Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, la présente fic s'inspire de l'œuvre de JK. ROWLING

AU COEUR DES APPARENCES

Nous sommes à la fin de la cinquième année du Trio d'or, après les événements au ministère de la magie et la mort de Sirius.

Le ministre l'avait vu en personne cette fois. Son retour était officiel. La Gazette du sorcier tirait : " RETOUR DE CELUI-DONT-ON-NE-DOIT-PAS-PRONONCER-LE-NOM ", " DUMBLEDORE INNOCENTE ", " OMBRAGE SUSPENDUE ". Les choses rentraient dans l'ordre même si Harry, lui, se sentait plus déboussolé que jamais.

Bureau du directeur de Poudlard, Albus Dumbledore

Le bureau était calme, comme si le temps s'y était arrêté. Un jeu de clair-obscur faisait se refléter la poussière présente dans l'air. Albus Dumbledore et Harry Potter se faisaient face tout deux assis.

— Je sais ce que tu ressens, commença le vieux directeur.

— Non vous ne savez pas, répondit Harry du tac au tac. C'est, ma faute, continua-t-il.

— Non. C'est la mienne. Je savais qu'il s'écoulerait peu de temps avant que Voldemort ne s'introduise dans ton esprit. Et, je pensais qu'en prenant mes distances avec toi, comme je l'ai fais toute l'année, Il serait moins tenté et donc, tu serais mieux protégé.

Harry hésita un instant.

— La prophétie disait : " Aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survie". Ça veut dire, que l'un de nous deux, devra tuer l'autre, à la fin ?

— Oui.

— Pourquoi ne pas me l'avoir dit ?

— Pour la même raison qui t'a poussé à vouloir sauver Sirius et qui a fait que tes amis t'ont sauvé. Après toutes ces années, après tout ce que tu as enduré, je ne voulais pas t'infliger d'autres souffrances. Tu comptes beaucoup pour moi.

— Alors laissez-moi rester à Poudlard cet été avec vous, Monsieur.

Le vieil homme expira doucement.

— Je ne peux pas accéder à ta requête Harry. Même si j'avoue que la perspective de vacances en ta compagnie me comblerait et serait, sans aucun doute, plus agréable que les voyages que je me dois d'entreprendre. Sache que la protection du sang fournie par ta mère et dont tu bénéficies par le biais de ta tante fait que Privet Drive est irrévocablement le meilleur endroit pour toi où passer ces vacances.

Harry ne plaida pas davantage sa propre cause même s'il savait pertinemment que sécurité et bien-être n'allait pas de paire chez les Dursley. Il en avait l'habitude de toute manière et puis, qu'était-il en droit de demander ? Il ne voulait être une charge pour personne surtout avec les risques que cela comportait. Ce serait encore à Privet Drive qu'il mettrait le moins de personnes en danger.

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Privet Drive, Little Whinging Surrey

Il y avait environ une heure que la nuit était tombée. Harry était dans sa chambre, assoupit sur l'un de ses manuels de DCFM en proie à un sommeil agité ce qui avait été le cas de pratiquement chacune de ses tentatives de sommeil depuis quarante-trois jours qu'il était enfermé ici. Il en avait d'ailleurs récolté les frasques et les insultes de sa famille plusieurs fois, car un brave Dursley avait besoin de sommeil selon son oncle et par conséquent, les réveils en sursaut, les cris ou autres inconvenances que leur imposaient Harry presque chaque nuit étaient très mal venus. C'étaient surtout les oreilles de son oncle qui y étaient sensibles.

Plus d'une fois ce dernier avait voulu le corriger mais sa tante avait réussi à l'en dissuader. Il s'était tenu à carreau jusqu'à présent, faisant ses corvées, répondant à leurs demandes les plus extravagantes. Et ce n'était pas si mal en fin de compte, il avait du temps pour réfléchir, pour travailler ses cours. Même sa brute de cousin et ses amis ne l'ennuyaient plus. Il faut dire que depuis sa rencontre avec les détraqueurs, Dudley y repensait à deux fois avant de chercher à s'en prendre physiquement à lui. Mais cela n'empêchait pas Harry de se faire insulter et rabaisser sans discontinuer.

Les Dursley, père et fils, semblaient être passés maître dans ce domaine. Harry n'en avait cure, ce n'était que des mots, du moins c'est ce qu'il se répétait mais certains s'enracinaient en lui et le touchaient plus qu'il ne le fallait, il en avait conscience. Mais il se faisait un devoir de ne pas craquer, il se montrait déjà bien assez faible en laissant voir aux Dursley qu'il ne pouvait trouver le repos la nuit. Alors, il mettait un point d'honneur à maintenir sa colère, sa frustration et à ne rien rétorquer. Il voulait être plus intelligent qu'eux et ne pas entrer dans leur jeu. Et cela marchait plutôt bien puisque son oncle enrageait de ne pas arriver à le faire sortir de ses gonds mais n'osait pas franchir les limites imposées par sa femme.

Pour l'heure, ses songes le conduisaient au département des mystères où le voile dans lequel Sirius avait disparu n'avait de cesse de lui murmurer qu'il était coupable, responsable, coupable, responsable de sa mort ou encore de celle de Cédric... jusqu'à ce qu'il capte au loin un appel autoritaire. Il devait se concentrer pour en saisir une quelconque signification et à plus il accordait d'attention à cette voix agressive à plus son cauchemars se dissipait : " ...vas descendre ! " "sourd en plus de ça !". Harry se réveilla en sursaut et prit conscience que ce qu'il entendait était bien réel, c'était la voix de son oncle. Il lui aboyait de descendre depuis le salon. Le jeune homme écarta le livre de ses genoux, remit d'aplomb ses lunettes sur son nez, se leva et dévala en toute hâte les escaliers.

— Maudit garçon ! Ici, immédiatement ! réitéra pour la troisième fois, en hurlant, Vernon Dursley confortablement installé dans son fauteuil d'où il regardait en compagnie de son fils et de sa femme une série télévisée des plus frivoles.

