrait de faire notre lune de miel au même endroit. Et passer sa nuit de noce dans un hôtel sur le Strip fait partie de mes fantasmes cachés.

Castiel avança jusqu'à la porte de la douche.

- Et qu'est-ce qu'on ferait de ton frère pendant ce temps ? Demanda t-il.

Sam était très souvent contraint de s'endormir avec ses écouteurs pour éviter d'entendre ce qu'ils faisaient dans leur chambre. Cela amusait beaucoup Dean. Castiel, lui, avait appris à ne plus être gêné à l'idée que le jeune garçon puisse savoir quand ils faisaient l'amour. Ils auraient pu se montrer plus discrets. Mais Dean ne parvenait pas à rester silencieux. Il prenait un malin plaisir à crier quand Castiel lui faisait l'amour. Et le jeune libraire devait admettre que cela lui plaisait également. Sam était suffisamment grand pour comprendre. Si ce n'était pas le cas, ils lui paieraient le meilleur psychologue possible.

- On lui paie un billet d'avion pour qu'il rentre le soir même et on demande à Chris de s'occuper de lui. Quoi que je doute qu'il ait envie d'échanger nos cris contre ceux de Steve, répliqua Dean.

Castiel sourit alors et poussa la porte de la douche. Dean lui jeta un coup d'oeil amusé avant de l'attraper par le bras pour l'attirer à lui. Il colla presque aussitôt son corps contre le sien et déposa un baiser sur ses lèvres.

- Tu sais, je crois qu'on devrait répéter pour notre nuit de noce … histoire que tout soit absolument parfait.

- Ton frère est dans la cuisine, rappela Castiel.

- On s'en fiche.

Castiel hocha la tête puis embrassa Dean à nouveau. C'était souvent ainsi que se déroulaient leurs matins. C'était plus fort qu'eux. Peu importait qu'ils soient pressés ou non. Castiel refusait de laisser son emploi du temps chargé gâcher les moments qu'il partageait avec Dean. Il avait presque constamment envie du jeune homme et il ne comptait pas se priver. Il laissa sa langue s'aventurer dans la bouche de son fiancé alors que ses mains glissaient de son dos à ses fesses. Dean arqua alors le dos et Castiel sentit son érection presser contre son bas ventre. Comment avait il pu passer autant de temps sans le jeune homme dans sa vie ? C'était réellement incompréhensible. Il savait aujourd'hui qu'il ne pourrait jamais se passer de lui. C'était une des raisons pour lesquelles il voulait l'épouser. Leurs proches et ceux qui avaient lu son livre savaient déjà à quel point ils s'aimaient. Mais Castiel voulait que cela soit officiel. Il voulait le crier sur tous les toits.

- On va être en retard, rappela Dean quand ils mirent un terme à leur baiser.

Castiel haussa les épaules en caressant doucement les fesses du jeune homme.

- On s'en fiche, rétorqua t-il.

Son fiancé acquiesça alors avant de l'embrasser à nouveau. Il arrivait parfois à Castiel de se demander ce que Dean lui trouvait. Il n'avait jamais réellement eu de complexes sur son physique. Mais il avait parfois l'impression de ne pas évoluer dans la même division que Dean sur ce point. Le jeune homme était incroyablement séduisant et sexy. Tout chez lui était parfait. Et quand il le lui disait, Dean s'empressait d'expliquer qu'il pensait la même chose de lui. Castiel se savait tout de même chanceux. Et il avait bien l'intention de tout faire pour en profiter jusqu'à la fin de sa vie.

Il n'avait jamais considéré le sexe comme un élément crucial d'une relation amoureuse. Il aimait faire l'amour avant de rencontrer Dean mais il estimait pouvoir vivre sans. Depuis qu'ils étaient ensemble, il avait totalement changé d'avis sur le sujet. Il ne pouvait pas se passer du jeune homme. Il avait besoin de le sentir contre lui, nu et désespéré. Il avait besoin d'être en lui et de sentir cette connexion unique qu'il y avait entre eux. Il n'y avait rien de comparable. Il n'avait jamais vécu quelque chose de semblable. Il continuait de penser que l'alchimie sexuelle n'était pas l'élément principal d'une relation. Mais cela n'en était pas moins capital pour que le couple fonctionne.

Et faire l'amour avec Dean était une expérience unique et incroyable. Il n'existait pas de mots pour décrire ce qu'il ressentait à chaque fois.

Castiel sourit contre les lèvres de Dean avant de faire glisser un de ses doigts entre les fesses de son fiancé. Il connaissait son corps par cœur à présent. Il aurait pu le dessiner si toutefois il avait eu un quelconque talent pour le dessin. Il savait ce que le jeune homme aimait et ce qui le rendait complètement fou. Il aimait prendre son temps pour le pousser aux portes de l'orgasme avant de s'arrêter juste pour l'entendre se plaindre et le supplier. Mais ils n'avaient pas de temps à perdre ce matin. Sam les attendait dans la cuisine et ils allaient devoir faire vite.

Dean devait le savoir aussi puisqu'il recula finalement pour tourner le dos à Castiel et se pencher en avant. Il appuya ses mains contre les parois de la douche devant lui et écarta les jambes. Ce n'était pas forcément la position que Castiel préférait mais voir son fiancé ainsi l'excitait considérablement à chaque fois.

Il posa ses mains entre ses omoplates et les fit descendre le long de sa colonne vertébrale le plus lentement possible. Il dessina des formes aléatoires juste au dessus de ses fesses avant de les saisir et de les serrer une seconde. Dean laissa aussitôt échapper un gémissement. Castiel avait rapidement compris depuis qu'il était avec le jeune homme qu'il aimait l'idée d'être possédé par lui. Et de le posséder en retour. Castiel lui appartenait entièrement et l'inverse était vrai également. Son fiancé avait fini par accepter d'inverser les rôles mais cela n'arrivait que rarement. Ils avaient trouvé un accord qui les satisfaisait entièrement et tout était parfait.

Castiel déposa des baisers le long de le colonne vertébrale de Dean avant de s'agenouiller pour l'embrasser sur le dessus de ses fesses. Il laissa l'eau lui humidifier les doigts avant d'en introduire un doucement à l'intérieur du jeune homme. Il commença avec des mouvements délicats. Il garda les yeux rivés sur ce qu'il faisait, incapable de se détacher du spectacle qui s'offrait à lui. C'était hypnotisant. Totalement hypnotisant. Et les gémissements réguliers que Dean poussait ne faisaient qu'accroître plus encore son désir. Il ajouta sa langue à son doigt et continua la préparation avec enthousiasme. Il aimait les préliminaires. Dean lui avait appris à quel point c'était important pour lui. Et alors qu'il ajoutait un deuxième doigt pour remplacer sa langue, il se délecta des bruits que son fiancé faisait malgré lui.

- Dépêche toi Cas … dépêche toi, cria le jeune homme après quelques secondes.

