Cet OS est né des suites d'un témoignage laissé sur un site de discussion.

Chapaf, lectrice et auteur, le gardait dans un fichier et me l'avait fait lire lors d'un de nos échanges sur une review qu'elle avait posté sur "Les affres de la gloire".

Cette histoire nous a tellement touché que d'un commun accord, nous avons décidé d'écrire un OS chacun sur nos fandoms respectifs et ce, tellement les persos de nos fics leur étaient proches.

Vous trouverez son OS sur le AO3 Chapaf : " Ce sombre enfoiré", couple Vicious/Butch : Vutch.

J'ai gardé une ou deux phrases du témoignage d'origine dans cet OS. Vous pouvez le télécharger sur ce lien, le site d'échange ayant disparu du net.

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Si le site le tronque, n'hésitez pas à me le redemander.

J'espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette histoire que j'en ai eu à l'écrire.

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" Un beau salaud"

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Il l'entendit avant même de la voir. Ils connaissaient tous ici le bruit si particulier de son moteur. Inias, adossé contre le mur à côté de l'entrée de service, tira nonchalamment sur sa cigarette relevant le menton quand il en recracha la fumée pour la suivre du regard.

La Chevrolet entra alors dans le parking réservé au personnel à l'arrière du night-club. L'impala '67 et son propriétaire, Dean Winchester, 34 ans, libre, magique et magnifique. Voilà ce qu'il se disait en le voyant sortir de l'habitacle vêtu de son jean moulant et de son T-shirt noir.

Le plus beau des salauds aussi, mais tout le monde le lui pardonnait...Parce qu'il avait un sourire ravageur, des yeux qui vous perdaient et un éclat dans ceux-ci qui vous happait dans ses filets sans que vous cherchiez à y échapper.

Inias y avait succombé comme la moitié des employés d'ailleurs. Dean était bi, aimait le sexe pour le sexe et se foutait royalement de savoir de quoi serait fait ses lendemains de cuite et avec qui il se réveillerait.

Il s'avança, sourire carnassier sur ses lèvres qu'il posa furtivement sur celles du jeune homme.

" Salut beauté" en posant sa main sur sa hanche.

" Salut toi" en la repoussant gentiment." Pas ce soir".

" Rabat-joie" amusé, en s'apprêtant à entrer.

" C'est foule...Te bile pas, tu trouveras de quoi t'amuser" un peu amer.

" Cool" en poussant la porte. Inias se débarrassa de son mégot d'une pichenette et le suivit.

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Dean se dirigea droit vers la deuxième sortie de secours, celle qui séparait le privé du public. Quand il l'ouvrit, le bruit assourdissant de la musique d'ambiance lui sauta aux tympans. Il jeta un œil vers la scène où Adam avait commencé son numéro. Il le reluqua appuyé sur le bar quand une main se posa sur son épaule.

" Au lieu de mater son cul, tu n'irais pas te préparer?" lança une voix féminine. "T'es encore à la bourre".

" J'y go Boss" en se retournant. Il lui attrapa la nuque et la tira vers lui. " Love you too" en l'embrassant sur le front.

"Fous le camp" fit Ellen en le repoussant, ne pouvant cacher son amusement derrière son exaspération. " Imbécile" en lui tapant sur la tempe.

" Salut, Cass" lança-t-il, en se penchant pour saluer le barman.

" Hello Dean" lui répondit-il avec un hochement de tête.

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Castiel Novak était employé depuis peu au Roadhouse. Ellen l'avait engagé sous l'insistance de Jo, sa fille. Elle et Castiel s'étaient connus à l'époque où celle-ci vivait chez son père, histoire de poursuivre ses études.

Dès l'obtention de son diplôme, elle retourna s'installer chez sa mère mais garda toujours contact avec son ami d'enfance.

Il avait traversé le pays pour assister à son mariage et n'était plus reparti depuis.

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Dean avait fait sa connaissance lors d'un dîner organisé par sa petite sœur de cœur comme il l'aimait à l'appeler. Elle avait dû insister, il n'était pas fan de ce type de réunion et préférait, de loin, les dîners plus intimes...Mais il avait fini par accepter et mal lui en avait pris.

Lui qui se moquait ouvertement de l'amour, du mariage qu'il considérait comme futile, ce truc tout juste bon à se mouler dans une couverture sociale à laquelle il ne voulait pas adhérer.

Lui qui n'avait jamais été amoureux et dont la plus longue relation dite de couple n'avait pas duré plus de trois mois.

Lui tomba irrémédiablement sous le charme de cet homme aux yeux d'océan.

