P'tit blabla de moua : Je sais ! On va dire que je me disperse, que j'ai trop de fics en cours, on va râler, je vous connais ! Mais bon cette histoire m'est venue toute seule, comme souvent, et je l'ai trouvé plutôt bien et assez originale, que ce soit dans le cadre des fanfics, que par mes petites créations perso. Enfin je verrais selon vos retours.

Je n'ai pas prévu d'abandonner mes autres fics, pour ceux que ça intéresse.

Bizz

AD


Le garçon esquiva le coup de pied de la cuisinière, il avait trop l'habitude pour ne pas sentir ses intentions, depuis le temps qu'il travaillait ici, ou plutôt qu'il était exploité ici, c'est-à-dire depuis aussi loin que remontait sa mémoire. Il avait toujours vécu ici, mais pour autant, l'aubergiste et sa femme, la cuisinière, n'étaient ni ses parents ni des membres de sa famille, ils le lui avaient assez souvent répétés. Ca et le fait qu'il était un monstre, un parasite, et autres joyeusetés dans le même genre. Mais sachant qu'il travaillait pour rien, était à peine nourri, et pas vraiment habillé, on ne pouvait que douter de l'honnêteté des Dursley.

Malgré cela, le garçon tentait de profiter des bons côtés, limités, de sa situation, il voyait beaucoup de gens différents dans l'auberge, des marchands, des voyageurs, des Mains et, ce qu'il préférait, des ménestrels, il y en avait un ce soir d'ailleurs. Il espérait bien pouvoir se cacher dans un coin de la grande salle, quand il commencerait à raconter les histoires, peut-être qu'il raconterait aussi des nouvelles de la guerre dans le sud, voir même l'histoire de la guerre !

Le garçon attrapa le lourd plateau de bois couvert de charcuterie, et passa dans la grande salle en le soulevant péniblement, le tenant contre son ventre pour repartir un peu mieux le poids. Il arriva jusqu'à la table occupé par une Main, et posa difficilement le plateau. Il jeta un coup d'œil aux 5 membres, deux femmes et trois hommes, il identifia facilement le Guerrier et le Guérisseur. Le premier grâce à sa grande épée, le second par son tatouage facial. Les trois autres pouvaient avoir n'importe quelle spécialité, sauf Guerrier ou Guérisseur, il n'y avait jamais deux fois les mêmes talents dans une Main.

Il resta un instant à leurs côtés, impressionné par l'aura d'aventure et de danger qui émanait d'eux, il aurait aimé appartenir à une Main lui aussi, mais pour cela il fallait être un Bénis, quelqu'un ayant reçu un don à la naissance, un don qui venait de Kalia, la grande mère, celle qui créait. Mais il n'était qu'un orphelin dont la mère vendait ses charmes dans l'auberge, et qui était morte tuée par un client, du moins c'était ce que les Dursley lui avait raconté.

Le cri de l'aubergiste le sortit de sa rêverie, lui rappelant si besoin, qu'il avait des tables à nettoyer, des clients à servir et que s'il continuait à rester à ne rien à faire il allait le regretter. Il se dépêcha de reprendre son travail, un peu réconforté par le sourire doux que le Guérisseur lui envoya. Les Guérisseurs étaient généralement gentils et tournés vers les autres, et ceux qui passaient le plus souvent ici, avaient toujours un mot gentil pour lui, le traitant comme un enfant normal, et pas un esclave.

Il se consacra de nouveau aux autres clients, apportant plats et boissons, débarrassant et nettoyant les tables d'un coup de chiffon, guettant du coin de l'œil le moment où le ménestrel cesserait de simplement jouer de la musique pour se mettre à raconter les histoires. Il parvint à éviter la majorité des coups des Dursley, mais pas tous, trop occupé qu'il était à ne pas rater le début de la partie qui l'intéressait.

Quand le ménestrel commença à jouer plus fort, signalant qu'il allait commencer à raconter les dernière nouvelles et les vieilles histoires, le garçon alla se glisser discrètement derrière la table de la Main, hors de vue de l'aubergiste, le Guérisseur lui fit un clin d'œil complice, et le silence se fit dans la salle. L'enfant fixa son attention sur le barde, espérant qu'il allait raconter les origines de la guerre.