— Je suis là, qu'y a-t-il mon oncle ?

Harry fut ravi de le voir sursauter, visiblement à hurler à tue-tête, il ne l'avait pas entendu approcher.

— Pas trop tôt, protesta Dudley.

Harry lui jeta un regard noir.

— Va donc préparer du popcorn dans la cuisine et amène-le nous, repris son oncle. Aller, active-toi fainéant. Ce que tu peux être mou, rien dans le cerveau, rien dans les muscles à se demander ce qu'ont bien pu te léguer tes horribles parents mis à part ton don monstrueux !

— Tout de suite, oncle Vernon, répondit automatiquement Harry alors que les gloussements de Dudley faisaient déjà siffler ses oreilles.

Alors qu'il était dans la cuisine, a préparer la ration de popcorn, Harry fulminait. Malgré toutes ses bonnes intentions, ses nerfs étaient à vifs et le maintient de son sang froid plus qu'émoussé. Il y avait un tel contraste entre ce qu'il vivait dans le monde magique et la vie ici, à Privet Drive. Parfois il se demandait s'il était véritablement sorcier ? S'il était réellement Harry Potter l'élu du monde magique, celui qui devrait défaire les ténèbres ? Ou s'il n'était pas, simplement Harry, asservit par cette famille dénuée de tout scrupules et bourrée de préjugés et de méchancetés ? Peut-être n'avait-il fait que s'inventer une vie dans un monde parallèle ? Mais sa peine se rappelait vite à lui et alors il comprenait que rien de ce qu'il vivait ou avait traversé n'était une illusion, la douleur était bien trop réelle.

« Serais-je donc toujours le larbin de ces goinfres ? » se demanda-t-il en observant son reflet dans la vitre du micro-ondes. Alors que le maïs prenait forme et crépitait, c'est la tête de son oncle et de son imbécile de cousin qu'il voyait exploser. Peut-être pourrait-il suggérer l'idée aux jumeaux : " Le popcorn qui vous donne la grosse tête, farces et attrapes Weasley ", quelque chose dans ce genre.

Il se retrouva plus vite qu'il ne l'aurait cru dans le salon où un concerto de couinement porcin l'accueillit. Il comptait se débarrasser rapidement de son fardeau afin de pouvoir quitter des yeux ce spectacle affligeant. Mais c'était oublier trop facilement son cousin.

En effet, alors qu'il s'approchait d'un pas décidé de son oncle afin de lui remettre les popcorn tant désirés, Harry ne vit pas la jambe tendue de Dudley sur son passage et chuta au sol envoyant valser le saladier rempli de popcorn sur la tête de son oncle. Mais pire que tout, Harry ne pu alors pas s'empêcher de rire en se relevant après avoir détaillé la tête de son oncle. Il n'y avait pas de magie à l'œuvre mais le résultat ne manquait pas de style. Vernon Dursley avait la tête recouverte de popcorn, ceux-ci même qu'Harry venait, comme il se le devait d'arroser de caramel liquide, étaient en grande partie collés tout autour de son gros visage moustachu, distendu, boursouflé et rouge de s'être trop gaussé.

Pour tout dire, le résultat était proche de la mise en plie de la tante Marge. Il ne savait pas pourquoi ou peut-être était-ce parce qu'il en avait besoin, toujours fut-il qu'Harry se mit à rire, rire et rire encore, d'un rire profond, sans s'arrêter, si bien que tous ses tourments s'envolèrent quelques instants. Il se sentit plus léger, il avait l'impression de ne pas avoir rit ainsi depuis longtemps, trop longtemps. Mais face à lui, un silence angoissant s'étirait, seuls les rires provenant du poste de télévision semblaient partager son euphorie précaire. Le visage de son oncle devint encore plus rouge qu'auparavant et Harry cessa de rire car c'est une colère sourde qui forgeait maintenant ses traits. A présent, Vernon Dursley semblait vraiment sur le point d'éclater.

— Je commence à en avoir plus qu'assez de toi, de ta maladresse et de ton impolitesse, sale monstre ! exulta-t-il hargneusement.

Il se leva de son fauteuil et quelques flocons de maïs tombèrent sans aucun bruit sur la moquette couleur lavande.

— Quand ceux de ton espèce vont-ils enfin se décider à venir te chercher, et à nous débarrasser de ta présence horripilante ? Oh mais peut-être n'en ont-ils guère envie. Oui, je peux les comprendre. Tu n'es qu'un danger pour eux aussi, après tout. Ton parrain n'est-il pas mort par ta faute dernièrement ? Et cela n'est pas la première fois qu'une telle chose se produit n'est-ce pas ? Il y avait déjà eu ce jeune garçon l'an dernier. Celui pour lequel tu pleures toujours durant ton attires le malheur sur tous ceux qui croisent ta route et dieu sait que si j'avais le choix je ne t'accueillerais pas au sein de ma maison. Tu n'es qu'un monstre inutile.

— Si je suis si inutile que ça alors pourquoi me demandez-vous tant de choses ? Vous n'avez qu'à vous débrouillez seuls et me laissez tranquille, je ne vous demande rien d'autre. Et puis de quel droit parlez-vous de ce que vous ne connaissez pas ? Vous n'êtes que des gros porcs égoïstes et incapables. Qui êtes vous donc pour juger ce que je suis, ce que j'ai fais, tout cela vous dépasse et en dehors de votre routine moldue vous êtes perdu, vous ne me connaissez pas, vous ne comprenez rien ! Je vous déteste, chacun d'entre vous. La façon dont vous me traitez depuis toutes ces années, comme un esclave, est inadmissible. Je ne suis ici que parce que l'un d'entre vous partage le sang de ma mère et si je le pouvais je me ferais un plaisir de vous traiter comme ce que vous êtes réellement des moins que rien, indignes de la chance qu'ils ont de vivre.