Parce que voilà, Castiel n'était pas comme tous ses coups d'un soir, pas comme tous ses mecs et ses filles qu'il se tapait sans même se souvenir de leur nom ou parfois même à quoi ils pouvaient bien ressembler, les milieux qu'il fréquentait n'étaient pas propice à rencontrer l'âme sœur ou des gens bien. Et tant mieux, ce n'était pas ce qu'il cherchait.

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Mais Castiel, lui, c'était différent...Il était beau mais ne semblait même pas se rendre compte à quel point cela en était troublant. Il était cultivé et intelligent mais faisait toujours en sorte de s'adapter à son interlocuteur. Il écoutait plus qu'il ne parlait. Mais quand il le faisait, Dean n'entendait plus que lui, cette voix rauque et profonde, qui vibrait le long de son échine jusqu'à la base de sa nuque.

Castiel riait peu mais souriait souvent et quand il le faisait, tout son visage s'éclairait et ça lui nouait les tripes, à Dean, et pas qu'un peu.

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Mais Dean restait Dean. La réputation collée aux baskets avec cette espèce de dérision qu'il trimbalait comme une batterie de casserole aux fesses. Il continua à conter ses exploits lors de ses dîners qu'il acceptait de plus en plus souvent de partager avec eux, pour le revoir, lui.

Les semaines passèrent puis les mois... Dean continuait à sauter sur tout ce qui bougeait et à collectionner les numéros de téléphone.

Il avait fini avec le temps par nouer de vrais liens d'amitié avec Castiel qui n'arrêtait pas de le surprendre de jour en jour. Il apprit ainsi qu'il savait cuisiner en se régalant d'un poulet aux citrons qu'il pensait préparer par Jo.

Il apprit qu'il savait aussi bien bricoler que tenir une maison, repasser, coudre mais aussi réparer un moteur ou conduire une moto.

Il en vint à la conclusion que ce fichu quarantenaire était l'homme parfait. Et ce qui aurait dû l'irriter finit par le fasciner.

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Il était tombé irrévocablement amoureux de l'ami d'enfance de Jo...Un comble pour le tombeur qu'il était. Un comble pour celui qui avait essayé de démontrer à cette même Jo que son mariage avec ce James Frampton serait une erreur. Quelle erreur? Elle n'avait jamais semblé aussi heureuse et Dean dut bien finir par admettre qu'il l'aimait bien ce James.

Un comble, foi de Winchester.

Mais on ne change pas un homme et Dean merda...Deanesquement.

" Cass...Je peux te parler cinq minutes" alors qu'ils se retrouvaient tous deux seuls dans la cuisine de leur amie.

" Tu sais bien que j'ai tout mon temps pour toi" en lui souriant tout en fixant le fond de l'évier qui se vidait de son eau usée.

" On se connaît bien maintenant" charmeur en venant se coller à lui par derrière.

" Dean" en relevant la tête et tiquant, dubitatif. "Qu'est-ce que tu fais?".

" J'ai envie de toi" en lui enserrant la taille.

Il pria pour que Castiel comprenne, il pria pour qu'il accepte. Parce qu'il mourait d'envie de l'avoir nu contre lui. Il en crevait de ce corps, il en crevait de lui.

" Qu'est-ce qui te prend?" en le repoussant violemment ce qui déstabilisa Dean.

" Allez mec...Juste une nuit ou même une heure...J'ai...Tu me rends dingue" le souffle erratique. " Et puis, ça n'engage à rien" désinvolte.

" Je ne mange pas de ce pain-là Dean" furieux. " Maintenant va rejoindre les autres, je m'occupe du café et ...ne me refais plus jamais un coup pareil" les traits crispés.

" Mais..." dépité. " Je te plais pas?".

" Ca n'a rien à voir... Je n'ai juste pas envie de terminer sur ton tableau de chasse, c'est tout... Restons en là, tu veux".

Ca lui fit mal...Mal de voir la déception dans les magnifiques yeux de Castiel. Mal de se sentir si misérable et dégueulasse.

Il le méritait ce refus et il put s'estimer heureux que Castiel soit quelqu'un de calme et de posé et non quelqu'un d'impulsif comme lui, sinon il aurait déjà mangé son poing depuis longtemps.

Ils n'en reparlèrent plus mais Castiel se montra plus distant avec lui et ça le blessa encore plus que son refus.

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Les choses changèrent le jour où l'homme parfait perdit son emploi, sa boîte ayant déposé le bilan. La chance sembla soudain tourner en faveur du strip-teaseur quand Castiel accepta l'offre d'Ellen de travailler comme barman au Road house.

Dean, dont la fierté mal placée n'avait toujours pas digéré qu'il le repousse et se refuse à lui, changea d'angle d'attaque et se décida à le courtiser à l'ancienne.

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Il sourit debout devant sa psyché, il avait reçu son nouveau costume de scène...Une tenue blanche immaculée, celle d'un Marines, un costume d'apparat qui lui allait comme un gant.