Mais il commença par les dernières nouvelles de la guerre, et les grands évènements des royaumes unis :

« Nos armés ont réussis à tenir en échec pas moins de trois attaques du Seigneur noir ! »

Les clients poussèrent un cri de joie, la guerre était loin, encore restreinte aux frontière de l'ancien royaume du feu, le premier à être tombé, mais elle durait depuis si longtemps, et les ambitions du Seigneur noir étaient claires, il voulait dominer le continent entier, voir le monde, que tout le monde se sentait impliqué.

« Les monarques des royaumes unis ont annoncés que le grand mage blanc, serait bientôt de retour et avait accepté de prendre en charge la formation des Mains. »

Il y eut de nouveaux cris de joies, le mage en question était le plus farouche opposant du Seigneur noir, et le seul dont il ait peur. Son retour était une bonne nouvelle, d'autant plus si formait les jeunes mages des Mains.

« Une nouvelle délégation a été envoyée au royaume caché. »

Ce fut davantage un grommellement cette fois, le royaume caché, anciennement désigné comme étant le Premier royaume, s'était retiré de l'alliance quand le royaume du feu était tombé. Pour la simple raison que la reine du Premier royaume était également l'épouse du roi du feu, et qu'ils étaient morts lors de la prise du palais royal par le Seigneur noir. Le tout nouveau régent avait alors annulé l'accord avec les trois autres royaumes car leur loi disait que seul un souverain légitime pouvait déclarer la guerre. Le premier royaume avait alors activé ses très anciennes, et très puissantes protections magiques, devenant inaccessible et prenant le nom de royaume caché.

Les gens n'avaient donc pas une très bonne opinion de ce royaume et de ses habitants.

« Et maintenant, laissez-moi vous compter l'histoire de la guerre des ténèbres. »

Il y eut des applaudissements, et tout en pinçant doucement les cordes de son luth, il commença à raconter.


On raconte que le grand mage blanc découvrit un jour un enfant près des ruines d'une ferme, un enfant qui ne devait pas avoir plus de 13 ans, blessé, brûlé, ayant été battus, un enfant Bénis du don de magie. Le grand mage blanc, pris l'enfant avec lui, le soigna et l'éduqua, il lui apprit les secrets des sorciers, sans jamais voir que l'enfant était mauvais, qu'il était un envoyé d'Urarg, et qu'il était celui qui avait détruit la ferme et tuer les gens qui y vivait.

Mais l'enfant, Tom, comme le nomma le mage blanc, savait parfaitement se cacher, et durant tout le temps qu'il passa en apprentissage, il fit en sorte de n'être soupçonné par personne. Beaucoup voyait en lui le futur successeur de Dumbledore, le grand mage blanc. Jusqu'à ce qu'un jour, il disparaisse en essayant de tuer son professeur, mais heureusement sans succès.

Pendant des années on n'entendit que des rumeurs sur lui, d'aucun disait qu'il s'était réfugié dans les royaumes extérieurs, voir au-delà chez les barbares.

Et puis un jour, un sombre jour, on le vit réapparaître à tête d'une armée et il s'attaqua aux royaumes extérieurs, Dumbledore compris le risque qu'il représentait, alors il fit ce qui n'avait jamais été fait, il rassembla les héritiers des royaumes élémentaires, et par son pouvoir en fit des Bénis, pour ensuite les enjoindre à former une Main avec l'héritière du Premier royaume.

Ces 5 nobles jeunes gens furent donc formés en tant que Main, le premier d'entre eux , était le prince du feu, James le Guerrier, à ses côtés se tenait toujours le prince de l'air, Sirius l'Ombre, et le prince de la terre, Remus le Mentaliste, mais ils n'auraient rien été sans la plus grande et la plus belle des Dames, l'héritière du Premier royaume, Lily, doublement Bénie, magicienne et Mentaliste.

Mais une Main compte 5 membres, 5 doigts, qui sont censés restés unis et fidèles, malheureusement, l'un des doigts trahit ! Le plus petit et le plus faible, le prince de l'eau, Peter le traître, Peter le lâche, celui qui était censément destiné à soulagé la douleur des autres, trahit !

