Il était plus de treize heures, ce 30 octobre 2011. Les groupes présents dans la Jimusho prenaient une pause bien méritée dans leur programme surchargé et beaucoup avaient élu domicile dans la cafétéria du bâtiment. La température était douce pour cette période de l'année, voire même carrément chaude, comme si l'été déjà enfui était encore présent, au point que certains, abandonnant l'idée même de manger, avaient décidé de parfaire leur bronzage sur la petite pelouse du jardin intérieur. D'énormes lunettes de soleil sur le nez, Nishikido Ryo et Akanishi Jin, accompagnés de Ohno Satoshi qui, lui, n'en portait pas, avaient retiré leur t-shirt de répétition pour profiter des rayons bienfaiteurs et dormaient là, au risque de griller, depuis trois bons quarts d'heure. Lorsqu'une heure fut passée, du bruit se fit entendre à proximité et des silhouettes se découpèrent au dessus d'eux, leur cachant le soleil.

- Oi, dégagez de mon soleil… grogna Jin sans ouvrir les yeux.

- Certainement pas, répondit une voix familière. Il est plus de quatorze heures et on a du boulot.

- Et nous aussi, fit une seconde voix tout aussi connue. Alors monsieur Nishikido va lever ses petites fesses et revenir à la salle.

- Je savais bien qu'elles te plaisaient, mes fesses, petit pervers, rigola Ryo sans ouvrir les yeux.

- Mais ouais, c'est ça, allez debout.

- Riiiiiiidaaaaaaaaa, debouuuuuuut, chantonna une troisième voix près d'Ohno.

- Nino, tu soule…

- Je sais, mais c'est pour ça que tu m'aime, ne ?

- Je t'aime pas, arrête avec ça…

- Mou, méchant…

Pourtant, après plusieurs minutes supplémentaires, les trois flemmards se relevèrent, faisant face à Yamapi, Kame et Ninomiya.

- Au cas où vous auriez oublié, on a une émission commune à finir de préparer pour demain soir, alors faudrait peut-être se bouger, reprit Kazuya, toujours inflexible quand il s'agissait de boulot et ce bien qu'il soit le plus jeune des six.

- Kazu, t'es pas cool… râla encore Jin, tandis que l'autre Kazu(nari) poussait par les épaules son leader récalcitrant.

- Matte, j'ai laissé mon t-shirt ! pesta Satoshi. Nino, lâche-moi !

- J'y crois pas, y'en a pas un pour rattraper l'autre, soupira Yamashita tandis que les deux Arashi, les deux KAT-TUN, Ryo et lui remontaient à leur étage.

Ils entrèrent tous dans la loge des KAT-TUN, qui se trouvait entre les deux autres, pour y trouver les autres membres des trois groupes déjà installés.

Enfin installés… affalés où ils pouvaient plus exactement, dans la mesure où les sièges de la loge n'étaient prévus pour accueillir que six personne et pas dix-sept. Ils virent donc Tegoshi et Masuda bras dessus-bras dessous sur le canapé, se murmurant en riant à voix basse des trucs de Tegomass que, forcément, les « non-Tegomass-iens » ne pouvaient pas comprendre Kato replié sur l'unique fauteuil, bidouillant son appareil photo, Koyama y étant adossé, les yeux fermés. Dans un coin, Taguchi avait ouvert sa Nintendo DS, entamé une partie d'un quelconque jeu en attendant les gens et rigolait tout seul, à la grande exaspération de Tanaka, assis bien trop près de lui à son goût mais ne pouvant pas tant s'en éloigner que ça à cause de la masse de monde Ueda s'était exilé à l'autre bout de la pièce avec les mots « laissez-moi tranquille » presque écrits sur le front et Nakamaru avait prit place sur le sol avec l'air d'attendre que ça se passe, quoi que concerne le « ça ». Quant aux Arashi, MatsuJun s'était littéralement allongé sur le sol, les bras repliés derrière la tête et fixait le plafond, un sourire aux lèvres Sho était absorbé dans la lecture d'un papier et Aiba… faisait des trucs d'Aiba dans son coin.