Il était désespéré. Et il semblait avoir les pires difficultés du monde à résister à l'envie de se toucher pour accélérer les choses. Il avait les poings serrés contre le carrelage de la douche. Et il avait commencé à bouger les hanches pour accompagner les mouvements de Castiel. C'était le moment. Le jeune libraire ajouta un troisième doigt pour parfaire la préparation avant de se redresser. Il saisit ensuite les hanches de son fiancé et le pénétra avec délicatesse. Dean gémit entre ses dents durant tout le temps que cela dura. Malgré les nombreuses fois où ils avaient fait l'amour, la douleur était toujours présente. Castiel avait appris à composer avec et à faire en sorte qu'elle soit la plus faible possible. Plus les jours, les semaines et les mois passaient et plus il connaissait Dean par cœur. Cela ne concernait pas uniquement ses préférences sexuelles. Il avait également appris toutes les petites choses que son fiancé avait cherchées à lui cacher jusque là. Toutes les petites manies qui faisaient de lui l'homme qu'il était. Il avait appris à quel point Dean avait des difficultés à fonctionner le matin tant qu'il n'avait pas bu deux tasses de café. Il avait appris à quel point il aimait qu'on lui fasse une soupe en particulier quand il était malade. La série stupide et incroyablement vide de tout intérêt qu'il aimait regarder sans jamais l'avouer. Sa passion inavouable pour les romans à l'eau de rose. Le fait qu'il cachait son besoin de lunettes par soucis d'esthétisme. Ou sa façon de chanter des titres de Taylor Swift quand il était joyeux. Castiel aimait toutes ces petites choses. Il aimait Dean dans son ensemble et il savait qu'il en allait de même pour son fiancé. Ils avaient choisi de faire leur vie ensemble. Pas par obligation mais parce qu'ils étaient des âmes sœurs. Castiel n'en doutait plus jamais.

Parfois, quand il regardait le cicatrices que Dean avait sur les poignets, il repensait à sa tentative de suicide. Il repensait à cette année passée loin l'un de l'autre. Il repensait à tout ce qui avait failli les séparer. Il était reconnaissant envers le jeune homme de lui avoir donné une seconde chance. Ils se disputaient parfois, se criaient dessus des choses qu'ils ne pensaient pas et faisaient chambre à part pendant une ou deux nuit. Mais ils revenaient toujours l'un vers l'autre comme deux aimants attirés par la même surface métallique. Ils allaient être heureux ensemble.

Perdu dans ses pensées, Castiel réalisa qu'il n'avait toujours pas bougé et que Dean s'impatientait quand il prit l'initiative de bouger les hanches pour s'empaler de lui même sur le sexe de son fiancé. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Castiel sourit et recula les hanches avant de les propulser violemment en avant, arrachant un gémissement à Dean. Sam allait les entendre. Il allait le leur reprocher. Mais Castiel s'en contrefichait. Il continua à aller et venir en Dean avec la même force, augmentant peu à peu le rythme comme ils l'aimaient tous les deux. Il garda une main posée dans le bas du dos de Dean alors que l'autre s'était refermée autour de sa hanche droite. Il pouvait déjà sentir les prémices de son orgasme et il savait qu'il ne tiendrait plus longtemps. Il n'était toutefois plus question de performance entre eux. Ils ne cherchaient plus à s'impressionner. Ils étaient juste eux même. C'était un des miracles que l'amour accomplissait toujours pour ceux qui avaient la chance de le trouver. Castiel aimait toutefois que son fiancé jouisse avant lui. Ses muscles se contractaient alors autour de lui augmentant considérablement son propre plaisir. Il retira sa main du bas du dos de Dean et la posa sur celle du jeune. Il l'arracha du mur sans cesser le mouvement de piston de ses hanches avant de la diriger entre ses jambes. Dean saisit le message assez rapidement et referma ses doigts autour de son propre sexe. Castiel retira alors sa main de celle du jeune homme pour attraper son autre hanche. Il accéléra un peu plus encore le rythme de ses hanches. Dean poussa un gémissement, jura entre ses dents puis se tendit, ses muscles se contractant brusquement. Castiel n'avait pas besoin de voir son visage pour savoir à quoi il ressemblait à cet instant précis. Il ferma les yeux pour apprécier les sensations qu'il ressentait avant d'aller et venir encore une ou deux fois à l'intérieur de son fiancé et de s'abandonner à son propre orgasme. Il s'immobilisa quand ce fut terminé et se baissa pour poser son front entre les omoplates de Dean. Sa respiration était saccadée et il avait besoin de quelques secondes pour retrouver un semblant de calme.

- J'ai l'impression qu'on est au point non ? Plaisanta le jeune homme après quelques secondes.

Castiel laissa échapper un petit rire avant de se redresser pour se retirer de son fiancé. Ce dernier gémit comme à chaque fois avant de lever le visage vers le pommeau de douche pour laisser l'eau chasser la sueur qui s'était accumulée sur son front.

- Je ne serais pas contre l'idée de répéter encore jusqu'au jour J, avança Castiel en regardant le dos de Dean.

Il laissa sa main glisser le long de sa colonne vertébrale avant de lui donner une petite claque sur les fesses. Dean protesta aussitôt mais se retourna tout de même pour l'embrasser sur la bouche. Ils se lavèrent ensuite rapidement puis se séchèrent et s'habillèrent en quatrième vitesse.

Quand ils pénétrèrent dans la cuisine, Sam les attendait, assis à table. Il avait les joues rouges, les yeux plissés et les mains collées contre les oreilles. Castiel l'ignora pour se servir une tasse de café. Mais Dean aimait trop embêter son jeune frère pour laisser passer cette opportunité.

- Cela s'appelle une vie sexuelle saine, jeta t-il en s'asseyant en face de Sam.

Ce dernier le dévisagea avec colère avant de se lever de sa chaise. Avant de quitter la pièce, il leur jeta un coup d'oeil par dessus son épaule.

- Je vous déteste tous les deux ! Jeta t-il.

Castiel éclata alors de rire en même temps que son fiancé et malgré le regard furieux de Sam, il ne le regretta pas une seconde.


Cinq mois plus tôt

Dean aimait la mère de Castiel de tout son cœur. Il savait qu'elle l'avait accepté dès leur rencontre et qu'elle était contente de le savoir fiancé à son fils. Elle se fichait de leur différence d'âge et de leur passé compliqué. Il avait choisi de se montrer honnête avec elle et de ne rien lui cacher. Il lui avait parlé de sa tentative de suicide, de son père et de sa mère. Il avait pleuré devant elle sans en avoir honte et l'avait laissée le prendre dans ses bras jusqu'à ce qu'il se calme. Elle avait également pris Sam sous son aile. Le jeune garçon l'appelait régulièrement même s'ils n'étaient pas liés par le sang et qu'ils ne faisaient pas partie de la même famille. Sam avait besoin d'une figure maternelle fiable et la mère de Castiel aimait l'idée d'avoir un nouveau fils sur qui veiller.

L'un dans l'autre, tout était parfait dans leur vie. Du moins, presque parfait. Car à cet instant précis, Dean avait envie de dire à la mère de Castiel d'aller se faire voir. Même s'il ne le ferait pas.

Hester avait été enchantée d'apprendre que le jeune libraire et lui allaient se marier. Elle les avait longuement félicité avant de leur laisser entendre qu'elle voulait être partie prenante dans l'organisation. Chuck, le père de Castiel, avait semblé heureux lui aussi. Mais il n'était pas du genre à s'en mêler. Dean n'avait jamais réellement su quoi penser de lui mais il avait à présent beaucoup de respect pour lui. Il devait être difficile de composer avec la tornade qu'Hester pouvait être parfois quand elle avait une idée en tête.

Pour le moment, ils n'avaient pas vraiment avancé dans leurs préparatifs. Ils n'avaient même pas encore choisi l'endroit où se déroulerait la cérémonie ou fixé une date précise. Dean n'avait pas forcément le temps de s'en occuper avec son travail au garage et les études de Sam à surveiller. Castiel était lui aussi absorbé par la promotion de son livre et la libraire qu'il gérait toujours. Ils avaient émis quelques idées. Certaines leur plaisaient particulièrement. Dean avait envie de se marier sur la plage. Il avait envie de le faire au soleil couchant entouré uniquement de leurs amis proches. Castiel était partant. Mais Hester semblait avoir d'autres idées en tête. Et elle semblait déterminé à le leur faire accepter. Comme à chacune de ses visites récemment, elle les listait sans même demander à son fils et son fiancé si cela leur convenait. Dean avait fini par arrêter de tenter d'intervenir. Il avait la sensation que son propre mariage lui échappait.

