Titre : Tu pars en cendres

Auteur : Anders Andrew

Fandom : Death Note

Genres : drama

Rating : T (il n'y a pas de lemon, juste un petit lime, mais le thème en lui-même peut choquer les âmes sensibles (comme je n'en suis pas une, je préfère prendre des précautions))

Notes : hm...merci à Pinkilluminati qui m'a fait découvrir Arturo Bandini, et la chanson "l'ohka", dont est plus ou moins extraite cette fic. Je crois que je vais faire une autre fic sur cette chanson, sur un autre fandom, pour voir comment je vais modifier la narration pour convenir à un autre personnage...exercice de style !! xD

La fic se situe durant les premières années de Mello en dehors de l'orphelinat. Avant la mafia, à l'époque où il ne savait pas encore ce qu'il allait faire et qu'il était désoeuvré, complètement désemparé (enfin, c'est Mello, il va pas se laisser abattre non plus XD)


Tu regardes tes lèvres pâles dans le miroir de l'armoire à pharmacie. La lumière de la salle de bain te donne un teint blafard, ternit l'éclat de tes yeux, affadit la blondeur de tes cheveux; mais tu n'en as cure.

Tu humectes tes lèvres d'un coup de langue, puis tu cherches à tâtons de l'anticerne.

Ton crâne est martelé de coups violents - les conséquences de ta beuverie d'hier - tu n'y peux rien, tu ne peux museler ta migraine.

Tu quittes la pièce en tentant d'ignorer ton cerveau qui implore une trêve. Tu pénètres dans ta chambre : le lit est défait, les draps sont sales. Une odeur de sexe plane encore dans l'air. Mais heureusement, ton amant du soir est déjà parti. Comme tous les autres.

De toutes façons, quand tes amants s'attardent, essayant de s'incruster, tu les décourages bien vite. Tes soupirs et tes silences leurs liment les nerfs, tes regards noirs leurs font sentir qu'ils ne sont plus les bienvenus; ils finissent par partir, la queue entre les jambes. C'est mieux ainsi.

Tu veux rester intouchable, dans ta tour d'ivoire. Inaccessible à ces hommes dont tu n'attends rien. Tu traînes de soirée en soirée, de bar en bar, te répétant que tu vas le retrouver. Celui qui te manque.

Mais pour le moment, il est trop tard. Tu t'écroules sur le lit, te laissant emporter par un sommeil de plomb qui te fais croire que tes erreurs un jour te serviront. On est toujours récompensé.

Tu cherches inlassablement; tu attires les regards, brûlant et lumineux. Tu traques, désespéré, le déclic de son regard dans le tien.

A force de sourire sans pudeur, tu es passé maître dans cet art; ne trouvant pas l'objet de ton désir, tu te rabats sur le premier venu. Finir la soirée sous un homme en sueur, quel décret de victoire !

Ses yeux bleus se rivent aux tiens, les imagines-tu ou bien…

Cette vision fugace te laisse le corps et l'âme suffocants.

« Matt ! », tu cries en atteignant l'orgasme. Puis tu t'éteins.

Tu étouffes sous le poids de l'amant du soir, te demandant où est la porte. Maudissant de t'être encore laissé prendre à ce jeu, maudissant tes jambes et ton cœur qui en tremblent encore, de la vision de ces yeux bleus si semblables à ceux que tu aimes.

Dans la pâleur des néons qui inondent l'appartement, tu te déplaces silencieusement en te rhabillant. La nausée te soulève le cœur, l'alcool se rue dans tes veines à une allure folle, ta tête tourne. Tu as peur de t'étendre à nouveau; ne pas céder à ces yeux, ne pas se rendre. Juste espérer que demain sera plus consistant. Jusqu'à ce que tu sois transcendé jusqu'à ce que tu sois rouge sang.

En attendant…chaque jour, le soleil se lève, et toi…tu pars doucement en cendres.