- Et ben je vois que ça bosse dur, lança Ryo en avisant tout ce petit monde ne faisant strictement rien. Finalement on était pas si pressés. Aïeuh ! ajouta-t-il comme Tomohisa lui donnait une tape à l'arrière de la tête.

- Tu voulais qu'on fasse quoi sans que tout le monde soit là, crétin ? répondit Ueda, acerbe.

- La ferme, Hime ! répliqua immédiatement Nishikido, avec un regard haineux pour ladite princesse.

- Ah nan, vous allez pas commencer tous les deux ! s'agaça Kamenashi. Ca va bien maintenant ! Vous vous supportez pas, ok, mais c'est pas une raison pour emmerder le monde, alors vous vous calmez pendant le boulot ou ça va mal se passer !

- Kyaaaaa ! Riidaaaaaa, Kamenashi-kun il fait peuuuuur ! piailla Nino en s'accrochant au bras de Satoshi.

- Rah mais Nino, lâche-moi, fit le pauvre prisonnier en essayant de se délivrer.

- Il a raison, intervint doucement Nakamaru. Il faudrait que vous régliez cette histoire une bonne fois.

- Ya pas d'histoire, Hime et sa voix de canard m'énervent et c'est tout, se ferma Ryo.

- Ta g… commença Tatsuya en faisant un pas rageur en direction de son ennemi, avant d'être arrêté par Jin.

- Laisse, Tat-chan, lui dit-il. C'est parce que tu réagis au quart de tour qu'il continue aussi. T'as pas encore remarqué que plus tu réplique et plus ça l'éclate ? Laisse courir.

- Ah bah ça c'est fort ! C'est lui qui commence à me traiter de crétin et c'est la princesse qu'on plaint ! J'hallucine ! râla Nishikido.

- Pour une fois que c'est pas toi qui commence, la ramène pas, Ryo, conseilla son meilleur ami.

Il y eut un silence, puis Ohno demanda s'ils pouvaient commencer au lieu de se chamailler pour rien. Tous acquiescèrent et la réunion démarra. Ils savaient tous qu'ils devaient faire quelque chose de spécial pour Halloween, mais les idées qui avaient été avancées jusque là n'avaient rien de concluant et le temps passait. Il leur fallait trouver L'idée géniale qui leur assurerait un audimat de fou pour cette soirée spéciale. Seulement voilà, les idées de génie ne poussaient pas sur les arbres, le silence ambiant le prouvait.

- Pourquoi on le fêterait pas comme en Europe ? fit soudain Keiichiro. On met des citrouilles découpées partout, on se déguise et…

- Et quoi ? releva Ryo, sarcastique. On va taper à la porte de Johnny-san en criant « des bonbons ou un sort ! » ? Faut pas déconner, on est pas des mômes non plus.

- Mou, ça aurait été marrant…

- Allez, allez, vous battez pas… temporisa Sakurai. Ton idée n'est pas mauvaise, Koyama-kun, mais il faudrait faire ça autrement. De façon plus effrayante que drôle, sinon, comme l'a peu diplomatiquement souligné Nishikido-kun, ça fait enfantin.

Il y eut un nouveau blanc et chacun se concentra pour réfléchir à la façon d'utiliser au mieux l'embryon d'idée lancée par leur collègue, puisque c'était la seule qu'ils avaient.

- Ben il y a quelques temps, on avait fait des maisons hantées pour notre émission, déclara Nino.

- Ah non, ah non ! On le refait pas ! Je veux pas moi, ça fout trop la trouille ! s'exclama alors Aiba, terrifié à l'avance.

- Surtout que t'as explosé le compteur de cris, rigola Jun. Alors que Riida a même pas sursauté.

- Ouais c'était ça le plus flippant en fait, fit Kazunari.

- C'est quoi, votre histoire de maison hantée ? questionna Yamapi. Ca peut être une bonne base.