- Il est temps de fixer une date les garçons. J'ai pensé qu'on pourrait le célébrer mi mai… j'ai trouvé l'endroit idéal et il s'avère qu'il est libre à cette période de l'année.

Dean avait les mains refermées autour de sa tasse de café. Il était assis sur le canapé, Castiel serré contre lui alors que Sam avait pris place sur l'accoudoir. Hester était installée en face d'eux sur un fauteuil et parlait sans s'arrêter depuis de longues minutes.

- La salle sera suffisamment grande pour tous vos invités. Et elle est magnifique. On devait aller la voir … Dean, tu es libre demain ?

Le jeune homme fronça les sourcils, surpris qu'elle l'interpelle alors qu'elle semblait lancée dans un de ses monologues dont personne ne pouvait la détourner. Il se passa la langue sur les lèvres et prit une seconde pour retrouver un semblant de calme malgré la colère dévorante qui le rongeait. Il aimait Hester et il aimait Castiel. Il devait faire un effort.

- Je croyais qu'on allait se marier en petit comité ? On n'a pas besoin d'une salle immense pour accueillir nos amis. Et puis, je ne pense pas qu'on pourrait se le permettre … financièrement parlant.

Ce n'était pas totalement vrai. Castiel gagnait suffisamment bien sa vie pour payer la totalité du mariage sans même puiser dans ses économies. Mais Dean refusait de le voir tout dépenser pour la cérémonie. Il voulait participer. C'était son mariage à lui aussi. Il ne voulait pas être entretenu par Castiel simplement parce qu'il gagnait moins bien sa vie.

- La liste des vos invités s'est quelque peu élargie depuis la dernière fois, répliqua Hester en lui souriant.

- Nos invités ou les vôtres ? Rétorqua alors Dean, malgré lui.

Castiel tourna aussitôt la tête vers lui, visiblement surpris par sa réaction. C'était la première fois que le jeune homme intervenait de la sorte. Mais il en avait assez de laisser Hester modifier tous leurs plans. Elle ne le faisait pas par méchanceté. Elle voulait probablement les soulager d'un poids. Mais ce mariage était en train de devenir le sien et Dean avait du mal à l'accepter. Il baissa les yeux sur sa tasse de café et se mordilla une seconde la lèvre inférieure.

- Je suis désolé … je suis juste … stressé, déclara t-il alors que le silence semblait s'éterniser.

Hester ne semblait pas vexée par ce qu'il venait de dire. Dean savait qu'elle le connaissait trop bien pour s'offusquer de ses réactions. Elle savait qu'il lui arrivait de perdre quelque peu le contrôle. Castiel le lui avait sans doute dit pour éviter qu'il y ait des problèmes.

- Je suis libre demain entre midi et deux si c'est possible pour vous, ajouta le jeune homme en relevant la tête.

Hester hocha alors la tête avant de lui adresser un large sourire. Dean avait parfois l'impression qu'elle le voyait comme un enfant. Qu'elle tolérait ses accès d'humeur uniquement parce qu'elle ne le pensait pas suffisamment mature pour se comporter comme un adulte. Il se demandait parfois ce qu'elle pensait vraiment de lui et du couple qu'il formait avec Castiel. Il aurait aimé pouvoir lire dans ses pensées pour se rassurer. Il aimait Hester mais il ne la connaissait pas vraiment. Et de toute évidence, elle n'en savait pas beaucoup plus sur lui de son côté.

- Maman, Dean et moi, nous pensions nous occuper du lieu, rappela Castiel en posant une main sur la cuisse de son fiancé.

Ce dernier lui en fut aussitôt reconnaissant même s'il jugeait son intervention un peu tardive. Il ne lui en voulait pas pour autant. Il savait qu'il était compliqué pour le jeune libraire de s'opposer à sa mère. Il avait une relation quasi fusionnelle avec elle et son avis comptait plus que tout. Il ne ferait rien pour lui faire de la peine. Dean était le seul à pouvoir lui faire entendre raison. Et il n'était même pas sûr d'en avoir réellement envie. Bien sûr, il avait en tête une image précise du mariage de ses rêves. Et cela ne ressemblait en rien à la cérémonie qu'Hester commençait à organiser. Mais il savait également que son engagement avec Castiel ne se résumait pas à cette journée. Il allait vivre et vieillir avec lui. Il pouvait faire cette concession pour avoir le bonheur de passer le reste de ses jours en sa compagnie. Dean voulait un mariage de rêve pas uniquement une cérémonie de rêve. Cela faisait toute la différence. Il ne devait surtout pas l'oublier. Hester pouvait contrôler cette journée mais elle ne pourrait jamais s'immiscer dans leur vie. Il allait lui laisser cette journée et garder pour lui toutes celles qui suivraient.

- C'est bon mon ange … j'irais voir l'endroit demain. Ca ne me pose pas de problème, assura Dean en posant sa main sur celle de son fiancé.

Il lut sur le visage de Castiel qu'il ne s'était pas montré suffisamment convaincant mais il espérait que son fiancé comprendrait qu'il était temps de laisser tomber et d'accepter ce qu'Hester voulait. Ils n'avaient aucun intérêt à se disputer avec elle. Dean voulait que tout se passe bien. Il refusait de se disputer avec sa future belle mère pour une histoire sans importance. Elle lui avait ouvert les bras quand il en avait besoin. Elle l'avait accepté dans la vie de son fils sans opposer la moindre résistance. Il pouvait lui accorder le plaisir d'organiser le mariage à sa façon. Il ne voulait pas mettre tout en péril simplement parce qu'il aimait l'idée de se marier sur la plage. L'idée était stupide de toute façon. Il n'aimait même pas tellement sentir le sable sous ses pieds.

- Tu vas adorer cette endroit mon grand … il est parfait pour vous … tout à fait à la hauteur de l'évènement, assura Hester.

Dean doutait qu'on puisse qualifier son mariage d' « évènement ». Il était important pour Castiel et lui. Pour leurs familles et leurs proches. Mais il ne changerait rien à la vie des gens autour d'eux. Personne ne se souciait de les savoir fiancés. Dean ne voulait pas que son mariage revête une quelconque importance pour les gens qu'ils ne connaissaient pas. Il ne revendiquait rien. Ne cherchait pas à faire passer un message. Il ne militait pas pour la cause gay. Il voulait juste s'unir à l'homme qu'il aimait. Son mariage ne ferait pas l'objet d'un nouveau livre. Il n'appartenait qu'à Castiel et lui et cela allait suffire. Mais pour Hester, de toute évidence, il avait une toute autre importance. Peut être était ce ainsi que toutes les mères réagissaient. Dean savait que la sienne n'aurait jamais voulu participer à son organisation. Et cela l'encourageait plus encore à donner les reines à Hester. Il lui était reconnaissait d'être enthousiaste.

- Nous allons faire en sorte que votre mariage soit parfait, ajouta Hester en croisant ses jambes.

Il l'aurait été même s'ils s'étaient mariés en douce à Las Vegas. Dean ne voyait pas comment le fait de s'unir à Castiel pour la vie pouvait être autrement que parfait. Mais il ne dit rien une fois de plus. Il n'avait pas envie de s'étendre sur le sujet. Il avait juste envie que la journée se termine pour pouvoir se serrer contre Castiel et oublier tout le reste.