— Sale mioche tu dépasses les bornes ! Tu n'as rien à dire sur ma famille qui t'accueille puisque tu n'en as jamais eu une. Si tes abominables parents avaient été si fabuleux alors ils seraient toujours en vie. Mais ce n'est pas le cas, tu es seul, garçon, seul, parce qu'ils étaient tout aussi diaboliquement déjantés que toi et qu'eux, contrairement à nous, n'ont pas su rester en vie. Ils sont mort par ta faute, à eux aussi tu n'as apporté que la mort ! Tu n'es qu'une abomination sans nom !

Il écumait de rage, il était tellement énervé qu'il en postillonnait dans toute la pièce. Harry ne l'avait jamais vu ainsi.

— Qu'y a-t-il tu ne sais plus quoi dire ? Ne te retiens pas mon garçon, tes menaces ne me font pas peur. Vas-y quitte donc cette maison, ta mort ne nous accablera pas, bien au contraire, ce ne sera qu'un soulagement ! Tu n'as raison qu'en une seule chose, je n'ai toujours vu en toi qu'un garçon faible et facile à exploiter.

Ce déferlement de haine laissa Harry en proie à une lutte intérieur. Les émotions tourbillonnaient en lui, alors qu'il revivait en un éclair toutes ses années passées à obéir, à encaisser les critiques, les insultes. Il essayait de se contenir, de contenir sa fureur et sa magie mais déjà l'atmosphère crépitait autour de lui.

— Et bien vas-y qu'est-ce que tu attends, use donc de ta magie contre moi si tu en as le courage. Et ainsi, tu deviendras un criminel comme l'était ton parrain, ceux de ton monde te renieront définitivement et nous serons enfin tranquille !

Harry n'avait pas sa baguette. Mais il sentait la colère guider sa magie. Oui, il allait étouffer ce gros porc, le faire éclater comme du popcorn. Ses yeux se plissèrent davantage et il avança main tendu vers son oncle, alors qu'il laissait tout son ressentiment prendre le dessus. Oui, il voulait lui faire mal, le faire souffrir, se venger de toutes les humiliations qu'il avait pu traverser. Il sentait la volonté de tuer monter du fond de ses entrailles, parcourir ses veines.

Deux types de pensée s'affrontaient en lui :

« Arrête ça ! Fuis ! » criait sa conscience.

« TUE-LE ! » hurlait son côté le plus sombre.

« Fuis, rien de bon ne peut ressortir d'un tel acte. Tu ne dois pas devenir comme Lui. »

« TUE-LE, il le mérite. Venge-toi ! Laisse ta colère et ta haine se déverser. »

La colère et la haine prirent le dessus. Toute la maison trembla, des cadres tombèrent et se brisèrent sur le sol, les lumières s'allumèrent et s'éteignirent furieusement, des canettes de sodas explosèrent sur la table et le poste de télé crépita dangereusement tout en dégageant une légère fumée grisâtre.

Harry s'avança déterminé vers son oncle, celui-ci sentit alors une force invisible lui enserrer la gorge.

— Tu oses me tenir tête. Mais tu ne pourras rien cette fois, gémit-il alors que l'air commençait à lui manquer. Ne crois pas... pouvoir user de ton ... pouvoir sur moi ...

Harry luttait : « Je dois m'en empêcher, je dois me contrôler, je dois fuir sinon je vais le tuer. » se dit-il. Puis il repensa à ce que lui avait dit Sirius : " Tu n'es pas quelqu'un de mauvais, tu es quelqu'un de bon à qui il est arrivé de mauvaise chose. Il y a une part d'ombre et de lumière en chacun de nous. Ce qui compte c'est ce que l'on décide de montrer dans nos actes, ça c'est ce que l'on est vraiment "et d'un coup sa magie se calma, il reprit peu à peu le contrôle mais c'était trop tard.

— Vernon non ! protesta sa femme tapis dans un coin de la pièce avec son fils, tous deux les yeux exorbités de peur par la scène qui se déroulait devant eux.

— ...comme tu l'as fais sur ma sœur, espèce d'abomination !

Et en même temps qu'il prononça ces mots Vernon Dursley arma son bras et frappa violemment Harry au ventre avec une batte de base-ball.

Harry était aveuglé par sa rage, il ne pouvait pas distinguer la batte de base-ball alors qu'il s'approchait luttant en lui même pour ne pas agir ainsi, pour ne pas céder à cette pulsion meurtrière et alors qu'il reprenait le dessus, il comprit bien trop tard que son oncle avait saisit la batte de base-ball que Dudley avait abandonné dans le dos du fauteuil en fin d'après midi.

La surprise et la force du coup le submergèrent bien trop vite.

— Vernon ! s'esclaffa encore une fois, Pétunia.

— Oh que non, Pétunia, pas cette fois. Quelqu'un doit lui faire comprendre quelle est sa juste place dans ce monde. Je vais lui donner la correction qu'il mérite, il s'en rappellera longtemps.

Il leva à nouveau son bras armé, son ombre était menaçante sur le mur du salon.

Harry sentait que ses côtes encaissaient difficilement le choc, il avait le souffle coupé et il était plié en deux de douleur. Ce qui laissait une complète ouverture à son oncle qui, sans aucune hésitation, le frappa à la tête cette fois et le fit perdre connaissance.

Les méandres de l'inconscience l'emportaient au loin presque bienfaisantes alors que les interrogations se succédaient : « Pourquoi ? Qu'ais-je-fait de mal ? J'ai simplement rit et dit ce que je pensais. J'ai été franc et j'ai dit ce que j'avais sur le cœur. Pourquoi ? »

Mais il avait fait une erreur, il avait sous estimé la colère de son oncle. Avant de sombrer totalement, il entendit les hululements affolés d'Edwige qui se manifestait comprenant sans doute que son maître se trouvait en difficulté et la porte de la maison sauter de ses gonds dans un grand fracas.

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Privet Drive, non loin de la maison des Dursley

Arabella Figg avait ressenti quelque chose, elle s'était alors précipité à sa fenêtre, vêtue de son peignoir mauve, pour observer de l'autre côté de la rue la maison où résidait le jeune Harry Potter durant les vacances.