Alors, les Arashi lui expliquèrent que pour les besoins de deux émissions, après avoir écouté une histoire effrayante à propos du lieu où ils se trouvaient, ils avaient du, de nuit et seulement équipés d'une seule lanterne, entrer par groupe de deux et trois dans une maison hantée pour y affronter les épreuves qui avaient été préparées. Le but était de crier le moins possible car un compteur les dénombrait et celui qui en avait le plus perdait. En riant, Sho leur raconta qu'il faisait équipe avec Masaki et que celui-ci avait tellement hurlé, surtout vers la fin quand il avait supplié de faux morts de ne pas l'approcher, alors que lui-même essayait d'ouvrir une porte verrouillée avec une clé obtenue plus tôt et encore plus quand une armée de faux zombies avait surgi de nulle part pour les poursuivre, qu'il avait remporté la palme.

Imaginer la scène fit hurler de rire l'ensemble des hommes présents dans la pièce, sauf le concerné qui bouda que son binôme avait pas mal crié aussi.

- Ouais mais pas autant. J'ai pas explosé le compteur moi, se défendit Sakurai.

- Bref, pourquoi vous nous racontez ça ? demanda Shige, qui sentait que si leurs aînés repartaient sur leurs anecdotes, ils n'étaient pas sortis de l'auberge.

- Il faudrait qu'on se trouve un truc encore plus flippant que ça, résuma Tatsuya.

- Nyon, je veux pas… fit alors la voix claire de Tegochi. Avec Massu, on a du faire une maison hantée juste avant le Countdown de l'année dernière et j'ai eu trop peur…

- J'avoue que j'étais pas rassuré non plus, renchérit Masuda. Et nous on avait pas de lanterne, pas de chandelier, même pas une mini bougie, rien du tout, alors on voyait pas où on allait, c'était flippant.

- Allez, les gars, on sera tous ensemble là. Vous faites marche arrière vachement vite quand même, fit l'inébranlable Ohno.

- Moi je marche, déclara alors Ryo.

- Ca me va, fit Yamashita.

- A moi aussi, répondit Koyama qui, ayant plus ou moins lancé l'idée le premier, pouvait difficilement dire non sans avoir l'air bête.

A leur tour, Kato, Sakurai, Ninomiya, MatsuJun, Kamenashi, Ueda, Taguchi, Nakamaru et Tanaka se prononcèrent pour l'idée. Puis tous les regards se posèrent sur les quatre récalcitrants : le Tegomass, Aiba et Akanishi et tous passèrent un bon moment à tenter de les faire changer d'avis, en vain. Alors, Satoshi décréta que la majorité l'emportait et tant pis pour les trouillards. La chose fut donc décidée et l'aîné des trois groupes s'esquiva pour passer un coup de fil à la production qui avait mis en place les deux émissions en question, afin de savoir s'il serait possible d'organiser quelque chose pour le lendemain soir. Pendant ce temps, la réunion se poursuivit sans l'intervention des boudeurs bien décidés à faire comprendre à tous que cette idée ne leur plaisait pas du tout. L'idée des déguisements fut donc à nouveau abordée et ils tombèrent d'accord sur l'idée d'en trouver des effrayants de réalisme pour tenter de concurrencer ceux qui allaient essayer de leur faire peur, ainsi que sur l'idée de ne rien dire aux autres une fois le costume en question choisi, histoire de garder la surprise, mais qu'ils allaient devoir faire vite, parce qu'ils n'avaient pas beaucoup de temps pour s'en occuper.

Ohno resta absent longtemps, ce qui inquiéta quelque peu un Nino qui ne le quittait jamais plus de quelques minutes lorsqu'ils étaient dans l'agence, mais que ses collègues trouvèrent normal car ils s'y prenaient un peu au dernier moment et que, par conséquent, il devait y avoir un bon nombre de détails à régler. Lorsqu'il n'y eut plus rien d'autre à faire qu'à l'attendre, ses collègues reprirent leurs précédentes activités( ?) et, à son retour, ils étaient donc tous fort occupés à ne rien faire. Dès qu'il entra dans la pièce, Kazunari bondit vers lui et le scotcha de nouveau, à la grande exaspération de l'un des hommes présents dans la pièce, qui n'était pas insensible au charme du leader d'Arashi.

- Riidaaaaa, couina-t-il à la façon de Tegoshi, sur lequel il semblait avoir calqué son attitude.