Son fiancé sembla deviner la tension qui s'était emparée de lui. Il se rapprocha sensiblement de lui sur le canapé et passa un bras autour de ses épaules. Ils écoutèrent Hester continuer à leur parler de tout ce qui serait « parfait » pour leur mariage pendant de longues minutes sans l'interrompre. Sam finit par s'excuser pour aller faire ses devoirs. Dean finit par décrocher de la conversation à son tour et laissa son esprit s'aventurer sur tout ce qu'il voulait partager avec Castiel dans les années qui suivraient. C'était tout ce qui comptait en fin de compte. La cérémonie en elle même n'avait aucune importance.

- Tu es toujours avec nous mon chéri ? Demanda Hester en regardant Dean droit dans les yeux.

Le jeune homme hocha aussitôt la tête même s'il n'avait aucune idée de ce que sa future belle mère avait dit en dernier. Il se força à lui sourire alors que Castiel lui serrait l'épaule. Son café était froid dans ses mains à présent. Il n'en avait plus envie de toute façon.

- Je devrais vous laisser les enfants. Vous m'avez l'air épuisés, commenta Hester quand il fut évident que Dean ne parlerait pas.

Le jeune homme la regarda se lever de son fauteuil sans trop savoir quoi lui dire. Il était effectivement fatigué par les longues journées qu'il faisait et tous les problèmes qu'il devait gérer au travail. Rufus préparait son départ à la retraite et même s'il avait évoqué l'idée de laisser le garage à Dean, ils n'en avaient plus reparlé depuis. Le jeune homme pourrait se retrouver sans travail d'ici peu. Il passait tout son temps libre à tenter de trouver des idées pour son mariage et il ne dormait que très peu. Hester avait peut être raison de prendre tout en mains. A ce rythme, le jeune homme ne parviendrait pas à organiser quoi que ce soit de décent.

Il se leva à son tour du canapé, accepta le baiser qu'Hester déposa sur sa joue puis la regarda s'éloigner dans le couloir en compagnie de Castiel. Ils se reverraient d'ici peu pour célébrer Noël en famille. Dean déglutit avec peine. C'était une chose de plus à penser. A organiser. Il n'avait aucune idée de la façon dont il allait s'en sortir mais il savait qu'il pouvait compter sur le soutien de Castiel. C'était aussi ça le mariage et c'était exactement ce pour quoi Dean avait accepté de s'unir avec le jeune libraire. L'idée le fit sourire alors qu'il se laissait retomber sur le canapé.


Castiel pouvait sentir que quelque chose clochait chez son fiancé. Depuis le départ de sa mère, il était resté presque totalement silencieux ne prenant la parole que lorsque c'était nécessaire. Dean n'avait jamais été quelqu'un d'extrêmement bavard mais la façon qu'il avait de regarder dans le vide sans même faire attention à ce qui se passait autour de lui était un indice.

Avec le temps, Castiel avait fini par ne plus penser constamment à ce que son fiancé avait vécu dans le passé. A la façon qu'il avait eu de vouloir mourir et de se trancher les veines dans la baignoire d'un vieux motel. Il ne l'avait pas oublié bien sûr. Il ne le pourrait jamais. Pas quand il pouvait voir les cicatrices sur les poignets de son fiancé à chaque fois qu'il était en manches courtes. Mais il savait que Dean allait mieux. Qu'il avait avancé durant ces deux années depuis sa tentative de suicide. Il n'était plus le même. Il était guéri. Castiel avait fini par croire que ce n'était qu'un mauvais souvenir. Un cauchemar duquel ils s'étaient réveillés tous les deux, serrés l'un contre l'autre.

Mais quand Dean se comportait comme à cet instant précis, il repensait au jeune homme instable et désespéré qu'il avait rencontré un peu plus de deux ans plus tôt. Il repensait à ses appels au secours, aux nombreuses fois où il l'avait rejeté sans raisons et à la façon dont ils avaient failli se séparer pour de bon parce que Castiel n'avait pas suffisamment confiance en lui. Il aimait croire que cela ne se reproduirait pas. Ils avaient appris de leurs erreurs. Mais il savait que Dean resterait éternellement fragile. Il ne doutait pas de sa force la plupart du temps. Pas plus qu'il ne doutait de son courage et de son amour. Mais la dépression n'était pas un état temporaire. C'était une maladie dont on ne se débarrassait jamais vraiment. Une rechute, quoiqu'improbable, restait possible. Castiel avait eu tort de ne pas être plus vigilant.

Il avait envie de demander à son fiancé ce qui le tracassait. Il avait envie de le forcer à parler afin de savoir ce qu'il devait faire. Mais il connaissait suffisamment Dean pour savoir que cela ne servirait à rien. Il devait attendre que le jeune homme s'ouvre à lui et se montrer patient. Malgré tous les progrès que Dean avait faits en deux ans, il restait vulnérable. Castiel ne voulait surtout pas le lui rappeler.

Ils mangèrent en silence devant la télévision. Sam semblait aussi inquiet que lui si Castiel s'en tenait aux regards qu'il jetait à son frère. Il ne dit rien non plus. Le jeune libraire lui en fut reconnaissant.

Après avoir regardé une rediffusion d'un film d'action dans lequel le héros sauvait tout le monde avant de séduire la femme qui l'avait aidé, Sam partit se coucher après leur avoir souhaité bonne nuit. Dean se leva alors pour débarrasser leurs assiettes et ranger la cuisine rapidement. Castiel l'accompagna et se contenta de le regarder faire en silence depuis la chaise sur laquelle il s'était assis. Quand le jeune homme eut fini, il quitta la cuisine sans rien dire et Castiel le suivit à nouveau jusqu'à leur chambre.

Dean se déshabilla rapidement avant d'enfiler le caleçon qu'il portait pour dormir puis fit un détour par la salle de bains pour se préparer. Castiel attendit son retour sur le lit, incapable de vaquer à ses occupations pour le moment.

Son cerveau tournait à plein régime et il sentait l'angoisse monter en lui. Il ne comprenait pas réellement ce qui arrivait à son fiancé. Il se doutait que cela avait quelque chose à voir avec la venue de sa mère. Il espérait que Dean se déciderait à lui en parler avant qu'ils ne se couchent. Castiel savait qu'il ne pourrait jamais dormir tant qu'il n'aurait pas obtenu d'explications. Et il avait définitivement besoin d'un peu de repos avec le programme qui l'attendait le lendemain.

Quand Dean revint finalement dans la chambre, Castiel leva les yeux vers lui. Le jeune homme était debout à un mètre devant lui, ses bras croisés sur son torse nu, ses yeux posés quelque part au dessus de sa tête sur le mur derrière lui. Castiel ouvrit la bouche pour dire quelque chose - n'importe quoi pour inciter Dean à se confier - mais le jeune homme lui coupa finalement l'herbe sous les pieds en prenant enfin la parole.

- Je vais dire oui, déclara t-il calmement.

Castiel n'était pas vraiment sûr de comprendre ce que cela signifiait. Il avait déjà répondu « oui » à la seule question qui comptait vraiment un mois plus tôt.

- Je vais dire oui à ta mère, ajouta finalement Dean après quelques secondes.

Il semblait déterminé et relativement calme. Presque comme s'il en était enfin arrivé à une décision après de longues heures à s'interroger. Comme s'il avait enfin trouvé la solution à un problème. C'était peut être le cas. Dean avait tendance à faire du moindre petit problème une vraie montagne à franchir. Il prenait tout à cœur. Il vivait tout intensément. C'était en partie du à cette dépression qui sommeillait en lui depuis deux ans. A chaque fois que quelque chose clochait, il avait tendance à se renfermer sur lui même pendant un moment avant de s'ouvrir quand il avait enfin trouvé la réponse à sa question.