Elle avait un mauvais pressentiment. Et celui-ci se confirma lorsqu'elle remarqua le tumulte agitant la maison des Dursley. Même le lampadaire devant la maison semblait secouer par une magie sauvage.

Sans attendre plus longtemps, elle se rua devant sa cheminée et y jeta de la poudre de cheminette. Les flammes devinrent vertes.

— Professeur Dumbledore ? Professeur Dumbledore vous êtes là ? PROFESSEUR ?!

— Arabella ! Que se passe-t-il ?

— Merlin soit loué, vous êtes là. Il se passe quelque chose de mauvais ici. Vous devez venir, je pense qu'Harry est en danger.

— Des mangemorts ? questionna le vieil homme une vive inquiétude dans le regard.

— Non, je ne crois pas, mais je sens la magie de Monsieur Potter, il se passe quelque chose de grave je le sens.

— Bien, restez chez vous, ne prenez pas de risques inutiles. Je transplanne immédiatement.

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Bureau du directeur de Poudlard, Albus Dumbledore

A peine sa communication avec Mrs Figg fut-elle rompue, que le directeur lança de la poudre de cheminette dans l'âtre.

— Severus !

— Un problème Albus ? surgit immédiatement alerte le visage de son espion.

— Je viens de recevoir un appel de Mrs Figg, il se passe quelque chose à Privet Drive, j'ai besoin de vous, nous devons y transplanner sur le champ.

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Plus tard, au QG de l'ordre du Phoenix, Square Grimmaurd

— Comment va-t-il Albus ? questionna Severus Snape en entrant de le salon où Potter était allongé sur le canapé, Dumbledore à son chevet.

— Toujours inconscient mais il est hors de danger à présent. J'ai pu stopper l'écoulement de sang, soigner son bras et son épaule mais pour le reste...

— Tenez, vous devriez lui faire avaler ça, une potion de régénération sanguine, celle-ci contre la douleur et puis encore une pour ressouder ses os et aider les contusions à s'estomper plus rapidement.

Dumbledore acquiesça.

— Qu'en est-il des Dursley ?

— J'ai mis les choses au clair avec eux, répondit le sombre professeur de potion d'une voix froide qu'il voulait détachée.

— Bien. Néanmoins, je sens que quelque chose vous tracasse ?

— J'ai parcouru l'esprit de Vernon Dursley, et je... comment avez-vous pu laisser le garçon être traité ainsi Albus ?

— Ne me jugez pas trop durement Severus, la protection de sa mère valait quelques sacrifices, je n'avais pas vraiment le choix et surtout je ne pensais pas que les choses pourraient aller aussi loin.

Harry s'agita en gémissant légèrement.

— Il revient à lui, vous feriez mieux de partir si vous ne voulez pas qu'il vous voit, nous pourrons reparler de tout cela plus tard.

L'homme en noir prit aussitôt la direction de la sortie.

— Et Severus ?

Le concerné s'arrêta, une main sur la poignée.

— Merci.

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FLASH-BACK

Albus Dumbledore et Severus Snape se tenaient tout les deux devant le pavillon des Dursley. Miss Figg ne s'était pas trompée il y avait une magie sauvage qui pesait dans l'air.

Sans plus attendre Dumbledore fit exploser la porte d'un bombarda maxima informulé et les deux sorciers se ruèrent tous leurs sens en alerte dans la maison. Le spectacle qui s'offrit alors à eux était dérangeant.

L'intérieur de la maison était sans dessus dessous, Potter gisait au sol dans une marre de sang et Vernon Dursley, haletant, se préparait à frapper à nouveau le garçon avec une batte de base-ball.

Les réflexes de Snape l'en empêchèrent et envoyèrent valser sa lourde masse corporelle à l'autre bout de la pièce d'un stupéfix bien senti.

Le vieux directeur restait sans voix remarqua Snape, il semblait presque anéantit par ce qu'il avait découvert. Il était choqué, les yeux fixés sur le corps inanimé de Potter.

Snape pris alors les choses en main.

— Albus ! l'interpella-t-il. Occupez-vous de Potter, amenez-le au QG, c'est encore l'endroit sûr qui soit le plus proche d'ici.

Le mage blanc prit consciencieusement Harry dans ses bras, sorti puis trasplanna sans un mot, sans un regard pour les Dursley, ni même un avertissement à son égard.

Snape observa Pétunia et son fils, paralysés de peur et cachés derrière le canapé.

— Qui sont les véritables monstres Pétunia ? railla-t-il fièrement, la colère rendant son regard plus sombre encore. Lily aurait honte de toi, comment as-tu pu laisser une chose pareille se produire !

Il eut le plaisir de la voir trembler. Elle n'osa pas prononcer un seul mot, elle détourna le regard et baissa la tête. Son fils pleurait à ses côtés et on entendait la lourde respiration de son mari gisant au sol.

Pitoyable, cracha-t-il. Tu as toujours été jalouse d'elle, regarde où cela t'a mené.

Snape se concentra à nouveau sur le père de famille.

— Enervatum, lança-t-il afin que ce dernier reprenne ses esprits.

Vernon avait du mal à se redresser et semblait confus.

— Vous... Vous n'auriez jamais dû faire cela, reprit le maître des potions d'une voix traînante sinistrement basse et glaciale.

On aurait pu jurer que la température avait baissé et croire que des détraqueurs rodaient dans les parages mais cette sensation émanait de Snape, sa magie était vindicative, puissante et sombre.

— S'il y a une chose que je ne peux tolérer c'est qu'un homme comme vous ait osé lever la main sur cet enfant.

Il pointa fermement sa baguette dans sa direction puis laissant déferler en lui toute sa fureur prononça :

— Endoloris.

FIN DU FLASH BACK

Il ne l'avait pas tué, mais il l'avait torturé, il l'avait fait souffrir et l'avait laissé agonisant comme il le méritait. Snape était rentré à Poudlard à présent et il se demandait bien comment ce vieux fou avait pu laisser Potter avec ces misérables moldus. Jamais il n'aurait pensé que le garçon était ainsi maltraité, il le voyait tellement comme James.