Il s'admirait dans le miroir et se sourit.

Dean se savait bel homme. Il n'y avait là aucun narcissisme quelconque, juste une évidence.

Il plaisait et la facilité avec laquelle il emballait fille ou garçon le lui prouvait.

Depuis quelque temps, il avait fini par prendre l'habitude de demander l'avis de Castiel sur ses tenues et ce dernier se pliait à ce rituel, de bonne grâce.

Dean faisait aussi en sorte d'éviter de se laisser draguer ou de draguer ouvertement devant lui. Il le fit au départ pour éviter de ternir encore plus son image et avoir ses chances du coup avec son ami aux yeux envoûtants mais si il voulait être honnête avec lui-même, il aurait vite compris que tout cela allait bien au-delà de ses futilités.

Mais Dean restait Dean. Il ferma la porte de cette petite voix intérieure qui l'avertissait du danger.

Quand il monta sur scène ce soir-là, il ne décrocha pas les yeux du bar tout en prenant garde à ne pas ignorer pour autant les clients et clientes qui se pressaient au bord de la scène.

La musique démarra...Joe Cocker : "You can leave your hat on".

Dean se déhancha langoureusement tout en jouant avec sa casquette qu'il finit par balancer dans la foule avant de commencer à déboutonner sa veste avec lenteur, appuyé de ses sourires charmeurs. Langue passant innocemment sur la commissure des lèvres.

Il croisa le regard de Castiel posé sur lui et lui fit un clin d'œil auquel ce dernier répondit d'un sourire amusé tout en servant un client.

Il ôta doucement sa veste et la posa sur l'épaule d'une cliente tout en se penchant sur sa bouche sans l'embrasser puis se mit à déboutonner sa chemise tout en laissant une autre cliente poser sa main sur sa cuisse, il fit un pas sur le côté quand elle tenta de toucher plus avant.

D'un geste, il arracha sa chemise, la fit jouer et glisser sur sa peau avant de la lui donner.

"Il va finir par me ruiner à flinguer tous ses costumes de scène" maugréa Ellen en rangeant les bouteilles de bière dans le frigo-bar.

Castiel se contenta d'étouffer un rire tout en continuant à regarder Dean se déshabiller sans pudeur, aucune. Mais plus sexy que jamais.

Il le vit se défaire de son pantalon et finir en simple boxer moulant noir.

Femmes et hommes s'empressèrent d'y glisser des billets et quand ceux-ci dépassaient les vingt dollars, Dean acceptait, malicieux, qu'une main s'égare.

Il se débarrassa de dos de son boxer dont il ôta un à un les billets en dandinant des fesses. Il finit par se retourner tout en se protégeant l'intimité d'une main et balançant son sous-vêtement de l'autre.

Castiel se figea en tiquant quand une femme d'une septantaine d'années bien marquée offrit cent dollars à Dean et lui embrassa l'entrejambe en lui tenant fermement le postérieur.

Ellen éclata de rire derrière le comptoir.

" Il est incroyable".

Le son diminua peu à peu et Dean s'éloigna, avalé par le rideau.

Le DJ relança la musique et tous retournèrent à leur table respective, enchantés du spectacle offert par le strip-teaseur vedette du Road house.

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"Putain" hurla Dean en réapparaissant près du bar, habillé d'un simple singlet et d'un jean. " 450 dollars" en brandissant les billets verts. " Je t'offre le café et le croissant" en lançant une œillade à Castiel.

" Merci" en débarrassant le comptoir. " Tu es trop généreux" en riant.

Ce rire, c'était le son le plus enivrant que Dean n'eut jamais entendu. Il ne s'en lasserait jamais et cherchait par tous les moyens, même les plus ridicules, à le réentendre encore et encore.

Il l'avait dans la peau...Lui Dean Winchester était amoureux comme un putain d'ado. Amoureux pour la première fois de sa vie et ça le bouffait...

Il lui parlait de tout et de rien mais plus de ses coups d'un soir. Il restait au bar à échanger, à chercher à en apprendre plus sur lui...Chose qu'il n'avait jamais fait auparavant, parce que Dean causait beaucoup et que Castiel l'écoutait toujours.

Sans même s'en apercevoir, il avait déjà percé les murailles du barman.

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Puis un jour, l'impala refusa de démarrer. Dean jura et pesta en insultant Dieu. Son bébé avait rendu l'âme où tout du moins, sa boîte de vitesse.

Castiel se proposa de le ramener chez lui étant donné que le jeune homme vivait dans le même quartier de la ville que lui.

Dean en perdit quelque peu sa mauvaise humeur.

Ils s'arrêtèrent en cours de route pour prendre un petit-déjeuner, leurs journées se terminant quand celles des autres commençaient.