- Tu vas lui dire oui pour la salle ? Demanda Castiel pour être sûr qu'il avait bien compris.

Dean hocha la tête avant de reporter enfin son attention sur lui. Il combla la distance qui les séparait avant de venir s'installer sur ses cuisses. Il passa ses bras autour de son cou et plongea son regard dans le sien.

- J'aime ta mère Cas … je l'aime comme si elle était ma mère et j'ai envie … j'ai envie de lui faire plaisir.

Castiel savait qu'il avait de la chance d'avoir les parents qu'il avait. Dean avait grandi entouré de haine, de rancoeur et d'indifférence. Il avait fini par perdre ses deux parents. Il n'avait jamais connu le bonheur de grandir avec l'amour dont il avait besoin. Il avait trouvé cette affection chez ses amis et avec Castiel. Bobby et Rufus avaient fait figure de pères pour lui. Mais c'était Hester qui était devenue sa « mère » de substitution. Castiel savait que le jeune homme ressentait le besoin de ne surtout pas la décevoir. Il se comportait avec elle comme un enfant avec sa mère. Il cherchait constamment à la rendre fière. Il n'avait pas besoin de faire autant d'efforts. Hester l'aimait déjà comme son fils.

- Tu n'es pas obligé d'accepter tout ce qu'elle proposera. Elle comprendra parfaitement que tu aies un avis différent du sien. Et cela ne changera en rien l'amour qu'elle a pour toi. Parfois, j'ai l'impression qu'elle t'aime même plus que moi.

Dean sourit faiblement et Castiel fut soulagé de voir son visage exprimer enfin quelque chose. Ils avaient évité le pire et le jeune libraire s'était définitivement inquiété pour rien.

- C'est uniquement parce qu'elle aurait aimé avoir un deuxième fils et qu'elle n'a eu que toi ! Et puis je suis adorable … souffla Dean en posant ses mains à l'arrière du crâne de Castiel.

Ce dernier hocha la tête. Il savait qu'Hester avait pris Dean sous son aile sans hésiter une seconde. Elle avait compris immédiatement qu'il avait besoin d'amour et d'affection. Qu'il avait besoin qu'on l'accepte tel qu'il était sans porter le moindre jugement sur ses choix et ses décisions. Sur ses erreurs. Hester avait été parfaite. Castiel l'aimait encore plus pour ça. Quand il lui avait parlé de Dean pour la première fois, il avait eu peur qu'elle ne soulève le problème de la différence d'âge ou qu'elle doute du sérieux de leur engagement en raison de la nature de leur rencontre. Mais elle n'avait rien dit de tel. Bien au contraire. Elle avait exigé qu'il lui amène Dean et l'avait presque aussitôt noyé sous les baisers, les étreintes et la dizaine de tartes et gâteaux qu'elle avait préparée pour lui. Dean avait eu quelques difficultés à se comporter normalement avec elle au début. Il ne savait pas comment accepter son affection. Mais il avait fini par comprendre qu'elle était désintéressée, qu'elle était sincère et qu'il pouvait lui faire confiance. Depuis, il l'appelait régulièrement même sans que Castiel soit là. Le jeune libraire était heureux de voir que tout se passait bien.

- Tu es adorable, confirma t-il finalement.

Dean déposa alors un rapide baiser sur ses lèvres puis vint appuyer son front contre le sien et ferma les yeux.

- Je lui suis tellement reconnaissant Cas … tu n'as pas idée à quel point son amour compte pour moi. Je n'ai jamais rien connu de tel de la part de ma mère et j'ai besoin … j'ai besoin qu'elle continue à m'aimer.

- Elle continuera … que tu sois ou non d'accord avec elle. Je sais qu'elle peut être … disons qu'elle peut parfois être envahissante. Mais elle n'est pas directive. Si tu lui dis que tu ne veux pas suivre ses conseils, elle ne t'en tiendra pas rigueur. Tu as le droit d'avoir ton propre avis et tu as le droit de l'exprimer. C'est notre mariage mon amour … pas le sien.

Dean haussa vaguement les épaules avant de se redresser légèrement. Il resta toutefois installé sur les cuisses de Castiel et le jeune libraire passa ses bras autour de sa taille pour l'empêcher de partir. Il aimait se sentir proche de son fiancé. Il avait besoin de ce contact plus encore qu'il n'avait besoin d'oxygène. Il savait que Dean doutait de lui en permanence. Il avait appris à se faire confiance mais il rechutait parfois. Quand cela arrivait, il faisait aussitôt ce qu'on attendait de lui que cela lui plaise ou non. Il faisait en sorte de satisfaire tout le monde sans se soucier de ce qu'il voulait réellement. Castiel n'aimait pas quand il se comportait de la sorte. Dean était quelqu'un d'extraordinaire et ceux qui ne s'en rendaient pas compte étaient des imbéciles.

- J'ai compris quelque chose d'essentiel aujourd'hui mon ange, confia alors Dean d'une toute petite voix.

Castiel fronça les sourcils mais ne dit rien. Il voulait laisser Dean parler sans l'interrompre. C'était la meilleure manière de le faire se sentir à l'aise quand il était sur le point de se confier.

- Quand j'étais plus jeune … quand je vivais encore chez mes parents et jusqu'à notre rencontre, j'ai toujours cru que je mourrais jeune. Que je ne verrais pas le jour de mes dix huit ans et que tout le monde en serait soulagé.

Castiel n'aimait pas que son fiancé évoque cette partie de sa vie. Ils l'avaient surmontée ensemble mais les souvenirs lui revenaient en mémoire avec force dès qu'ils l'évoquaient. Et ils étaient toujours douloureux même après deux années.

- Mais après … après que j'ai tenté de mourir, j'ai pris conscience que j'avais eu tort … que j'avais une vie à mener. Et j'ai commencé à imaginer ce que je voulais qu'elle devienne. Ce dont j'avais envie et que j'avais toujours pensé ne jamais avoir. Quand tu es revenu dans ma vie … je me suis surpris à penser à notre avenir et … j'imaginais notre vie ensemble … notre mariage parfois. Je le voyais comme le jour le plus important de notre existence. Je l'imaginais parfait. Sur une plage au coucher du soleil entourés de nos amis proches et des quelques personnes qui comptent vraiment à nos yeux. Je focalisais sur cet événement et sur cet événement uniquement. Mais j'ai fini par comprendre que ça n'avait aucune importance. Que ce n'était pas ça que je voulais.

Castiel sentit son cœur s'accélérer en entendant ce que Dean lui disait. Se pouvait il qu'il ait décidé de renoncer à leur mariage ? Avait il des doutes ? Le jeune libraire savait que son fiancé l'aimait mais il avait peut être eu tort de lui demander de l'épouser alors qu'il était encore extrêmement jeune. Dean se sentait sans doute contraint de le faire par peur de le perdre. C'était quelque chose à laquelle il avait refusé de penser jusque là.

Castiel sentit sa gorge se nouer à l'idée que Dean était peut être sur le point de lui dire qu'ils devaient attendre. Le jeune homme sembla deviner ce qu'il ressentait presque aussitôt. Il retira ses mains de son cou pour les poser sur ses joues. Ses pouces caressèrent doucement ses pommettes.