Alors que la « Main Princière » accomplissait des merveilles pour contrecarrer l'avancée du Seigneur noir, les 5 rois et reine, décidèrent que puisque leurs héritiers étaient proches comme des frères, il était temps pour eux de leur céder la place. Ainsi la main, bien que toujours liée, fut dispersée dans les 5 royaumes. Assurant une cohésion telle qu'on ne l'avait jamais vu entre les royaumes élémentaires et le Premier royaume.

Mais la séparation ne dura pas longtemps, James, le roi du feu, épousa la Première Reine, liant ainsi deux des royaumes à jamais, du moins le croyait-on. De leur union naquit un fils, et le jour où il poussa son premier cri, tous les oracles, chantèrent ainsi sa venue :

« Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des ténèbres est né, né du Feu et de la Source, trois fois bénis, marqué par la foudre, il aura le pouvoir de vaincre le seigneur des ténèbres, et l'un devra mourir de la main de l'autre. »

Tous entendirent la prophétie, le seigneur des ténèbres aussi, il abandonna donc les royaumes extérieurs pour se jeter sur celui du feu. L'armée unis des royaumes était puissante, et le royaume du feu aurait pu tenir des années, l'enfant aurait pu devenir un homme, sans la trahison de Peter le lâche.

Trompant ses amis, et trompant ses troupes, il laissa un espace béant dans les positions défensives, permettant à l'armée noire de s'enfoncer jusqu'au palais royal.

La Première le vit, et elle comprit, elle prévint les princes de l'air et de la terre de la trahison de Peter, et consacra toute sa magie à protéger son enfant. Sorcière et Mentaliste, elle connaissait d'antiques formules, des secrets magiques rares et puissant, et elle en usa sur son fils, dissimulant son nom, son apparence, le signe de la prophétie, et le troisième de ses dons, car personne, même Dumbledore n'avait jamais eu plus de deux dons, et cela serait jusqu'à ce qu'il ait 14 ans. L'enfant fut ensuite envoyé au loin par magie, et personne n'entendit pus jamais parler de lui.

La même nuit, le royaume du feu tomba, la même nuit, Peter le lâche fut arrêté, soumis à la question sur ordre de son propre père, et exécuté, la même nuit James et Lily moururent de la main du seigneur des ténèbres en se tenant debout devant lui.

Brisé et honteux de la lâcheté et de la trahison de son fils, l'ancien roi de l'eau partagea son royaume en deux protectorat, l'un confié au roi de l'air et l'autre à celui de la terre, cela en attendant que le fils de James et Lily réapparaisse, alors ce serait à lui de monter sur le trône et de rendre tout son honneur au royaume de l'eau. Ainsi l'enfant devint-il le prince perdu, héritiers de trois royaumes, détenteur de trois bénédictions, et élu de la prophétie.

Les deux derniers membres de la Main Princière se battirent pour contenir le seigneur des ténèbres dans le royaume du feu, et firent longuement chercher l'enfant, tout en sachant que leur amie avait été une sorcière bien trop forte pour qu'il retrouve le prince perdu avant ses 14 ans.

Ainsi attendons-nous le retour du prince depuis 11 années maintenant, plus que 3 mes amis, et dans 3 ans, un nouveau roi se lèveras, le roi aux trois couronnes et aux trois dons, qui défieras le seigneur noir et ramèneras la paix dans les royaumes.


Il y eut un moment de silence, chacun espérant dans le secret de son cœur que le barde dise vrai, que le prince perdu revienne, mette fin à la guerre et détruise le seigneur noir, puis les membres de la Main applaudirent les premiers, rejoins rapidement par les autres clients, et le garçon fila reprendre son travail.

