Chapitre 1 : Anju Fuujin

L'histoire se passe en 2055, sur l'île de Kamui, à l'école réputée : La Kamui Daimon académie. C'est une école pour les joueur et mécaniciens confirmés de LBX. Autant vous mettre la définition de « LBX » tout de suite :

LBX (ou Little Battler eXperience) : ce sont des petits robots d'environ 10 centimètres avec lesquels on se bat : ils possèdent de vraies armes pour s'attaquer et se défendre, et réagissent aux commandes sur portable de son propriétaire.

Je sais que c'est un peu dur à comprendre pour les gens de votre époque, mais vous vous y ferez ! Je disais donc, cette école est un peu spéciale : en son souterrain, elle possède un endroit qui s'étend sur plus de dix kilomètres : le Second World. C'est une réplique exacte de la Terre, et on l'utilise pour faire des guerres virtuelles, avec des pays virtuels, afin de préserver la paix dans le monde pour voir si une guerre éclatera un jour… Ces moments de guerres virtuelles sont appelé « War time », et cela se déroule après les cours du matin, de 15h à 17h.

Ainsi, on envoi nos LBX dans cette zone, et les contrôlons à distance dans une machine qui ressemble à un cocon, et qui grâce à tous ses écrans nous permettes de nous retrouver comme dans notre LBX.

Chaque pays virtuel possède des sections composé de trois joueurs de LBX, dont un capitaine, et d'un mécanicien, tous très doués. Moi, je fais partie de la quatrième section de Jenock, qui est le pays représentant du japon, qui n'est composé uniquement de fille. Ah mais c'est vrai ! Je ne me suis pas encore présentée…

Je m'appelle Anju Fuujin. Je suis une joueuse de LBX très expérimentée. J'ai de très long cheveux long violet, ainsi qu'une frange qui m'arrive jusqu'au dessus du nez, cachant ainsi mes yeux verrons rouge et doré. Pourquoi est-ce que je me cache ainsi ? Tout simplement parce que je déteste ce monde, que je ne veux pas me dévoiler. Peu importe les paroles affligeantes, ou les fausses rumeurs qui trainent à mon sujet : d'ailleurs, si ne serait-ce qu'une personne ne voyait mes yeux, il en serait choqué. Mes yeux de différentes couleurs n'ont jamais laissé personne indifférent. Donc, personne ne les a vus. La seule chose que j'aimais vraiment, c'était les LBXs.

Le fait que je sois insociable, sans amis, sans réel famille, et complètement muette, déplaisait à certaine personne. Pourtant, j'exécutais les ordres, mais les émotions que je ne laissais pas paraître en a frustrais plus d'un. Vous comprendrez de quoi je voulais parler…

Pourtant il y a bien une personne qui me disait que tout n'était pas désespoir, et qu'il restait une once d'humanité, de beauté, de classe, et d'intelligence dans ce monde froid et injuste : Haruki Izumo.

Capitaine de la première section et délégué de la classe de Jenock, c'est-à-dire la 2-5, c'était un garçon qui possédait un charme exceptionnel : doté d'une grande intelligence afin de mener une stratégie de guerre, il était d'une maturité et d'un sérieux à toute épreuve. Cheveux de couleur charbon, et yeux couleur émeraude, il affichait un charisme que personne ne pouvait détrôner…

Mais c'est limite s'il m'adressait un regard : toujours tapie dans l'ombre, je ne me faisais pas vraiment remarquer… Surtout qu'avec une dégaine comme la mienne, il ne fallait pas s'attendre à des miracles… Je me contente donc de le regarder de loin, cachant mes rougeurs avec mes cheveux et ma frange épaisse.

Un matin, alors que j'étais assise à ma place à contempler le paysage comme d'habitude. Je n'embêtais personne, et là, Catherine Ruth, la capitaine de ma section arriva, les sourcils froncés.

La capitaine frappa de la paume de ses deux mains ma table, et me regarda droit dans les yeux. Je ne bougeais pas, et elle commença enfin à parler :

-Anju ! Moi et les filles, on en peut plus de ton caractère ! Tu es trop dans ta bulle, et tu ne dis jamais rien !

Elle commença à parler à tord et à travers d'autre imbécilité du genre. Heureusement qu'elle ne voyait pas mes yeux, sinon elle aurait vite vu mon agacement dans mon regard. Alors qu'elle continuait un monologue que je n'écoutais qu'à moitié, je vis Haruki arriver dans la salle de classe. Le Haruki. Celui qui ne faisait que d'envahir mon cœur vide.

-EH ! Tu m'écoutes ?! J'ai l'impression que je suis transparente ! Tu m'exaspères !

Elle aussi elle m'exaspérait. D'autant plus que son visage de bœuf cachait celui de mon prince charmant. Je me penchais un peu plus sur les côtés afin de distinguer sa silhouette, mais Catherine n'avait pas l'air d'apprécier le fait que je l'ignore à ce point.

-Anju Fuujin ! Je te déteste tu entends ?! Arrête de nous prendre moi et les filles pour des pimbêches ! Tu ne nous écoutes jamais ! Tu nous ignores ! Limite, je pense que tu nous détestes !

« Je déteste le monde. Je déteste ma vie. Je déteste tout ce qui n'est pas Haruki. »

-C'est vrai, dis-je, sans prendre en compte l'ampleur des dégâts que cette réponse aller me causer.