- Ce que je cherche à te dire, c'est que je ne veux pas d'une cérémonie parfaite. Je me fiche qu'on se dise « oui » sur une plage ou dans un hôtel quatre étoiles où on ne sera pas à l'aise mais qui aura été choisi par ta mère. Ce que je veux c'est un mariage … ce que je veux c'est tout ce qui suivra la cérémonie.

Castiel se mordilla la lèvre inférieure une seconde et Dean le força à la lâcher du bout de l'indexe. Il avait les yeux brillants de larmes contenues. Mais ce n'était pas de la tristesse. Bien au contraire. Il semblait joyeux. Libéré. Castiel avait envie de l'embrasser. Mais il devinait qu'il n'avait pas fini de parler et il ne voulait pas l'interrompre.

- Je me fiche de la manière dont les choses se passeront. Je veux bien laisser à ta mère l'organisation de la cérémonie si cela peut lui faire plaisir. Je doute d'avoir le temps de m'en occuper de toute façon. Et je le fais sans hésiter parce que je sais que j'aurais ce dont j'ai toujours rêvé après. J'ai toujours refusé de penser à autre chose qu'au jour de mon mariage. Mais j'ai compris aujourd'hui que ce n'était pas ces quelques heures qui comptaient. C'est tous les jours qui suivront. Ce sont tous les petits moments qu'on partagera ensemble après. Les disputes, les réconciliations … les années où nous vieillirons ensemble. Où nous nous réveillerons côte à côte et nous endormirons serrés l'un contre l'autre. Je ne veux pas d'un mariage parfait. Je veux une vie avec toi, un avenir à deux … et il sera parfait même si on doit se marier dans un lieu qui ne nous plaira pas. Il le sera parce que nous serons ensemble. Alors peu importe le déroulé de la cérémonie, le mariage ce n'est pas un jour uniquement. C'est une multitude de journées … c'est des années entières. Et elles n'appartiendront qu'à nous. On en fera ce qu'on veut. Est-ce que ce que je dis à un sens pour toi ? Parce que c'est important que tu le comprennes.

Castiel dut s'y reprendre à plusieurs fois pour répondre. Il se racla la gorge quand il fut évident qu'il ne pouvait pas parler sans s'effondrer et parvint enfin à dire quelque chose.

- Je comprends … Dean, mon amour … je comprends. Et tu as raison. Notre vie sera parfaite du moment que nous la passerons ensemble.

Le jeune homme sourit alors plus franchement avant de déposer un nouveau baiser sur les lèvres de Castiel. Ils venaient de sceller une énième promesse entre eux. Celle d'être heureux ensemble. Dean semblait soulagé de voir que son fiancé avait compris. Castiel était, quant à lui, incroyablement touché par ce qu'il venait d'entendre. Ils étaient sur la même longueur d'onde concernant leur mariage. Ils avançaient dans la même direction et rien ne pouvait le rendre plus heureux. Il voulait faire sa vie avec Dean et il était fier de voir que son fiancé partageait son avis.

- On sera tellement heureux que tout le monde sera jaloux de nous, assura le jeune libraire quand ils se séparèrent.

Dean déposa alors un baiser sur son front puis un sur chacune de ses joues. Il se redressa ensuite et ébouriffa les cheveux de Castiel. Il lui tourna le dos pour fermer la porte de la chambre avant de se glisser sous les draps. Le jeune libraire le regarda faire avant de se lever du lit pour aller se préparer. Il se changea rapidement, se lava les dents et le visage avant de rejoindre son fiancé sous les draps. Il l'attira aussitôt à lui, s'installa sur le dos et laissa Dean poser sa tête sur son torse.

- Ils seront jaloux parce que j'aurais le mari dont tout le monde rêve. Le plus séduisant … intelligent … drôle, compréhensif et attentionné du monde, confia Dean dans un murmure.

- Pas le plus sexy ? Plaisanta aussitôt Castiel.

Il entendit Dean rire contre son torse et il sourit à son tour.

- Le plus sexy aussi, concéda le jeune homme après quelques secondes.

Castiel hocha alors la tête puis tourna le visage pour déposer un baiser sur le sommet du crâne de son fiancé. C'était comme ça que se finissait la plupart de leurs soirées quand ils ne faisaient pas l'amour. Ils parlaient pendant quelques minutes puis s'endormaient dans cette même position. C'était tout ce dont Castiel avait besoin pour être heureux jusqu'à la fin de sa vie. Dean avait raison. Le reste n'avait aucune importance. Leur bonheur ne résidait pas dans les détails. Il reposait sur leurs présences mutuelles et leur besoin d'être constamment l'un avec l'autre. Hester pouvait avoir une journée. Castiel et Dean avaient tout le reste de leur vie. Et cela, personne ne pourrait jamais le leur prendre.


Dean n'avait jamais réellement connu de Noël heureux. Quand il était enfant, ses parents ne mettaient jamais les petits plats dans les grands. Ils se contentaient de préparer un repas rapide qu'ils mangeaient en silence avant d'offrir à leurs enfants des cadeaux sans réellement se soucier que cela leur plaise ou non. Une fois parti de chez eux, Dean n'avait pas vraiment les moyens d'offrir quoi que ce soit à Chris et ils mangeaient généralement des plats chinois en regardant la télévision.

Mais à présent que le jeune homme avait une famille, une vraie famille qu'il s'était construit au fil des années, il avait envie que tout soit parfait. Il voulait faire de son premier vrai Noël une fête dont ils se souviendraient tous jusqu'à la fin de leur vie.

Et tout avait été parfait jusque là. Il avait passé la journée en cuisine avec Hester, suivant à la lettre ses instructions pour faire cuire la dinde et préparer le reste des plats qui serraient servis plus tard. Il accueillit ensuite toutes les personnes qu'il avait invité. Chris et Steve furent les premiers. Charlie suivit quelques minutes plus tard avec sa nouvelle petite amie. Benny arriva ensuite avec sa femme Andrea. Bobby, Rufus, Gabriel et Naomie furent les derniers. Ils mangèrent serrés autour de la table dans l'appartement de Dean, Sam et Castiel en parlant de tout et de rien, en riant de plaisanteries qui ne faisaient rire qu'eux et en partageant des souvenirs heureux.

Quand ils s'installèrent dans le salon pour déguster la tarte qu'Hester avait préparée pour faire plaisir à Dean, ils échangèrent des cadeaux en souriant. Certains étaient gênants – pourquoi Gabriel avait jugé bon d'offrir à Dean et Castiel un vibromasseur alors qu'Hester et Chuck étaient là ? - d'autres drôles et touchants. La soirée était parfaite et Dean pouvait parfaitement imaginer recommencer l'année prochaine et les suivantes sans jamais se lasser.

Il comprenait enfin l'importance que pouvait avoir Noël pour les gens qui avaient eu la chance de connaître une enfance heureuse. C'était l'occasion de partager un moment avec toutes les personnes qui comptaient. Toutes celles qu'il aimait comme un fou et dont il ne voulait jamais être séparé. C'était le moment idéal pour leur faire comprendre qu'ils formaient une famille même si la plupart n'étaient pas liés par le sang. C'était l'occasion de se sentir reconnaissant envers celui qui avait jugé bon de les faire se rencontrer. Dean était heureux d'avoir tous ses proches autour de lui et Castiel serré contre son flanc. Il pouvait voir son frère s'illuminer à chaque fois qu'il ouvrait un cadeau. Il devinait la joie sur le visage de Castiel. Il se sentait bien entouré de ces personnes. Tout n'avait pas été parfait jusque là pour eux mais tout l'était à présent. Dean ne laisserait jamais rien gâcher son bonheur.