Il devait partir ! Le plus vite possible, l'homme avait prévu de revenir dans une semaine, il devrait être partit à ce moment-là. Il les avait entendus le soir ou le ménestrel était présent, l'homme était bien habillé, un noble surement, il avait passé la soirée à une table placée dans un coin, et le garçon avant sentis ses yeux sur lui toute la soirée. A un moment, l'homme s'était levé et était venu voir l'aubergiste, le garçon était alors dans la cuisine, à ramener la vaisselle sale, et il avait bien faillit tout lâcher quand la voix glacée de l'homme avait demandé :

« Le garçon de salle, je le veux, combien ? »

Au début il n'avait pas compris, et Dursley non plus visiblement, alors l'homme avait expliqué :

« Je repasse ici la semaine prochaine, je veux le garçon propre et nu dans ma chambre, ensuite je l'emmènerais avec moi, combien en voulez-vous ? »

L'enfant n'avait eu aucun mal à imaginer les petits yeux porcins de l'aubergiste s'éclairés d'avidité, tout en mentant grossièrement :

« Nous l'avons recueilli il y a longtemps, il est comme un fils pour nous monseigneur, ça n'a pas de prix. »

Le noble avait grogné :

« 50 pièces d'or ! »

Le garçon n'en était pas revenu, c'était une fortune, il savait compter, les Dursley avaient été obligés de lui apprendre pour qu'il puisse rendre la monnaie aux clients, et il savait que dans les meilleurs jours l'auberge gagnait deux pièces d'argent maximum. Et il fallait 20 pièces d'argent pour faire une pièce d'or. Ca représentait presque deux années de travail ! Mais Dursley était notoirement avide, et il avait insisté :

« Je ne souhaite que vous obligez monseigneur, mais nous y sommes vraiment très attachés !

- 100 pièces d'or ! Je n'irais pas au-delà. »

Le marché avait été conclu, et l'enfant avait beau ne pas avoir plus de 11 ans, il comprenait assez bien. Il savait ce qui pouvait se passer dans les chambres du second étage, où logeaient les jeunes femmes et les jeunes hommes qui se vendaient aux clients.

Mais l'enfant ne le voulait pas, le noble était mauvais, il le savait, il ignorait comment, mais il sentait que l'homme lui ferait beaucoup de mal, beaucoup plus que les Dursley n'avaient jamais pu lui en faire.

Trois jours après cette soirée, il était prêt ! Discrètement il avait rassemblé quelques provisions, de l'eau, deux grands couteaux de cuisine, une bonne couverture et les rares effets personnels qu'il possédait, autant dire pas grand-chose. La seule chose à laquelle il tenait, c'était sa pierre, une jolie pierre bleue, polie par l'eau, qu'il portait autour du coup grâce à un lien de cuir. Bizarrement c'était la seule chose qui était sienne à laquelle les Dursley faisaient attention, il devait toujours la portée sous ses vêtements, et ne jamais la quitter, même pour son bain. Il n'avait jamais compris pourquoi, mais comme il y était très attaché, il n'avait jamais rien trouvé à y redire, c'était la seule chose qui lui venait censément de sa mère.

Son matériel prêt, il attendit que la salle se vide, et que les Dursley aillent dormir. Quand tout fut silencieux dans l'auberge, il quitta sa maigre paillasse dans la cuisine, à côté du grand four à pain dont il devait entretenir le feu toute la nuit, et se glissa dans la salle.

La lourde porte en chêne était bien huilée, il s'en était assuré lui-même le lendemain de la visite de l'homme, et n'émit pas le moindre grincement quand il l'ouvrit sur la fraîcheur de la nuit. L'automne touchait à sa fin, il savait que c'était risqué de partir à cette saison, mais le voyage qui l'attendait ne devrait pas être très long, la capitale, sa destination n'était qu'à trois jours de cheval.

Fort de sa détermination, il ne pensait pas mettre plus du double de temps, et comptait largement sur sa chance pour éviter les prédateurs et les rares brigands qui sévissaient encore dans le royaume.

Il s'enfonça d'un pas qu'il voulait assurer mais qui était un peu tremblotant sous le couvert des arbres.

Il marcha le plus longtemps possible pour s'éloigner au maximum de l'auberge, la cuisinière allait hurler quand elle verrait que le four à pain était froid, et allait réveiller l'aubergiste qui se mettrait à le chercher partout. Sans doute qu'ils ne comprendraient pas qu'il était parti avant la fin de la matinée, voir après s'il avait de la chance, et de là il faudrait encore qu'il trouve dans quel direction il avait filé ! L'enfant doutait qu'il le cherche au-delà d'une journée, quoi que, avec les 100 pièces d'or promises…

Quoiqu'il en soit, il devait fuir le plus loin et le plus vite possible, une fois en ville, il irait au palais, il ne doutait pas d'y trouver un travail dans les cuisines. Il avait souvent entendu parler de la cuisinière en chef, qui était notoirement connue pour être la meilleure cuisinière et la femme la plus douce qui soit. Il avait souvent entendu les Mains parler d'elle avec affection, racontant qu'elle considérait tous les élèves de l'académie comme ses propres enfants, qui étaient d'ailleurs élèves aussi.