Catherine était maintenant rouge de rage : dans un accès de colère, elle s'empara des ciseaux sur la table voisine et dans un rapide coup dans le vide que je réussis à esquiver de justesse, elle me coupa une mèche de cheveux. Le bout de celle-ci se retrouva alors entre mon oreille et mon épaule gauche, provoquant une irrégularité parfaite dans ma coiffure.

Alors que la capitaine tremblait et lâcha ses ciseaux les mains tremblantes, j'avais vu une rage immense s'emparer de moi : elle avait osé toucher à mes cheveux, et pour moi, c'était impardonnable. Ces cheveux était tout ce qu'il me restait de ma mère défunte. Je ne pouvais supporter une telle dégradation.

Je me levais et fis face à la responsable. Je voyais à son regard que sa peur se faisait de plus en plus sentir. Anju Fuujin, une fille d'habitude si indifférente et muette, montrait un grain de réaction, qui était le pire de tous : la colère. Catherine Ruth ne savait pas à quoi s'attendre de ma part, et elle avait bien raison de s'inquiéter. Cependant, quelqu'un m'empêcha de faire ma réprimande.

-Arrêtez toutes les deux !

Haruki s'était interposé et dans toute sa splendeur, alors que les élèves présents dans la classe avaient braqués leurs regards vers nous. Avec une autorité de fer, il nous lança des regards pesant. Catherine, manquant de pleurer face à toutes ces émotions, se mit à sortir de la classe en courant.

Alors que je restais face à Haruki, tourné vers la porte ou était sortit la capitaine de la quatrième section, et émit un soupire. Mon cœur battait à tout rompre en voyant le jeune homme à environ 50 centimètres de moi… Heureusement que ma frange cachait mes yeux qui ne firent que de le dévorer. Il se tourna vers moi afin de me regarder dans les yeux avec un air désespéré, ce qui me fit rater un battement.

-Je suis désolé…

Il s'approcha de moi et saisit ma mèche de cheveux coupé, observant l'ampleur des dégâts. Je ne respirais même plus : maintenant que la distance entre nous était infime, je ne pouvais m'empêcher d'avoir les joues en feux :

-Ne t'inquiète pas, je suis sûr que ça va repousser… Il faudra juste aller chez le coiffeur…

Ses paroles faisaient écho dans mon cerveau. C'était la première fois qu'il me parlait et qu'il était aussi proche de moi… J'avoue que je ne sentais même plus mes jambes : je sentais que j'allais tomber à tout instant avec ce choc émotionnel. Il se recula et me demanda :

-Quel est ton nom ? Tu es de la quatrième section j'imagine…

Même si on était dans la même classe, les appels ne se faisaient jamais, et pour une personne comme moi, il était normal que personne ne connaisse mon nom. J'essayais de bouger mes lèvres afin de parler et d'articuler correctement, pour enfin dire au bout de plusieurs secondes :

-Oui…Anju Fuujin…

A l'entente de mon nom il écarquilla les yeux et se tourna vers un garçon aux longs cheveux violet qui étaient reliés en deux tresses de chaque côté de sa nuque, l'une étant plus grande que l'autre. Au regard du capitaine de la première section, il le regarda à son tour de ses profonds yeux bleus. Puis il les referma en émettant un petit « hmmpf ! »

Oui le garçon dont vous venez d'avoir la description, c'est mon frère jumeau, Kaito Fuujin. Honnêtement je déteste mon frère : égoïste, prétentieux et imbu de sa personne, il se foutait souvent de moi, de ma coiffure et de mon caractère qu'il n'a jamais vraiment connu. Mais ce n'est pas son vrai caractère. En réalité, il a une toute autre personnalité : gentil, amical, sympathique…

Nous avons tous les deux grandis avec nos parents, comme tout enfant normaux, développant un certain gout pour les LBXs. Mais depuis un triste évènement, nous avions tous deux changé de caractère en un instant : étant une famille pauvre, nos deux parents partaient travailler chaque matin au même endroit. Mais un jour, ils eurent un accident, et aucun d'eux n'en ressortit. Kaito et moi partions dans deux familles différentes : la mienne étant un homme avare passant sa vie dehors : dans les bars, les hôtels, à trouver une femme qui lui convienne. Mais il n'en a jamais trouvé, et je me doute qu'un jour il en trouvera une. C'est donc pour cela que j'avais décidé d'aller au dortoir de cette école : c'était mieux ainsi.

Mais alors que nous nous étions retrouvés, mon frère et moi, ce n'était plus le frère que j'avais connu, et il s'était mis à m'ignorer, voir même me détester. Et c'est ce que j'ai finis par faire, moi aussi.

Alors que Haruki comprit vite la situation, il me répondit :

-J'irais parler à Catherine.

-M-Merci, Haruki, Balbutiais-je, encore rouge pivoine.

Il me fit un hochement de tête, signifiant « si tu veux bien m'excuser » et repartit en direction du couloir. Je me laissais tomber sur ma chaise avant de murmurer :

-Haruki…m'a parlé…

Je n'en revenais pas : la capitaine, maintenant le garçon que j'aime… C'est sur cette pensée que la sonnerie annonçant le début des cours retentissait, et c'est un peu dans les vapes que je suivais le cours.

Aujourd'hui n'était pas une journée comme les autres, j'en étais sûre. Et elle n'allait pas s'arrêter là…