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— aarrrgh... Harry revint à lui subitement, une douleur lancinante irradiant toute la partie gauche de son corps : ses côtes, son bras, son épaule jusqu'à sa tête. Il conserva ses yeux fermés sous l'impact.

— Harry, ça va aller mon garçon. Je suis là, tu es en sécurité.

Dumbledore. Il reconnaissait la voix du directeur. Impossible, il devait rêver. Il était submergé par les vagues de douleur, il n'arrivait pas à se concentrer et encore moins à parler.

— Je sais que tu souffres Harry, je vais te faire boire quelques potions qui apaiseront le mal et t'aideront à guérir, laisse-toi faire.

Il sentit qu'on lui relevait la tête et que l'on appliquait quelque chose de frais contre ses lèvres. Sans doute une fiole, il se laissa faire et avala le liquide.

— Bien, Harry, très bien. La douleur va se dissiper à présent.

En effet, après une bonne dizaine de minute Harry se sentait mieux. Son corps se détendait et son esprit était moins embrumé. Que s'était-il passé déjà ? Ah oui, son oncle, le popcorn, la batte de base-ball. Tout lui revint en tête. Il ouvrit les yeux d'un coup son cœur se crispant fortement à la pensée que...

— Edwige !

— Elle n'a rien Harry, elle est ici avec nous.

Harry en fut soulagé. Il regarda le vieil homme puis analysa l'environnement autour de lui.

— Square Grimmaurd, dit-il le regard voilé par une ombre.

— Oui, c'était l'endroit le plus adapté.

— Mais comment ?

— Mrs Figg m'a prévenu qu'il se passait quelque chose d'anormal et qu'elle te sentait en danger...

Le yeux d'Harry, dont le regard s'était fait plus dur, se plantèrent dans ceux du directeur.

— Harry, je... , essaya le directeur mais il se sentait bien trop responsable.

— Pourquoi ? Pourquoi ! Vous m'avez toujours envoyé là bas, alors que vous saviez... dès petit, le placard sous l'escalier, vous saviez, cela n'a-t-il pas retenu votre attention ?

— Je comprends que tu m'en veuilles...

— Non, vous ne comprenez pas ! Je ne pouvais plus retenir ma colère je, je... Il se sentait oppressé. Plus encore que la réaction de Vernon c'était sa propre colère, l'envie de tuer qu'il avait sentie grandir en lui qui le révoltait. J'aurais pu, j'aurais pu le tuer ce soir, c'est aller trop loin !

Toutes les émotions qu'il avait ressentit plus tôt l'envahirent à nouveau, puis s'envolèrent aussitôt laissant place à une fatigue intense. Sans qu'il puisse les contrôler, des larmes surgirent de ses yeux.

En une fraction de seconde Dumbledore s'approcha davantage de lui et posa une main réconfortante sur l'épaule du jeune homme.

— Non ! Ne me touchez pas ! ragea Harry. Laissez-moi.

Mais le vieil homme persista, il passa son bras autour des épaules d'Harry et les sanglots redoublèrent.

— Oh Harry, je suis tellement désolé, la protection de ta mère, de son sang était nécessaire et j'avoue que malgré leur façon de te traiter jamais je n'aurais pensé que les choses iraient si loin. Calme toi et laisse moi t'aider.

— Ça fait tellement mal, professeur. Ils m'ont toujours détesté.

— Je sais Harry. J'espère que tu pourras me pardonner un jour.

Harry se calma et la fatigue l'envahit à nouveau.

— Tu dois te reposer pour le moment. Je vais prévenir Mrs Weasley, je suis sûr qu'elle sera, ainsi que toute la famille, contente de t'accueillir et de prendre soin de toi.

— Non. Si c'est possible, je préférerais attendre Professeur. Que plus aucunes traces... Je ne veux pas qu'ils sachent s'il vous plaît... et puis j'aimerais être un peu seul, c'était la maison de Sirius j'aimerais y passer un peu de temps, j'ai besoin de réfléchir, d'être un peu seul.

— Hum, oui, je comprends. Il sembla réfléchir. Très bien. Je ne peux t'accorder beaucoup de temps Harry, mais la prochaine réunion de l'ordre doit se tenir ici dans trois jours, je suppose que tu peux rester ici jusqu'à celle-ci mais Harry, prend garde, cette maison n'est pas comme les autres, de nombreux mages noirs s'y sont succédé, la magie noire elle même en empreigne les murs, j'accepte que tu restes ici mais tu dois me promettre d'être vigilant et de ne rien faire d'imprudent, compris ?

— Oui, je serai prudent Monsieur, c'est juré.

— Bien, il est possible que certains membres de l'ordre passe ici en coup de vent alors soit sur tes gardes mais ne dégaine pas trop vite. Si tu as besoin de quoique ce soit, utilise la cheminée elle est reliée à celle de mon bureau à Poudlard.

— A présent, je vois que tu tombes de fatigue, laisse-moi transformer ce canapé en quelque chose de plus confortable.

Lorsque le vieil homme dégaina sa baguette, Harry remarqua que sa main était abîmée et noircie.

— Professeur, que vous est-il arrivé ?

— Oh, ça... Ce n'est rien Harry. Mes voyages cet été m'ont conduit dans des lieux recelant des choses surprenantes. Disons que l'une d'elle m'a laissé un souvenir.

Harry resta perplexe face aux paroles du directeur mais ne chercha pas a en savoir plus. Le lit et les couvertures qui se présentaient à lui, l'invitaient à trouver un peu de repos.

— A présent ne pense plus à rien, reposes-toi, dit le directeur tout en passant sa main au devant de ses yeux.

Les paupières d'Harry se firent plus lourdes et il se sentit happé par le sommeil.

— Nous nous reverrons vendredi, fut la dernière chose qu'il entendit.