Il ne cherchait pas la charité, il avait travaillé toute sa vie, et ne concevait pas de ne rien faire, non ! Il travaillerait et serait payé pour cela, à lui ensuite de faire sa place !

C'est la tête pleine de rêves simples qu'il s'endormit, perché dans un arbre.

Le lendemain, l'hiver était là, et la neige tombait à gros flocon autour de lui. Au début, il avait trouvé ça joli, il aimait la neige et l'hiver, en hiver c'était lui qui avait presque la meilleure place dans l'auberge, couché à côté du four à pain il restait au chaud toute la nuit. Mais après plusieurs heures de neige abondante, il avait commencé à avoir vraiment froid, et peur, il n'allait pas pouvoir continuer sous le couvert des arbres, il finirait par se perdre.

A l'origine, il avait prévu de rester sous les arbres tout en gardant visible la trouée de la route, mais avec la neige, sa visibilité s'était considérablement réduite, et il allait finir par ne plus savoir où il se trouvait.

Il marcha doucement en direction de la route, il avait mal aux jambes, mais pas du tout aux pieds, en fait il ne les sentait plus du tout, et s'en trouvait assez satisfait, ainsi il pouvait oublier ses ampoules et autres plaies récoltés en marchant avec ses fins morceaux de cuirs pour toute protection.

Retrouvant la route, il reprit son chemin en direction de la ville, tout en gardant ses yeux et ses oreilles grand ouvert pour repérer d'éventuelles menaces. Ce qui ne fut pas inutile !

Environ une heure après, il entendit deux chevaux venir de derrière lui sur la route, sachant qu'il ne pourrait pas les distancer, il se cacha derrière un buisson de gui, attendant que les cavaliers soient passés.

Ils formaient un curieux équipage tous les deux. Il s'agissait de deux hommes, et il aurait été compliqué d'en trouver deux plus opposés. Le premier était un vieil homme à la longue barbe et aux cheveux blancs, vêtu de vêtements amples dans les tons gris et blancs, qui s'accordait à la robe de son cheval. Le second était plutôt jeune, il arborait une chevelure d'un noir de jais, portait une tenue de cuir noir sous une cape noire doublée de fourrure, et son cheval était tout aussi noir que le reste.

Pour compléter ce contraste, le vieil homme semblait respirer la joie de vivre, alors que l'autre faisait une tête de 6 pieds de long.

Les deux hommes discutaient, enfin, le vieil homme parlait, et l'autre grognait de temps en temps une réponse courte et désagréable, ce qui ne troublait absolument pas le blanc.

Le garçon se sentit assez soulagé en voyant qu'il ne les avait jamais vus, mais il ne sortit pas de sa cachette pour autant, il ne savait rien de ces hommes, et si le plus âgé avait l'air très sympathique, l'autre lui faisait franchement peur, le vieil homme était clairement un mage, tout le criait dans son attitude, mais l'autre n'en était pas un, l'autre était une Ombre !

Les Ombres étaient des assassins et des espions, ils portaient des dizaines d'armes dissimulées, en général empoisonnées, et étaient réputés pour ne pas s'embarrasser de scrupules. Exception faite de ceux qui appartenaient à une Main, eux était moins impitoyables, en-dehors de leurs missions, car les autres membres de la Main les canalisaient.

Mais ce n'était pas le cas de cet homme, il était seul avec le mage, et semblait tout sauf patient !

Les deux cavaliers passèrent au pas devant le buisson qui le dissimulait, et semblaient bien prêt à le dépasser, quand l'Ombre, fit un brusque mouvement du poignet et le garçon sentit quelque chose frôler son cou pour s'enfoncer entre son pouce et son index. Il s'agissait d'un petit couteau de lancer qui semblait très bien aiguiser !