Un café et quelques viennoiseries plus tard, il le ramena au pied son immeuble, en tout bien tout honneur.

Dean fit tracter son Impala jusque chez son oncle qui la lui répara en quelques jours mais il avait pris de nouvelles habitudes depuis. Il partait travailler en bus et revenait avec Castiel.

Il ne s'était jamais senti aussi bien, aussi librement prisonnier, même son frère Sam qui lui téléphonait une fois par semaine, le trouvait plus...serein. Moins porté sur le sujet même si Dean continuait à flirter à tout va et à relancer ses conquêtes d'un soir.

Castiel le savait mais fit comme si de rien n'était. Il aimait Dean, il aimait ce qu'il croyait avoir décelé comme une faille chez son ami.

Il en vint à oublier toutes ses appréhensions, à baisser sa garde.

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Cela faisait maintenant près de deux mois que l'Impala était réparée mais Dean ne voulait pour rien au monde briser sa nouvelle routine et rater ses petit-déjeuner d'après soirée, il ne voulait pas perdre une seule minute de son temps passé avec Castiel.

Ses yeux bleus qui lisaient à travers lui, ses cheveux ébouriffés qui respiraient le sexe, son sourire timide qui lui brisait le cœur avant de le recoller d'un seul rire.

Il était amoureux comme un con...comme un con qu'il resta jusqu'au bout...

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Parce que ce matin-là...

Castiel se gara sur le parking désert du déli dans lequel ils avaient pris l'habitude de déjeuner. Ils avaient fini plus tôt, le petit restaurant était encore fermé.

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Dean le regarda, le barman semblait soucieux, fixant ses mains serrées sur le volant.

" Cass?".

" Et merde" fit celui-ci en se retournant vers lui et se ruant sur ses lèvres.

C'était inespéré, ce dont il avait rêvé depuis des mois. Il s'était conduit comme un mec presque bien durant tout ce temps pour espérer cette récompense. Mais là, il sentit le piège se refermer sur lui et quand Castiel se mit à califourchon sur ses cuisses, c'était déjà trop tard pour reculer.

" Dean" en embrassant sa gorge, léchant sa peau. Il en fallait pas plus à ce dernier pour sentir son sexe durcir et s'abandonner.

Castiel s'écarta tout en tiquant et lui souriant avec tendresse, Dean perdit pied. Ils en seraient restés là que cela lui aurait suffi tant ce simple contact visuel venait de le chambouler à vie.

Il se pencha et l'embrassa doucement et Castiel se laissa faire. Son odeur l'enivrait, le saoulait, le rendait fou.

Il sentit la main de celui-ci sur son entrejambe et gémit sans sa bouche.

" Je te veux" soupira Castiel en soufflant à son oreille.

"Oh merde" siffla Dean en sentant sa main glisser dans son pantalon.

Il s'arqua en calant sa nuque contre l'appui-tête.

" Relève-toi" ordonna Castiel alors qu'il lui déboutonnait son jean. Il lui fit glisser celui-ci juste assez pour lui dégager le sexe de son boxer.

Celui-ci se dressa entre leurs deux bas ventres...

" Dean" rauque, en fixant le membre, envieux.

Ce dernier lui prit le visage en coupe et fixa ses magnifiques yeux dilatés par le désir.

Il sentit puis vit Castiel baisser son propre pantalon en se contorsionnant tout en l'embrassant avec fougue. Balançant les chaussures, le jean et le boxer Kelvin Klein sur le sol de la voiture.

Dean tressaillit quand il sentit son sexe entrer en contact avec le sien, quand il reprit sa position initiale à moitié nu sur lui.

" Cass" en sentant sa main saisir leurs deux membres d'un même geste.

Ils regardèrent chacun le plaisir sur le visage de l'autre. Castiel, après quelques secondes, glissa les doigts de son autre main dans sa bouche tout en fixant les yeux de Dean, il les retira lentement et se prépara pour lui.

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Piégé...Bordel, piégé...

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Il abandonna finalement ses caresses intimes pour ouvrir la boîte à gant et la fouiller maladroitement et porta à ses lèvres un préservatif.

Ils ne se parlèrent pas, se contentant de gestes qui voulaient en dire plus que les mots...

Dean ferma les yeux quand Castiel fit glisser le condom sur son membre presque douloureux.

" Ouvre les yeux" en posant son front sur le sien. " J'ai besoin que tu les ouvres".

Quand il le fit, Castiel s'écarta légèrement en se relevant et s'empala littéralement sur lui. Dean ne put retenir un cri mêlé de plaisir et de surprise tandis que son amant s'immobilisait, tête dans le creux de son épaule le temps de s'habituer à sa présence, le temps d'évacuer la douleur.