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Harry se réveilla en ouvrant les yeux d'un seul coup. C'était comme si sa conscience venait de réintégrer son corps. Il se redressa en position assise. Il se sentait fourbu, la fatigue physique était encore présente. Chaque inspiration lui provoquait un élancement aiguë dans les côtes et à plus les brumes du sommeil dans lesquelles Dumbledore l'avait plongé se dissipaient à plus il sentait son corps tout entier endolori.

Il attrapa ses lunettes et sa baguette qui se trouvaient sur la table basse à ses côtés puis il jeta un œil autour de lui. Le directeur ne lui avait pas menti, toutes ses affaires, sa malle et la cage d'Edwige étaient là. Il lança un tempus et vit qu'il était deux heures de l'après-midi. Avant toute autre chose Harry se décida pour une douche. Il prit des affaires propres dans sa malle et monta à l'étage pour rejoindre la salle de bain. Les rayons de soleil qui perçaient dans le couloir lui confirmèrent que la journée était déjà bien avancée.

Il prit le temps de se regarder dans le miroir de la salle de bain. Son visage était tuméfié, parsemé d'ecchymoses, il avait encore l'œil gauche bien gonflé et sa mâchoire lui faisait un peu mal, il remarqua une marque étrange sur sa joue. Après réflexion il comprit ce à quoi elle correspondait : à la branche de ses lunettes. Sans doute avaient-elles été cassées sous l'un des coups et Dumbledore les avait réparées. Tout son côté gauche lui était douloureux, il comprit pourquoi lorsqu'il souleva son t-shirt et découvrit son flanc gauche couvert de marques bleues, il avait certainement des côtes fêlées. Sans plus tergiverser il fila sous la douche.

Lorsqu'il revint au salon une bonne demi-heure plus tard, il ne fut qu'à moitié étonné de découvrir le lit reconvertit en canapé et une fiole avec un mot à son attention posée sur la table.

Harry,

Voici une potion qui aidera ton corps à guérir plus vite.

N'hésite pas à m'appeler si tu as besoin de quoique ce soit.

Tu es dans cette maison chez toi, ne l'oublie pas.

Prends soin de toi.

A vendredi.

Avec toute mon affection,

Albus Dumbledore

Le reste de l'après midi se passa calmement. Comme la maison servait de QG aux membres de l'ordre, le garde mangé était toujours approvisionné. Il contenait principalement des denrées alimentaires basiques. Harry s'y servit et se concocta un modeste repas mais c'était déjà mieux que ce dont il pouvait se nourrir à Privet Drive.

Il s'occupa ensuite d'Edwige qui en sembla très heureuse puis il passa du temps dans la chambre de Sirius. Il examina quelques babioles de l'Animagus, des livres, des photos... Ensuite, il entreprit de déménager ses affaires dans l'une des chambres au premier. Il prenait petit à petit ses marques et la tranquillité ainsi que l'autonomie dont il disposait lui apportèrent une certaine sérénité. Il trouva le sommeil tard dans la nuit mais celui-ci fut assez calme.

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A son réveil, le lendemain, Harry eut la surprise de voir apparaître Kreattur, l'elfe de la maison, dans un crac sonore.

— Kreattur que fais-tu ici ? N'es-tu pas censé rester à Poudlard ?

La créature noueuse se courba bien bas tout en répondant.

— Kreattur est venu servir le nouveau maître de maison. Kreattur n'a pas le choix, son maître étant dans la maison, Kreattur se doit de le servir même si Kreattur à honte d'avoir un tel maître, oh, oui... mais Kreattur est là à présent. Kreattur peut-il faire quelque chose pour le maître ?

— Hum..., réfléchit Harry. Oui, apporte moi donc la Gazette du sorcier.

— Si c'est ce que désir le maître, coassa-t-il avant de disparaître à nouveau.

Le ton de Kreattur était serviable mais Harry voyait bien la haine se refléter dans ses yeux globuleux. Il savait d'où elle venait, l'elfe était contraint de servir un sang-mêlé, Harry Potter en personne alors qu'il avait toujours servit la famille Black, déjà que servir Sirius lui était un affront...

Harry vaqua à ses occupations, lorsqu'il prit sa douche il fut heureux de remarquer que les marques et bleus qui le recouvraient s'estompaient déjà.

Comme prévu Kreattur revint avec un exemplaire de la gazette. Harry fut alors étonné de voir que l'on parlait de lui comme de "l'élu" et de découvrir toutes les théories des plus funestes ou plus abracadabrantesques qui circulaient sur lui et sur le destin du monde magique. Il congédia l'elfe, lui indiquant qu'il se préparerait son repas lui même.

Il apprit au moins quelque chose d'intéressant en lisant le journal. A savoir que Fudge n'était plus ministre de la magie et que c'était Rufus Scrimgeour l'ancien directeur du bureau des aurors qui lui avaient succédé.

Il semblait d'avantage un homme d'action que Fudge et plus à même à s'opposer à Voldemort mais seul l'avenir dirait s'il était capable ou non de protéger la population...

La journée se poursuivit comme la précédente mais Harry eut la surprise d'avoir la visite de Tonks durant l'après midi. Il se trouvait dans la bibliothèque lorsqu'il entendit le bruit caractéristique du transplanage.

Il entendit que les pas se rapprochaient du lieu où il se trouvait. Il se plaça derrière la porte de façon à pouvoir surprendre la personne qui entrerait avant que celle-ci ne la voit.

La porte qui n'était pas totalement fermée grinça lorsque l'individu en question la poussa afin de pénétrer dans la pièce.

Harry avait sa baguette en main prêt à intervenir lorsqu'il reconnu une tornade de cheveux rose.

— Tonks ! s'exclama Harry.

— Harry ! fit la métamorphomage surprise, laissant sa baguette dans les replis de sa veste.

Ils se firent une accolade.

— Que fais-tu ici ? Ça me fait plaisir de te revoir.

— Je suis content de te voir moi aussi. J'ai demandé à Dumbledore de me laisser passer un peu de temps ici, il m'a accordé quelques jours, jusqu'à la réunion en fait. Mais et toi que viens-tu faire ici ?

