Bonsoiiir !
Je teste la publication du prologue et du chapitre 1 de cette nouvelle fic' car, à vrai dire…
Je n'ai pas franchement d'inspiration pour la suite pour le moment alors…
On verra !
Laissez des review pur me faire savoir tout ça.
P.S. : Le Chapitre 2 est déjà en cours !
PROLOGUE
Je me relevai en sursaut, haletant.
Je glissai mes doigts sur mon visage en soupirant d'un air las.
Mes yeux se levèrent vers le paysage défilant par la fenêtre du train. La nuit était plus noire encore que lorsque je m'étais mis à somnoler. Il devait être une heure voire deux heures du matin.
Je tombais de fatigue et peinais à garder les yeux ouverts.
Je serrai possessivement mon portable contre moi avec ma seconde main. Seul celui-ci me rassurait. Ma respiration finit par s'apaiser.
Le train arriva lentement dans la gare.
Je pris alors mes chaussures pour les enfiler promptement et déambulai jusqu'à la sortie du wagon.
Et lorsque je posai enfin le pied sur le quai, ma mère m'attrapa sèchement par le cou.
Je ne dis rien
Le chauffeur prit le relais et me fit mécaniquement entrer dans la Rolls noire de Lucius. Leurs gestes à mon égard étaient dénués de tout sentiment. Ma mère monta à l'avant avec le chauffeur qui clôt les portières arrière, m'emprisonnant.
En bon fils insolent, je croisai les jambes et allumai une cigarette. Je tirai une première bouffée de tabac.
Ma mère ordonna au chauffeur d'ouvrir les fenêtres et de mettre la ventilation pour évacuer l'odeur âcre du tabac. Celui-ci s'exécuta docilement.
- Draco. Pourquoi est-ce que tu fais ça ? me demanda-t-elle dans un soupir profond.
Je la vis poser désespérément sa main sur son front. Elle tremblait avec nervosité.
Je ne répondis pas, concentré sur ma cigarette.
Elle releva ses cheveux, les rassemblant dans son éternel chignon.
- Drake… ce n'est pas sérieux… tu nous fais peur, à ton père et à moi… déjà deux lycées en six mois, tu te rends compte au moins ?
Ma mère se tourna vers l'extérieur pour regarder son reflet dans le rétroviseur. Elle avait l'air fatiguée.
- Je suis allé voir Dimitri, il ne fallait pas t'inquiéter comme ça, détournai-je habillement.
- Dimitri n'a pas plus d'importance que tes cours, cingla-t-elle avec un ton plus sévère, tu devrais arrêter de le voir.
Je la foudroyai du regard.
- Tu n'as pas le droit de dire ça.
J'avais dit cela durement, pleins de reproches.
- Ce n'est pas avec lui que tu te marieras et que tu auras des enfants. En plus, tu es fiancé, on en a déjà parlé, me rappela-t-elle.
Je terminai ma cigarette et l'écrasai sur le cuir de la banquette arrière pour l'éteindre. Je la jetai dans le cendrier de la voiture.
- Je ne me marierai pas avec cette fille, répétai-je avec la même exaspération.
- Tu dis ça mais quand tu seras marié, tu seras bien content d'avoir une femme comme elle avec une bonne condition financière. Vois le bon côté des choses : tu ne seras jamais embêté par les problèmes de couple. Tu ne seras jamais célibataire et jamais divorcé.
Draco tiqua.
- Sérieusement ? Tu es vraiment conne, l'insultai-je, tu y penses à l'amour ?
Elle témoigna avec son habituel ton hautain :
- J'ai bien finis par aimer ton père, moi.
Ma mère croisa les jambes pour appuyer le fait qu'elle était une « femme raisonnable et équilibrée ». Elle épousseta son tailleur dans la même optique.
Je marmonnai en observant la ville endormie.
- Lucius n'est pas mon père. Et ta vie est triste. Je n'appellerai pas ça de l'amour. Plutôt de l'accoutumance. Tu te réfugies dans ce sentiment qui te rassure et tu ne vois en lui que ce que tu as envie de voir, dissertai-je avec amertume.
Ma mère rit doucement.
Nous arrivâmes bientôt dans la cour du manoir appartenant à ceux dont je portais le nom. Ce manoir était ma hantise. Je le détestais.
Lucius était visiblement absent, comme d'habitude.
Ma mère m'envoya dans ma chambre pour que je me couche.
Je savais que quand je me réveillerais celle-ci serais déjà dans un avion pour New-York ou Berlin. Elle jouait la mère inquiète mais elle ne resterait pas pour s'assurer de ma présence en cours le lendemain. Elle jouait et n'avait toujours pas compris ce qu'étais être une mère.
J'allai me jeter sur mon lit et regardai aussitôt mon portable.
Mon visage s'adoucit lorsque je vis que Dimitri m'avait envoyé un message.
Il s'inquiétait…
Je lui répondis immédiatement, écrivant que tout s'était bien passé et que j'étais dans mon lit.
Et aussi que je l'aimais.
Je souris en lui envoyant mon sms.
Le sommeil prit le dessus avant que je n'ai pu recevoir son « je t'aime » en retour.
