Le réveil fut brutal, comme d'habitude. La tristesse l'envahit encore une fois. Ce rêve, le même. Toujours. Pourquoi ? « Ils ne sont plus là, il faut s'y faire se dit-elle. »
Ses parents étaient décédés, assassinés, Voldemort. Hermione Granger avait passée tout son été chez Sirius Black, avec Harry. Elle s'était retrouvée en famille, elle s'était sentie bien, cependant ses cauchemars ne cessaient pas. Elle se voyait dans une vaste forêt sombre, entourée d'arbres dont les branches se balancent dangereusement, ensuite une ombre vêtue d'une cape glissait vers elle et prononçait des "reviens à moi", "je ne t'oublie guère" ou encore "celle qui est venue à la vie grâce à moi, c'est toi". Ces paroles étaient évidemment prononcées d'une voix glaciale et les "c" et "s" étaient prononcés à la manière d'un serpent. La peur l'envahissait à chaque fois et elle se réveillait en s'époumonant. La première fois Sirius était arrivé en cavalant le plus vite possible pour la consoler et ensuite, quelques secondes plus tard, Harry était arrivé, haletant, ne sachant comment réagir et ne sachant quoi dire.
Ce réveil n'était pas si perturbant aujourd'hui, elle ne dirait pas que c'était une "aubaine", mais au moins elle ne serait pas en retard. Aujourd'hui arrivait enfin la rentrée à Poudlard. Elle espérait tant bien que mal que son foyer allait la détendre. En plus de cela, elle avait été nommée Préfète-en-chef, puisque c'était sa septième et dernière année à Poudlard. Cette année néanmoins allait être différente des autres, puisqu'il n'y avait qu'un seul Préfet-en-chef dans chacune des maisons. Étrange, s'était-elle dit.
Elle descendit l'escalier de la maison spacieuse de Sirius, une magnifique et large maison d'ailleurs. Certes, son bois était très sombre, mais lui donnait une très grande prestance. L'escalier donnait directement dans la cuisine qui elle-même était énorme. Elle était étonnamment lumineuse, cela s'expliquait par le fait qu'elle était merveilleusement bien aménagée et que de grandes fenêtres s'étalaient le long du mur, qui donnait vue sur un champ vert d'une herbe dont la taille était inégale.
Elle pris son petit déjeuner très lentement, avec un jus de citrouille et quelques biscottes moldues avec de la pâte à tartiner. Dans le même temps, elle regarda plusieurs fois l'horloge noire. La première fois elle affichait 5h30 du matin. Puis 6h, quand elle finit de manger. Elle fit la vaisselle et nettoya tout ce qu'elle put dans la cuisine, c'est-à-dire le sol, les vitres ou également chaque recoins des meubles où étaient rangés assiettes, verres et autres appareillages pour la cuisine. Toutefois lorsqu'elle nettoya le dernier tiroir, elle trouva un étrange livre qu'elle reconnut comme un album photo.
- C'est mon album de photo lorsque j'étais à Poudlard, s'éleva une voix rauque.
Hermione sursauta vivement et se retourna vers Sirius qui paraissait encore bien endormi.
- Je ne voulais pas fouiller dans tes affaires, je suis désolée, s'excusa-t-elle, gênée.
- Je sais, j'ai remarqué que tu avais nettoyé la cuisine de fond en comble, ne t'en fais pas, dit-il un sourire aux lèvres.
- Arrêtes de te moquer, je n'avais rien d'autre à faire, je me suis réveillée à 5h30 ce matin, s'exclama Hermione avec suspicion d'une blague que Sirius aurait pu sortir d'un moment à l'autre.
- Encore tes rêves ?
- Oui, mais c'est bon, après tout ce ne sont que de simples songes !
- Que vois-tu dans ces cauchemars ?
- Heu… toujours la même chose. Une grande forêt, une silhouette qui glisse vers moi.
- Une silhouette ? Rien d'autre ?
Elle hésita. Lui dire ces paroles, serait-ce une bonne chose ?
- Si, mais je ne veux pas te paraître détraquée.
- Racontes toujours, répondit-il, une raillerie lui pendant au nez.
- Voilà, la silhouette encapuchonnée me dit des choses comme "reviens à moi" par exemple.
Sirius se figea soudainement, Hermione le remarqua. Embarrassée, elle lui tourna le dos.
- Mais ce ne sont que des rêves, reprit-elle d'une voix qu'elle voulait égale sans y parvenir.