— Remus à oublier un de ses livres, lors de son dernier passage ici alors je suis passée le récupérer pour lui. Je viens juste de quitter Fol-Oeil, nous venons de terminer une mission pour Scrimgeour. Mais je suis très contente de te voir, d'ailleurs, ça me fait penser, il y a une chose dont j'aimerais te parler si tu veux bien ?

— Aucun problème, allons au salon. Kreattur ?

Ce dernier surgit comme à son habitude et se courba au pied de Harry.

— Le maître à appelé Kreattur ?

— Oui, sert nous du thé, au salon.

— Kreattur va préparer du thé comme le désir le maître.

Il disparu à nouveau dans un pop caractéristique.

— Alors de quoi voulais-tu me parler ? Est-ce à propos de Remus ?

— Il y a un rapport en effet mais avant j'aimerais te dire que je suis vraiment désolée pour Sirius, Harry. Il était mon cousin comme tu le sais.

Harry sentit son cœur se serrer et ses entrailles se contracter.

— Bien sûr nous ne nous connaissions qu'à peine et nos familles n'ont pas eut le temps de se rencontrer... mais il me paraissait un homme bien et je sais qu'il contait beaucoup à tes yeux.

Harry se racla discrètement la gorge.

— Oui, c'était un parrain génial.

La métamorphomage lui sourit délicatement en retour et tout à coup ses cheveux prirent une couleur de gris souris terne.

— Harry, je suis vraiment désolée, si j'avais réussi à vaincre Bellatrix ce soir là alors peut-être que...

Harry se leva d'un bon du canapé.

— Non ! Sûrement pas. Tu n'as pas a te sentir coupable Nymphadora. C'est idiot je t'assure, lui assura-t-il d'un ton sans appel.

Je suis le seul coupable, pensa-t-il amèrement.

Le silence dura quelques secondes jusqu'à ce que Kreattur réapparaisse avec le thé et que Harry le congédie.

— Bien, quoiqu'il en soit, sache que je partage ta peine et que si je peux faire quoique ce soit pour toi...

— Merci, j'apprécie. Mais ne t'inquiète pas, je t'assure que ça va.

— Mais dis moi Harry, c'est un joli œil au beurre noire que tu as là, que t'es-t-il arrivé ?

— Oh, ça. C'est une histoire assez bête en fait. Durant les vacances, mon cousin et moi avons été pris dans une bagarre moldue. Et voila le résultat. Je t'assure que cela ne vaut pas plus de détails. Parle moi plutôt de ce qui te concerne toi et Remus.

Les cheveux de Tonks redevinrent peu à peu rose.

— J'ai une grande nouvelle Harry et tu seras le premier au courant. Je suis enceinte.

— Waouh, toutes mes félicitations, c'est géniale !

Ils parlèrent alors pendant au moins une heure de ce futur événement, ils parlèrent évidemment des risques encourut pour l'enfant à cause de la maladie de Remus et d'un tas d'autres choses moins essentiels. Cette discussion était un divertissement bienvenu pour Harry, la joie de Tonks était des plus communicative et puis, le jeune homme ne pouvait s'empêcher d'être heureux pour Remus.

En quittant le QG, un livre à la main, Tonks était soulagé d'avoir réussi à parler à Harry sans trahir la promesse faite à Remus, celle de lui laissé annoncer lui-même à Harry qu'ils souhaitaient tout deux qu'il devienne le parrain de leur enfant.

Finalement, Harry avait plutôt passé un bon moment.

Après un léger dîner et un peu de lecture, il était allé se coucher détendu mais il ne savait pas si c'était d'avoir parlé de Sirius et des événements du ministère plus tôt avec Tonks mais très vite ses songes se transformèrent en cauchemars et il revécu encore une fois les événements du ministère, la mort de Sirius, sa possession par Voldemort...

En plein au milieu de la nuit, il finit par s'extirper de ce cercle vicieux de tourments, fatigué et mal dans sa peau.

Harry repoussa les couvertures et se leva, il avait besoin de se dégourdir un peu les jambes et un thé ne lui ferait pas de mal. Il n'avait aucune envie de rester dans son lit.

Tout était silencieux et froid. La demeure des Black lui paraissait toujours hostile, à l'exemple de Kreattur mais la nuit l'impression était d'autant plus saisissante. Il se fit le plus silencieux possible lorsqu'il passa devant le portrait de Mrs Black. Il n'avait aucune envie de l'entendre crier ses insanités.

La porte de la cuisine était ouverte, il y entra distraitement, l'ambiance sombre et pesante de son cauchemar toujours chevillée au corps. Il se dirigea directement vers l'évier, fit couler l'eau froide pendant qu'il observait son reflet dans la vitre de la fenêtre donnant sur la cour intérieure.

« Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à me débarrasser de sa présence ? » se demanda-t-il intérieurement.

Son reflet ne lui donna aucune réponse, si ce n'est la vue d'un visage triste et pâle encore commotionné. Il soupira résigné.

Il se pencha, laissa l'eau s'accumuler dans ses paumes et se les passa plusieurs fois sur le visage.

Il ferma le robinet puis jeta une nouvelle fois un œil à son reflet, il semblait moins hagard. La peur qu'il avait ressentit se dissipait. Quelque chose attira alors son attention, il se sentait observé. Il se retourna violemment, prêt à faire face à l'intrus et cherchant sa baguette dans le repli de sa robe de chambre mais hélas il ne l'avait pas sur lui, elle était restée sous son oreiller. Faisant lui même barrage à la lumière de la lune, il peinait à distinguer la forme tapis à l'autre bout de la pièce pourtant il semblait bel et bien y avoir quelqu'un.

— Eh bien, je pensais que vous aviez de meilleurs réflexes, Potter.

Il aurait reconnu ce ton doucereux n'importe où. Il se décala légèrement de la fenêtre et remarqua alors le Professeur Snape assis une tasse posée sur la table devant lui.

Comment n'avait-il pas pu remarquer sa présence ou la théière encore fumante posée sur le plan de travail en entrant ?