« Sortez ou le prochain vous transperceras le crâne ! »

Tremblant, il se releva, ne remarquant pas que le couteau avait coupé le lien de cuir qui retenait sa pierre bleue qui resta dans la neige. Le vieil homme rit en le voyant :

« Et bien Severus, que voilà un adversaire farouche et dangereux ! Je compte sur vous pour me protéger mon ami. »

L'Ombre grogna, et sauta à terre. Une seconde après le garçon louchait sur la pointe d'une dague qui se tenait à un pouce de ses yeux, tandis qu'une autre était posée sur sa gorge.

Le mage intervint :

« Severus, il suffit, c'est un enfant ! »

Mais l'Ombre ne bougea pas, se contentant de répondre :

« Vous trouvez normal qu'un gamin traîne au milieu de nulle part dans cette tenue ? »

Le mage ne put qu'approuver :

« Je vous accorde ce point, mais vous n'allez pas lui trancher la gorge devant moi ! Quel est ton nom et que fait tu ici mon garçon ? »

L'enfant déglutit péniblement, craignant de se couper sur la lame froide qui reposait contre sa gorge.

« Je n'ai pas de nom, et je me rendais à la capital pour travailler monsieur. »

Les deux hommes échangèrent un coup d'œil, comment ce garçon pouvait-il ne pas avoir de nom ? Il n'était visiblement pas un enfant des bois comme dans les légendes, il était habillé, pas assez pour la saison, mais habillé tout de même, et savait parler. Donc il avait été élevé par des humains, ou d'autres créatures intelligentes, alors pourquoi ne lui avait-on pas donné de nom ?

« Où sont tes parents ? »

La voix de l'Ombre avait claquée comme un fouet, comme la lourde lanière qu'utilisait Dursley sur lui quand il était vraiment furieux, le garçon sursauta manquant de s'ouvrir la gorge de lui-même, heureusement l'Ombre accompagna son mouvement et seul un discret trait rouge apparus.

« Je ne sais pas qui est ou était mon père, et ma mère est morte quand j'étais bébé. »

Il y eut un moment de flottement, et le mage demanda :

« Où as-tu grandit alors ? »

Le garçon hésita, peut-être allaient-ils vouloir le ramener là-bas, s'il disait la vérité ? Mais peut-être aussi que le vieil homme l'aiderait, il semblait véritablement bienveillant, contrairement à son compagnon, il était doux et son regard était rassurant. L'enfant se rappela aussi la rumeur selon laquelle, les mages savaient détecter le mensonge, il n'avait donc pas vraiment le choix :

« Dans l'auberge de Little Whinging, dans cette direction, ils ont voulus me vendre à un noble qui me voulait nu dans sa chambre, ne me ramenez pas s'il vous plaît. »

Même l'Ombre eut l'air choquée, le mage le rassura :

« Ne t'inquiète pas, nous n'allons pas te ramener, au contraire, nous allons t'emmener à la Aerian, la capitale, tu iras plus vite ainsi. »

L'enfant lui adressa un immense sourire de reconnaissance, et remercia mentalement Kalia de veiller sur lui. L'Ombre rangea ses dagues, et alla récupérer son couteau de jet, trouvant par la même la pierre bleu du garçon.

Il allait lui remettre, quand le mage laissa échapper un cri de surprise :

« Severus, montrez-moi cela ! »

L'homme obéit, et le mage sembla tenter de faire un trou dans la pierre à la seule force de son regard. Sans succès d'ailleurs. Il descendit de cheval, et s'approcha délicatement du garçon :

« Je vais seulement poser mes mains sur ton crâne mon garçon, ça ne fait pas mal ! »

L'enfant accepta, il faisait confiance au vieil homme.

Le mage posa donc ses mains dans les boucles châtain de l'enfant, et plongea son regard bleu pétillant, dans les yeux noisette du garçon. Pendant quelques secondes il ne se passa rien, et subitement, le corps de l'enfant se mit à briller, faisant jurer de surprise l'Ombre.