Dean finit par retrouver assez de maîtrise pour poser ses mains sur les hanches de Castiel, tempe contre tempe dans une étrange communion.

Il le sentit alors bouger, se déhanchant, s'accrochant à son cou, haletant et gémissant.

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Long ballet de corps en dépendance.

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Soudain il s'arqua dans un cri rauque. Dean sut alors qu'il avait touché sa prostate et se mit à bouger en rythme avec lui tout en le masturbant.

II aurait voulu que cela dure à jamais. Il aurait voulu ne jamais quitter son antre, le serrer à jamais contre lui. Il aurait voulu mourir de plaisir entre ses bras.

Il était à sa place et n'avait jamais ressenti ça auparavant...La plénitude...La fusion.

Il jouit violemment tandis que Castiel se répandait entre eux...

Dans un réflexe incontrôlé, il le serra contre lui et enfouit sa tête sur sa poitrine tandis qu'ils reprenaient leurs souffles, tremblants.

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Il aurait dû lui dire alors qu'il l'aimait...Il aurait dû lui dire qu'il ne pouvait pas vivre sans lui.

A la place, Dean sortit la plus grosse connerie de sa vie.

" C'était pas si mal" en se maudissant à peine les mots sortis de sa bouche.

Il sentit Castiel se crisper. Il sentit le cœur de son amant tomber dans ses talons.

Il le vit se retirer, se rhabiller en se contorsionnant à nouveau, sans un mot, refusant de croiser son regard.

Il reprit sa place derrière le volant, le visage décomposé tandis que Dean se débarrassait du préservatif qu'il jeta par la fenêtre.

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Horrible parabole.

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Dean s'enfonça encore plus comme si cela était encore possible...

" Tu t'attendais à quoi? A des promesses d'amour éternel?" tout en reboutonnant son pantalon. Il se détestait aussitôt d'avoir dit cela mais il n'avait pu s'en n'empêcher.

Il vit une larme couler le long de sa joue. Elle lui fit l'effet d'un coup de poignard en plein cœur. Il aurait dû lui dire mais c'était trop tard. Il venait de gâcher sa plus belle histoire.

Castiel ne dit plus un mot et raccompagna Dean jusque chez lui.

Ce fut la dernière fois...

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Plus jamais ils ne partagèrent de petit-déjeuner. Ils ne se parlaient plus que pour les règles élémentaires de politesse et seulement quand ils étaient invités chez Jo.

Castiel ne lui adressait plus la parole au night-club. Il ne le regardait plus faire son strip-tease.

Il aurait dû. Il aurait vu le vide dans son regard.

Dean avait tué sa première et sa plus belle histoire d'amour avant même qu'elle ait pu prendre son envol. Il avait blessé l'homme qu'il aimait de la pire des manières mais ce qui lui fit encore plus de mal, c'est qu'il avait tué leur amitié qui lui était si précieuse, la seule et unique qu'il n'avait jamais eue.

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Sam sentit à sa voix que quelque chose n'allait plus. Il proposa à son frère de venir le retrouver en Californie mais son aîné refusa, prétextant avoir trop de travail.

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Les semaines défilèrent...Dean et Castiel ne se parlaient plus du tout, même chez Jo.

Elle tenta bien de percer le mystère mais son ami resta impassible et son frère de cœur, silencieux dans sa honte, le cœur déchiré.

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Jusqu'au jour où...

Traversant hors des clous pour rejoindre sa voiture, sans faire attention à rien, sûr de son bon droit, Dean ne vit pas la moto qui fonça droit sur lui.

Blackout...

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Ellen fut la première avertie, Dean ayant sa carte professionnelle du night-club dans son portefeuille. Elle quitta son bureau et ses livres de compte en catastrophe laissant la direction du club aux mains de Garth, son bras droit.

Elle téléphona en cours de route à sa fille, enceinte de 4 mois qui s'affala sur sa chaise en pleurant.

Fichues hormones...

Ils se retrouvèrent tous aux urgences.

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L'accident de Dean fit l'effet d'une bombe au Road house. Encore sous le choc durant les heures qui suivirent l'annonce, personne ne pensa à prévenir Castiel.

Inias, lui, se souvint de ce que fut un temps, l'amitié de ses deux hommes et se décida à l'attendre sur le parking.

" Castiel" en le voyant sortir de sa voiture tout en se dirigeant vers lui.

" Hello Inias" perdant son sourire en voyant le visage pâle du serveur. " Que se passe-t-il?" en tiquant.

" C'est...C'est Dean".

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Les portes du couloir des urgences s'ouvrirent brusquement et tous les visages se tournèrent vers l'origine du bruit.

Castiel, les yeux brillants, visiblement essoufflé, se tenait là, n'osant prononcer un seul mot de peur de savoir.