Une fois les cadeaux échangés et après un dernier verre pour ceux qui buvaient de l'alcool et ne conduisaient pas, les invités quittèrent l'appartement un à un en remerciant Dean et Castiel pour le repas et la soirée. Benny et Andrea furent les premiers à partir. La jeune femme était enceinte et se fatiguait facilement. Bobby prit Dean dans ses bras et le serra longuement contre lui en quittant l'appartement. Charlie et sa petite amie s'éclipsèrent peu après et Dean devinait facilement ce qu'elles avaient en tête pour le reste de la nuit. Rufus partit ensuite, la bouteille de whisky que Dean lui avait acheté serrée contre lui. Il assura au jeune homme qu'il avait passé une très bonne soirée et pour la première fois depuis qu'ils se connaissaient serra rapidement ce dernier contre lui sans un mot. Gabriel encouragea ses amis à utiliser son cadeau alors que Naomie l'entraînait à l'extérieur en s'excusant pour son manque de tact et son sens de l'humour gênant. Castiel rit en les regardant s'éloigner alors que Dean s'amusait de voir à quel point ils étaient amoureux l'un de l'autre. Hester et Chuck s'éclipsèrent après en leur souhaitant une bonne nuit. Chris et Steve furent les derniers à partir. Le jeune guitariste avait bu quelques verres de trop et commençait à expliquer en détails ce qu'il avait l'intention de faire à son mari une fois qu'ils serraient rentrés. Dean refusa de l'écouter et le poussa dehors sans ménagement. Castiel referma la porte en souriant puis fit face à son fiancé. Il avait bu lui aussi et ses joues étaient rouges écarlates. Dean le regarda durant de longues secondes avant de venir se coller à lui et de déposer un rapide baiser sur ses lèvres.

- C'était une soirée géniale, souffla Castiel dans son cou.

Dean acquiesça avant de l'entraîner jusqu'au salon où Sam les attendait, allongé sur le canapé. Il fixait le vibromasseur que Gabriel leur avait offert avec attention. Dean l'attrapa et l'agita sous son nez.

- Tu en veux un pour ton anniversaire ? Plaisanta t-il.

Sam grimaça aussitôt en secouant la tête.

- Non merci et … tu es dégoûtant Dean, répliqua t-il.

- Tu peux avoir celui là si tu veux … j'en ai déjà un de toute façon, assura le jeune homme aussitôt.

Sam repoussa sa main qui tenait le vibromasseur avant de se redresser sur le canapé et de jeter un coup d'oeil à Castiel qui les regardait amusé. Il n'obtiendrait visiblement pas de soutien de sa part. Dean savait combien son fiancé pouvait être retors quand il avait un peu trop bu. L'alcool lui déliait généralement la langue et effaçait toutes ses inhibitions.

- Il en a effectivement déjà un, confirma le jeune libraire en souriant de plus belle.

Sam grogna avant de se lever du canapé et de se diriger vers le sapin qu'ils avaient décoré ensemble une semaine plus tôt. Il restait quatre paquets en dessous. Il en saisit un et le tendit à Dean.

- Ne me faites pas regretter de vous avoir acheté un super cadeau sans quoi je le reprends, lança t-il.

Dean sentit sa gorge se nouer à l'idée que son petit frère ait pris la peine de leur acheter quelque chose. Il savait que Sam aimait beaucoup Castiel. Mais il avait eu du mal à accepter qu'ils se remettent ensemble après leur dernière séparation. Il avait gardé de la rancoeur vis à vis du jeune libraire. Il lui en voulait d'avoir fait souffrir son frère. Le temps avait fini par atténuer sa colère. Mais Dean savait qu'elle était toujours là et qu'elle y resterait pendant encore un moment. Le fait qu'il ait pris la peine de leur offrir un cadeau à tous les deux signifiait qu'il avait enfin décidé d'oublier tout le reste. C'était le symbole de leur nouvelle vie. Dean savait combien ce geste était important pour son petit frère.

- Tu n'étais pas obligé, assura t-il en prenant le paquet que Sam lui tendait toujours.

Le jeune garçon haussa les épaules mais ne dit rien. Dean s'installa alors sur le canapé et attendit que Castiel se soit assis à côté de lui pour ouvrir le paquet. Il y avait une boîte en bois à l'intérieur. Elle était magnifique et visiblement faite mains. Sam avait du la payer une fortune. Dean l'ouvrit avec beaucoup de délicatesse et ne put s'empêcher de sourire quand il vit ce qu'elle contenait. Des photos.

- J'aurais pu vous offrir un vibromasseur moi aussi mais j'ai pensé que vous préfèreriez ça, plaisanta t-il depuis le sapin devant lequel il se trouvait toujours.

Dean sortit les photos une à une et les regarda avec attention. Certains dataient de son enfance et de celle de Castiel. Sam avait du les obtenir par le biais d'Hester. Les autres étaient plus récentes et avaient été prises par le jeune garçon lui même. Sur chacune d'entre elles, il y avait Dean ou Castiel, parfois ensemble et parfois avec leurs autres amis. Elles étaient toutes magnifiques.

- J'ai pensé que vous aimeriez les conserver pour les montrer à vos enfants un jour … ou juste pour les ranger dans un album photos que vous ressortirez quand vous serez vieux et chauves, expliqua Sam.

Il semblait nerveux et inquiet à l'idée que son cadeau ne leur plaise pas. Mais il ne pouvait pas avoir eu une meilleure idée. Au delà des souvenirs que ces photos représentaient, le cadeau dans son ensemble exprimait ce que Sam ressentait pour eux. Il les acceptait en tant que couple. Il acceptait d'effacer le passé et d'aller de l'avant. Il pardonnait à Castiel le mal qu'il avait fait à Dean et leur souhaitait d'être heureux. C'était sans nul doute ce qui touchait le plus le jeune homme. Il aurait aimé pouvoir le lui dire mais il ne trouvait pas les mots.

- C'est parfait … merci Sam, souffla finalement Castiel après quelques secondes.

- Gabriel m'a suggéré de vous offrir une collection de films pornos gays mais je ne voulais surtout pas marcher sur ses plates bandes en vous offrant quelque chose qu'il vous achètera probablement pour votre mariage, répliqua le jeune garçon.

C'était un « de rien » et Dean le comprit aussitôt. Il se leva alors du canapé, posa la boîte sur la table basse puis alla serrer son frère dans ses bras. Sam accepta l'étreinte et vint enfouir son visage dans le cou de Dean. Ils n'avaient pas besoin de prononcer d'autres mots pour comprendre ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Tout était clair entre eux. Ils s'aimaient et rien ne pourrait jamais changer cela.

Quand ils se séparèrent, Dean se baissa pour attraper le cadeau que Castiel et lui avaient choisi pour Sam. Il le lui tendit en souriant avant de retourner s'installer sur le canapé à côté de son fiancé. Sam prit place sur le fauteuil en face d'eux et déchira le papier cadeau avec impatience. Dean saisit alors la main de Castiel dans la sienne et vint appuyer son visage sur son épaule. Sam sortit finalement le paquet de son emballage et l'observa durant de longues avant de comprendre ce dont il s'agissait.

- Est-ce que … c'est … Dean ?