Mais loin de le soulagé, la présence du professeur de potions le fit davantage se mettre sur ses gardes.

— Toujours à fureter en pleine nuit à ce que je vois, les habitudes sont tenaces.

— Que faites-vous ici Snape ?

— Votre ton, Potter. Dois-je vous rappeler que cette maison est le QG de l'ordre et que j'en fais moi même parti ce qui à ce titre me laisse de la possibilité de m'y arrêter ? Je pensais que cela ne concernait que mes cours mais visiblement vous avez du mal à retenir quoique ce soit d'important. Trop occupé par vous même, je suppose ?

Et voilà, encore... depuis toutes ces années cet homme prenait-il toujours autant de plaisir à le rabaisser ? Il avait envie de lui dire que cela ne justifiait aucunement sa présence ici en plein au milieu de la nuit mais se ravisa. Il était fatigué, il n'avait pas la force de lui tenir tête, pas en ce moment.

— Si vous le dites. Je crois que je ferais mieux de remonter dans ma chambre, éluda-t-il.

Il détourna le regard et se dirigea vers la porte. Il ne vit pas Snape froncer les sourcils face à son manque de combativité.

— Pas si vite, Potter. Asseyez-vous.

— Professeur, vraiment, je ne crois pas que...

— J'ai dit a-sse-yez-vous !

Le ton était sans appel. Harry obtempéra à contre cœur. Se tenant le flan gauche en s'asseyant, ses côtes étant encore douloureuses. Heureusement, pratiquement plus aucune trace visible ne subsistaient sur son visage depuis la fin de soirée, du moins Snape ne devait pas pouvoir distinguer grand chose en ce moment même. Une chose en moins sur laquelle pourrait le railler le maître des potions.

— De toute évidence ma présence n'est pas ce que vous êtes descendu chercher ici. Du thé ?

Harry n'eut pas le temps ni d'approuver ni de nier qu'une tasse rempli d'un liquide fumant se trouvait face à lui.

— A présent Monsieur Potter, peut-être pourriez-vous me dire depuis combien de temps vous n'avez pas dormi convenablement ?

— Je ne vois pas en quoi cela vous regarde Professeur.

— Comme il vous plaira. Votre réponse ne m'étonne guère, digne d'un Potter.

— Que voulez-vous dire par là ?

— Incapable de reconnaître ses faiblesses. Je suppose que vous aimez bien trop vous lamentez sur vous même pour remédier à ce genre de problème. Cela vous donne l'occasion de vous faire plaindre et vous adorez ça n'est-ce pas ? Tout comme votre père, vous êtes égoïste et peu soucieux de ceux qui vous entoure.

— Je ne suis pas ainsi !

« Bien on dirait la combativité est toujours là finalement », se réjouit intérieurement l'espion.

— Oh que si, vous foncez vers le danger tête baissée, sans penser à la vie de ceux qui vous suivent. Votre fatigue peut vous jouer de mauvais tour, Potter, mais pas seulement à vous, à tous ceux qui gravitent autour de vous.

— Et que proposez-vous ?

— Prenez ceci.

D'un geste souple du poignet il fit apparaître une fiole dans sa main.

— De la Sommeil dans rêves ? demanda le jeune homme méfiant.

— En effet. Je suis heureux de voir que votre cerveaux arrive tout de même à enregistrer quelques connaissances en potion. Elle vous accordera un peu de répit.

— Je...

— Je ne fais pas ça pour vous Mr Potter, mais pour tous ceux qui vous entoure, à plus vous êtes faible à plus le Seigneur des Ténèbres pourra avoir d'incidence sur vous, ne perdez jamais cela de vue.

Le maître des potions fit s'évanouir d'un geste de baguette sa tasse, se leva et pris la direction de la sortie.

— Bonne nuit, Mr Potter.

— Bonne nuit Professeur... merci.

Mais il n'était pas sur que l'homme l'ait entendu.

De la potion de sommeil sans rêves. Pomfresh lui en avait donné après les événements du cimetière et après ceux du ministère, Harry y avait vite vu le saint-graal contre ses problèmes mais elle lui avait dit de ne pas en abuser car on pouvait y devenir accro et puis c'était une potion difficile et longue à préparer. Harry avait du mal à comprendre le geste de Snape même avec les explications qu'il venait de lui donner. Pourquoi l'homme se souciait-il de lui tout à coup ? Il se réjouissait pourtant de chacun des pas qu'Harry faisait de travers alors pourquoi lui donner quelque chose qui agirait à l'encontre de cela ? Cela ne devait être que de la pitié, rien de plus.

Néanmoins, Harry ne pouvait pas s'empêcher de repenser aux événements qui s'étaient produits, ici même, l'année précédente.

Snape était venu informer Harry que le directeur lui avait demandé de lui enseigner l'occlumencie. Sirius, Snape et lui s'étaient retrouvés dans cette cuisine et comme toujours les choses avaient fini par dégénérer entre les deux hommes. Harry s'était interposé entre eux, et l'arrivée de Mr Wealsey avait mis fin à leur querelle.

Harry ne savait vraiment pas quoi penser de Snape. Devait-il avoir confiance en lui ? Il détestait son père et les maraudeurs mais il savait pourquoi depuis qu'il avait vu ses souvenirs dans la pensine et il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir coupable pour son père car il savait ce que s'était que de se faire humilier et persécuter comme Snape l'avait été par James. Bien sûr le professeur de potion avait été et était toujours hostile envers lui, il le critiquait, le rabaissait... Mais parfois, il avait une impression bizarre, comme si l'homme pouvait le comprendre mieux que personne. Et Dumbledore lui faisait confiance. Lui même, il lui avait fait confiance l'an passé alors qu'il était interrogé par Ombrage mais ce qui en était ressortit n'avait pas été concluant. De plus, que penserait son père, que penserait Sirius...

Au fond qui pouvait prétendre connaître Severus Snape ? Harry n'en avait aucune idée, pour lui cet homme était un vrai mystère. Peut-être cette année lui en apprendrait-elle plus sur l'homme en question.