Un petit spécial pour la fête des père.
Je l'ai écrit en 1 heure sans plot ni rien alors c'est pas terrible...
J'ai décidé d'écrire un one-shot sur van Hoenheim et la naissance de son premier fils parce que, malgré ce que l'on peut en penser, je crois qu'il aime ses enfants et sa femme plus que tout au monde. Après avoir lu le omake du chapitre 57 et le chapitre 68, Hoenheim est définitivement devenu l'un de mes personnages préférés et je trouve dommage que l'on retienne de lui que le fait qu'il ait quitté le foyer familial pour d'obscures raisons. Lorsque que l'on regarde les relations familiales présentent dans FMA, on en glorifie surtout les sentiments maternels de Trisha et ceux paternels de Hughes et de Roy (lorsque l'on étend sa "bienveillance" à l'égard de son subordonné à un sentiment de paternité) mais Hoenheim est souvent laissé pour compte et joue le rôle de l'antagonisme même de la famille alors que les émotions décrites dans le chapitre 68 démontrent qu'à défaut d'être un bon père, il est un père aimant. donc..voilà.
Dédié à mon père, évidemment, qui m'a inspiré par les histoires qu'il me racontait sur les naissances de ses enfants.
Merci à Kiku-chan pour sa review !! 3
Prend place dans le mangaverse.
Bonne lecture
Ps: possibilité de spoilers pour le chapitre 76 :)
Il arrivait, parfois, que la vie nous mène à surmonter des difficultés plus grandes que soi. Ça, Van Hoenheim le savait plus que quiconque pour avoir vécu bien plus longtemps que quiconque, mais qui aurait pensé, songea-t-il en observant d'un air ahuri le mur devant lui, que le plus grand défi de sa longue, longue vie, viendrait de la réalisation même d'un des actes les plus naturels au monde ?
Un bruit sourd vint de la chambre d'à côté et il put entendre distinctement les voix catastrophées qui s'en suivaient. Pinako Rockbell, son fils et sa femme étaient venus exprès pour l'événement et Hoenheim les avait accueillis en héros, soulagé de voir que sa femme pourrait voir des visages amicaux dans ses moments les plus difficiles. Lui-même n'avait pas trouvé la force d'entrer dans la chambre ou même d'esquisser un geste intelligent dans la panique qui avait suivi les mots fatidiques que Trisha avait douloureusement lâché quelques heures plus tôt :
« Chéri, il arrive ! »
Oh, non, même en plus de deux mille ans d'existence, après avoir connu l'esclavage, la solitude, la douleur, le froid et le deuil, jamais rien ne l'avait préparé à une telle épreuve. Il ne lui restait seulement cette vague et souffrante impression que la situation lui échappait et qu'un drame surviendrait probablement encore.
Un cri déchira le silence qui s'était momentanément installé dans la maison douillette qu'il avait lui-même construit, ému par le regard confiant en l'avenir que sa femme lui lançait alors qu'il frappait sans répit sur les clous de son marteau. Rien n'était trop beau pour elle, absolument rien. N'était-elle pas la femme la plus magnifique qu'il ait jamais vu ?
Il se souviendrait sans doute à jamais du premier regard qu'ils s'étaient lancé. Alors que Pinako versait un autre verre de cognac, arrosant agréablement la petite soirée qu'ils passaient ensemble dans une taverne de Risenburgh, elle était apparue, souriante, son plateau adorablement placé en équilibre précaire dans sa fine main délicate, son front couvert de la sueur émanant de la concentration extrême qu'elle avait de distribuer les chopes de bières sans en laissant tomber une goutte. Et elle lui avait souri. Franchement.
« Voulez-vous autre chose, monsieur ? »
Peut-être déchirer cette délicieuse robe que vous avez de mes propres dents, mademoiselle…
Sara émergea de la chambre, les cheveux en bataille, sautant bien haut pour ne pas s'enfarger dans l'homme affalé dans le couloir, courant vers la salle de bain pour y récupérer des serviettes propres. Le répit loin des souvenirs étaient bien venu, mais la panique un peu forcée sur le visage de la jeune apprentie médecin ne le rassurait guère. En essayant de se glisser dans la chambre, il se retrouva face à une porte.