Jo se leva et s'avança droit vers lui.

" Il va bien...Rassure-toi...Il est réveillé depuis une heure, il râle déjà" en le prenant dans ses bras.

" Oh Mon Dieu...Merci " soupirant dans son cou tout en la serrant trop fort.

Elle l'écarta doucement et plongea ses yeux dans les siens, posant une main sur sa joue.

" Va le voir...Va lui parler".

" Non, Jo" en fuyant son regard. " Je ...Je peux pas".

" Pourtant tu es là".

" Et je ne devrais pas l'être" en dodelinant de la tête. " Je devrais même plus travailler au Road house, ni même le voir" la voix brisée.

" Mais tu es ici et toujours là-bas " en lui souriant avec tendresse. " Je connais bien Dean et crois-moi quand je te dis que tu dois lui parler" en glissant ses doigts sur sa joue.

" Je n'ai rien à lui dire" le visage soudain fermé, sur un ton froid.

" Il est en salle deux... avec un poignet en miette, deux côtes cassées et dix agrafes sur le front...Je te parle même pas des hématomes qu'il a sur tout le corps...Les ambulanciers ont dit qu'à 20 cm près, il se prenait le bord du trottoir et serait probablement mort à l'heure qu'il est...Mort, Castiel" insista Jo.

" Tais-toi" trop bas.

" Non, je ne me tairais pas. Tu es là parce que tu tiens à lui malgré vos mois de discordance et de silence...J'en peux plus de vous voir vous déchirer comme ça " en haussant le ton. "Vous êtes mes amis, mes meilleurs amis, ma famille...Si tu veux pas le faire pour lui, fais-le pour moi" en le suppliant du regard. " Parle-lui".

" Je...peux pas...Tu comprends pas" les larmes aux yeux.

" J'ai compris depuis le premier jour" en lui passant la main dans les cheveux. " Et lui aussi".

" Quoi?" en se retenant de craquer, dubitatif.

" Parle-lui" en s'éloignant pour rejoindre sa mère et son mari. "Chambre deux " lui lança-t-elle.

Chambre qui se trouvait dans le couloir à sa droite...A un tournant de sa vie.

Il n'en pouvait plus de ses tensions, plus de lui, de ce qu'ils furent et n'étaient plus.

Tout cela lui manquait mais les mots de ce matin-là l'avaient brisés et le hantaient encore...

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Il garda sa main posée sur la porte froide un long moment, son cœur battant à tout rompre. De la colère, de la peur, de la rancœur, de la tristesse et l'envie de fuir, tout un mélange d'émotion qui mettait à mal son cerveau.

Il avait cru mourir quand Inias lui avait appris la nouvelle...A peine avait-il entendu celui-ci prononcer le nom de l'hôpital qu'il s'engouffra dans sa voiture et démarra.

Chaque feu rouge fut la pire des tortures. Ne pas savoir, ne pas vouloir savoir...

Et là, cette même sensation, cette porte, ce même feu rouge...Il n'eut pas à choisir. Elle s'ouvrit sur une infirmière qui sursauta en le heurtant de plein fouet.

" Vous m'avez fait une de ses peurs" en se mettant à rire. " Vous venez pour Monsieur Winchester?".

" Je...Je reviendrais plus tard".

" Oh vous pouvez entrer...Il est réveillé " en levant les yeux au plafond tout en dodelinant la tête.

Castiel sut ce que sous-entendait ce geste et la colère prit le pas sur la peur.

" Merci" en s'écartant pour la laisser passer.

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Il entra sans s'annoncer. Dean était là, assis sur son lit, une moue d'enfant gâté sur la figure, fixant son poignet tout en massant sa cuisse de l'autre main, elle semblait lui faire mal parce qu'il grimaça en fermant les yeux.

Castiel resta contre la porte à l'observer. A se prendre cette évidence en pleine figure.

Il l'aimait toujours son beau salaud.

Il le vit reposer sa tête contre le mur en remontant sa main sur sa poitrine à hauteur de ses côtes. C'est là qu'il vit la plaie sur le haut de son front...Cette infime blessure qui aurait pu lui être fatale si le destin n'en avait pas décidé autrement.

Il s'avança d'un pas, ne sachant que faire de ses mains, de tout ce corps qui le gênait soudain dans ses mouvements.

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Dean sentit une présence. Elle lui était familière, il rouvrit les yeux...

Il était là, il était venu...Venu pour lui et il se sentit bêtement heureux, tellement heureux qu'il ne put s'empêcher de lui sourire comme un niais, comme un imbécile parce qu'en ce moment, il l'était...bêtement...heureux.

Avant que soudain la honte ne l'envahisse et que sa connerie ne refasse surface comme un boomerang.