Je fus bien cette nuit-là.
Il devait être vingt-et-une heure quand Lucius rentra le soir suivant et me confisqua mon portable.
Je fumais, installé dans le canapé du salon dans lequel j'avais passé ma journée.
Je me levai, menaçant.
- Rends-moi mon portable.
Lucius le mit dans sa poche sans me lâcher des yeux.
- Pourquoi tu n'es pas allé au lycée ?
Il me retira sèchement ma cigarette.
- Je n'en avais pas envie, justifiai-je, rends-le moi. Maintenant.
- On s'inquiète pour toi avec ta mère, confia-t-il tristement.
Sa voix était brisée tout comme l'avait été celle de ma mère tôt ce matin.
Je ris sarcastiquement :
- Parce que vous vous êtes déjà inquiété pour moi ? J'en doute.
Je tendis ma main vers lui.
- Maintenant, Lucius.
- Appelle-moi « papa », s'il-te-plaît Draco.
Je me renfrognai.
- Tu veux la jouer comme ça ? fulminai-je, très bien. Je pars chez Dimitri. Il me trouvera bien un vieux portable de remplacement.
Lucius m'attrapa par le bras.
- Tu restes ici, ordonna-t-il, on a à te parler.
- Tiens, une soirée en famille. Ça faisait longtemps.
Je souris ironiquement.
- La dernière fois c'était… ah non, on n'en a jamais fait.
Lucius pinça les lèvres. Je voyais bien que ses doigts brûlaient. Il se retenait clairement de me gifler.
Je me dégageai brusquement de son emprise. Mon attitude se fit plus sèche encore.
- Dimitri m'attends, lâchai-je finalement, à plus.
Je jetai mon sac sur mon dos.
Lucius me retint.
- Tu m'écoutes ? On doit te parler.
- Pas envie de parler.
- Tu n'as pas le choix, Draco, me coupa-t-il.
Sa poigne était ferme.
- Lâche. Moi. Je dois aller voir Dimitri, crachai-je, tu ne m'en empêcheras pas.
- Ce garçon te fait faire n'importe quoi. Nous t'avions interdit de le revoir.
Je ris avec sarcasme :
- Et votre surveillance sur ma personne est si restrictive que je me sens obligé d'obéir !
- On te fait confiance, bredouilla-t-il.
- Vous vous foutez bien de ce qui peut m'arriver. Nuance.
Le téléphone de Lucius sonna. D'un regard, je le défiai de le laisser sonner. Mais il ne chercha pas à résister. Je le sentis aussitôt se désintéresser de mon cas. Il me lâcha et me planta au milieu du salon froid.
Oui, cela me blessait.
Je jetai un regard noir dans la direction où il fut parti.
Je courus jusqu'à la gare pour monter dans le premier train qui allait chez mon petit-copain, les larmes aux yeux.
Je pleurai silencieusement pendant quelques minutes avant de réussir à me calmer.
J'arrivai chez Dimitri aux alentours de vingt heures.
J'escaladai jusqu'à la fenêtre de la chambre de celui-ci et toquai doucement.
Dimitri se tourna vers la vitre. Il sourit radieusement en se levant de son lit pour m'ouvrir.
Il était magnifique.
Merveilleux.
Je l'embrassai avec tendresse et amour en glissant mes doigts sur sa nuque.
- Bonjour mon amour, me glissa-t-il en souriant timidement.
Je souris joyeusement. Il portait un sweat que j'avais oublié chez lui lorsqu'il avait déménagé et un jogging informe appartenant à son père. Je l'avais visiblement coupé dans ses révisions puisqu'il portait nonchalamment ses lunettes et de nombreuses feuilles noircies étaient étalées sur son lit, autour de son ordinateur.
Un vrai pékinois…
Je ris :
- Encore ?
- Je passe le bac, moi, m'amour, rétorqua-t-il sans abandonner son sourire niais.
Je l'embrassai encore.
- J'oubliais que les chinois étaient très à cheval sur les études, plaisantai-je.
- Le chinois t'emmerde, surtout qu'il est coréen, corrigea Dimitri en fronçant le nez.
Je caressai ses cheveux.
- Je sais, mon amour.
Nous nous regardâmes en souriant comme des idiots. Nous rompîmes bientôt ce lien.
L'un alla chercher à manger tandis que l'autre continuait ses révisions. Nous mangeâmes en riant devant un programme familial de début de soirée. Vers vingt-trois heures, Dimitri changea pour un reportage sur la société de consommation des sixties qui l'intéressait.
Nos soirées étaient en grande partie similaires à cela.
Et cela n'était ni ennuyeux, ni frustrant.
J'en oubliais presque de fumer.
Dimitri posa l'arrière de sa tête contre mon épaule, la télécommande appuyée sur son menton. Il était concentré sur son reportage. Je glissai mes bras autour de sa taille en essayant de suivre.
- Au fait, Lucius m'a confisqué mon portable…
- Ah ? Pourquoi ? me demanda-t-il avec surprise.