Le jeune homme savait combien son frère attachait de l'importance à son avenir et qu'il savait déjà ce qu'il voulait en faire. Il avait évoqué son envie de rejoindre une grande université et avait ciblé Stanford. L'inscription coûtait une fortune et Sam allait avoir besoin de se loger sur place. Il ne l'avait jamais avoué mais Dean savait combien son frère était inquiet à l'idée de devoir renoncer à son projet. Il l'avait surpris parcourant les petites annonces pour se trouver un travail. Il n'avait pas l'intention de le laisser faire. Il comptait bien lui faciliter la tâche. Même s'il détestait l'idée de voir son frère partir loin de lui. Même s'il aurait aimé pouvoir le garder auprès de lui jusqu'à la fin de ses études. Il devait le laisser prendre son envol. Il devait accepter de le voir partir pour faire sa vie. Castiel lui avait alors suggéré de créer un compte au nom du jeune garçon sur lequel ils placeraient ensemble régulièrement de l'argent. Ce compte servirait à financer ses études le moment venu. Dean espérait qu'il y aurait alors assez d'argent pour offrir à Sam un avenir idéal. Celui qu'il avait toujours voulu lui offrir. Ce cadeau était symbolique au même titre que celui de son frère. C'était une preuve que Dean était enfin prêt à le laisser partir. Qu'il lui faisait confiance et qu'il allait le soutenir.

- Pour info, le compte est bloqué jusqu'au jour de tes dix huit ans alors inutile d'espérer pouvoir t'en servir avant … il est réservé pour tes études et uniquement pour elles, précisa Dean en observant son frère qui tournait l'enveloppe dans ses mains.

Il hocha aussitôt la tête avant de prendre le deuxième cadeau qui se trouvait dans le paquet. Il s'agissait d'une première édition d'un livre que le jeune garçon avait perdu dans le déménagement quand il avait quitté la maison de leurs parents. Sam le regarda durant de longues secondes avant de tout poser sur la table basse pour se précipiter dans la direction de son frère et de Castiel. Il les serra tous les deux dans ses bras gigantesques avant de les embrasser chacun à leur tour sur les joues. Dean le repoussa après quelques secondes, la gorge nouée à nouveau. Il n'allait pas pleurer. Il refusait de laisser ses émotions prendre le dessus. Pas quand il lui restait encore un cadeau à offrir à Castiel et qu'il avait l'intention de profiter pleinement de sa soirée avec son fiancé. Ils pourraient utiliser le cadeau que Gabriel leur avait offert. C'était une idée qui lui plaisait.

- C'est bon ça suffit Samantha ! Va te coucher avant que je n'offre mon cadeau à Castiel et que tu ne sois obligé de te plaindre parce que tu as vu quelque chose que tu ne voulais pas voir ! Jeta le jeune homme en souriant.

Sam grimaça à nouveau mais tourna le dos à son frère pour récupérer ses cadeaux et prendre la direction de sa chambre. Il s'arrêta à l'entrée du couloir et leur jeta un coup d'oeil par dessus son épaule.

- Je vous aime tous les deux ! Lança t-il avant de s'éloigner rapidement.

Dean secoua la tête et regarda Castiel. Son fiancé avait les joues rouges et les yeux brillants. De toute évidence, les paroles de Sam avaient eu un impact fort sur lui. Il savait combien le jeune garçon avait été en colère contre lui et il était heureux de voir que la hache de guerre était enfin enterrée.

- J'ai quelque chose pour toi, déclara Dean en se levant du canapé.

- Moi aussi, répliqua Castiel aussitôt.

Le jeune homme attrapa les deux paquets qu'il restait sous le sapin et tendit son cadeau à Castiel avant de se rasseoir sur le canapé. Il serra le paquet entre ses mains durant de longues secondes avant de se tourner vers Castiel.

- Toi d'abord, lança t-il.

Son fiancé hocha la tête puis ouvrit son cadeau avec délicatesse. Dean avait eu quelques difficultés à trouver une idée qui lui semblait bonne quand il avait commencé à acheter les cadeaux de tout le monde. Il ne voulait pas offrir à Castiel quelque chose qui n'aurait aucune signification. Ils pouvaient se payer ce dont ils avaient besoin à présent. Offrir à son fiancé un nouveau téléphone ou une nouvelle machine à café – même si la leur commençait à montrer des signes de fatigue – n'était pas suffisant. Il voulait lui faire un cadeau qui comptait. Quelque chose qu'il aurait été incapable de s'offrir seul. Cela lui avait demandé beaucoup de réflexion et il n'était pas sûr que son idée soit bonne. Mais il y avait mis tout son cœur. C'était déjà ça.

Castiel jeta finalement le papier cadeau par terre et serra la petite boîte qui se trouvait à l'intérieur dans sa main. Il était facile de deviner ce dont il s'agissait juste à sa forme. Dean se massa une seconde la nuque avant de se racler la gorge.

- Quand tu m'as demandé de t'épouser, j'ai été pris de court et … ensuite je n'ai pas vraiment eu l'occasion de … enfin, je voulais juste t'offrir quelque chose qui symboliserait notre engagement. Je veux que le monde entier sache que tu m'appartiens tout comme je t'appartiens jusqu'au jour où tout sera enfin officiel. C'est ce que cette bague signifie. Je serais vraiment fier que tu acceptes de la porter.

Castiel ouvrit finalement la petite boîte pour dévoiler l'anneau en argent qui se trouvait à l'intérieur. Il était simple et n'avait rien d'extravagant. Dean avait fait gravé à l'intérieur leurs deux noms pour symboliser leurs engagements mutuels. Castiel la sortit alors de la boîte et la tendit à son fiancé. Ce dernier la saisit pour la lui passer au doigt. Il embrassa ensuite le dessus de sa main avant de lever les yeux vers Castiel et de lui sourire. Son fiancé n'avait pas pu retenir les larmes qui coulaient à présent sur ses joues. Dean les effaça aussitôt du bout des lèvres.

- Merci mon amour, murmura Castiel.

- Merci à toi, répliqua Dean.

Ils échangèrent ensuite un long baiser qui en disait plus long que toutes les paroles du monde. Quand ils se séparèrent, Dean commença à ouvrir le cadeau qui Castiel lui avait offert. Il déchira le papier lentement, appréciant le moment à sa juste valeur avant de le jeter au sol. Ce qui se trouvait à l'intérieur le bouleversa complètement. Il s'agissait d'un pendentif en argent au bout d'une corde noire simple. Il s'ouvrait pour révéler à l'intérieur une photo de Castiel et lui prise quelques semaines plus tôt lors de l'anniversaire de ce dernier. Dean l'observa durant de longues avant de lever les yeux vers son fiancé.

- C'est magnifique, assura t-il d'une voix qui tremblait.

Castiel lui prit alors le pendentif des mains et lui passa autour du cou. Quand il fut satisfait du nœud qu'il avait fait, il posa ses mains sur les joues de Dean.

- Je veux que tu m'emportes avec toi où que tu ailles. J'espère qu'avec ça, on ne sera jamais vraiment séparés … même si on n'est pas physiquement ensemble.

Dean sentit à son tour des larmes couler sur ses joues. Il s'était juré de ne pas pleurer mais de toute évidence, son cœur avait d'autres projets. Il se sentait un peu idiot de ne pas être capable de contrôler mieux ses émotions mais il savait que Castiel ne se moquerait pas lui. Il passa ses bras autour du cou de son fiancé et approcha son visage du sien.

- Je t'aime tellement … tu n'as pas idée, avoua t-il.

- Je t'aime aussi, répliqua Castiel dans la seconde.

Ils s'embrassèrent à nouveau avec tendresse. Il n'y avait rien de plus à dire. Ils n'avaient plus rien à se prouver. Les cadeaux qu'ils venaient de s'offrir étaient tout ce dont ils avaient besoin pour se comprendre. Pour se parler et se dire toutes les petites choses qui comptaient vraiment. Et ce nouveau baiser venait sceller le message. La soirée était définitivement parfaite.

TO BE CONTINUED