- Prends l'album, formula-t-il avec difficulté.
Elle obéit sans s'en rendre bien compte. Trop étonnée par le changement de ton qu'avait involontairement effectué Sirius. Elle l'ouvrit sur la table ronde, dans un nuage poussiéreux. Il feuilleta rapidement les pages toutes couvertes d'illustrations animées de ses amis. Alors, il s'arrêta brusquement sur la soixantième page exactement. Il observa tour à tour Hermione et une des photos.
- Edlen, prononça-t-il dans un souffle écorché.
- Sirius, s'enquit la jeune fille.
Il semblait figé, les yeux postés sur une photo précise, la bouche entrouverte et les mains tremblotantes. Il paraissait revoir des fantômes, d'un passé bien lointain. Elle était perplexe, qui était cette Edlen ? Pourquoi chercher cette photo, pour prononcer CE nom ?
- Qui est Edlen ?
- Edlen ? La plus forte des jeunes femmes que je n'ai jamais connue, la plus courageuse mais malheureusement aussi la plus imprévisible et la plus téméraire dans le mauvais sens des choses. Elle était si gentille, si belle et si puissante. La meilleure magicienne que je connus. À côté, Voldemort ne fais presque pas le poids. Elle avait le pouvoir que des sorciers convoitaient depuis des millénaires. Elle utilisait des sorts si anciens qu'elle était la seule dans notre monde à pouvoir les utiliser. Elle était si résistante…
- Edlen "était" ?
- Elle est morte quand Lily et James sont morts, trop imprudente, elle avait voulu chercher désespérément Peter et se fit attaquer par une soixantaine de Mangemorts, en temps habituel, elle les aurait tués en quelques secondes, mais voilà, elle était trop faible à ce moment là, elle n'avait plus mangé depuis la mort de nos amis éternels, ce qui remontait à trois semaines. Ses sorts ne valaient plus rien face à tant de ses partisans bien qu'il fut "détruit". Son corps n'a jamais été retrouvé, sûrement réduit en cendres par des Mangemorts trop fiers de ce qu'il avait réussi à accomplir.
- Oh…
- Elle aurait pu survivre si elle s'était alimentée, si mes parents n'étaient pas morts ?
Personne n'avait entendu arriver Harry. Hermione se retourna extrêmement vite. Harry vit chez elle un chagrin certain. Elle avait été touchée par ce récit, puis regarda l'heure. 10h00.
- Enfin ! Il était plus que temps, s'exclama-t-elle en essayant de se reprendre.
- Arrêtes ! Réponds-moi Sirius !
- Elle n'aurait pas pu, déclara ce dernier en fuyant le regard de Harry.
- Tu mens mal Sirius, dit-il, lui reprochant d'avoir tenté de feindre son ressentiment.
- Mais d'ailleurs, lorsque je t'ai parlé de ce rêve, pourquoi as-tu cherché cette femme, questionna Hermione, changeant de sujet, dans une tentative hasardeuse.
- Elle te ressemble trop étrangement et faisait approximativement des songes semblables, répondit-il, énigmatique.
- Montres-moi.
Elle était surprise de cette comparaison, quand on savait comment avait fini cette pauvre dame. Seulement, Sirius semblait réellement être attristé et accablé à cette pensée. Il lui montra la photo d'une jeune fille souriante et séduisante, elle avait quelque chose de très noble, d'aristocrate. Une superbe fille, telle une Vélane, bien plus belle qu'une Aphrodite. Brune tirant sur le blond, avec des yeux bleus-gris, elle était angélique.
- Elle était métamorphomage, personne ne sait si c'est sa réelle apparence…
En effet, quelques secondes plus tard, la jeune fille avait les cheveux et les yeux de couleur noisette, comme Hermione. Absolument comme Hermione.
- Prends cette photo, je ne sais pourquoi, mais je sens quelque chose, comme si elle te revenait, assura Sirius d'un ton plus léger qu'il ne s'était exprimé plusieurs minutes avant.
Elle pris la photo, l'observa et remarqua que la photo dégageait comme des paroles, pendant que les lèvres de Edlen bougeaient avec délicatesse. Hermione ressentit à ce moment précis, un besoin de voir cette femme, de la connaître pour apprendre à se connaître elle-même. Harry déjeuna tandis qu'Hermione alla s'habiller le plus hâtivement possible, quant elle eu fini, elle pris la photo et la regarda profondément. Elle appréciait la déesse qui y était, elle lui souriait et agitait la main comme à une amie.