- Sûrement parce que je suis rentré aux alentours de deux heures du matin, que ma mère s'est déplacée pour me récupérer à la gare, que je fumais dans le salon quand il est rentré, que je ne suis pas retourné en cours, énumérai-je, et aussi que je suis amoureux de toi.
Dimitri soupira tristement en revenant à son reportage.
- Tu devrais sortir avec une fille… je ne veux pas être un sujet de discorde entre toi et tes parents…
Je l'embrassai dans le cou.
- Ne dis pas de conneries…
Mes doigts glissèrent dans ses cheveux.
- Mon coréen… on ne sait plus vivre l'un sans l'autre…
Nous mêlâmes nos doigts.
Il sourit tendrement. Dim' frotta son nez contre ma joue en ronronnant :
- Ça fait combien de temps maintenant qu'on est en couple..? Six ans..?
- Sept, chéri, corrigeai-je, comment ça se fait que tu ne t'en souviennes plus, toi qui retient toujours tout ?
- Je me souviens du jour et du mois mais les années passent trop vite…
Dimitri sourit radieusement.
Je ris, la main toujours dans ses cheveux.
Nous nous endormîmes bientôt devant le reportage qui n'en finissait pas.
Nous étions dans la voiture.
Mon grand-père arracha la cigarette qui était pendue à mes lèvres en me regardant avec mépris.
Ma mère et Lucius m'évitaient, muets. Ils ne m'avaient plus parlé depuis qu'ils étaient venu, eux-mêmes, me chercher chez Dim' de force, tôt ce matin. Le vieux avait hurlé au scandale quand il avait compris que Dimitri n'était pas qu'un ami. Il n'avait jamais été aussi sec avec moi qu'aujourd'hui.
Je soupirai longuement en regardant par la fenêtre.
Je fus surpris de ne pas reconnaître le paysage.
- Où est-ce qu'on va ? questionnai-je en adoptant une attitude nettement moins nonchalante.
- Tais-toi, coupa mon aïeul, maintenant, tu vas te comporter comme un homme et porter ton nom avec fierté et honneur au lieu de tous nous humilier. Nous viendrons te chercher lorsque tu auras retrouvé tes esprits.
- Je n'ai pas perdu la tête ! Laissez-moi !
Lucius freina brusquement. Il se tourna vers moi pour me prendre par le col avec rage.
- Tu voulais que nous nous occupions de toi, non ? Alors voilà, c'est chose faite, dit-il brutalement, tu vas être un bon élève là où nous t'emmenons, ok ? Tu vas être exemplaire, arrêter la cigarette, arrêter de parler à ce Dimitri et tu ne sortiras de là-bas que lorsque tu auras accepté Pansy en mariage. Oui, nous sommes durs mais tu nous y contrains. Tu déconnes depuis trop longtemps. Tu nous fais peur. Nous voulons que tu ais un beau métier et une vie confortable. Tu comprendras et tu nous remercieras plus tard.
Je brûlais de rage et lui crachai au visage.
Mon grand-père me prit par la nuque avec force et me gifla. Il maugréa :
- Tu n'as rien à dire. Tes parents ont raison.
Le vieux me plaqua au fond de mon siège avec tant de puissance que j'eus un haut le cœur.
Une bonne heure plus tard, après un trajet silencieux et pesant, la Rolls passa de grandes grilles puis un pont immense. L'eau de la plage par-dessus laquelle nous passions était cristalline. Le soleil s'y reflétait.
Je détournai les yeux de l'extérieur sans trop bouger pour ne pas attirer l'attention sur moi.
Lucius conduisait de manière saccadée, reprenant peu à peu son calme.
Ma gorge était serrée. Je ne savais pas où ils m'emmenaient. Mais ce qui était sûr, c'est qu'ils avaient enfin trouvé le moyen de se débarrasser de moi.
Nous arrivâmes bientôt sur la terre ferme, dans une cour en goudron déserte dominée par un immense et long bâtiment sombre. Celui-ci arborait au moins une centaine de fenêtres sur sa façade ainsi qu'une imposante porte en chêne.
Un jeune homme grand et mince avec des cheveux courts, bien coupés, attendait devant la porte, l'air sévère.
Mon grand-père descendit avec moi pour me donner une valise et un sac. Mes parents restèrent dans la voiture.
Ils ne me jetèrent pas un regard.
Ils avaient eux-mêmes préparés mes affaires pour m'enfermer ici. Mes doigts se refermèrent sur la poignée de la valise. L'aïeul remonta à l'arrière de la voiture en saluant le jeune homme venu pour m'accueillir. Le moteur fut mis en marche mais la voiture resta sur place. Il eut suffi que je commence à avancer vers la porte, ouverte par celui qui m'attendait, pour que celle-ci sorte de la propriété. Elle disparut bientôt à l'horizon.
Je passai la porte, plus déçu que jamais par mes parents.
Dans l'immense hall dans lequel j'entrai menait à quatre escaliers. Au-dessus de ceux-ci était suspendu une pancarte avec une inscription similaire à celle sur l'écriture de l'entrée : « Maison de correction de l'île de Wo ».
Ils m'avaient envoyé dans une prison.
Les salauds…