" Cass" avec son sourire charmeur et sa voix enjôleuse. Il le vit se crisper et son visage se fermer.

Il regrettait déjà...Quel crétin mais pourquoi alors que tout en lui explosait de joie fallait-il qu'il continue à se foutre de lui ? A faire comme si il ne comptait pas plus qu'un pari gagné alors qu'il en crevait de ce mec. Crevait de ses yeux posés sur lui avec incrédulité...

" Hello Dean".

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Merde non...Pas ça...Pas ces mots-là...Trop désarmé...

Fichus médocs.

" Cass" les larmes aux yeux...Parce qu'il était là...Parce qu'il l'aimait et qu'il était temps qu'il assume...Parce qu'il n'y aurait pas de seconde chance. " Cass...Je...Je suis tellement désolé, mec...Si tu savais comme je suis désolé" ne cachant plus ses larmes, le fixant alors que Castiel restait muet et impassible." J'ai déconné...Ce jour-là, j'ai eu peur...Une de ces putains de peur qui te bouffe le bide...C'était...J'aurais voulu que ça ne cesse jamais...Merde m'oblige pas...ne m'oblige pas" le suppliant du regard pour ne pas le faire avec les mots.

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Les larmes de Dean le figèrent sur place. Les mots le clouèrent sur le lino de la chambre où ne résonnait plus que le bruit des appareils qui vérifiaient ses constantes, Dean restant sous observation pour la nuit.

" Dis quelque chose, merde" finit-il par renifler.

" Je te faisais confiance...J'ai cru...J'ai cru que tu avais changé...Mais je me suis trompé et vautré...Lamentablement...Tu t'es joué de moi...Juste un nouveau nom sur ton tableau de chasse...Ce jour-là...Tu...Tu m'as foutu en l'air" la voix se cassant sous l'émotion et la colère latente.

" Je n'ai jamais joué avec toi" en essuyant ses joues du plat de sa main valide, évitant son regard en jouant des orteils sous la couverture.

" Alors pourquoi?" en haussant le ton et se retrouvant sans trop savoir comment, au pied de son lit.

" Je sais pas".

" Dean...J'ai besoin que tu me le dises...Pourquoi?".

" JE SAIS PAS...JE SAIS PAS" hurlant désespérément pour ne pas avoir à lui dire les mots qu'il attendait, se pliant sous la douleur qui lui traversa la poitrine.

" Ce jour-là, je m'étais donné à toi parce que JE T'AIMAIS, ESPECE DE SALAUD" sa voix s'étrangla. "Tu m'as tout recraché à la figure comme si rien de tout ça ne comptait pour toi...Je ne me suis jamais senti aussi humilié et brisé".

" C'est pas ce que je voulais".

" C'est ce que tu as fait" en s'écartant du lit.

" Pars pas" le supplia Dean en tentant de se redresser pour l'arrêter. Il étouffa un juron et peina à retrouver son souffle, les yeux fermés.

Fichues côtes.

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Quand il les ouvrit à nouveau, Castiel était là, sa main sur le matelas à quelques centimètres de son poignet blessé. Il fixait l'attèle placée suite à l'intervention de l'orthopédiste...Ses doigts gonflés et légèrement jaunis par l'antiseptique.

" Cass?" fit Dean en s'enfonçant dans les coussins.

" T'es qu'un salaud...Un beau salaud" marmonna celui-ci en lui caressant le bout des doigts des siens.

Dean n'avait rien à répondre à cela. Il laissa le silence le faire pour lui...Comme un aveu d'impuissance devant l'impardonnable.

Il avait agi comme le pire des fumiers et chaque jour passé auprès de cet homme était devenu depuis sa pénitence. Celle qu'il s'infligeait pour garder la blessure de sa trahison ouverte.

Il l'aimait comme un damné, trouvait ça pathétique mais s'en foutait...Lui le noceur, le dragueur sans attache, celui qui donnait des leçons de vie au couple était tombé raide dingue d'un mec, certes magnifiquement bandant, mais d'une simplicité effarante avec ses petites habitudes et sa vie bien rangée. Tout ce qu'il aurait dû railler en temps normal, lui étaient devenu indispensable.

Comment le lui dire? Comment retrouver sa confiance?

Alors il osa. Il osa un geste qu'il n'avait jamais posé pour personne.

" J'aimerais..." en fixant les doigts de Castiel pour y puiser le courage qui le fuyait. "Cass...Si je t'invitais à sortir avec moi, tu accepterais ?".

" Pardon?" répondit ce dernier, en tiquant, déstabilisé.

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Oh putain, il ne facilitait pas les choses.

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" Un resto ou même juste un verre " proposa Dean en tentant de garder un minimum de contenance ce qui vu son état physique et mental était une sacrée gageure.

