Jamais sans mon frère….
Chap.1
Bureau de House au P/P. Tard le soir.
Le portable de House se met à sonner alors qu'il s'apprête à ranger ses affaires et à quitter son bureau.
Pour une fois, ses larbins ont pu quitter le navire en premier…Lui a , pour une fois, pris le prétexte de « dossiers à trier» et « paperasses en retard » …personne n'y a cru , sauf peut être lui…
En fait , c'est dans sa tête qu'il aurait vraiment un grand besoin de faire le ménage…mais il ne sait plus pourquoi.
Machinalement, House décroche sans consulter l'origine de l'appel.
- « Papa? »
L'estomac de House se contracte.
Il retient juste à temps un sarcastique « vous n'êtes pas au bureau de objets perdus » et rétorque de manière plus adaptée
« bonsoir David »…
Il enchaîne très vite: « comment se passe ta convalescence chez tes grands parents? Je voulais t'appeler mais…
Bon sang, je ne vais pas commencer à mon age à servir des excuses bidons, j'ai pas pris le temps de t'appeler… »
David:- « C'est bon…Je commence à connaître un peu plus le vrai House. Pas celui de Marnie (1)… ni celui que j'avais envie d'imaginer quand j'avais six ans.
Non. Le « connard »; qui a accepté de venir en pleine nuit pour me sortir du trou et s'est battu pour me récupérer alors qu'il n'avait aucune envie de s'encombrer d'un môme; me convient plutôt bien… »
House:- « Le vocabulaire me semble du registre de l'insulte et du reproche , et pourtant je sens pointer une légère touche affective de gratitude .
Seriez vous mon fils, jeune inconnu? ».
Les rires des deux House fusent à l'unisson.
Fugitivement, presque gênés mais troublants de complicité.
David:- « Papa, je l'ai employé pour te faire flipper. Je crois que ça a marché »
House : mrrrrr
David:- « ceci dit à mon âge, Greg ce serait plus cool ».
House: - « Tant que tu n'attends pas de moi que je t'appelle Davy ou mon lapin, je devrai pouvoir m'adapter. »
David: -« Puisqu'on en parle, devant les copains, « jeune House », ça fait un peu trop apprenti d'Obi Wan ».
Silence qui se veut interrogatif….
David:- « ben…Star WARS…c'est quand même plus ton époque que la mienne… ».
House:- « C'était mon tour d'essayer de te vanner…excuse, je tiens plus vraiment la forme à cette heure-ci ».
Il ajoute, un peu gêné: « David, c'est bon de te parler et j'aurai du le faire bien avant, mais je quittais l'hôpital et je suis totalement hors service…
Je peux te rappeler plus tard? Même très tard?
Mon esprit est en compote et j'ai l'intuition que j'aurai besoin de toutes mes facultés pour cette discussion avec toi? ».
David (désappointé et troublé par la lucidité de son père):- « Ok …Dad.
Mais je voulais juste te dire que j'étouffe ici avec Marnie(1) . Le Prof est plus cool mais il est usé. Je…
Ce serait bien si je pouvais vivre dans le New Jersey… Avec toi quoi… ».
Après avoir lâché cette petite bombe, David raccroche sans attendre une réponse qui lui fait peur.
House finit par raccrocher à son tour.
Depuis quelques jours, des pensées le taraudaient sans qu'il parvienne à les accrocher, à leur donner un sens.
A présent, il sait.
Une partie de son cerveau lui demandait d'anticiper, d'être à l'initiative d'un tel rapprochement.
D'autres sphères de son cerveau étaient entrées en résistance aussi promptement, rejetant très loin le concept même de « relation réelle basée sur un quotidien ».
A présent il devait y faire face.
Et il n'avait aucun plan de secours.
(1) Marnie est la grand-mère maternelle de David, apparue dans « le syndrome de la coquille vide » et « Daddy's stuff ».
