Chronique de la Guerre d'Ishbal

Prologue

Journal de la Guerre d'Ishbal, premier jour.

Un lourd silence pèse sur toute la ville. La foule des Ishbals, peuple aux yeux rouges et à la peau mate, se masse en face de nos fantassins. Central city a réuni toutes les forces qu'elle a pu, les faisant revenir des autres fronts. Un lourd silence s'abat, tandis qu'un moine combattant Ishbal s'avance dans la direction des soldats. Il lève une main, en signe de salut.

-Peuple d'Amestris. Vous avez envahi notre pays. Nous avons que vous n'y êtes pour rien, vous, simples soldats. Mais vos dirigeants, et les têtes pensantes de votre armée sont directement liées à cette invasion. Nous refusons que cela continue. Nous ne voulons plus d'émeute, pas de guerre, plus de mort. Et nous savons que vous n'en voulez pas non plus.

Il se retourne pour appeler un enfant. Une petite fille, âgée d'à peine cinq ans s'approche de lui en souriant, serrant contre son cœur son ours en peluche tandis que ses parents sourient d'un air inquiet.

-Voyez cette enfant. Personne ne souhaite la voir souffrir. Si la guerre éclate, que deviendra-t-elle ? Mourra-t-elle lors d'une attaque de vos bombardiers ? Perdra-t-elle ses parents, devra-t-elle vivre seule, perdue, dans la rue, mendiant de quoi manger ? Nous n'en voulons pas. Pas de cela. Pas de cette histoire. Nous ne voulons que le monde se souvienne de nous comme le peuple qui se sera battu pour être libre. Nous voulons simplement être libres. Et le rester.

Il montre un garçon plus âgé dans la foule, mais toujours très jeune.

-Nous ne voulons pas voir ce garçon avec un fusil dans les mains. Nous ne voulons aucun de nos enfants se battrent ou mourir. Pas plus que vous, j'en suis sûr. Ishbala ne souhaite la mort de personne. Ni de nous, ni de vous.

Un soldat, nerveux devant ce sermon, serre son fusil plus fort. Un autre toussote légèrement, mais reprends contenance devant les yeux dur de son commandant. Le général de brigade Basque Grand ne permet pas le relâchement. Pas plus que l'erreur. Il faut lui obéir au doigt et à l'œil.

-Nous ne voulons pas nous battre. C'est tout. La volonté d'Ishbala est que chacun vive libre et en paix.

Le moine se retourne et entraîne la gamine avec lui. Elle est vraiment mignonne. Sa peau mate, ses yeux bleus limpides. La voir promener son ours en souriant remplit de joie le cœur des soldats.

Silence. Une main gantée de blanc se lève. Personne ne bouge. Les soldats non plus ne veulent pas la guerre. Ils sont formés pour ça, ils vivent grâce à ça. Mais personne ne veut se battre. Pas devant les enfants. La main de blanc redescend. Sans bruit. Et les doigts se serrent sur la crosse du pistolet qu'il tient.

Silence.

PAN

Le coup résonne comme une trompe d'apocalypse. Personne ne bouge. Le moine s'est arrêté. Il a lâché la main de la petite fille, qui regarde dans sa direction, toujours en souriant. Puis son petit visage s'affaisse lentement. Elle sourit, sourit, sourit et pleure une larme de sang. Un filet de liquide rouge coule le long de son menton. Et son petit corps s'effondre sans vie.

-La guerre ne fait que commencer, dit le général de Brigade Basque Grand en souriant.