" Dean...Tu te fous de moi...Qu'est-ce que… " suspendant sa phrase, attendant, perdu.

" Je te propose un rendez-vous Cass" sourit timidement Dean, le feu aux joues mais les mots posés. "Un vrai rendez-vous".

Il sentit Castiel se tendre. Ses doigts cessèrent de bouger. Il devait lui dire sa vérité avant qu'il ne quitte cette chambre sans se retourner.

"Laisse-moi une chance de te prouver que je ne suis pas qu'un beau salaud " presque dans un murmure, en relevant les yeux vers lui. "J'ai besoin de toi".

Il tomba droit dans le bleu des siens qui semblaient pris dans la tourmente.

Il s'endormit moins de dix minutes après, contrecoup de l'accident et premiers effets des calmants donnés par l'infirmière.

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Castiel avait dit oui...

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wwwwwwwwwwwwww

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Bonjour,

Je m'appelle Jo Frampton, la meilleure amie du strip-teaseur. Celle qui lui a présenté son meilleur ami d'enfance, le barman.

Pour ceux qui s'en inquiéteraient...Ils vont bien...Très bien même...Et j'ai besoin de le hurler...ENFIN.

J'ai beau les adorer, ils m'ont donné plus d'une fois des envies de meurtre ces derniers mois.

Certes rien ne fut facile après sa sortie d'hôpital et leur petite mise au point n'avait pas tout arrangé entre eux. Les blessures demeuraient présentes. Ils se sont souvent engueulés, séparés dans la douleur mais ils se sont toujours retrouvés à chaque fois plus forts.

Ce petit jeu a duré plusieurs semaines qui m'ont parues une éternité avant que ce fichu bluffeur de Casanova ne finisse par laisser tomber définitivement le masque.

Dean adore son "bébé", surnom que Castiel déteste et dont du coup, en beau salaud qu'il est, il abuse. Il l'adore oui, mais en même temps, tout lui faisait si peur...Tout allait trop vite...

Merde Dean, ça fait presque un an que je te l'ai présenté...Trop vite?

Bref...

De son côté, Castiel a pris sur lui. Il savait que Dean se battait encore contre ses démons et qu'il fallait lui laisser du temps et de l'espace. Et puis surtout il l'aimait son beau salaud...Il le lui avait dit d'ailleurs, sans jamais en avoir d'écho. Encore une fois, j'aurais bien aimé le baffer mon Dean mais bon…

Il le lui montrait et cela semblait lui suffire.

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Ah oui...

Vous devez savoir que Dean a nettoyé son répertoire téléphonique. Il n'y a plus que le numéro de Castiel dans le fichier "sexe" à présent...Je l'ai frappé sur la tête ce jour-là, en riant, parce que c'était touchant de maladresse.

Par la suite, il a changé son fond d'écran qui affichait jusqu'alors un Dean version mannequin rieur : " Je suis beau gosse et je le sais".

Il était si gauche quand il me l'a montré, avec ce visage idiot qu'on arbore quand on est amoureux, ça m'a donné envie de l'embrasser. C'était une photo d'eux deux prise en traître par Garth qui lui avait piqué son I-phone.

Dean était penché sur le visage de Castiel, le regardant comme si il était la chose la plus précieuse et la plus belle au monde et je peux vous garantir que pour lui, c'est le cas.

Il se foutait de moi avec mon James. Faut le voir aujourd'hui avec son Castiel.

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Je vous prie de croire que plus d'une fois, ils ont failli me faire accoucher avant terme ces deux abrutis.

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Et puis il y a quelques jours, alors qu'on mangeait tranquillement en échangeant des banalités, Castiel s'est mis à rire d'une blague idiote de mon mari.

Dean a posé ses couverts et tout en fixant son assiette à moitié vide, il a juste dit : "Je t'aime Cass". Pour la première fois.

Il m'a confié plus tard dans la soirée que ce furent les mots les plus durs qu'il avait jamais eu à prononcer de toute sa chienne de vie mais que c'étaient aussi les plus beaux.

Ce n'était probablement ni le bon endroit ni le bon moment ni même la bonne manière de le dire mais je peux vous jurer que le bonheur qui s'est affiché sur le visage de Castiel à ce moment-là faisait plaisir à voir et a balayé tout cela d'un revers de la main.

C'était une magnifique déclaration d'amour.

Celle d'un beau salaud à l'homme de sa vie.

Bien à vous,

Jo.

The end.

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J'espère que ce petit OS vous aura plu.

On se retrouve dimanche mais ce ne sera pas pour un nouveau chapitre de ma fic " Les affres de la gloire" (dont je posterais le chapitre 11 sans faute le 15 mars).

Ce dimanche-ci, ce sera un nouvel OS...tout spécial...

Mille mercis

Love you.