Il n'arrivait pas à croire que c'était huit mois, deux semaines et cinq jours d'angoisse et d'énervement chronique qui s'achevait, pour le meilleur ou pour le pire. Ce miracle unique à l'être vivant qui se produisait dans sa propre demeure ne pouvait pas véritablement être de lui, n'est-ce pas ? avait-il droit de prétendre avoir réussi à faire ce que l'alchimie cherchait désespérément à accomplir avant même sa propre existence ? Avait-il créé la vie ? Pouvait-il en prétendre la paternité ?
Le grand vide dans son cœur s'élargit. À quoi bon une vie qu'il verrait flétrir et s'éteindre alors que lui-même continuerait à fouler les poussières du monde sans réussir à s'unir avec elle dans la mort ? Tout ce bonheur qu'il voyait s'envoler avant même que son porteur ne soit encore là. Il en pleurerait.
« S'il vous plaît… »
Pouvait-il faire autre chose que de prier ?
Les cris s'arrêtèrent, un silence lourd s'abattit sur la maison et Hoenheim retint son souffle, désormais incapable de bouger.
Un pleur puissant pris place, annonciateur de bouleversements et la porte de la chambre s'ouvrit enfin sur le visage fatigué du docteur Rockbell qui essuyait la sueur sur son front à l'aide d'une serviette. Amical, il posa sur l'épaule de l'alchimiste une main rassurante et forte, un sourire immense illuminait son visage. Hoenheim, lui, n'avait pas envie de sourire, ni même d'accepter l'invitation silencieuse du médecin à entrer dans la chambre qui empestait le sang, la sueur et les odeurs de la naissance. Pourtant, il y entra d'un pas chancelant.
Oh, une reine, pensa-t-il en voyant sa femme couronnée de ses cheveux humides, le visage tiré de fatigue. Cette aura qu'elle avait… Aucun maquillage, les cheveux défait, le visage en sueur, y avait-il plus belle créature qu'elle encore ? Et soudain, il l'aperçut, ce petit paquet gigotant qui hurlait à plein poumon en reposant sur le sein de Trisha (« C'est à moi, ça, petit monstre ! ») et il sentit son cœur tomber dans son estomac.
-Viens, chéri, fit gentiment la femme dans le lit trop grand. Il faut que je te le présente. Il est magnifique.
Lui-même n'était pas sur de vouloir voir ce qu'il avait fait…
C'était petit, oh, si petit ! et fragile. Les petits doigts graciles étaient fermés en deux boules compactes qui s'agitaient furieusement dans les airs. Était-ce un peu de poil blond qui se voyait sur la petit tête ronde ? Un bébé était-il toujours aussi laid, se demanda vaguement Hoenheim en penchant la tête sur le petit monstre.
Les yeux s'ouvrirent paresseusement, le hurlement cessa et Hoenheim put se noyer, pour la première fois de sa vie, dans autre chose que dans le regard de Trisha. Ils étaient dorés, dorés comme le soleil et l'or, comme le sable et les rivières au crépuscule. Et ça avait un feu ardent qui ne s'éteindrait probablement jamais, même dans vingt ans, même dans mille ans.
Le cœur vibrant d'émotion, Hoenheim tendit doucement ses doigts vers le visage calmé de l'enfant, incapable de franchir les quelques centimètres qui les séparaient. En aucun cas, aucun, il n'avait le droit de toucher cette merveille de pureté et d'innocence, lui qui était déjà si sale. Il n'arrive pas non plus à le haïr d'être venu boulversé sa vie ainsi. Oh non, il ne le pourrait jamais. Pas avant que la flamme ne s'éteigne, pas avant mille ans, pas avant l'éternité. Cet amour-là n'avait rien de comparable ni avec la jouissance que lui procurait l'alchimie, ni avec le bonheur qu'il vivait tous les jours de sa vie.
La main retomba à ses côtés. Trisha sourit gentiment.
-Hoenheim, voici ton fils. Voici Edward.
Oui, il les aimerait pour mille ans… et plus encore.
Tada ! fini
C'était nul et contrairement à ce que j'ai dit lors de la première publication, je ne le réécrirai pas...
Reviewez et vous seriez des amours !
