Epilogue

*Plan aérien de la salle de réception, des couloirs, des dortoirs de Mont Weather. *

Dans les entrailles de la montagne, une pièce semble avoir été abandonnée depuis très longtemps. A l'intérieur de la chambre, une jeune femme est étendue, endormie, sur un lit d'acier. De nombreuses aiguilles perforent la peau de son bras gauche, lui injectant un liquide blanc, épais dans les veines. Une longue tige est plantée dans sa poitrine, au niveau de son cœur et des capteurs sont branchés sur le haut de son buste. Un masque à oxygène nous empêche de voir correctement son visage. De la glace fond tout le long de son corps inanimé, l'eau rejoignant une énorme flaque au sol. Une machine reliée aux capteurs indique un pouls inexistant et une température corporelle d'à peine 10°.

Soudain, la machine se met à biper répétitivement et une pompe s'actionne faisant respirer l'inconnue artificiellement. La tige enfoncée dans sa poitrine commence à émettre des chocs électriques qui font vibrer tout son corps. Aux troisièmes chocs, la jeune femme ouvre les yeux d'un coup et se relève brutalement. Son pouls s'emballe alors que sa température corporelle est toujours trop faible. Après quelques minutes et de ses mains tremblantes, celle-ci enlève le masque à oxygène de son visage nous faisant voir ses lèvres bleues, quasiment violettes. Ses yeux marron peines à rester ouverts à cause de l'intensité de la lumière blanche provenant des néons placés juste au dessus d'elle. La pâleur de sa peau fait ressortir toutes les veines de son visage, lui faisant ressembler à un mort-vivant. Tout son corps tremble, elle est transit de froid. De nombreux tatouages couvrent sa peau au niveau de son buste, de ses bras et de ses pieds.

Se relevant avec douleur sur ses coudes, elle découvre les aiguilles plantées dans son bras et les machines qui l'avaient ramenée à la vie. De sa main droite et engourdie, elle arrache les câbles reliés à une poche en plastique transparente contenant un liquide qu'elle n'avait jamais vue auparavant. Puis elle se débarrasse des capteurs collés sur son torse faisant émettre un bruit sourd à la machine. Elle se relève en position assise, touchant la flaque d'eau glacée avec ses pieds. Ses longs cheveux roux-bruns sont mouillés et dégoulinent sur la table d'acier. Elle pose ses deux mains engourdies sur la tige encore située dans son cœur et l'arrache d'un coup sec. Ni la douleur ni le sang dégoulinant sur ses sous-vêtements ne la perturbe. Se mettant sur ses pieds prudemment, l'inconnue glisse et manque de tomber. Se rattrapant à la table sur laquelle elle était allongée, celle-ci longe la table d'acier puis le mur en béton et ouvre la seule porte de la minuscule pièce.