Le mage relâcha son emprise et dit :

« Severus, trouvez-nous un endroit où nous installer mon ami, ce garçon est à moitié geler, nous devons le soigné, et il a sans doute des questions. »

L'Ombre s'exécuta, il se glissa sans bruit dans la forêt, et revint rapidement en signalant qu'il avait trouvé l'endroit parfait. Ils guidèrent les chevaux jusqu'à une petite clairière, parcourue d'un ruisseau, et le mage sortit d'une bourse, une pierre taillée qui posa à terre avant de se mettre à psalmodier pendant quelques minutes.

L'enfant vit avec crainte et émerveillement, la pierre brillée fortement, et finit par en détourner les yeux, quand la lumière disparue, il laissa échappé une exclamation de surprise en voyant qu'une petite cabane de pierre était apparue à sa place.

Le mage le fit entrer, tandis que l'Ombre s'occupait de leurs montures, et l'enfant resta bouche bée en voyant que l'intérieur était bien plus grand que l'extérieur. Il lança un regard de pure admiration au mage, qui lui sourit en réponse :

« Pas mal n'est-ce pas ? La magie permet de faire des choses extraordinaire mon garçon, ceci est une de mes inventions favorites, à mon âge on a besoin de son petit confort. »

Le garçon rit, et le sourire du mage se renforça. Il le mena dans une petite pièce où se trouvait un grand bassin de pierre polie remplis d'eau fumante.

« Lave-toi ! Quand tu auras finis, appelle moi, tes pieds sont presque gelés, je dois te soigner pour ne pas que tu perdes tes orteils. »

L'enfant le regarda avec un air horrifié, et s'exécuta rapidement, il ne se souvenait pas d'avoir jamais pris un bain vraiment chaud, en été il se baignait dans la rivière, et en hiver, il avait royalement droit à un seau d'eau tiède.

Il se savonna énergiquement, ravi de faire disparaître la saleté qui le couvrait, il prit garde à ne pas trop regarder ses pieds, la couleur bleu de ses orteils étant tout sauf naturelle. Il sortit du bain à regret, et, après s'être enroulé dans une immense serviette, entrouvrit la porte pour appeler le mage.

Le vieil homme apparus instantanément, et le fit asseoir sur le bord du bassin, délicatement il passa une pommade grasse sur les pieds de l'enfant, avant de dire :

« Bien, nous avons pris cela à temps, deux ou trois applications de plus, et tu ne risqueras plus rien. En attendant, évite de marcher. Je vais te ramener des vêtements. »

Il n'attendit pas de réponse et sortit pour revenir quelques instants plus tard avec une pile d'habits qui se révélèrent un peu grands, mais confortable et bien plus adapté au temps que les guenilles de l'enfant. Une fois ce dernier habillé, le mage le prit dans ses bras pour le ramener dans la pièce principale et l'asseoir devant une table.

« Mon garçon, je pense que la première chose à faire c'est de te trouver un nom, as-tu une idée ? »

Le garçon se sentit très bête, il aurait effectivement pu se trouver un nom tout seul, mais quelque chose l'en avait toujours empêché, sans doute qu'il ne voulait pas trahir son vrai nom, parce qu'il était sûr et certain que sa mère lui en avait choisi un, et, tout comme la pierre, qu'on ne lui avait pas encore rendu d'ailleurs, c'était une chose qui venait d'elle !

Mais le mage avait raison, il lui fallait un nom « garçon » c'était suffisant à l'auberge, mais s'il comptait travailler dans les cuisines du palais et de l'académie, il allait falloir quelque chose de plus précis. Il secoua la tête en réponse à la question du vieil homme et ce dernier dit :

« Je vais t'en proposer certain, et tu me diras si cela te plaît. »

L'enfant approuva, et le mage commença, à égrener différents prénoms, plus ou moins à la mode, plus ou moins nobles. Jusqu'à proposer celui qui sembla fait pour lui :

« James ? »

Le garçon approuva, James, comme le roi du feu ! C'était un prénom noble et fort, sans compter qu'il sentait que le prenant il ne trahirait pas vraiment la volonté de sa mère.

« Parfait, James donc, je te présente Severus Rogue, qui est un envoyé des royaumes extérieurs, et je suis Albus Dumbledore, peut-être as-tu entendu parler de moi ? »

Le tout nouveau « James » sentit sa mâchoire s'écraser par terre, l'homme qui venait de s'agenouiller devant lui pour lui masser les pieds, l'homme qui venait de le porter comme un fils, cet homme était le grand mage blanc ! Le seul qui fut craint par le seigneur noir ?