- Nino, lâche-moi, soupira Satoshi pour au moins la quatrième fois en une heure.

- T'occupe pas de lui, raconte, le pressa alors Sho. Ils ont dit quoi ?

- Ils cherchent l'endroit idéal. Ils nous enverront un van. En attendant, il faut faire des équipes.

- Des équipes de combien ? demanda Tomohisa.

- De trois. Enfin comme on est un nombre impair, il y aura cinq équipes de trois et une de deux.

- Et on se classe comment ?

Le plus âgé du lot réfléchit un instant, mais la réponse provint du cadet de son groupe.

- Je crois qu'on a tous une couleur dans nos groupes, non ? proposa Jun. Ce serait un bon moyen.

Ils s'entreregardèrent tous, car aucun n'y aurait pensé. Il fallait être un MatsuJun pour ça. Il était malin ce petit.

- Donc, résuma Koyama, ça donnerait : Pi, Sakurai-sempai et Akanishi dans l'équipe rouge…

- Fuck… jura à voix basse Ryo qui aurait voulu être avec Yamashita.

- Ryo, Matsumoto-sempai et Ueda dans l'équipe bleue…

- Ah putain nan, je me retrouve avec Hime, c'est pas sérieux là ! râla encore Nishikido.

- Ryo, la ferme, firent alors en chœur les membres de son groupe.

- Massu, Ninomiya-sempai et Tanaka dans l'équipe jaune.

- Mdr l'équipe de ouf, se marra Jin à voix basse.

- Tego, Kame et Taguchi dans l'équipe rose…

- Hé, ma couleur c'est le orange ! fit remarquer Junno.

- Oui mais t'es tout seul à l'avoir, donc t'es dans l'équipe rose et tu fais pas chier, rétorqua Koki.

- D'accord… capitula le plus grand des dix-sept.

- Shige, Aiba-sempai et Nakamaru dans l'équipe verte, continua Keiichiro comme s'il n'était pas interrompu toutes les trente secondes. Et enfin… bah Ohno-sempai et moi dans l'équipe violette, ajouta-t-il en tentant de dissimuler sa joie que l'idée des équipes par couleur fasse en sorte que son binôme soit celui qu'il aimait.

Car oui, depuis plusieurs mois maintenant, Koyama Keiichiro avait succombé à l'adorable bouille choupinou-poupinesque du leader d'Arashi, mais n'avait pas encore trouvé le courage de se déclarer. En même temps, comment s'y prendre avec Ninomiya qui le collait comme s'il lui appartenait, sans jamais le laisser seul une seconde malgré les évidentes rebuffades de l'aîné ? Alors le News voyait dans l'idée de MatsuJun un clin d'œil du destin, une opportunité fantastique de le faire. S'il y arrivait, parce que, justement, ce serait la première fois qu'il se retrouverait seul avec lui et ça l'effrayait un peu.

- Ca convient à tout le monde ? demanda Kame, du ton qui signifiait en fait « si ça vous convint pas, c'est pareil », ce qui força tout le monde à approuver.

- Bien, dans ce cas, ne reste plus qu'à s'occuper de nos costumes, sourit Tegoshi, qui préférait se concentrer sur cette partie du programme, plutôt que penser au reste.

- Ah donc vous avez décidé de garder l'idée de Koyama-kun ? fit Satoshi.

- Hum. On s'est dit que ça ferait encore plus Halloween et que ça foutrait peut-être aussi la trouille à ceux qui essaieront de nous faire peur, lui expliqua Sakurai.

- Pas bête.

- Ouais, on va se déguiser ! s'exclama alors Yuya avec un sourire jusqu'aux oreilles.

- Un costume d'Halloween, ne Tesshi, lui rappella Shige. Pas autre chose.

- Oui oui, j'ai compris, bouda vaguement le plus jeune des News.

- Je propose donc qu'on se sépare ici pour ça, dit Ohno. On se retrouvera ici demain soir aux environs de vingt heures.

Tous acquiescèrent donc et l'imposant groupe se sépara pour vaquer à sa tâche assignée : trouver un costume d'Halloween.