Incapable de prononcer le moindre le mot, il hocha bêtement la tête pendant un moment, faisant sourire le mage, et soupirer l'Ombre.

« Ne change rien James, je préfère largement que les gens soient naturels avec moi ! Maintenant j'aimerais te parler de cette pierre que tu portais, d'où la tiens-tu ? »

James se reprit et répondit :

« De ma mère, c'est la seule chose qu'elle m'a laissé.

- Etait-elle magicienne ? »

Le garçon le regarda d'un air incrédule, et secoua la tête :

« Non, elle vendait ses charmes dans l'auberge. »

Sans avoir honte de sa mère, il savait que ce métier n'était pas très glorieux, et était gêner de révéler cela à quelqu'un d'aussi important. Le vieil homme sembla comprendre, et lui posa une main réconfortante sur l'épaule :

« Tu sais James, ceux qui osent regarder de haut les gens qui font le métier de ta mère, sont les mêmes qui les payent pour quelque chose qu'ils sont incapable de recevoir de bon cœur, des deux catégories, ce sont bien les clients les plus méprisables ! Ni moi, ni Severus ne te jugeons ou ne jugeons ta mère pour cela. Peter le traître était fils de roi, et pourtant tu sais ce qu'il est devenu ! »

L'enfant eu un sourire de reconnaissance envers les deux hommes, car même l'Ombre avait approuvé les paroles du mage.

« James, cette pierre, n'est pas une pierre normale, c'est une pierre magique, elle empêche celui qui la porte de manifester ses bénédictions, généralement on utilise ses pierres sur des criminels. La lumière qui est sorti de toi, tout à l'heure désigne ta bénédiction mon garçon, tu es un mage, comme moi. »

James crut que son cœur allait éclater, il était un Béni ! Un mage ! Comme Dumbledore ! Il allait pouvoir être formé, et par Dumbledore lui-même en plus ! Lui, le monstre de l'auberge, il allait intégrer l'académie !

Dumbledore sourit à l'air émerveiller et incrédule qu'avait pris l'enfant, avant de redevenir sérieux et de demander d'une petite voix :

« Je vais aller à l'académie ? »

Le mage approuva :

« Bien sur James, et je suis sûr que tu seras un très grand mage ! Mais pour ça, il faudra travailler dur. »

L'enfant promis, il travaillerait dur, plus dur que tous les autres réunis, il deviendrait un grand mage, un dont Dumbledore pourrait être fier, et il luterait contre le seigneur noir !

Le vieux mage, profita de la journée pour interroger le garçon sur ses connaissances. Il se révéla que s'il savait parfaitement compté, il ne savait pas vraiment lire, il connaissait un peu son alphabet, mais pas beaucoup plus.

Dumbledore profita du temps de convalescence du garçon pour commencer à lui apprendre à lire. James était intelligent, intelligent et instinctif, il avait vite fait de déduire la signification d'un mot par rapport aux lettres qu'il connaissait ou au sens général de la phrase.

Il avança donc bien dans son apprentissage, Dumbledore était un excellent professeur, et alternait entre les cours de lecture et ceux de magie. Il apprenait à l'enfant à sentir sa magie à l'intérieur de lui, et à la faire sortir doucement.

Mais cela était évidemment plus simple à dire qu'à faire, et James parvint à peine à effleurer sa magie avant qu'ils ne reprennent la route. Il monta devant le mage, qui avait enchanté un livre pour qu'il résiste au voyage, et les leçons continuèrent tout en chevauchant.

James se rendit compte que la lecture ouvrait sur des milliers de mondes et de connaissance, un roman pouvait l'emmener dans un monde fantasmagorique, et un livre d'étude, lui apprendre tant de choses qu'il n'aurait jamais soupçonné. Il tomba donc amoureux des livres, comprenant par la même que le savoir était la première source de pouvoir ! Il avait promis d'être un grand mage, et pour cela il aurait besoin des livres, donc il comptait bien tous les lires !

Bien évidement il n'avait pas la moindre idée du nombre d'ouvrages existants, et dans sa tête de petit garçon, il ne devait pas y en avoir tant que ça !